Chez Frandroid, les tests longue durée permettent de se faire une idée bien plus concrète des téléphones testés. Cette expérience approfondie offre un recul généralement intéressant sur une technologie, afin d’en dégager les points positifs et négatifs sur un temps d’utilisation prolongé.
Le Samsung Galaxy Z Fold 4 a ainsi été testé durant sept mois. Je tiens à préciser qu’il s’agissait là de mon tout premier smartphone pliable au format livre. J’ai à l’époque pu tester le Galaxy Z Flip 3 pendant quelques semaines, mais c’est bien tout. Cet essai a donc été l’occasion de découvrir une toute nouvelle catégorie de téléphones.
Spoiler : une mauvaise surprise a gâché cette belle idylle au bout de quelques mois.
Le roi de la productivité
Une fois n’est pas coutume, débutons ce retour d’expérience non pas par le design, mais bien par les écrans. Pour rappel, la dalle externe revendique une diagonale de 6,2 pouces, contre 7,6 pouces pour le grand écran interne. Et disons-le d’emblée : malgré l’excitation du début, je ne me suis jamais amusé à déplier 40 fois l’écran dans la journée.
Le Galaxy Z Fold 4 m’a poussé à l’ouvrir de manière naturelle, lorsque j’en avais surtout besoin. Au final, consulter ses messages sur Messenger ou WhatsApp, appeler un proche ou encore surfer sur Internet pour une recherche rapide, peuvent tout à fait s’effectuer sur l’écran externe.
En revanche, l’écran interne prend tout son sens dans certaines situations spécifiques : regarder et montrer des photos à vos proches sur une aussi grande surface est par exemple un régal. Mon Galaxy Z Fold 4 est rapidement devenu l’appareil officiel pour visionner des souvenirs entre amis et en famille, que ce soit pour des photos ou vidéos.
Le confort de visionnage apporté par cette grande dalle vous propulse aussi dans une autre dimension : regarder des vidéos YouTube, des matches de foot, des séries, des films, ou encore lire des articles, que ce soit chez moi ou dans le métro, m’a procuré un plaisir non dissimulé. L’expérience est changeante et rafraîchissante. Il y a un vrai plus impossible à occulter.
La productivité prend elle aussi une tout autre ampleur. L’expérience logicielle va dans ce sens et met un point d’honneur à vous rendre la vie pratique lorsque vous utilisez le double écran. Ici, nous parlons bien évidemment du multifenêtre, capable d’ouvrir et d’afficher entre 2 et 3 applications en simultanée.
Je ne me risquerais pas à dire que cette fonctionnalité a bouleversé mon quotidien, mais force est de constater qu’elle l’a parfois grandement amélioré dans certaines situations données. Exemple : lire un article Frandroid dans les transports, relever une faute et la signaler à la rédaction, le tout avec l’ensemble des interfaces devant mes yeux.
Un autre cas pratique s’est naturellement imposé à moi : d’un côté, rechercher un restaurant sur l’application Uber Eats, et de l’autre, consulter les notes et les commentaires dudit restaurant sur Google Maps. Pratique, rapide, simple et efficace. Ne pas changer d’application à chaque fois m’a facilité la tâche.
Là où le Galaxy Z Fold 4 va plus loin, c’est dans sa capacité à pouvoir enregistrer ces groupes d’application en une seule et unique icône d’app’, directement accessible depuis votre interface. Le seul petit bémol à signaler concerne la petite lenteur à laquelle s’ouvre la double application. Il faut patienter entre 2 à 3 secondes à chaque fois.
Pour être tout à fait franc, je n’ai que rarement utilisé la triple fenêtre, que je n’ai pas considérée comme très utile au cours de mon essai. En scindant votre écran en trois, cette vue réduit fortement la taille d’au moins deux applications – même si vous pouvez gérer leurs dimensions. Cela en est presque contre-productif.
Le grand écran interne propose enfin des doubles vues natives propres à certaines applications, telles que WhatsApp, Outlook, Contact ou encore Messages. Sur cette dernière par exemple, vous trouverez à gauche la liste des conversations et à droite la conversation sélectionnée. Cette ergonomie est très appréciable et pratique pour naviguer entre une conversation d’un côté, et la liste de vos contacts de l’autre par exemple.
Des petites faiblesses enquiquinantes
Nous ne serons pas dithyrambiques sur l’expérience logicielle de ce Galaxy Z Fold 4. Plusieurs points noirs sont venus ternir notre test longue durée, que nous nous devons de mettre en exergue ici. Premièrement, toutes les applications ne sont pas compatibles avec le multifenêtre. Parmi les quelques exemples relevés, citons Instagram (absolument pas adapté au Z Fold 4), Météo ou encore l’Équipe.
À plusieurs reprises, la barre des tâches ô combien pratique pour lancer une autre application ou activer le multifenêtre a tout bonnement disparu. Il a alors fallu se rendre dans les paramètres, la désactiver manuellement, puis la réactiver.
