Pourquoi Renault veut repousser la fin des voitures thermiques à 2040 au lieu de 2035

Cela semble insensé

 
La transition vers la mobilité électrique est l’un des grands défis du XXIe siècle. Avec l’Union européenne qui annonce la fin des voitures thermiques en 2035, le compte à rebours a commencé pour les constructeurs automobiles. Pourtant, pour Luca de Meo, le PDG du groupe Renault, cette échéance semble trop rapprochée.
Renault 5 électrique (prototype) // Source : Renault

Le passage obligé vers la voiture électrique annoncé pour 2035 par l’Union européenne ne fait pas l’unanimité chez les constructeurs automobiles. Luca de Meo, PDG du groupe Renault, a exprimé son malaise face à cette échéance.

Après avoir certainement œuvré pour l’introduction d’un score environnemental limitant le bonus écologique, dans le but de freiner l’expansion des constructeurs asiatiques, particulièrement chinois, et américains, le groupe Renault a fait une nouvelle demande. Le groupe français est sous la pression de marques comme Tesla et BYD, qui proposent des véhicules électriques à des coûts plus bas, rendant ainsi la concurrence plus intense.

La firme française souhaite que l’Union européenne reporte de cinq ans l’interdiction de la vente de voitures thermiques, soit jusqu’en 2040.

Pour le PDG, ce délai supplémentaire est crucial pour permettre une transition harmonieuse vers une gamme de voitures 100 % électriques. Il redoute qu’une transition trop brutale ne conduise à une véritable catastrophe industrielle et économique. Ce sentiment est largement partagé par d’autres acteurs européens de l’automobile, comme le patron du groupe Stellantis (Peugeot, Citroen, Jeep, Fiat, Alfa Romeo…) et le patron de Volkswagen, qui ont exprimé des préoccupations similaires quant à la réalisation de cette transition.

L’inquiétude face à la norme Euro 7

Par ailleurs, Luca de Meo est également réticent à l’introduction de la norme Euro 7. « L’Euro 7 n’a aucun sens à aucun point de vue. Les règles doivent être complètement changées. Il est absolument impossible que les moteurs respectent les limites Euro 7 en 2025 avec des réglementations non encore élaborées. Cela ne peut pas être fait », a-t-il déclaré.

La norme Euro 7 est une réglementation environnementale prévue par l’Union Européenne pour réduire les émissions de polluants des véhicules. Ces normes, qui évoluent régulièrement, ont pour but de limiter les émissions de dioxyde de carbone (CO2), d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines. La norme Euro 7, qui doit entrer en vigueur en 2025, prévoit des restrictions encore plus sévères.

Les enjeux environnementaux

Si la demande de report de la part du groupe Renault est justifiée par les contraintes industrielles et économiques, elle pourrait néanmoins s’avérer délétère pour l’environnement. Repousser de cinq ans l’interdiction des voitures thermiques, c’est prolonger de cinq années supplémentaires l’émission de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques.

En effet, même si les voitures électriques ne sont pas exemptes de critiques d’un point de vue environnemental, en raison notamment de l’impact de leur production et du défi de leur recyclage, elles demeurent nettement moins polluantes que leurs homologues thermiques, surtout lorsque l’électricité qui les alimente est d’origine renouvelable.

Au regard de l’urgence climatique qui nous fait face, l’idée de repousser une échéance déjà lointaine semble irrationnelle. Le changement climatique, en effet, est en train de bouleverser toute l’humanité, et ses impacts se font de plus en plus ressentir. Il est donc crucial d’accélérer la transition vers une mobilité plus durable, plutôt que de la retarder.


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