Voici la Renault 4 E-Tech : la 4L passe à l’électrique, une R5 façon SUV

 
Après la présentation en grande pompe de la R5 E-Tech en début d’année, Renault dévoile une seconde nouveauté majeure électrique en 2024 : la Renault 4 E-Tech. Au programme, de nombreux éléments techniques partagés avec sa petite sœur R5, le tout avec un peu plus d’espace pour les passagers.
Renault 4 E-Tech // Source : Renault

L’année 2024 de Renault fut pour le moins chargée. En plus du lancement de plusieurs modèles hybrides, le constructeur a lancé la commercialisation du Renault Scénic E-Tech, mais aussi et surtout celle d’un modèle que l’on attend depuis plus de quatre ans et la présentation de son concept-car : la R5 E-Tech.

Nous avons récemment pu en prendre le volant, et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été conquis par cette Renault 5 des temps modernes. Dans son ombre, il y a aussi la Renault 4, elle aussi annoncée par un concept-car néo-rétro, et qui est en quelque sorte la version SUV de la R5 E-Tech, avec de nombreux éléments en commun.

Renault 4 E-Tech // Source : Renault

Aujourd’hui, Renault dévoile son deuxième modèle le plus important de l’année après la R5, voici la R4 E-Tech, un petit SUV urbain délicatement néo-rétro qui pourrait bien convenir aux potentiels clients qui ne sont pas convaincus par l’habitabilité de la petite R5.

La même recette que la R5 E-Tech

Vous vous souvenez sans doute du concept-car 4EVER Trophy présenté par la firme au Losange en 2022 ? Si vous l’avez aimé, bonne nouvelle, cette Renault 4 s’en rapproche grandement, à quelques détails près. Plus longue que la R5 E-Tech (3,92 mètres), la R4 mesure 4,14 mètres de long et se situe entre Clio (plus petite de 9 cm) et le Captur (plus grand de 9 cm). L’auto fait 1,80 mètre de large et 1,57 mètre de haut, pour un empattement de 2,62 mètres. Elle repose évidemment sur la nouvelle plateforme AmpR Small (CMF-B EV) dédiée aux voitures 100 % électriques.

Renault 4 E-Tech // Source : Renault

Avec une hauteur de 1,57 mètre, elle se situe au même niveau qu’un Captur, pas de quoi en faire une baroudeuse donc, mais la différence entre les deux se joue surtout au niveau de la garde au sol. Celle de Renault 4 E-Tech culmine à 18,1 cm, soit 1,2 cm plus haute que Captur. L’auto est campée, de série, sur des roues de 18 pouces dont le design varie en fonction des finitions choisies (Evolution, Techno et Iconic, comme la R5).

Comme la R5, la R4 a une bonne bouille, notamment grâce à cette calandre réalisée à partir d’une pièce monobloc traversante, composée de deux optiques à la forme arrondie et d’un contour rappelant le joint chromé de la Renault 4 historique. Un contour qui ne passe pas inaperçu puisque, tout comme le logo Renault au centre, il est éclairé sans aucune zone noire et sans aucune interruption de son trait lumineux.

On observe aussi des clins d’œil au design de la Renault 4 originelle, comme par exemple les décors du haut du capot qui rappellent la grille que comportait la Renault 4 des années 60, des feux arrière qui reprennent la célèbre forme de gélule ou encore, sur le côté, les trois bandes identitaires sculptées dans la carrosserie des portières qui évoquent les protections en plastique de la Renault 4 GTL d’antan.

Renault 4 E-Tech // Source : Renault

À son lancement, la Renault 4 E-Tech sera est disponible en sept teintes : Blanc Glacier, Gris Urbain, Noir Étoilé, Rouge Carmin, Brun Terracotta, Vert Hauts-de-France et Bleu Nuage.

À bord : plus d’espace et toujours aussi craquante

À l’intérieur, sans surprise, la planche de bord et les sièges avant sont identiques. Le choix des matériaux (recyclés) et des coloris apportent de la vie et un peu de fun. On peut, par exemple, opter pour un tissu en Denim sur la finition Techno, un peu plus bleu que celui de la R5, comme sur des jeans. Parfait pour les clients qui n’aiment pas trop l’austérité de certaines voitures allemandes par exemple.

Ce qui pèche dans la R5, c’est son habilité, et c’est presque normal pour une voiture de moins de 4 mètres. La R4 vient corriger le tir avec beaucoup plus d’espace aux places arrière. Au niveau du coffre, Renault annonce pas moins de 420 litres et au-delà de la contenance, l’accès a aussi été bien pensé avec avec une ouverture très grande et bien carrée, le tout avec un seuil de chargement bien bas.

Google est toujours de la partie

Nous retrouvons les deux écrans : le premier, derrière le volant, joue le rôle de combiné d’instrumentation, avec une diagonale de 7 pouces en finition d’entrée de gamme, contre 10 pouces sur le reste de la gamme. Le second écran, de 10 pouces sur toutes les versions, jouera le rôle de système d’infodivertisement.

Comme pour la R5, la R4 embarque Google Automotive (anciennement Android Automotive) est de la partie, tout comme sur les Renault Mégane E-Tech et Scenic E-Tech. C’est, selon nous, l’un des meilleurs systèmes d’exploitation — si ce n’est le meilleur — qu’on peut trouver sur une voiture. Seules les finitions Techno et Iconic profiterons de ce système OpenR Link. La finition d’entrée de gamme conservera le système OpenR de Renault, mais sans l’interface Google.

