Vous n’êtes pas sans savoir que Samsung fabrique ses propres dalles grâce à sa filiale Samsung Display, qu’elle intègre à ses smartphones, tablettes et téléviseurs, mais qu’elle fournit aussi aux autres constructeurs comme Sony pour les TV, et Dell, MSI ou encore Asus pour les moniteurs PC. Samsung est derrière la technologie QD-Oled, grande concurrente du W-OLED de LG Electronics, qui se renouvelle cette année avec une nouvelle génération de dalle améliorée.
Nous avons déjà pu tester de nombreuses versions depuis le début de l’année, comme l‘Alienware AW2725DF ou encore le MSI MPG 271QRX, deux excellents écrans aux tarifs bien différents. Avec le Samsung Odyssey G6, le constructeur coréen passe aussi au 360 Hz sur la diagonale de 27 pouces, visant ainsi un public de joueurs compétitifs, mais pas que.
Fiche technique du Samsung Odyssey G6 G60SD
Modèle | Samsung Odyssey OLED G6 (G60SD) |
---|---|
Technologie | AMD FreeSync |
Écran incurvé | Non |
Taille de l’écran | 27 pouces |
Facteur de forme | 16:9 |
Définition | 2560 x 1440 pixels |
Fréquence d’affichage | 360 Hz |
Temps de réponse | 0,03 ms |
Nombre de ports HDMI | 2 |
Nombre de ports DisplayPort | 1 |
Hauts-parleurs intégrés | Inconnu |
USB | Oui |
Fiche produit |
L’écran a été prêté par Samsung pour ce test.
Design
Samsung continue d’habiller certains modèles de sa gamme Odyssey avec une robe argentée visible sur une grande partie de l’écran. Le dos, le pied, le socle et même les contours de la dalle arborent ce gris métallique qui pourra ne pas plaire à tout le monde.
Mais il faut dire que la qualité de construction est là, les finitions ne font pas pour autant bon marché dans ce parti pris qui l’éloigne de ses concurrents chez Dell et MSI qui ont fait le choix du noir minimaliste.
La dalle fine s’épaissit à l’arrière de manière bien plus progressive vers le coffre qui embarque le dissipateur thermique ainsi que le système d’éclairage Infinity Core qui pourra être configuré dans le menu Samsung pour se synchroniser avec vos séquences de jeu ou autres contenus.
Si la dalle peut se targuer de proposer une dalle matte avec des reflets encore moins présents, cela se fait au détriment du contraste dans des conditions de luminosité ambiante élevée. C’était déjà le cas sur les modèles que nous avons testés et cela nous semble ici plus prononcé. On reste encore bien au-dessus du LCD en plein jour, mais son utilisation idéale restera dans la pénombre.
Connectique
Petite nouveauté cette année, la connectique est désormais accessible directement au dos de la dalle avec les ports dirigé à l’horizontale pour un accès bien plus rapide et pratique. On apprécie ce genre de système qui devrait cependant s’associer à un système de cable management adapté, ce qui est le cas ici.
On retrouve donc un port DisplayPort 1.4 et deux ports HDMI 2.1 pour vos PC et consoles de jeux, deux ports USB-A 3.0 ainsi qu’un port USB-B upstream pour la mise à jour de firmware. Samsung va à l’essentiel et ne propose aucun port USB-C pour recharger ses appareils ou brancher un PC portable, comme c’est désormais la norme sur les écrans gamer. C’est dommage à ce tarif, mais le joueur y trouvera son compte.
Support
Comme une majorité des écrans gamer 27 pouces, ce Samsung Odyssey G6 est soutenu par un socle plat, reprenant le design sur reste de la dalle et permettant de gagner de la place sous l’écran. La dalle en elle-même prend une certaine place en profondeur, environ 18 cm depuis le mur, veillez donc à voir suffisamment d’espace pour garder un recul suffisant entre la dalle et vos yeux. Le pied propose un système de gestion des câbles assez sommaire, mais adapté, avec une languette en caoutchouc pour regrouper les câbles à l’abri des regards.
Les réglages sont nombreux pour positionner l’écran à la bonne hauteur ou inclinaison, rien à signaler de ce côté-là.