L’écran interne est un nid à poussière sans nom. Dès son ouverture après un petit séjour dans votre poche, un amas de poussières se donnait en spectacle sous vos yeux. C’est à la longue dérangeant, et surtout fastidieux à retirer. En l’absence de certification contre la poussière, on se pose aussi des questions sur sa résistance sur le long terme.
Sur Facebook, le passage du petit écran externe au grand écran interne est mal géré : si vous commencez à naviguer sur Facebook sur le premier, l’écran interne est incapable de reprendre la navigation là où elle était. Elle actualise en quelque sorte l’app’ et vous affiche son interface principale. C’est un comportement que nous avons rencontré à nombreuses reprises, sans qu’il soit systématique non plus.
Si le clavier relativement étroit de l’écran externe ne m’a pas dérangé outre mesure – j’ai des doigts fins et on s’y fait avec le temps -, son ratio de 23,1:9 m’a en revanche frustré à de multiples reprises. Pour visionner des YouTube Shorts ou des Reels notamment, le contenu est généralement coupé sur les côtés.
En conséquence, des bouts de texte ou une partie de l’image n’apparaissaient pas à l’écran à certains moments de la vidéo. Plus globalement, je sentais que la vidéo sous mes yeux n’était pas totalement exploitée dans son plein format. Il n’était par ailleurs aucunement question d’ouvrir le Z Fold 4 pour regarder des Shorts ou des Reels, que je m’amusais à contempler le soir, dans mon lit, avant de tomber dans les bras de Morphée.
Le gros hic de notre Galaxy Z Fold 4
Venons-en au sujet qui fâche : le système de pliage. Au bout de quatre mois environ, une mauvaise surprise nous a clairement fait tomber des nues. L’écran de notre Galaxy Z Fold 4 ne se dépliait plus entièrement. En témoignent les quelques photos ci-dessous.
Conséquences : la pliure se faisait extrêmement sentir sous mes doigts. De manière plus générale, et en toute logique, j’ai beaucoup moins apprécié l’usage du double écran. À tel point de me demander : est-ce vraiment encore utile de l’utiliser, tant l’écran ouvert est courbé ? La déception était réelle.
D’autant plus qu’un autre confrère du milieu a vécu la même mésaventure avec son Galaxy Z Fold 4. Loin de nous l’idée de généraliser cette anomalie. Nous avons d’ailleurs fouillé sur plusieurs forums et groupes Facebook pour tenter de relever des situations similaires. En vain.
Frandroid a donc appelé le SAV de Samsung pour essayer d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Notre interlocutrice nous a invités à contacter un centre de réparation agréé, dont seuls les techniciens certifiés sont en mesure de régler le problème.
Quant à la cause de cette complication, l’explication officielle fut quelque peu lunaire : « Ce souci apparaît lorsque le téléphone a mal été utilisé », nous a-t-on expliqué au téléphone. Difficile de savoir à quoi correspond une mauvaise utilisation d’un téléphone, en sachant que nous considérons en avoir pris soin.
Nous avons naturellement contacté un centre de service agréé. Malheureusement, sans la facture – notre modèle est fourni par Samsung, pour la presse –, difficile d’aller au bout de la démarche. Il faut dans tous les cas se rendre en boutique avec le téléphone cassé et muni de sa facture pour débuter le processus de réparation.
Quant au coût de réparation, notre interlocutrice nous a précisé que la garantie légale pourrait tout prendre en charge. Il nous a été impossible néanmoins de générer un devis : si le modèle est garanti, il n’y en a alors pas besoin. Le temps de réparation ne nous a pas été communiqué : seul le technicien, sur place, est en mesure de vous le transmettre.
Pour finir, nous avons contacté Samsung pour obtenir une réponse officielle. En réalité, la marque a besoin de disséquer le téléphone en profondeur pour comprendre l’origine du problème. Nous mettrons donc à jour cet article une fois que Samsung l’aura analysé.
En raison de quelques traces de rayures sur la charnière, la marque coréenne a suggéré que l’anomalie était peut-être due à une chute. Nous avons certes fait tomber notre modèle à plusieurs reprises, mais de là à en dire que s’en est la cause, il y a encore du chemin à faire. Surtout, cela traduirait un problème de fragilité très préoccupant : un téléphone doit pouvoir tomber sans trop craindre pour son intégrité en 2023.
Un stylet toujours aussi inutile
À l’instar du Galaxy Z Fold 3, son successeur a une fois de plus tourné le dos au moindre emplacement pour le stylet S Pen. En toute franchise, je ne m’en suis jamais servi. Je me demande d’ailleurs, en écrivant ces lignes, où peut-il bien être.
L’absence de rangement intégré au téléphone le rend quelque peu désuet. Ce petit accessoire est certes facile à transporter… mais aussi facile à perdre. Son étui est finalement resté au placard sans grand regret. Il serait intéressant que Samsung réfléchisse à une solution plus concrète.
Pour le reste, un téléphone exemplaire à bien des égards
Malgré ces quelques petits défauts – sauf un gros – susmentionnés, le Samsung Galaxy Z Fold 4 reste un excellent smartphone. Nous n’avons d’ailleurs pas grand-chose à lui reprocher, que ce soit sur le terrain des performances, des photos, de l’autonomie ou encore de la qualité des écrans.
