Si vous suivez avec assiduité l’actualité automobile, vous n’avez sans doute pas manqué le grand retour de la Twingo via un concept-car 100 % électrique il y a quelques jours.
C’est via cette surprise, à laquelle personne ne s’attendait vraiment (surtout qu’une voiture électrique abordable était déjà dans les starting-blocks chez Renault avec la R5 E-Tech) que le Groupe Renault a officiellement lancé sa nouvelle marque Ampère.
Mais Ampère, qu’est-ce que c’est ? Revenons quelques années en arrière, lorsque Luca de Meo prend les commandes du Groupe Renault le 1er janvier 2020. S’ensuit alors une réorganisation massive avec du changement à tous les niveaux et des recrutements à foison. Le plus médiatisé aura sans doute été celui de Gilles Vidal, l’ancien directeur du design chez Peugeot, qui est passé du côté du Losange.
Un an après la prise de fonction de Luca de Meo, ce dernier présente la Renaulution. Vous pouvez d’ailleurs consulter notre dossier dédié à cette stratégie globale. La marque faisait référence notamment à une nouvelle organisation qui s’est matérialisée plus concrètement le 8 novembre 2022, lorsque Renault présente le nouveau dispatche de ses activités automobiles mondiales, où sa filiale Ampère sera dédiée aux voitures électriques.
Un an plus tard, Ampère devient une entité à part entière et est lancée en grande pompe le 1er novembre 2023. Voici ce qui en est de la chronologie, mais dans les faits, qu’est-ce que cela va changer pour Renault ?
L’importance d’Ampère pour le futur (électrique) de Renault
Ampère emploie actuellement 11 000 personnes, dont 35 % d’ingénieurs, qui suivront de près les travaux dans les usines d’ElectriCity (Douai et Maubeuge), de Ruitz et de Cléon.
Au total, Ampère devrait produire environ 400 000 véhicules par an, et jusqu’à 620 000 à l’horizon 2028. Ces chiffres prennent bien évidemment en compte la nouvelle Renault Twingo électrique, qui deviendra un modèle de série en 2026 et dont le prix de base sera inférieur à 20 000 euros.
À titre de comparaison, Tesla, actuellement leader du marché, produit environ 450 000 voitures électriques par trimestre.
Ampère souhaite donc « démocratiser le véhicule électrique en Europe » en atteignant la parité de prix entre les modèles thermiques et électriques d’ici à 2027 / 2028.
Selon la marque, les segments B et C représenteront 75 % du marché des voitures électriques d’ici 2030. C’est pourquoi deux plateformes sont déjà disponibles : la plateforme AmpR Small pour le segment B (anciennement CMF-B EV) et la plateforme AmpR Medium pour le segment C (anciennement CMF-EV des Renault Mégane E-Tech et Scenic E-Tech électriques).
Outre le lancement de ces architectures, Ampère vise aussi à réduire les coûts. D’ici 2027, l’entreprise entend diminuer de 40 % les coûts variables entre la première et la deuxième génération de véhicules électriques du segment C grâce à plusieurs éléments importants :
Motorisation électrique (batteries et moteurs électriques) :
- Réduction de 50 % du coût de la batterie par véhicule à gamme égale ;
- Réduction de 25 % du coût du moteur électrique par véhicule.
Véhicule (plateformes et carrosseries) :
- Réduction de 25 % du coût de la plateforme par véhicule ;
- Réduction de 15 % du coût de la carrosserie par véhicule.
Efficacité opérationnelle
- Réduction de 50 % des coûts de logistique et de production.
Ampère a déjà partiellement atteint cet objectif avec le futur Scénic E-Tech, dont le coût total de possession (selon les calculs de l’entreprise) est égal à celui des véhicules hybrides.
Globalement, Ampère prévoit d’atteindre la parité de prix des thermiques (essence et diesel) à l’horizon 2027/2028 avec la deuxième génération de ses modèles électriques, c’est-à-dire avec les héritières des Mégane E-Tech et Scénic E-Tech et leur moteur révolutionnaire.
Parallèlement, la gamme s’étoffera avec la Renault 5 E-Tech en 2024 et la Renault 4 E-Tech en 2025, auxquelles s’ajoutera donc la nouvelle Renault Twingo électrique en 2026, présentée sous forme de concept lors du Capital Market Day.