Niveau technologies d’aides à la conduite, nous avons le droit au régulateur adaptatif et le centrage dans la voie (de type collaboratif sous les 50 km/h) permettant de bénéficier d’une conduite semi-autonome de niveau 2. Une fonction plutôt rare sur une voiture de ce segment.

On trouve également d’autres fonctions de sécurité, comme le système de surveillance d’attention du conducteur, le freinage automatique d’urgence en marche arrière, la détection avant avec correction de trajectoire d’urgence, la détection arrière avec correction de trajectoire d’urgence et la sortie sécurisée des occupants.

Autonomie, batterie et recharge

Concernant la partie technique, il n’y a aucune différence avec la R5 E-Tech, en dehors de l’autonomie qui évolue un peu en raison du gabarit supérieur de la R4.

Pour le moteur synchrone à rotor bobiné (sans aimants permanents, et donc terres rares), on aura un seul groupe motopropulseur, mais proposé avec trois puissances différentes, ce qui sous-entend une bride logicielle. La version 70 kW (95 ch) qui propose un couple de 215 Nm sur la R5 n’a pas été retenu pour la R4. Le couple atteint alors 225 Nm avec la version 90 kW (120 ch). Enfin, la version la plus puissante grimpe à 110 kW (150 ch) pour un couple de 245 Nm.

Ce qui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 8,5 secondes selon Renault, et de passer de 80 à 120 km/h en moins de 7 secondes. La vitesse maximale est quant à elle bridée à 150 km/h.

La voiture embarque une batterie de 52 kWh. Grâce à elle, le constructeur annonce jusqu’à 400 km d’autonomie en attendant l’homologation sur le cycle d’autonomie mixte WLTP, soit environ 10 km de moins que la R5. Renault propose également des versions dotées d’une plus petite batterie de 40 kWh. Avec celle-ci, l’autonomie théorique baisse à environ 300 km. Les deux intègrent une chimie NMC et non pas LFP.

Renault 4 E-Tech // Source : Renault

La recharge sur des bornes rapides en courant continu n’est pas en reste, avec une puissance maximale de 80 kW pour la batterie de 40 kWh contre 100 kW sur la batterie de 52 kWh. Ce qui permet de passer de 15 à 80 % en 30 minutes dans les deux cas. Il semble que la version de la R5 dépourvue de recharge rapide ne soit pas proposée sur la R4. Sur des bornes plus lentes, en courant alternatif, la R4 électrique propose une puissance maximale de 11 kW. De quoi réaliser la recharge en 4h30 environ.

Bonne nouvelle en revanche, la Renault 4 E-Tech est le premier véhicule de la marque Renault à recevoir la fonction
« one pedal »
. Disponible à partir de la finition Techno, elle complète les trois premiers modes de freinage régénératif et s’active, comme eux, via les palettes au volant. C’était l’un des éléments qui manquait le plus sur la R5 E-Tech. Cette technologie arrivera sur les Mégane, Scénic et R5 par la suite.

La voiture propose bien évidemment la recharge bidirectionnelle V2G (véhicule-to-grid). Cette technologie va bien au-delà du V2L (vehcule-to-load) déjà proposée sur certaines voitures électriques dans l’hexagone. Cela permet d’utiliser la batterie de la voiture pour alimenter un appareil électrique avec une puissance de 3,7 kW.

Grâce au V2G, l’auto va pouvoir alimenter en électricité la maison, mais aussi le réseau électrique du quartier. Tout cela grâce à une borne spécialement conçue et produite par Mobilize, filiale de Renault. D’une puissance maximale de 22 kW, elle permet au chargeur bidirectionnel de 11 kW intégré à la R4 de venir puiser de l’énergie dans la batterie de la voiture. Et d’alimenter la maison à une puissance maximale de 11 kW. De quoi faire tourner l’immense majorité des appareils électriques (four, chauffage, TV, plaques de cuisson, etc.) d’un foyer pendant de nombreuses heures, voire plusieurs jours.

Bien entendu, un planificateur d’itinéraire est de la partie, afin de faciliter les longs trajets qui nécessitent des arrêts recharge. Pour les longs trajets, la pompe à chaleur intégrée de série à toutes les versions et finitions permettra de réduire la consommation en hiver.

Prix et disponibilité

Comme pour la R5 E-Tech, la R4 va d’abord commencer sa carrière par les finitions les plus hautes. Seules les finitions Techno et Iconic seront disponibles à la commande, avec la batterie de 52 kWh. Plus tard, sans doute mi-2025, la plus petite batterie de 40 kWh fera son apparition, avec des finitions plus accessibles.

De quoi sans doute proposer l’auto à un prix d’environ 27 000 euros, hors bonus, en entrée de gamme, soit 2 000 euros de plus que la moins chère des R5. Pour les modèles haut de gamme, le prix grimpera autour de 35 000, voire même 40 000 euros avec toutes les options.

La voiture sera bien évidemment éligible au bonus écologique qui sera en vigueur en France au moment de sa commercialisation, c’est-à-dire 3 000 euros en 2025 si l’on en croit les dernières indiscrétions. L’ouverture des commandes devrait avoir lieu en début d’année prochaine.

Le véhicule sera assemblé à la Manufacture de Maubeuge, son moteur à Cléon et sa batterie, dès mars 2025, à Douai. Quant aux fournisseurs, ils se situent pour 75 % d’entre eux dans un rayon de 300 km autour du pôle ElectriCity de Renault.