La révolution Renault (appelée Renaulution officiellement) est en marche. Cela a démarré il y a quelques années, mais il faut dire que la Renault 5 E-Tech électrique est un peu la consécration de ce plan. Dévoilée en grandes pompes au salon de Genève en février 2024, elle a rapidement séduit les journalistes et le public. Comme vous pouvez le voir dans notre découverte de la voiture en début d’année, nous sommes également conquis par la proposition du constructeur français.
Mais cela manquait un peu trop de puissance et de sportivité au goût de certains. Et c’est là qu’intervient Alpine, la célèbre marque française ressuscitée en 2017 avec l’Alpine A110 thermique (bientôt en version 100 % électrique). Voici donc la première voiture 100 % électrique d’Alpine : l’A290. Mais comme vous allez le voir au fur et à mesure de ce papier, il s’agit finalement plutôt d’une R5 électrique version Alpine que d’une véritable Alpine.
Le groupe français a profité des 24h du Mans pour lever le voile sur cette nouvelle auto. On connaissait déjà plus ou moins cette voiture, puisqu’Alpine avait présenté il y a quelques mois un concept assez proche en termes de style : l’Alpine A290_β. La marque française tient à peu près ses promesses avec une petite compacte électrique performante. En tout cas sur le papier.
De notre côté, nous avons pu découvrir, le temps d’un après-midi, cette nouvelle voiture électrique. L’occasion de monter à bord et de discuter avec les équipes techniques derrière le projet. Si ces dernières ont évité de citer le nom de « Renault 5 E-Tech » lors de la présentation, un rapide coup d’œil à sa fiche technique permet de comprendre que l’Alpine A290 partage plus que sa plateforme.
Fiche technique
Modèle | Alpine A290 |
---|---|
Dimensions | 3,990 m x 1,820 m x 1,520 m |
Puissance (chevaux) | 220 chevaux |
0 à 100km/h | 6,4 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 170 km/h |
Taille de l’écran principal | 10 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 38000 euros |
Fiche produit |
Design : une R5 ou une Alpine ?
Comme vous avez peut-être pu l’apercevoir avec les données de la fiche technique, de nombreuses valeurs sont similaires avec la Renault 5 électrique. Notamment les dimensions, très proches. Et c’est normal, comme vous pouvez le voir sur les photos, l’Alpine A290 reprend carrément le design de la R5. Il ne s’agit pas juste de la plateforme, mais également de nombreux panneaux de carrosserie. Avec toutefois quelques modifications esthétiques, il est vrai.
À l’avant, les ajouts du département design sont les plus voyants. Difficiles de les louper : on trouve des feux de jour à LED revu dans les optiques principales, mais surtout, l’ajout d’une seconde paire de feux de jour. Avec le fameux « X » qui reprend les codes de la course automobile d’antan, où des scotchs en X étaient apposés sur les blocs pour éviter, en cas d’accrochage, de semer des bouts de verre sur la piste.
La face avant est bien plus bodybuildée que sur la R5, on le voit avec la forme du capot, le diffuseur bien plus large, les entrées d’air XXL et la forme des optiques. Mais ça ne s’arrête pas uniquement à l’avant. Car sur les côtés, on peut découvrir des passages de roue élargis, une nouvelle jupe et surtout, des panneaux de porte retravaillés. Ils intègrent la ligne que l’on retrouve (et retrouvera) sur toutes les Alpine. On a également un petit trompe-l’œil qui fait penser aux entrées d’air de la R5 Turbo 2 des années 80.
À l’arrière, on est un petit peu plus déçu. Les changements avec la R5 plus civilisée sont bien moins nombreux. On note la présence d’un diffuseur plus voyant, mais la malle est quasiment similaire à celle de sa cousine R5. Les designers ont toutefois inséré un bandeau un peu différent et descendu le nom du modèle sous celui-ci. Mais les optiques et le reste sont identiques. Dommage, cela signifie qu’en pleine nuit, vous ne pourrez pas vraiment différencier une une R5 ou une Alpine avec la signature lumineuse.