Menu
Samsung s’y connait en interface, on retrouve donc l’OSD classique de la gamme Odyssey avec une série de réglages complets pour configurer l’écran comme bon vous semble. Certaines nomenclatures et explications restent cependant peu explicites, notamment en HDR, mais dans l’ensemble, on s’y retrouve sans trop de soucis.
Qualité de l’image
Le Samsung Odyssey G6 s’équipe de la dernière génération de dalles QD-Oled qu’on a déjà pu tester chez Alienware et MSI ces derniers mois. Les résultats de nos mesures ne devraient donc pas trop différer de ces autres modèles, si ce n’est la qualité du calibrage d’usine. Sans trop nous étendre, les forces de l’Oled sont évidemment bien là, avec ce contraste quasi infini, ces noirs profonds et, nous le verrons, sa fluidité et clarté de mouvement très agréable sur les jeux les plus nerveux.
La luminosité a toujours été l’éternelle limite de la technologie Oled, qui s’améliore d’année en année tout en réduisant le risque de burn-in. En effet, plus une dalle est lumineuse, plus elle chauffe et plus certains éléments peuvent marquer l’écran, temporairement ou non. En utilisant notre sonde Calibrite Display Plus HL connectée au logiciel Calman Ultimate, nous avons mesuré un pic à 256 cd/m² en SDR et plus de 1000 cd/m² en HDR (sur une fenêtre de 5 %). Nous reviendrons sur les performances en HDR, mais il s’agit ici d’une valeur assez classique pour un moniteur Oled, qui permettra de jouer dans une pièce relativement éclairée.
Évoquons rapidement la couverture des espaces colorimétriques, qui définira l’étendue des couleurs que l’écran peut afficher. Avec 156 % du spectre sRB et 106 % du DCI-P3, les promesses sont bien tenues comme tous les autres modèles de 2024. Les 71 % du Rec.2020 sont aussi à l’image de la concurrence, alors que cet espace se destine davantage aux travaux audiovisuels en très haute définition et HDR.
La température des couleurs d’usine vire nativement vers le chaud avec les réglages d’usine, comme souvent chez Samsung, avec une valeur de 6231, en dessous du point blanc D65 (6500 K) conseillé pour une utilisation dans des conditions de lumière ambiante classique.
La justesse colorimétrique, à savoir à quel point la couleur affichée par l’écran diffère de ce qu’elle devrait être, est une grande force des dalles Oled de manière générale. Si bien qu’un écran gamer peut aussi être utilisé pour des travaux créatifs amateurs, sans avoir à se procurer un second écran professionnel. Ici, le constat se vérifie encore sur le spectre sRGB qui domine les travaux sur PC en SDR. Avec les réglages d’usine, nous mesurons un Delta-E de 4,3 qui montrent de sérieuses déviations sur le bleu et le cyan.
Avec quelques réglages, nous avons atteint un Delta-E de 1,64, bien en dessous de la valeur de 3 au-delà de laquelle les déviations pourront être visibles par les yeux les plus avertis. Les couleurs s’affichent donc sur cet écran très proches de l’intention des créateurs. S’il s’agit d’un critère pour vous, alors nous vous conseillons d’activer le mode « Auto » dans le menu « Espace de couleurs » pour activer le mode sRGB de la dalle.
Enfin, un mot sur le rendu du texte, qui reste l’un des points faibles de ces dalles Oled, surtout en 1440p. On fait ici le même constat que pour la concurrence : c’est mieux, mais peut mieux faire. Les franges de couleurs ne sont plus aussi visibles que sur les générations précédentes, mais nous sommes encore loin du rendu des polices sur dalle LCD.
Trois modes HDR, la bonne idée
Si vous achetez un écran de jeu 27 pouces à 1000 euros, c’est à coup sûr pour jouer en mode HDR, afin de bénéficier d’une plage dynamique étendue en jeu. L’Oled est en plus parfait pour cette norme, avec ses noirs profonds pour afficher davantage de détails dans les zones sombres et une précision aussi appréciables dans les hautes lumières.
