Pourquoi Renault ne peut pas baisser le prix de sa Mégane E-Tech électrique

 
Si la guerre des prix lancée par Tesla a fait réagir de nombreux constructeurs de voitures électriques, on ne peut pas vraiment dire que ce soit le cas de Renault. La firme au losange y reste quant à elle totalement indifférente et refuse de revoir à la baisse les tarifs de sa Mégane E-Tech. Mais il y a une bonne raison à cela, même si le constructeur doit se méfier.

Souvenez-vous, c’était au mois de janvier dernier. À ce moment-là, et après une année assez difficile malgré un record de ventes mondiales, Tesla décidait d’opérer une impressionnante baisse de prix sur ses deux voitures star, les Model 3 et Model X. Une chute allant jusqu’à 13 000 euros, qui leur permet notamment d’être désormais éligible au bonus écologique. Succès immédiat pour cette opération radicale.

Pas chez Renault

Ce qui a évidemment attiré la convoitise de nombreux constructeurs, qui ont aussi décidé de faire la même chose. Nissan, Toyota, Xpeng ou encore Ford en font partie. Mais certains en revanche ont décidé de ne pas se lancer dans cette guerre des prix. C’est par exemple le cas de Renault, comme il l’avait confirmé au mois de février. Le patron de la marque expliquait que le coût de la batterie était encore trop élevé et qu’il y avait peu de marge de manœuvre.

On se souvient qu’en fin d’année dernière, la Mégane E-Tech avait même subi une forte hausse allant jusqu’à 1 800 euros, dans le cadre d’une simplification de sa gamme. Mais quelques mois plus tard, le constructeur a-t-il changé de position sur le sujet des tarifs ? Et bien non, toujours pas. En effet, et comme l’expliquent les journalistes d’Automobile Propre, Renault n’a pas du tout l’intention de revoir la grille tarifaire de sa compacte.

Renault Megane E-Tech

Et la raison est en fait très simple et assez compréhensive : elle se vend déjà très bien. En effet, la firme tricolore a récemment dévoilé ses résultats semestriels, et ces derniers sont globalement bons. La star électrique de la marque a été vendue à 23 000 exemplaires sur les six premiers mois de l’année, et 70 % des clients ont opté pour les finitions les plus haut de gamme. Ce qui a permis à la marque d’augmenter sa marge, avec 7,6 % au niveau du groupe et 6,2 % pour la partie automobile. À comparer avec les 3,3 % sur l’année 2022 ! Une baisse de prix serait envisageable, mais très dangereuse financièrement.

Par ailleurs, 80 % des unités écoulées ont été choisies avec les motorisations les plus puissantes. Le constructeur n’a donc aucune raison de réduire le prix d’une voiture qui marche déjà très bien, alors que les acheteurs font en plus le choix d’opter pour les versions les plus chères. Ce qui explique pourquoi Renault avait supprimé la variante d’entrée de gamme (avec la petite batterie de 40 kWh) de son catalogue dès l’an dernier.

Un prix élevé

Celle-ci a cependant fait son retour en juin dernier, affichant pour mémoire une autonomie de 300 kilomètres selon le cycle WLTP, contre environ 470 kilomètres pour la déclinaison dotée de la grande batterie de 60 kWh. À l’heure actuelle, la compacte électrique démarre à partir de 38 000 euros dans sa version la moins chère. Un tarif qui reste tout de même assez salé face à la concurrence.

En comparaison, la Tesla Model 3 est quant à elle affichée à partir de 41 990 euros, mais elle affiche des caractéristiques techniques largement supérieures. Parmi elles, une autonomie annoncée à 510 kilomètres dans sa version standard Propulsion, grâce à ses jantes de 18 pouces. On peut aussi citer la MG4, disponible à partir de 29 990 euros. Autant dire que le choix n’est pas difficile à faire sur le papier.

C’est sans doute pour cela que la berline américaine reste largement devant la Française, avec 3 966 exemplaires vendus en France au mois de juin, contre 2 377 unités pour la Mégane. Et si la firme au losange se satisfait des chiffres de ventes de cette dernière, ceux-ci n’ont pourtant pas forcément été au top au mois de juin, puisque la Mégane n’apparaît même pas dans le top 10 européen. Elle doit par contre se méfier de la MG 4, qui commence à prendre de plus en plus d’importance avec 2 511 ventes sur la même période.

La compacte électrique s’est placé sur la 3ème marche du podium avec 6 310 unités, juste derrière la Volkswagen ID.4 en Europe. Autant dire que la Renault Mégane E-Tech ne doit pas trop se reposer sur ses lauriers, car la concurrence est très rude. La firme au losange étudierait cependant ses différents marchés, afin de voir s’il sera possible d’ajuster les prix afin de rester compétitif. De plus, elle travaille au lancement de sa Renault 5 E-Tech, qui devrait rester sous les 25 000 euros.


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