Les designers, interrogés sur ce choix, nous ont avoué que les optiques arrière n’avaient pas été modifiés pour des raisons de coûts. Et on imagine qu’ils ne sont pas partis d’une feuille blanche sur l’ensemble de la voiture pour ces mêmes raisons.
Dommage, car selon nous, cette Alpine A290 ressemble plus à une R5 en version Alpine qu’une voiture Alpine à part entière. Elle ne ressemble pas vraiment à une Alpine A110. On espère que les futurs modèles d’Alpine parviendront à mieux se distinguer des créations partagées avec le reste du groupe Renault.
Habitabilité : une compacte XXL
À l’intérieur de l’Alpine A290, on a directement une sensation de déjà-vu. C’est normal, l’habitacle reprend la plupart des éléments de la R5 électrique. Et c’est tant mieux, puisque nous avions été séduits par ce dernier.
Alpine a toutefois apporté quelques modifications, à l’image des sièges, dont le maintien latéral a été ajusté pour mieux tenir le conducteur et le passager avant lors des phases de conduite dynamique. Dommage, en revanche, que la marque ne propose pas d’option de toit panoramique ou ouvrant. Mais c’est également le cas sur la Renault 5 E-Tech.
On reste bien entendu sur un habitacle de voiture compacte, mais la technologie électrique permet de pousser les roues aux quatre coins de la voiture pour augmenter l’empattement, et donc l’espace à bord. On trouve alors un coffre de 326 litres (300 litres avec l’option caisson de basse), cinq portes et la place pour cinq passagers.
Même avec mon mètre quatre-vingt-quatre, je tenais à l’arrière et je pouvais même passer mes pieds sous les sièges avant. Mes genoux ne touchaient pas ces derniers. Je ne ferai toutefois pas 400 km dans cette position. Des places arrière plutôt à réserver aux enfants ou aux courts trajets donc.
À l’avant, on retrouve l’ergonomie de la Renault 5 E-Tech, à un détail près. Le sélecteur de vitesse (marche avant, neutre, marche arrière) est passé de commodo derrière le volant à une platine sur la console centrale. Celle-ci perd donc légèrement en praticité, avec moins d’espaces de rangement. On a aussi une moins grande sensation d’ouverture, avec un espace vraiment séparé entre le conducteur et son passager, du fait de la console qui est plus massive et plus fermée.
L’Alpine A290 inaugure également un nouveau volant, qui donne un look bien plus sportif à l’auto, avec un méplat et des commandes particulières. On retrouve le réglage du freinage régénératif ainsi qu’un bouton Overtake permettant d’avoir un surplus de puissance temporaire.
Quelques autres détails font leur apparition, comme le coloris des sièges ou les matières et textures. Mais rien de bien révolutionnaire ici face à sa cousine de chez Renault.
Technologies embarquées
L’Alpine A290 fait le plein de technologies embarquées, dès le premier niveau de finition GT. On démarre avec le système d’infodivertissement, qui est similaire à celui de la R5 électrique, et c’est tant mieux. On retrouve alors une base Android Automotive, l’un des meilleurs systèmes d’exploitation pour voiture selon nous.
On trouve, derrière le volant, un combiné d’instrumentation numérique de 10,25 pouces. Au milieu, l’écran tactile central de 10,1 pouces affiche toutes les informations relatives à l’infodivertissement. Les amoureux des boutons ne seront pas déçus : une rangée d’une petite dizaine d’entre eux prend place sous les buses d’aération pour commander certaines fonctions comme la climatisation.
Les services Google sont de la partie, ce qui permet d’avoir accès à Google Maps, Google Assistant, mais aussi et surtout le Play Store, pour télécharger plusieurs dizaines d’applications, comme Spotify, Waze ou Coyote par exemple. Inutile de préciser que la voiture supporte les mises à jour à distance en Wi-Fi.
L’une des grandes forces d’Android Automotive, c’est de proposer au conducteur l’un des meilleurs planificateurs d’itinéraires du marché. De quoi rendre les longs trajets en voiture électrique aussi rapide qu’agréable, sans le stress de devoir le préparer en amont pour savoir où s’arrêter recharger.