Certes, son poids de 263 grammes et son épaisseur de 158 mm font de lui une petite brique lors de la première prise en main, mais croyez-moi, on s’y habitue en quelques semaines seulement. Le sentir bien caler dans mes poches est aussi rassurant, contrairement à un Galaxy S22 que j’oubliais parfois, provoquant quelques frayeurs par moment.
Premium et aux très belles finitions, le Galaxy Z Fold 4 est toujours un petit bijou en main après sept mois, et une démonstration technologique toujours aussi impressionnante à manipuler au quotidien. L’écran externe, Oled, en 120 Hz adaptatif et ultra lumineux est forcément un régal à utiliser.
Puissant et performant en photo
N’étant pas un gamer invétéré, je n’ai jamais poussé le Galaxy Z Fold 4 dans ses retranchements. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’après sept mois, les performances et la fluidité du modèle n’ont jamais flanché. Je n’ai strictement rien à lui reprocher sur ce terrain-là. Merci le Snapdragon 8+ Gen 1 et les 12 Go de RAM.
Notre protagoniste du jour a aussi été un excellent compagnon pour immortaliser mes plus beaux moments en photo et vidéo. Pour rappel, il reprend à l’identique le module photo du Galaxy S22, qui nous avait convaincus à plus d’un titre lors de notre test longue durée.
Ci-dessous, voici quelques clichés triés sur le volet. Les seules petites remarques que l’on pourrait lui faire concernent les images prises en basse luminosité, avec le capteur selfie ou le x3 optique. L’ensemble manquait parfois un peu de piqué et de netteté. Pour le reste, ce n’est que plaisir et amusement grâce à des couleurs pimpantes et une polyvalence intéressante. Peut-être manque-t-il toutefois un x10 optique à ce prix-là.
La caméra dissimulée sous le double écran interne mérite son petit mot. Si elle ne s’avère bien évidemment pas pratique pour des selfies – qui a envie de tenir un téléphone ouvert pour des égoportraits ? -, elle reste un très bon allié pour des appels vidéo. Surtout, l’écran interne se montre extrêmement satisfaisant pour discuter avec ses proches en les admirant sur une aussi grande surface.
Une autonomie satisfaisante, un suivi logiciel au top
L’autonomie du Galaxy Z Fold 4 n’a jamais été source de frustration durant mes sept mois d’utilisation. J’ai globalement été satisfait de son endurance et ne me suis jamais retrouvé en rade de batterie un soir à 21h. L’autonomie restante avant de m’endormir voguait bien souvent autour des 30, voire des 40 %, malgré un usage parfois intensif au cours de la journée.
La seule petite frayeur à signaler a eu lieu au beau milieu de la nuit, aux alentours de 5h du matin, en rentrant de boîte de nuit. Je n’étais pas passé par la case recharge de la journée : un petit 10 % restant m’a tout de même permis de commander un VTC. Cela montre au passage que le Z Fold 4 plaira aux oiseaux de nuit aimant rentrer à l’aube.
La puissance de charge de 25 W est peut-être le seul petit bémol de cette belle partition. Le Fold 4 n’est clairement pas un foudre de guerre pour se recharger. En cas d’urgence, il n’est pas le candidat idéal.
Pour terminer, Samsung prouve une fois de plus qu’il est l’un des constructeurs parmi les plus sérieux en termes de suivi logiciel. Chaque mois, mon modèle a bel et bien reçu une mise à jour logicielle (sécurité, fonctionnalité), tout cela combiné à quatre mises à jour majeures d’Android. Bref, du beau travail qu’il faut indéniablement saluer.
Un smartphone qui fait réfléchir
Que retenir de ces 7 mois passés avec le Galaxy Z Fold 4 ? Que son form factor m’a profondément séduit – en tant que néophyte du pliable au format livre -, m’apportant un vent de fraîcheur et une toute nouvelle manière d’utiliser un smartphone.
Finalement, cela fait environ 15 ans que nous achetons les « mêmes téléphones ». Entendez par-là des smartphones avec un seul écran tactile, quelques boutons et des améliorations techniques notables. Mais in fine, la manière dont nous les utilisons reste la même.
Le Galaxy Z Fold 4 vient chambouler tout ça en redéfinissant notre rapport au téléphone. Productivité, multifenêtre, confort d’usage, le tout procuré par un objet technologique capable de tenir dans votre poche, puis se transformer en tablette en 1 seconde. L’expérience reste assez unique et séduisante.
Ajoutez à ça tout le savoir-faire de Samsung en matière d’écran et de photos, ainsi qu’une belle optimisation globale – mais perfectible au niveau de l’interface à double écran -, et vous avez affaire à un sacré petit bijou… très onéreux nous l’admettons. Reste que le système de pliage nous a fait défaut durant notre essai : c’est le gros point noir de cette expérience.
Restons-nous sur notre faim ? Légèrement. Le Samsung Galaxy Z Fold 4 va-t-il me manquer ? De toute évidence.
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