En 2011, Renault a fait un pari : lancer un quadricycle électrique, un segment quasi-inconnu. Avec son Twizy, la marque propose un hybride entre la moto et la voiture, disponible en version avec et sans permis.
Cher et assez peu compris du grand public, le succès ne fut pas spécialement au rendez-vous. Mais l’arrivée de la Citroën Ami en 2020 a rebattu les cartes, et Renault veut se donner une seconde chance. Avec son Mobilize Duo, la marque reprend le principe du Twizy mais l’améliore sur de nombreux points. Suffisant pour se battre contre l’Ami ? Nous avons pu l’approcher au Mondial de l’Auto pour s’en faire un premier avis.
Un style brut
Mobilize avait déjà présenté un Duo au Mondial de 2022, mais le présentait comme un concept. Surprise : deux ans plus tard, la version de série est… identique – à l’exception des feux arrière, légèrement revus.
Nous retrouvons donc une silhouette allongée, avec 2,43 m de long pour 1,30 m de large. C’est un peu plus volumineux que le Twizy, mais la différence se fait surtout au niveau de style : le Duo s’avère beaucoup plus brut et industriel que l’aimable Twizy. La peinture disparaît, remplacée par des stickers. Ah, et Mobilize a repris l’idée phare de la carrosserie de la Citroën Ami, avec des boucliers avant et arrière identiques, permettant de baisser les coûts de production et de maintenance.
L’élément phare du Twizy a en revanche de nouveau sa place sur le Duo : ses portes en élytre, aussi impressionnants à regarder que pratiques à utiliser (l’espace nécessaire pour ouvrir la porte étant quasiment réduit à néant). Amélioration cependant : les portes du Mobilize Duo sont de série et intégralement fermées – un des reproches majeurs qu’on pouvait adresser au Twizy.
J’étais, à titre purement personnel, un grand fan du Twizy et de ses rondeurs. La perte de ces formes sur le Mobilize Duo m’avait un peu décontenancé sur les premières photos, mais le voir au Mondial m’a rassuré, avec un style finalement unique en son genre et qui peut séduire. À voir dans la rue.
Un habitacle (un peu) plus habitable
Avec 1,30 m de large, le Mobilize Duo ne peut décemment pas offrir deux sièges de front, et reprend le système de tandem du Twizy, où le passager sera installé derrière le conducteur. L’accès se fait toujours en coulissant le siège avant, mais j’ai trouvé que l’espace de chaque côté de ce dernier était plus grand que précédemment. Un bénéfice pour les pieds du passager… ou pour les choses à transporter, le Duo étant dépourvu de coffre.
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Autre bénéfice notable : le Mobilize Duo soigne son confort, notamment thermique, avec l’apparition d’un siège chauffant et d’une climatisation – deux équipements rares dans le secteur des quadricycles électriques, laissant présager d’un meilleur confort thermique. L’airbag est de série, comme le Twizy ; un argument pour les parents.
Quant à la planche de bord, son côté très géométrique peut rebuter. C’est, à vrai dire, un parti pris de Mobilize, qui a voulu lui donner des airs de chaîne hi-fi des années 80. On y retrouve une pince smartphone, un écran LCD pour les informations de conduite, ainsi que de gros boutons carrés pour les réglages : démarrage, rapports, ventilation, etc. Simple et fonctionnel.
Ce gain en habitabilité et en équipements fait du bien au Mobilize Duo, surtout par rapport au dénuement du Twizy. Seul ombre au tableau : le Duo laisse son châssis tubulaire bien visible, là où le Twizy le cachait derrière un habillage en plastique.
Une autonomie en sacrée progression
Côté technique, Mobilize l’a joué malin en équipant son Duo d’un module de la batterie de la Renault 5 E-Tech. Source d’économie d’échelle pour la marque, elle est également à l’origine d’une sacrée progression de l’autonomie, avec 161 km selon le cycle WLTP.
Il faut dire que sa capacité de 10,3 kWh est quasi-imbattable. Avec son pack de 6,1 kWh, le Twizy devait se contenter de 120 km selon l’ancien cycle NEDC, bien moins réaliste. La recharge se fait via un cordon attaché à la voiture (autre héritage du Renault), et demande 3h50 pour passer de 20 à 80 %. Un câble avec une prise Type 2, pour se brancher aux bornes de charge, est également disponible (200 €).
Niveau motorisation, un moteur électrique de 48 V est disponible en deux puissances. La version sans permis développe 8 ch et se limite à 45 km/h, tandis que la version « avec permis » monte à 10 ch et 80 km/h.
Une version utilitaire en parallèle
En parallèle du Duo se trouvait le Mobilize Bento, une version dédiée aux professionnels. L’idée : remplacer le siège arrière par un coffre de 649 litres, accessible par l’extérieur.
Uniquement disponible en version « avec permis », Mobilize le positionne en réponse aux besoins des professionnels urbains (livraison, maintenance, etc).
Une proposition qui pourra venir se frotter aux vélos cargo, par exemple, tout en proposant plus de confort pour le conducteur avec cet habitacle fermé.
Pas donné
Dernier sujet : la tarification. Le Mobilize Duo et Bento sont d’ores et déjà disponible à la commande, et il faudra compter 9 990 euros hors bonus (fixé à 900 € en 2024, sans nouvelle pour 2025) pour la version 45 km/h et 12 500 € hors bonus pour la 80 km/h. Pour le Bento, il faudra compter 10 000 € hors taxes.
Ne nous cachons pas : face à la Citroën Ami, facturée 7 990 euros, et la Fiat Topolino, disponible à 9 890 euros, les commerciaux Renault vont devoir être inventifs. D’autant plus pour les leasings : à conditions égales (sans apport, 36 mois, 15 000 km), il faudra débourser 89 €/mois pour le Duo, contre 87 €/mois pour l’Ami et 59 €/mois pour la Topolino.
Pour la version 80 km/h, en revanche, le Mobilize Duo est un peu plus seul au monde. Le Silence S04 demande 14 490 € et la Microlino 19 990 €, les deux hors bonus et avec des autonomies sous les 100 km. Comptez 93 € par mois minimum.
Notre avis
Voyons le bon côté des choses : l’arrivée de ce Mobilize Duo est une bonne chose pour dynamiser le marché des quadricycles électriques, un segment en pleine expansion et écologiquement viable.
D’autant plus qu’il arrive avec de bonnes idées : compacité, équipements rares dans la catégorie, style original. Le Bento, quant à lui, offre une proposition quasi-inédite et qui pourrait séduire.
Reste à convaincre sur les tarifs, notamment pour la version sans permis, où la concurrence des Citroën et Fiat ne lui pardonnera rien. Si ce premier aperçu dans les allées du Mondial de l’Auto nous a plutôt séduit, l’essai (prévu courant novembre) nous permettra de juger pour de bon les caractéristiques de cette originale proposition.
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