7 mois avec le Samsung Galaxy S22 Ultra : le grand champion a des faiblesses

Bonheur et frustration

 
Alors que les Galaxy S23 viennent d’être annoncés, revenons sur nos mois passés avec le Galaxy S22 Ultra. Notre rédacteur a passé plusieurs mois avec le Samsung Galaxy S22 Ultra pour vous raconter son expérience au quotidien avec ce smartphone. Il a adoré la partie photo, mais a un peu souffert sur d’autres points.
Samsung Galaxy S22 Ultra // Source : Anthony Wonner – Frandroid

À chaque début d’année, sur le marché des téléphones Android, les regards se tournent vers les Galaxy S de Samsung. La sortie toute récente des Galaxy S23, Galaxy S23 Plus et Galaxy S23 Ultra en témoigne. L’ultra haut de gamme de Samsung est censé donner le ton, imprimer leur marque et assumer le rôle de mètre étalon dans l’industrie aux côtés des iPhone. En 2022, le Samsung Galaxy S22 Ultra nourrissait donc beaucoup d’espoir et devait s’imposer parmi les meilleurs smartphones.

J’ai beaucoup utilisé cet appareil. Certes, j’ai occasionnellement dû passer sur d’autres produits dans le cadre de tests, mais je revenais ensuite toujours sur celui-ci. Il a été mon smartphone personnel au quotidien, pendant mes déplacements, mes soirées et mes vacances. Voici donc un retour d’expérience « longue durée » après environ sept mois avec ce Samsung Galaxy S22 Ultra.

Un bonheur en photo

Je vais commencer fort par le point positif qui m’a le plus marqué : la photo. Plus spécifiquement, la polyvalence photo. Par transparence, je dois dire que j’étais déjà tombé en pâmoison devant le Galaxy S21 Ultra pour les mêmes raisons. Son successeur, le Galaxy S22 Ultra ne déçoit vraiment pas sur ce point.

Samsung Galaxy S22 Ultra // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Parlons saturation des couleurs

Le Samsung Galaxy S22 Ultra a tout simplement été un bonheur en photo, ni plus ni moins. Et comme son point fort réside dans son excellente polyvalence, il y a pléthore de choses que j’aimerais aborder. Avant cela, je vais juste évoquer une bonne fois pour toutes une analyse qui revient sans cesse : oui, ce smartphone ADORE les couleurs saturées. Selon les situations, il ne dose pas de la même manière. A minima, il saupoudre les clichés d’un léger traitement algorithmique pour les rendre plus instagrammables, mais il peut aussi y verser toute la cuillère sans se soucier de rester fidèle à la réalité.

Personnellement, j’apprécie globalement les rendus, mais c’est avant tout une question de goûts et de couleurs. Si certaines personnes sont allergiques à cette patte Samsung, les résultats de nos sondages photo me permettent d’affirmer que nombre d’entre vous l’apprécient particulièrement.

Bref, une fois que vous appréciez ou acceptez ce postulat, le reste, « c’est que du bonheur » comme dirait un philosophe de cabaret. Les couleurs sont vibrantes, la dynamique est bien gérée et les détails bien restitués.

Le photographe attitré des vacances

Le Samsung Galaxy S22 Ultra brille particulièrement quand on part en voyage. Je suis récemment parti deux semaines en Corse avec une bande d’amis et ils m’ont nommé, à l’unanimité, photographe des vacances en voyant ce que mon téléphone produisait. Dans ce contexte, c’était vraiment un plaisir de profiter de la polyvalence du téléphone : ultra grand-angle, grand-angle, zooms x3 optique, x10 optique, x100 numérique, mode portrait, mode nuit. J’ai allègrement profité des options de prise de vue toutes aussi bonnes les unes que les autres.

C’est d’ailleurs le piège de ce téléphone en vacances. On veut capturer chaque beau paysage de la meilleure des manières et on se retrouve donc à le photographier trois ou quatre fois : avec le capteur principal, avec un des téléobjectifs, l’ultra grand-angle… Et à la fin de la journée, il y a plusieurs centaines de clichés à trier. Problème de riche.

Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse d’un coucher de soleil, d’un escalier vertigineux taillé dans la roche, d’une vache lézardant sur une plage ou d’un lézard avachi sur un rocher, la polyvalence du Samsung Galaxy S22 Ultra est une invitation constante à chercher le meilleur angle, la meilleure scène, la meilleure perspective. Et c’est franchement rigolo.

