Renault rattrape enfin son retard sur la recharge des voitures électriques avec cette technologie utilisée par Porsche

 
Renault vient d’inaugurer l’utilisation de la recharge rapide en 800 volts sur ses nouveaux utilitaires électriques. Une technologie qui arrivera bientôt sur les voitures des particuliers, avec une recharge beaucoup plus rapide. Voici les premiers chiffres.
Renault Trafic E-Tech électrique

On entend parler absolument partout de la technologie 800 volts. Cette architecture offre de nombreux avantages pour les voitures électriques. Renault vient d’annoncer qu’elle l’intégrera sur certains nouveaux modèles, et voici ce qui va changer.

Audi, Porsche, Hyundai, Kia, Land Rover, Lotus… la liste des constructeurs utilisant des plateformes 800 volts s’étend à mesure que de nouveaux modèles sont lancés.

Pour l’instant, la technologie reste tout de même réservée à des véhicules assez haut de gamme, mais un constructeur généraliste, Renault, vient d’annoncer trois nouveaux modèles utilisant une technologie 800 volts, laissant entrevoir des temps de charge bien plus rapides. Une nouvelle encourageante pour la démocratisation de cette technologie sur des voitures électriques plus abordables.

Trois utilitaires sur une plateforme 800 volts

Nous y voilà ! Renault vient d’annoncer dans un communiqué de presse le lancement de trois utilitaires : Trafic, Goelette et Estafette, utilisant une plateforme 800 volts.

Au-delà des capacités de volume de chargement de ces utilitaires, voici ce que l’usage d’une plateforme 800 volts change.

Une charge plus rapide

Avec l’usage de cette nouvelle plateforme 800 volts, Renault annonce une recharge de 15 à 80 % en moins de 20 minutes, ce qui peut sembler très rapide. Toutefois, on ne connaît pas encore la puissance de charge maximale, ni la capacité de la batterie.

À titre de comparaison, l’actuelle R5 électrique en 400 volts passe de 15 à 80 % en 30 minutes. La R5 Turbo 3E en 800 volts réalise l’exercice en 15 minutes.

Deux choix de batteries

Dans ces utilitaires électriques, Renault va proposer deux choix de batteries : la batterie standard adopte une chimie LFP (Lithium-Fer-Phosphate), promettant une autonomie WLTP de 350 km (pour le Trafic), tandis que la batterie grande autonomie utilise une chimie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) pour une autonomie WLTP annoncée à 450 km. Les autonomies sont encore en cours d’homologation.

Ces batteries seront associées à un moteur électrique de 150 kW, soit 203 chevaux, pour un couple de 345 Nm.

Maintenant sur les utilitaires, bientôt sur les voitures particulières ?

Renault maîtrise donc maintenant la technologie 800 volts pour ses utilitaires, une bonne nouvelle ! Mais qu’en est-il pour les voitures particulières ? Dans l’immédiat, Renault ne devrait pas proposer d’évolutions de ses modèles électriques en 800 volts.

La Mégane et le Scénic sont déjà un peu plus adaptés, et il est possible que la prochaine génération qui devrait arriver autour de 2027 intègre justement le nouveau moteur 800 volts Valeo comme nous l’annoncions déjà en 2023.

Concept car Renault Emblème // Source : Renault

Ce moteur, offrant jusqu’à 200 kW, soit 272 chevaux, doit arriver en 2027. Ce qui nous donne une indication plutôt intéressante sur la potentielle date d’arrivée du 800 volts pour les voitures particulières au losange.

Un cap a été franchi sur la connectivité

Ces trois utilitaires sont les premiers véhicules de Renault à adopter la technologie SDV (Software Defined Vehicle). En d’autres termes, ces véhicules sont suffisamment connectés pour recevoir des mises à jour automatiques à distance (OTA), des personnalisations en fonction des usages professionnels, l’intégration de systèmes d’exploitation tiers pour les flottes (gestion des livraisons, interfaces sur-mesure, etc.), être enrichis de nouvelles fonctionnalités à la carte, proposer une maintenance prédictive (usure des pneus analysée selon le style de conduite, la charge ou la typologie de route), et offrir une expérience utilisateur personnalisée, utile notamment pour les entreprises transformant les véhicules (ambulances, frigos, pompiers…).

Renault promet qu’avec le suivi intensif des mises à jour SDV, le véhicule aura perdu moins de valeur au bout de 3 à 4 ans. Le système SDV est même qualifié « d’anti-ride ».

Tesla utilise déjà ce système SDV sur ses véhicules, permettant une évolution importante, comme la possibilité de pré-commander des options qui seront débloquées plus tard par mise à jour, une fois que la technologie ou la législation sera prête. BMW a aussi annoncé au CES de Las Vegas vouloir utiliser la technologie SDV pour ses futurs véhicules.

Si Renault l’utilise dans ses utilitaires, le constructeur devrait en faire de même à terme pour ses voitures particulières.

Ainsi, plus que de simples utilitaires électriques, les Trafic, Goélette et Estafette nous donnent un aperçu intéressant de ce que Renault pourrait proposer dans un futur proche pour ses voitures électriques.