Lorsque l’on entend parler de constructeurs chinois, c’est bien souvent de manière négative. Et pour cause, ces derniers sont souvent accusés de tous les maux, notamment par les grandes instances européennes qui veulent tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Une nouvelle équipe en Chine
Car ces derniers sont accusés de concurrence déloyale, en profitant de subventions accordées par le gouvernement, afin de tirer les prix vers le bas, notamment en Europe. Ce qui explique la défiance de nombreux constructeurs, qui craignent, à juste titre, une invasion massive. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer depuis plusieurs années, puisque de nombreuses marques ont fait leur arrivée chez nous, de BYD à MG en passant par Xpeng, pour ne citer qu’elles.
Mais ces arrivées massives incitent aussi les constructeurs traditionnels à se remettre en question et à vouloir apprendre des Chinois et de leurs méthodes. On pense par exemple à Mercedes qui a disséqué une Zeekr 001 ou encore à des ingénieurs japonais qui ont étudié un BYD Atto 3 afin de percer les secrets de son prix si bas. Et désormais, c’est au tour de Renault de se pencher sur la question. Mais pour la firme au losange, pas question cette fois-ci de ramener des voitures ici pour les démonter.
Au contraire, elle préfère aller directement dans l’Empire du Milieu pour y développer ses propres autos. C’est en tout cas ce qu’elle annonce à travers un communiqué émanant de sa filiale Ampere. Pour mémoire, cette dernière avait été lancée en fin d’année 2022 et se concentre uniquement sur la conception des voitures électriques du groupe Renault. Elle travaille notamment sur le développement des batteries mais également d’un software-defined vehicule (SDV) prévu pour 2026, entre autres.
Si la plupart de ses activités sont concentrées en France, la division électrique de l’entreprise tricolore annonce avoir également une autre entité en Asie. En effet, le communiqué explique que « pour accélérer dans le développement de ses véhicules électriques, Ampere s’appuie désormais sur une entité dédiée appelée Advanced China Development Center, créée pour travailler en étroite collaboration avec ses partenaires chinois ». L’objectif affiché est simple, puisque Renault veut s’inspirer de ce qui se fait dans l’Empire du Milieu, dans le domaine de la voiture électrique.
« Tirer les bons enseignements »
Pour le moment, Renault ne donne pas réellement de détails sur les activités prévues au sein de cette nouvelle entité, dont la date exacte de création n’a pas été annoncée. Le constructeur se contente d’expliquer que grâce à « cette équipe intégrée en Chine, Ampere ambitionne d’apprendre de l’écosysteme chinois sur les processus de développement et en tirer les bons enseignements pour ses équipes et celles de Renault Group ». Cela devrait concerner de nombreux domaines, comme les technologies ainsi que la réduction des coûts.
En effet, on sait que le constructeur au losange veut réduire ces derniers de 20 % d’ici à 2026, grâce notamment au développement de nouvelles batteries. La firme mise notamment sur la chimie LFP (lithium – fer – phosphate), moins onéreuse que la technologie NMC (nickel – manganèse – cobalt). Elle a d’ailleurs réussi à intégrer cette nouvelle composition dans ses voitures en moins de deux ans, une prouesse dans laquelle le centre de développement en Chine n’y est peut-être pas pour rien. Ce n’est pas tout, car Renaut veut aussi s’inspirer des Chinois pour accélérer l’industrialisation de ses véhicules.
Les constructeurs chinois sont passés maîtres en la matière, avec quelques mois (entre 18 et 24 mois) seulement pour concevoir une voiture électrique, contre environ le double pour les constructeurs occidentaux.
En témoigne son objectif de produire un exemplaire de la Renault 5 E-Tech en moins de 10 heures. Et ce alors que l’on connaît l’expertise de l’Empire du Milieu dans ce domaine, puisqu’une Xiaomi SU7 sort des chaînes de production toutes les 76 secondes à peine. Enfin, la firme tricolore devrait aussi profiter du savoir-faire global de la Chine en ce qui concerne la réduction des coûts, grâce à un nombre de composants réduits. Ce qui contribue aussi à accélérer la production. Un véritable cercle vertueux en somme.
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