Pourquoi penser que Renault va vendre une R5 thermique est une (grosse) erreur

 
Non, Renault ne prévoit pas de vendre une R5 thermique, qu’elle soit essence, diesel ou hybride, sur la base de la R5 E-Tech électrique. Si vous lisez le contraire, c’est que le 1er avril est passé par là.
Renault 5 E-Tech // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Il y a des blagues qui ne font pas rire. Et celle d’Auto Plus, qui a publié ce 1er avril un article titré « Tout le monde la voulait, Renault lance une version thermique de sa R5 E-Tech », en fait partie. Sous couvert de poisson d’avril, le média automobile s’amuse à relancer une rumeur déjà démentie — celle d’une hypothétique R5 à moteur essence — tout en sachant parfaitement que seuls quelques lecteurs iront jusqu’à la fin de l’article où se cache la chute : “À moins que tout ceci ne soit qu’un sacré gros poisson …”

Mais dans un monde où les fake news voyagent plus vite que les faits, jouer à ce petit jeu est dangereux. Surtout sur un sujet aussi chargé de fantasmes et de crispations que la transition électrique.

Une rumeur déjà étouffée par Renault

Renault l’a dit et redit, y compris dans nos colonnes : la nouvelle Renault 5 est 100 % électrique, et elle le restera. Ce choix stratégique s’inscrit dans une démarche industrielle claire, celle de faire de la R5 E-Tech electrique le modèle phare de la nouvelle plateforme AmpR Small — exclusivement dédiée à l’électrique. Et il n’est pas question d’y greffer un bloc thermique ou hybride, surtout que cela est tout simplement impossible : il n’y a pas assez de place dans la baie moteur comme nous l’ont précisé les ingénieurs lors de notre essai.

Renault 5 Turbo 3E

À ceux qui rêvent d’un retour aux moteurs essence d’antan, la marque au losange répond par une proposition autrement plus moderne et excitante : la R5 Turbo 3E, une « mini-supercar » électrique de 540 chevaux, qui ressuscite l’ADN sportif et exubérant de la Turbo originale​. Preuve que Renault n’a rien oublié de son histoire, mais qu’elle choisit de la réinventer au lieu de la répéter.

Quand le poisson d’avril devient désinformation (malgré lui)

Le vrai souci, c’est que la plupart des gens ne lisent pas un article jusqu’au bout. Ils scrollent, survolent, retiennent le titre et l’idée générale. Et dans ce cas précis, l’idée générale c’est : « Renault va finalement sortir une R5 thermique« . Ce n’est plus une blague, c’est de la désinformation, sûrement réalisée de manière inconsciente par le média. Une phrase partagée à la va-vite sur un groupe Facebook, une capture d’écran sans contexte sur Twitter, et voilà comment une simple vanne se transforme en fausse info.

Surtout pour des médias aussi importants qu’Auto Plus, qui apparaissent souvent dans les flux Discover et Google de personnes qui ne lisent pas forcément leur média, et qui voient passer ce titre mensonger.

Dans une époque où les climatosceptiques et les anti-électriques se ruent sur la moindre rumeur pour alimenter leur discours, ce genre de contenu devient du carburant pour la confusion générale.

En 2025, le poisson d’avril prend l’eau

Entendons-nous bien : l’humour à toute sa place dans la presse auto, y compris sur les sujets techniques. Encore faut-il qu’il ne se fasse pas au détriment de la vérité ni qu’il sabote le travail de pédagogie que beaucoup mènent au quotidien pour expliquer les enjeux de l’électrification.

En 2025, faire un poisson d’avril sur une R5 thermique, c’est comme faire croire que le train à vapeur va faire son grand retour sur la ligne Paris – Lyon. C’est nostalgique, c’est absurde, et ça pollue littéralement le débat.

Pour aller plus loin
Ces mauvais poissons d’avril qui illustrent pourquoi cette tradition est néfaste

C’est notamment pour ces raisons que nous nous interdisons sur Frandroid et Survoltés de rédiger de fausses actualités le 1er avril. Afin de ne pas induire en erreur notre lectorat.


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