
Les temps sont durs pour tout le monde, et tout particulièrement pour les constructeurs automobiles. Ces derniers traversent depuis quelques années déjà une crise qui ne semble plus en finir. En cause, l’épidémie de Covid-19 et la mise en pause des usines, mais pas que. Car le secteur doit aussi composer avec des changements de réglementations et une baisse du pouvoir d’achat des clients.
Une nouvelle ère
Les marques sont en effet dans une situation difficile dans une période de transition. D’un côté, elles sont pressées par les pouvoirs publics de passer au tout électrique. De l’autre, elles doivent faire face à une défiance des automobilistes face à cette motorisation. Résultat, les ventes baissent et les bénéfices aussi. C’est par exemple le cas pour Renault, qui avait annoncé en 2021 la vente de la Fonderie de Bretagne. Ancienne filiale du groupe tricolore, cette dernière était spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles.
Dès le départ, le constructeur avait affirmé vouloir trouver un repreneur à cette usine, située à Caudan, dans le Morbihan. C’est désormais chose faite, comme l’annonce Le Monde. Le tribunal de commerce de Rennes a annoncé la reprise du site par l’entreprise Europlasma ce vendredi 25 avril 2025. Il s’agit d’une société basée dans les Landes, mais qui n’a rien à voir du tout avec l’univers automobile. Car le cœur de métier de cette dernière, au départ spécialisée dans la valorisation des déchets dangereux, ce sont les munitions pour l’armement.

La Fonderie de Bretagne va désormais accueillir la production d’armements pour l’armée, avec un objectif de 250 000 obus dès cette année. Puis le double en 2026. Mais alors, c’est définitivement la fin pour les pièces automobiles au sein de cette usine ? Et bien non. En effet, il faut savoir que la reprise de cette dernière par Europlasma était conditionnée à la finalisation d’un engagement financier de 25 millions d’euros de Renault. Car ce dernier reste toujours le principal client de la fonderie.
Celle-ci va donc continuer à produire des pièces automobiles, telles que des échappements, des suspensions ou encore des boîtes de vitesse. Cependant, avec le développement des voitures électriques, les besoins sont en baisse. Ce qui explique la volonté de la marque au losange de céder cette usine et d’Europlasma de se lancer dans une autre activité en son sein.
Une bonne nouvelle, mais attention
L’accord signé entre Renault et Europlasma engage cette dernière à reprendre 266 des 285 employés de l’usine, sans départ contraint. De plus, cette dernière doit également investir 15 millions d’euros sur trois ans, aidée d’un prêt de l’État et des collectivités locales. Pour Maël Le Goff, délégué CGT de la Fonderie, « C’est un soulagement. Rester dans l’automobile, c’était le combat initial, mais Renault a décidé de nous abandonner, et il n’y avait qu’un seul repreneur. On espère pouvoir redémarrer assez vite, et avoir la confirmation des marchés à venir ».
Si le directeur général de la Fonderie, Jérôme Dupont, se dit soulagé, tout n’est pas encore parfait pour autant. Et pour cause, Le Monde indique qu’Europlasma a également échappé de peu à la liquidation en 2019. Aujourd’hui, sa situation semble être plus stable, mais l’origine de ses financements reste encore très floue. Hormis l’État, seul un fond domicilié aux Îles Caïman soutiendrait financièrement l’entreprise. Ce dernier est dirigé par Pierre Vannineuse, dont l’entreprise Alpha Blue Ocean est basée aux Bahamas.

De plus, si la demande en obus est en train d’exploser en raison du contexte géopolitique tendu, les usines d’Europlasma ne seraient pas encore prêtes du tout. Ce qui pose évidemment des questions sur le sérieux de cette entreprise, et sur l’avenir de la Fonderie de Bretagne. Et ce même si le ministre de l’industrie, Marc Ferracci s’est quant à lui félicité de ce rachat. Celui-ci est très heureux de cette issue positive « pour les salariés, le savoir-faire et le territoire breton ».
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