En cette fin d’année, l’heure n’est pas vraiment à la fête chez les constructeurs automobiles. En tout cas, pas chez tout le monde. Car si Tesla termine 2024 sur une très bonne note, chez les marques plus « traditionnelles », c’est un peu la soupe à la grimace.
Une fusion entre deux géants
On pense à Volkswagen, dont la descende aux enfers sur la voiture électrique se poursuit, tandis que Renault accuse une baisse de ses ventes, qui devrait cependant être temporaire. Chez Ford, on prépare de nombreux licenciements, comme chez Nissan, qui va se séparer de plus de 9 000 employés. La firme nippone peine à vendre des voitures neuves, au point qu’elle pourrait tout simplement disparaître d’ici 12 à 14 mois selon une source interne anonyme. Un destin funeste qui pourrait cependant être évité grâce à un projet d’envergure.
Outre une future citadine électrique qui reprendra les dessous de la la R5 E-Tech, Nissan pourrait également fusionner avec Honda. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un sauvetage, cela y ressemble tout de même beaucoup. Et ce même si la firme basée à Tokyo, explique que la marque de Yokohama va d’abord devoir redresser ses activités avant cette fusion, prévue pour 2026. Mais désormais, une question se pose : que va devenir Renault dans tout ça ?
Car pour mémoire, la firme au losange reste le principal actionnaire de Nissan, bien qu’elle se désengage progressivement de ce dernier. Aujourd’hui, le constructeur tricolore possède 35,71 % de la marque nippone, contre 43,3 % auparavant. Et il a donc encore son mot à dire au sujet de la stratégie de son partenaire au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Pour l’heure mis de côté dans les négociations entre Nissan et Honda, Renault a tout de même tenu à prendre la parole à ce sujet.
L’entreprise a ainsi publié un communiqué de presse particulièrement succinct et laconique. Ce celui-ci indique que « Renault Group prend acte des annonces faites aujourd’hui par Nissan et Honda, qui sont encore à un stade préliminaire ». La marque, qui a récemment levé le voile sur sa nouvelle R4 E-Tech au Mondial de l’auto de Paris, rappelle qu’« en tant qu’actionnaire principal de Nissan, [Renault Group] envisagera toutes les options dans le meilleur intérêt du Groupe et de ses parties prenantes ».
Une position de force ?
L’entreprise conclut sa déclaration officielle en expliquant qu’elle « poursuit l’exécution de sa stratégie et le déploiement de projets créateurs de valeur pour le Groupe, y compris ceux lancés dans le cadre de l’Alliance ». Mais la fusion entre les deux géants japonais, qui pourraient également être rejoints par Mitsubishi Motors, va-t-elle désavantager Renault ? Une chose est sûre, la création de ce nouveau groupe, qui serait le numéro 3 mondial derrière Toyota et Volkswagen risque de l’isoler. Cependant, la firme française pourrait profiter de cette nouvelle stratégie.
Car si le constructeur basé à Boulogne-Billancourt pourrait voir son alliance historique avec Nissan s’estomper, il possède tout de même une participation assez importante pour avoir son mot à dire. Et il pourrait même conserver une position de force, en se retrouvant au cœur des débats entre les deux marques japonaises. Mais comme l’explique le site Auto Info, il est également possible que Renault finisse par vendre ses dernières parts dans Nissan. Actuellement, les deux marques continuent de partager des synergies, puisque la future Twingo électrique à 20 000 euros partagerait ses dessous avec une nouvelle citadine chez Nissan.
La vente des actions de Renault pourrait permettre à la firme au losange de récupérer de la trésorerie, alors que la situation de Nissan est de toutes façons mauvaise en ce moment. Elle pourrait les revendre à Foxconn, géant de la tech taïwanais notamment en charge de la fabrication des iPhone, qui serait en lice pour racheter des parts dans Nissan. Autant dire que cette fusion devrait donner un grand coup de pied dans l’industrie automobile et faire bouger les choses, sans doute pour le mieux.
Un petit coucou de Carlos Ghosn
Autre réaction à laquelle on s’attendait moins : celle de Carlos Ghosn. L’ancien PDG de Nissan, aujourd’hui en fuite au Liban, a pris la parole lors d’une interview à Bloomberg, et il n’a pas mâché ses mots.
D’après l’ex-homme d’affaires, Nissan est en « mode panique ». Cette annonce l’a « surpris », car « d’un point de vue industriel, il y a des doublons partout ». Puis de préciser : « elles sont présentes sur les mêmes marchés, elles ont les mêmes produits, les marques sont très, très similaires ». Des tensions internes pourraient donc avoir lieu dans le développement des futures gammes, et plomber les marques au lieu de les tirer vers le haut.
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