Renault : le projet de véhicules à hydrogène est au bord de la faillite

Alors que l’électrique semble être la voie toute tracée pour parvenir à une industrie auto neutre en carbone, certains constructeurs préfèrent jouer sur différents tableaux en invoquant la carte du multi-énergie, avec des voitures à hydrogène.

C’est par exemple le cas de Toyota ou encore de BMW. Pour le premier, une grande berline existe déjà avec la Mirai, un modèle commercialisé à prix d’or et que l’on peut apercevoir régulièrement grâce à la compagnie de taxi Hype à Paris, largement subventionnée pour permettre aux chauffeurs de rouler avec cette voiture. Ils peuvent, qui plus est, profiter de l’une des rares stations de recharge en hydrogène d’Île-de-France, située au niveau du pont de l’Alma.

Dans le cas de BMW, on est un peu plus prudent. Le constructeur a tout de même récemment annoncé la commercialisation d’un véhicule hydrogène de série à l’horizon 2028 avec un iX5.

On en pense ce que l’on veut, mais l’hydrogène semble être plutôt une énergie promise aux poids lourds. Car même pour les utilitaires, ce n’est pas la panacée, en témoignent les différents modèles commercialisés par Stellantis à prix d’or : environ 70 000 euros hors taxes !

Déjà la fin de la partie pour Renault ?

Du côté de chez Renault, on veut aussi croire en l’hydrogène. Le constructeur a notamment fondé en 2021 Hyvia, une joint-venture de Renault et du spécialiste américain des piles à combustible Plug Power.

Mais ça commence à sentir le sapin pour Hyvia. En effet, les représentants du personnel ont récemment été informés des difficultés financières de l’entreprise. Selon des sources syndicales reprises par l’AFP, Hyvia, qui emploie 110 salariés à Flins (Yvelines), a indiqué être actuellement en cessation de paiement et allait « probablement vers une liquidation ».

De son côté, la direction de Renault se montre plus prudente. Une porte-parole du constructeur a déclaré qu’un projet de dépôt de déclaration de cessation de paiements était à l’étude, sans pour autant confirmer une décision définitive.

L’entreprise n’est guère plus rassurante. La porte-parole de l’entreprise a reconnu une situation « complexe ». Elle a précisé que Hyvia travaillait « quotidiennement avec ses deux actionnaires pour trouver des solutions ». Toutefois, elle pointe du doigt « l’émergence beaucoup trop lente des systèmes de mobilité hydrogène en Europe », qui freine les perspectives de marché.

Le Renault Master H2-Tech, un projet mort-né ?

Rappelons que Hyvia avait démarré en 2022 l’assemblage de piles à combustible dans un espace de 3 000 m² au sein de l’usine Renault de Flins (Yvelines), où furent produites de nombreuses petites Renault, dont la Zoé.

Ces piles équipent des utilitaires à hydrogène assemblés par Renault à Batilly (Meurthe-et-Moselle). Une montée en cadence était prévue pour 2025 avec le lancement d’un nouveau modèle, le Renault Master à hydrogène. Aujourd’hui, ce projet semble plus que jamais en péril.