Alpine est toutefois allé un peu plus loin que Renault, en proposant une application dédiée pour l’A290 qui se nomme « Alpine Telemetrics ». Elle permet d’avoir accès à une multitude d’informations utiles pour la conduite sportive. Mais surtout, on trouve la présence d’un coach virtuel, permettant d’améliorer ses talents de conduite. Et quelques challenges, pour ludifier la conduite, sur route ouverte ou sur circuit.
En option sur les finitions GT, GT Performance, mais de série sur les finitions GT Premium et GTS, on trouve une sonorisation Devialet (comme chez BYD Denza) que nous avons eu l’occasion de tester. La qualité du son est bluffante grâce à une puissance totale de 615 watts, la présence de 9 haut-parleurs (dont un subwoofer de 20 cm) et surtout les fameux algorithmes Devialet. Ces derniers permettent de délivrer un son puissant, sans aucune saturation, avec la possibilité d’élargir la scène sonore pour avoir la sensation d’être enveloppé par la musique.
On aime aussi la présence d’un mode voix pour l’écoute des podcasts ou pour passer un coup de fil. Son utilité ? Réduire la présence des basses, pour rendre l’écoute plus agréable sur le long terme.
Le système son Devialet permet d’activer la fonction Alpine Driving Sound. Il s’agit d’un système qui génère des sons de moteur (électrique) au sein de l’habitacle. Les équipes de Devialet et d’Alpine ont enregistré les sons du moteur électrique et les ont retravaillés pour les rendre plus audibles.
L’idée est de faciliter la conduite sur circuit, en donnant au conducteur des indices sonores sur sa vitesse, grâce au son du moteur qui informe de la montée en régime. C’est assez bien réussi, mais il est bien entendu possible de désactiver cette fonction.
Bien entendu, la conduite semi-autonome de niveau 2 est de la partie, dès la finition d’entrée de gamme. Comme sur la R5, il s’agit d’un régulateur de vitesse adaptatif couplé à un centrage dans la voie.
Autonomie, batterie et recharge
La motorisation est un peu le cœur de cette Alpine A290. Elle ne reprend pas les moteurs de la Renault 5 E-Tech, mais ceux des Mégane et Scenic E-Tech, avec un travail particulier sur la cartographie de la puissance et du couple. Deux puissances sont proposées (avec un seul bloc moteur) : 180 et 220 ch. Le second permet de disposer d’un couple de 300 Nm, pour abattre le 0 à 100 km/h en 6,4 secondes, avec un poids de 1 479 kg.
Le moteur de 180 ch n’est pas plus léger, puisqu’il s’agit d’une baisse de puissance par voie logicielle. On nous a soufflé un 0 à 100 km/h abattu en 7,4 secondes avec un couple de 285 Nm. La vitesse maximale est annoncée à 170 km/h pour la version la plus puissante contre 160 km/h pour la moins puissante. À comparer avec un 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes pour la R5 et une vitesse maximale de 150 km/h.
Petit bonus : le bouton OV (overtake) sur le volant permet de bénéficier d’un surplus de puissance et de couple pendant 10 secondes maximum. Une fonction issue du sport automobile, qui fait un peu gadget, car il est toujours possible de bénéficier de la puissance maximale en passant en mode sport et en enfonçant la pédale d’accélérateur à fond.
Les aides à la conduite sont déconnectables, on note la présence de barres anti-roulis spécifiques ainsi qu’un launch control pour des départs arrêtés décoiffant.
Pour recevoir ce nouveau bloc moteur, Alpine a conçu son propre berceau moteur en aluminium. Les suspensions ont également été revues, puisqu’on a désormais le droit à une butée hydraulique en compression. Il ne s’agit pas de double butée hydraulique ou même de suspensions pneumatiques, comme chez Citroën à l’époque, mais le confort devrait être légèrement amélioré en passant sur une chaussée dégradée.
Le freinage a également été revu, avec les étriers Brembo à 4 pistons repris de l’Alpine A110. Petit regret toutefois : la conduite à une pédale ne sera pas disponible au lancement. Il est possible que de futurs exemplaires en soit dotés (comme pour la R5 électrique). Pour le moment, il faudra se contenter d’un freinage régénératif réglable sur quatre niveaux.