Un petit mot sur la vidéo

En vidéo, on retrouve le même ADN colorimétrique que sur les photos et, surtout, la même polyvalence. À ce titre, je voulais partager deux exemples. Le premier concerne toujours mon escapade en Corse où, à bord d’une petite embarcation, nous sommes passés sous une magnifique arche naturelle. Malgré le ballotement des vagues et le fait que je filmais à main levée, le rendu visuel est au top — pour peu encore une fois que l’on aime la saturation samsungienne.

En découvrant mon enregistrement, un de mes amis affirmait d’ailleurs « on dirait que ça sort d’un film ». Prêt à me pavaner comme le plus fier des paons, j’ai vite déchanté en écoutant le son. Au moment de passer sous l’arche, l’audio déraille totalement. Je pense que le téléphone n’a pas su gérer simultanément le vent qui s’engouffrait dans l’étroit passage, le clapotis de l’eau, la réverbération et la musique traditionnelle locale lancée par notre guide. À mon avis, n’importe quel smartphone aurait rencontré des difficultés similaires dans ces conditions, mais je ne peux pas mettre ma main à couper.

Deuxième exemple. J’ai eu l’occasion d’assister à un match de Roland-Garros entre deux géants du tennis : Novak Djokovic et Rafael Nadal. L’Espagnol m’a servi de cobaye. Je n’étais pas trop mal placé pour filmer un service du maître de la terre battue avec un zoom x10. Je trouve la qualité très bonne et le simple fait de pouvoir filmer de cette manière malgré la distance m’a enthousiasmé. En revanche, il n’est pas évident de cadrer un sportif en mouvement.

Portrait, Lune et feu d’artifice

Je pourrais vous parler aussi du mode portrait où le Samsung Galaxy S22 Ultra est impeccable sur la technique. La seule chose que je peux lui reprocher, c’est de ne pas avoir une signature aussi distinctive que les portraits réalisés aux Pixel. Je ne bouderai cependant pas mon plaisir avec ces pinaillages.

Je pourrais m’attarder avec vous sur le zoom x100. Il est certes très gadget, mais il a eu ses petits moments de gloire sur les photos où j’ai visé la Lune (ça ne me fait pas peur !). À main levée, j’ai pu capturer des images intéressantes du satellite de la Terre, même si on regrettera qu’elles manquent d’une bonne dose de piqué. La prouesse reste assez folle.

Exercice tout aussi impressionnant : les feux d’artifice. Le Galaxy S22 Ultra n’a pas du tout à rougir de ses prestations pendant la nuit du 14 juillet, sans trépied. En grossissant l’image, on s’aperçoit qu’il y a plusieurs défauts dans le rendu, mais je tiens à bien rappeler que ce n’est absolument pas une tâche facile pour un téléphone.

En bonus, je voulais aussi vous dire que je me sentais tellement en confiance niveau photo avec ce smartphone, que j’ai même tenté d’être un peu plus près des étoiles (au jardin de lumière et d’argent). Bon, le résultat est peu probant. On dirait que j’ai juste versé des grains de sel flous sur une toile noire. Mais, au moins, on voit quelque chose ! Un peu. Un tout petit peu.

Bon, vous l’aurez compris, la photo est LE grand atout de ce smartphone et j’ai adoré.

Design robuste, écran lumineux et S Pen occasionnel

Autorisons-nous un mot aussi sur d’autres éléments appréciables du smartphone. Avant toute chose, gardons en tête que le S22 Ultra est un héritier de la gamme Note. Il est donc grand (163,3 millimètres), lourd (229 grammes) et ANGULEUX. Il n’est pas fait pour celles et ceux qui aiment les designs en rondeur. Les coins de l’appareil sont bien carrés pour assumer un design assez monolithique qui réussit son petit effet.

Samsung Galaxy S22 Ultra // Source : Anthony Wonner – Frandroid

S’en dégage une impression de robustesse méritée. En sept mois, j’ai fait tomber le téléphone sur tous les types de sols (carrelage, parquet, goudron…) comme s’il s’agissait d’un produit d’entretien. Et parce que je ne crois plus en rien, je n’ai pas mis de coque de protection et il s’en est tiré avec quelques égratignures. Or, ces bobos sont vraiment minimes par rapport aux chocs subis. Quelques écailles ici et là au lieu d’un écran éclaté en mille morceaux… Je m’en sors bien.

Samsung Galaxy S22 Ultra // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Le Galaxy S22 Ultra brille aussi par la qualité de son écran Amoled. Lumineux et au top niveau contraste, il fait office de petit cinéma de poche avec sa grande diagonale de 6,8 pouces. C’est franchement un plaisir pour la rétine pour regarder une petite série ou vidéo YouTube dans le lit avant de se coucher.