Quelle est la gamme actuelle et à venir ?
Si la gamme s’articule actuellement autour d’un seul produit, à savoir la Mégane E-Tech que nous avons déjà essayée chez Survoltés, celle-ci s’étayera assez largement dès l’année prochaine avec l’une des voitures les plus attendues de ces dernières années, à savoir la R5 électrique.
Renault Mégane E-Tech
Lancée mi-2022, avec un prix de base 38 000 euros (hors bonus écologique), c’est la voiture qui a repositionné la marque sur le marché des véhicules électriques. Elle détient une part de 2,2 % du marché européen des véhicules électriques et occupe la première place en France parmi les véhicules électriques du segment C.
Renault Scénic E-Tech
Il sera commercialisé au début de l’année prochaine avec un prix de base d’environ 40 000 euros. Le développement durable est au cœur de sa conception, avec jusqu’à 95 % de matériaux recyclables. Ses motorisations seront similaires à celles de la Mégane.
Renault 5 E-Tech
Elle sera dévoilée au premier trimestre 2024 et représente la renaissance d’un modèle emblématique. La Renault 5 offrira une autonomie allant jusqu’à 400 km pour un prix d’entrée d’environ 25 000 euros, reconfirmé récemment par Renault après des informations laissant présager un prix plutôt autour de 30 000 euros.
Renault 4 E-Tech
Elle sera lancée en 2025 et partagera plusieurs éléments avec la Renault 5, dont la plateforme AmpR Small et le système d’info-divertissement.
Renault Twingo E-Tech
Elle sera le véhicule électrique urbain par excellence selon Renault et elle arrivera en 2026, le tout avec une consommation estimée à 10 kWh/100km, et une réduction de 75 % des émissions de CO2 par rapport à la moyenne des véhicules thermiques européens vendus en 2023 sur son cycle de vie, et une consommation de matières premières réduite grâce à sa compacité. Fabriquée en Europe, elle sera proposée à un prix d’entrée inférieur à 20 000 euros, hors éventuel bonus.
Des évolutions à plusieurs niveaux, sans révolution
Outre l’aspect produit, Ampère compte bien aussi moderniser plusieurs éléments, dont l’expérience client. Ainsi, les voitures pourront bientôt être achetées en ligne, même si Luca de Meo a souligné que, selon une étude réalisée par la marque en interne, environ 70 % des clients souhaitent toujours un espace physique pour acheter une voiture.
Lors de son discours, le PDG du groupe Renault a également évoqué les logiciels et la manière dont ils seront au centre des prochaines plateformes, appelées « software defined ».
Les logiciels seront constamment mis à jour à distance et ils couvriront tous les aspects de la voiture. De quoi contrer d’une certainement manière les quelques observateurs qui pensent, parfois à juste titre, que les voitures modernes ont une obsolescence programmée directe en raison des rapides avancées technologiques du secteur.
Ces mises à jour permettront également d’améliorer les capacités des différents systèmes d’aide à la conduite. À ce niveau, Renault espère atteindre le niveau 2+, voire même 3 d’ici les années à venir. Luca de Meo a affirmé ne pas être intéressé par les voitures entièrement autonomes, laissant ainsi à d’autres tout le loisir d’aller chercher les niveaux 4 et 5 d’autonomie le plus rapidement possible. Pour découvrir à quoi correspondent les niveaux d’autonomie des voitures, n’hésitez pas à consulter notre dossier dédié.
À l’avenir, la gamme d’Ampère sera encore élargie, avec l’ajout de deux nouveaux véhicules d’ici les prochaines années pour un total de sept modèles d’ici 2031. Avec un objectif de vente d’environ 300 000 unités en 2025, Ampère prévoit de vendre environ un million d’unités en 2031 et d’atteindre une part de marché globale de 10 % dans l’univers de la voiture électrique.
Ampère produira également au moins deux modèles pour Alpine, la prochaine Micra pour Nissan et un autre modèle pour Mitsubishi. Ampère soutiendra également la voie de l’électrification de Dacia et proposera des solutions logicielles à l’ensemble du Groupe Renault. Un sacré programme pour une si jeune entreprise, qui hérite toutefois de tout le savoir-faire de Renault dans cet univers, plus de dix ans après l’arrivée de leur premier modèle électrique avec la Zoé.
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