Les pneus sont également dédiés à la pratique sportive, avec trois modèles développés spécifiquement avec Michelin. Il s’agit des Michelin Sport EV, Michelin Pilot Sport S5 et Michelin Pilot Alpin 5. Ils ont le marquage spécial A29 qui signifient qu’ils sont issus de cette collaboration et qu’ils ont été légèrement modifiés par Michelin pour répondre au mieux au cahier des charges du constructeur si on les compare aux modèles disponibles dans le commerce.
Du côté de l’autonomie, l’Alpine A290 reprend uniquement la grande batterie d’une capacité de 52 kWh de la Renault 5 E-Tech. La marque annonce environ 380 km d’autonomie sur le cycle mixte WLTP. C’est 30 km de moins que la R5, sûrement à cause du moteur plus puissant et des pneus plus gourmands en énergie.
Pour la recharge, on pourra compter sur une puissance maximale de 100 kW sur une borne rapide en courant continu, permettant de passer de 15 à 80 % en 30 minutes. Une recharge de 15 minutes permettra de récupérer 150 km d’autonomie WLTP. En courant alternatif, le chargeur embarqué de 11 kW permettra de faire le plein en 3h20 sur une borne.
La bonne nouvelle, c’est que l’Alpine A290 sera également compatible avec les fonctions V2L (vehicule-to-load) et V2G (vehicule-to-grid). De quoi brancher des appareils électriques directement sur la batterie de la voiture (comme un four par exemple) ou se faire racheter l’énergie contenue dans les cellules à son fournisseur d’électricité.
Prix et disponibilité
L’Alpine A290 sera commercialisée au cours de l’été, à partir de 38 000 euros. Les équipes du constructeur nous ont indiqué que la version la plus chère ne dépasserait pas les 47 000 euros. Est-ce avec ou sans options ? Difficile à dire.
Mais les options ne devraient toutefois pas être nombreuses. On trouve en effet, de série, sur la finition GT, de nombreux équipements : moteur 180 ch, batterie 52 kWh, pompe à chaleur, jantes 19 pouces, projecteurs full LED, conduite semi-autonome, sièges chauffants, volant sport, Android Automotive, aides au stationnement avant et arrière ainsi que la caméra de recul.
Ensuite, le client aura le choix entre la finition GT Premium, qui reprend le moteur de 180 ch mais ajoute des fonctions de confort avec son toit noir contrasté, ses vitres arrière surteintées, ses étriers de freins Bleu Alpine, son intérieur cuir Nappa, un système audio premium Devialet, un volant chauffant et un chargeur smartphone à induction, le rétroviseur intérieur électrochrome et des rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement.
La version GT Performance adopte le moteur de 220 ch et les fonctions Alpine Telemetrics, mais fait une croix sur les équipements de confort de la version GT Premium. Pour avoir le meilleur des deux mondes, il faut prendre la version GTS, qui propose en plus des jantes au design exclusif.
Du côté de la concurrence, on peut citer les Mini Cooper SE avec 218 ch, un 0 à 100 km/h en 6,7 secondes et une autonomie de 400 km, pour environ 47 000 euros. Mais également la Lancia Ypsilon HF avec un 0 à 100 k/h en 5,8 secondes et une autonomie de 400 km pour environ 40 000 euros. On peut également noter la présence de la MG4 X-Power, avec 435 ch, un 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et une autonomie de 350 km pour 24 990 euros.
Rappelons que la Renault 5 E-Tech dotée de la batterie de 52 kWh est vendue à partir de 33 490 euros en finition Techno et 35 490 euros en finition Iconiq Cinq qui est la plus proche de la finition GT chez Alpine. Il faut donc compter un surplus d’environ 3 000 euros pour une Alpine A290 face à la R5.
Les premières livraisons de l’Alpine A290 sont prévues pour la fin de l’année 2024. Les premiers essais devraient avoir lieu quelques semaines avant, histoire de se faire un avis plus précis sur les capacités dynamiques de cette nouvelle voiture électrique.
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