Volkswagen sort le chéquier pour rattraper son retard dans l’électrique. 5 milliards de dollars, c’est le prix que le géant allemand est prêt à payer pour s’offrir l’expertise de Rivian. Un investissement massif qui pourrait bien rebattre les cartes du marché automobile. Mais au-delà des chiffres qui donnent le tournis, que se cache-t-il vraiment derrière cette alliance inattendue ?
Le logiciel, nouveau nerf de la guerre automobile
Tout part d’un constat amer pour Volkswagen : son groupe dédié au logiciel, Cariad, a accumulé les retards, freinant la commercialisation de ses voitures électriques. Une débâcle qui a même coûté sa place à l’ancien PDG Herbert Diess. Face à ce fiasco, VW a décidé de changer radicalement de stratégie en investissant massivement dans Rivian.
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Pourquoi Rivian ? Ce jeune constructeur américain a réussi là où beaucoup ont échoué : développer un système d’exploitation performant pour ses véhicules électriques. C’est précisément cette expertise logicielle qui intéresse Volkswagen. Dans un monde où la voiture devient de plus en plus un ordinateur sur roues, maîtriser le logiciel est devenu essentiel.
On a bien vu l’échec de Fisker, dont le logiciel était lent et truffé de bugs. Plus récemment, Volvo, pourtant associé au groupe chinois Geely, fait face à beaucoup de problèmes logiciels sur l’EX30, ce qui a également entraîné du retard dans la commercialisation de l’EX90. Ce genre d’exemples ne manque pas.
Une bouée de sauvetage mutuelle ?
Si cet investissement est une aubaine pour Volkswagen, il l’est tout autant pour Rivian. Le constructeur américain, malgré des débuts prometteurs, traversait une passe financière délicate. L’annonce de ce partenariat a d’ailleurs fait bondir son cours en bourse.
Mais attention, Rivian n’en est pas à son coup d’essai en matière de partenariats. Des collaborations passées avec Ford et Mercedes se sont soldées par des échecs. Seul son accord avec Amazon pour la livraison de camionnettes électriques semble porter ses fruits. Volkswagen prend donc un risque calculé en misant sur cette jeune pousse. La marque a déjà commercialisé un pickup et un SUV, et a annoncé toute une gamme de SUV, dont la R2, dont des plus petits.
Volkswagen ne met pas tous ses œufs dans le même panier. L’investissement se fera par étapes : après la création d’une coentreprise, VW injectera 4 milliards de dollars supplémentaires en tranches de 1 milliard en 2025 et 2026. Mais attention, ces investissements sont conditionnés à l’atteinte « d’objectifs » par Rivian. Une façon pour VW de s’assurer un retour sur investissement.
Pour résumer, voilà ce qui est à retenir de cette annonce inattendue :
- Pour Volkswagen, c’est l’opportunité de rattraper son retard technologique et de s’imposer sur le marché de l’électrique.
- Pour Rivian, c’est une chance de s’étendre au-delà du marché américain grâce à la portée mondiale de VW.
- Pour l’industrie automobile dans son ensemble, c’est le signe que la maîtrise du logiciel est devenue aussi importante que la mécanique.
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