Samsung face à la première grève de son histoire : « nous ne pouvons plus tolérer la répression des travailleurs »

 
Le plus large syndicat au sein de Samsung en Corée du Sud prévoit un mouvement social pour ce qui sera la première grève de l’histoire du géant coréen. En cause : des négociations à l’arrêt sur l’augmentation des salaires.
La Samsung Digital City // Source : Frandroid

Le géant coréen aurait sans doute préféré éviter une telle actualité à quelques semaines des Jeux olympiques dont il est partenaire premium. Samsung va faire face à la toute première grève de sa longue histoire. En effet, un influent syndicat, comptant dans ses rangs 28 000 employés de l’entreprise, a appelé à un mouvement social.

La grève est censée débuter la semaine prochaine, mais un sit-in est déjà prévu dans la nuit du mercredi 29 mai au jeudi 30 mai. « Nous ne pouvons plus supporter la persécution contre les syndicats. Nous déclarons une grève en raison de l’attitude de la direction qui ne se soucie pas des travailleurs », a déclaré à Séoul le Nationwide Samsung Electronics Union (NSEU). Comme le souligne le Korea Herald, il s’agit du plus important syndicat au sein de Samsung.

Lors de la conférence de presse, les travailleurs brandissaient notamment une bannière indiquant : « Nous ne pouvons plus tolérer la répression des travailleurs, la répression syndicale ».

Des négociations qui n’avancent pas

Le cœur du problème vient de l’impasse des négociations entre la direction et le syndicat. Ce dernier réclame une augmentation de salaire de 6,5 % associé à un bonus basé sur les bénéfices de l’entreprise. Les deux parties n’ont pas trouvé d’accord et la direction a plutôt fixé le taux moyen d’augmentation salariale à 5,1 % pour cette année.

Des sources industrielles citées par le Korea Herald évoquent huit rounds de négociations infructueux. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est intervenue lorsque le syndicat a demandé l’exclusion des discussions de deux négociateurs de la firme, ce que la direction a refusé. Depuis, aucune nouvelle réunion n’a été planifiée, les échanges sont au point mort.

La « crise » chez Samsung

Par ailleurs, les grévistes nient toute volonté de profiter d’une période économiquement difficile pour mettre la pression sur Samsung. En effet, un porte-parole affirme que « l’entreprise a toujours dit qu’elle était confrontée à une crise au cours des dix dernières années ». Précisant ainsi que la firme ne devrait pas se servir de cet argument pour refuser les demandes du NSEU.

À cet égard, le Korea Herald rappelle que « Samsung a enregistré un déficit de 14,88 billions de wons (10,91 milliards de dollars) dans le secteur des puces, en raison de l’effondrement de l’industrie des semiconducteurs ». D’ailleurs, le géant coréen a remplacé récemment le patron de sa division de semiconducteurs pour mieux faire face à cette fameuse « crise ».


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