J’ai à Pen touché au stylet

Le fait que le Samsung Galaxy S22 Ultra intègre un emplacement dédié au S Pen est une vraie force… pour les personnes qui s’en servent réellement. Je sais que mon collègue Arnaud est un grand amoureux du stylet grâce auquel il prend des notes et organise l’aménagement de son salon ou du studio de tournage de Frandroid. Ce n’est pas mon cas, pas du tout.

À de rares occasions, la prise de note au S Pen a été pertinente pour moi et finalement, je me rappelle surtout d’une seule et unique fois où la présence de cet accessoire tombait à pic. Lors d’une discussion autour des alphabets, j’expliquais à deux collègues que mon prénom Omar ne comportait que trois lettres en arabe et que la première d’entre elles n’avait rien à voir avec le O d’origine latine. Je me suis donc lancé dans une grande explication autour des quatre formes de la lettre ع.

Mon discours n’avait évidemment pas beaucoup de sens pour les néophytes en face de moi. Alors, j’ai dégainé le stylet et illustré mes propos en écrivant sur l’écran, de manière manuscrite, les lettres que je décrivais. C’est donc un cas extrêmement précis.

Les nombreuses frustrations du Samsung Galaxy S22 Ultra

Le Samsung Galaxy S22 Ultra m’a, certes, beaucoup plu en photos. Cependant, en contrepartie, il y a eu ô combien de petits pépins ici et là qui ont dégradé l’expérience globale. Voici un petit passage en revue.

La chauffe

Cet été, le Samsung Galaxy S22 Ultra a particulièrement souffert de la chaleur, même pendant les rares moments où nous n’étions pas en période de canicule. Il suffisait que je le dégaine deux ou trois minutes pour faire des actions très simples (web, messages, prise d’une ou deux photos…) et l’appareil pouvait faire grimper la température et me faire transpirer abondamment des mains.

La chauffe survenait même quand je ne laissais pas le téléphone au soleil. C’était assez inquiétant.

Des bugs d’affichage

Pendant les premières semaines d’utilisation, un bug revenait sans cesse sur les vidéos que je regardais : le son continuait d’être lu, mais l’image bloquait. Cela pouvait durer de longues secondes et j’ai même parfois dû relancer l’app concernée pour régler le souci.

Le dos du S22 Ultra // Source : Frandroid – Anthony Wonner

Cependant, ce problème s’est estompé progressivement au fil des mois, sans doute grâce aux mises à jour mensuelles qui devaient avoir leurs lots de correctifs. Notons que le souci atroce observé pendant notre test sur Fortnite a vite été réglé.

Les problèmes de connectivité

Le Samsung Galaxy S22 Ultra me frustre beaucoup au niveau de la connectivité. Que ce soit au travail ou chez moi, je me rends souvent compte que mon téléphone peine à accrocher le réseau Wi-Fi alors que le PC situé à 20 cm ne rencontre aucun souci. Et c’est assez aléatoire, donc je ne peux pas réellement prédire quand cela survient. Cela m’a notamment posé problème sur la VoWiFi ou les conversations étaient parfois fortement dégradées.

Moins régulièrement, j’ai eu aussi des difficultés à me connecter à Internet en quittant la maison. Le smartphone opère bien le basculement du Wi-Fi à la 4G et m’affiche même toutes les barres réseau. Et pourtant, malgré cela, il met parfois plusieurs minutes à vraiment être connecté et je me retrouve donc à charger dans le vide mes conversations Slack ou mon fil Twitter. Pour régler le souci, désactiver et réactiver les données mobiles va souvent plus vite que d’attendre que le téléphone arrête de lui-même de patiner dans la choucroute.

L’autonomie un peu incertaine

Globalement, l’autonomie du Samsung Galaxy S22 Ultra est suffisante pour tenir toute la journée en utilisation active. Il arrive cependant que, sans raison apparente, le niveau d’énergie commence à baisser considérablement (par exemple la nuit quand je ne l’utilise pourtant pas). À l’inverse, rester longtemps sur des applications énergivores ne provoque pas toujours ce genre de drainage de batterie.

Le bas du S22 Ultra. // Source : Frandroid – Anthony Wonner

Résultat des courses : je ne sais jamais vraiment sur quel pied danser, c’est plutôt inconfortable.

Dans l’attente du Samsung Galaxy S23 Ultra

Les soucis évoqués ici semblent être dus à des soucis d’optimisation. Or, j’ai envie de croire que l’on peut accuser l’Exynos 2200 peu convaincant des modèles européens des Galaxy S22 Ultra.

À cet égard, je nourris l’espoir de voir un Samsung Galaxy S23 Ultra venant régler ces désagréments dès le début d’année 2023. En effet, il se murmure que cette future génération embarquerait enfin une puce Snapdragon de Qualcomm, même en Europe. On croise les doigts.


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