Le Samsung Odyssey G6 propose trois réglages de pic de luminosité, avec une nomenclature toujours étrange, il faut le dire : Arrêt, Bas et Haut. La première valeur correspond à un pic de 400 cd/m², la seconde 500 cd/m² et la dernière 1000 cd/m². Voici les résultats que nous avons obtenus sur les trois différents réglages :
- Arrêt : 459 cd/m²
- Bas : 519 cd/m²
- Haut : 1000 cd/m²
On serait donc tenté de choisir le mode Haut au vu de sa valeur quasi doublée par rapport au réglage Bas, mais encore une fois, on observe un ABL (Automatic Brightness Limiter) assez prononcé sur ce réglage dans les scènes les plus lumineuses. Cela s’observe même sur le bureau de Windows qui voit sa luminosité globale baisser progressivement. En plein jeu, sur Ratchet & Clank : Rift Apart, l’écart est de 20 cd/m² avec la valeur Bas, de quasi 65 cd/m² avec la valeur maximale, sur les zones les plus lumineuses.
La valeur de 1000 cd/m² s’observe sur les détails les plus lumineux de l’image, qui pourront ressortir davantage avec le réglage « Haut », au détriment d’une image globalement moins lumineuse. Comme sur les modèles MSI que nous avons pu tester en début d’année, on conseillera donc de changer le mode en fonction du jeu joué, le mode Haut nous semblait par exemple très efficace dans un titre comme Alan Wake 2 ou même Hellblade II.
Gaming
Comme d’habitude, nous avons joué des jeux très variés sur cet écran Samsung Odyssey G6 Oled : des titres compétitifs comme Valorant ou Overwatch 2, des jeux solo sombres (Alan Wake 2, Hellblade 2, No Rest For The Wicked), des jeux bien plus lumineux (Spider-Man, Ratchet and Clank : Rift Apart) et même Baldur’s Gate III.
Avec sa fréquence de rafraîchissement de 360 Hz, cet écran se destine davantage à des jeux très nerveux qui demandent une clarté de mouvement exemplaire. Couplée aux forces de l’Oled, son contraste et son HDR convaincant, l’immersion est bien plus notable en jeu par rapport à un IPS de bonne facture. Notamment sur les jeux les plus sombres comme Hellblade 2, comme nous l’avons expliqué dans notre dossier dédié.
Nous avons mesuré un temps de réponse de pixels excellent, entre 0,1 ms et 0,07 ms selon les transitions entre différents niveaux de gris, avec sans surprise des effets de ghosting inexistants. La fluidité du 360 Hz se fait remarquer dans des jeux comme Rocket League et Valorant, si votre PC vous permet d’atteindre ce niveau de performance. Cependant, comme sur les autres modèles, la différence ne nous semble pas drastique avec le 240 Hz, mais elle se fera sentir par les joueurs les plus exigeants.
Les dalles Oled sont malheureusement touchées par un phénomène de scintillement de l’image lorsque le rafraîchissement variable est activé (le fameux VRR flicker). Celui-ci n’est visible que sur les scènes sombres lorsque la fréquence d’images par seconde s’avère très variable, notamment lors des écrans de chargement. Nous l’avons remarqué très légèrement sur ceux de Cyberpunk 2077, sans pour autant que ce soit aussi flagrant. On vous conseillera dans ces cas-là de régler une limite d’images par seconde atteignable en toute circonstance par votre PC pour éviter ce type de cas de figure.
Consommation électrique
Qui dit Oled ne veut pas forcément dire une consommation réduite. Cet Odyssey G6 ne déroge pas à la règle lorsque l’on mesure le W/m² (watt par mètre carré) qui nous permet de comparer ce modèle à d’autres sur le marché.
Sur une mire blanche prenant 10 % de la surface de l’écran à une luminosité de 150 cd/m², nous avons mesuré 158 W/m², avec une valeur légèrement plus haute en 360 Hz. Attendez-vous donc à une consommation assez élevée sur des contenus encore plus lumineux.
Pour comparaison, la valeur trouvée est deux fois supérieure à des dalles LCD gaming lorgnant autour des 165 et 180 Hz.
Prix et disponibilité
Le moniteur Samsung Odyssey Oled G6 est disponible dans le commerce au tarif de 899 euros, soit le même tarif que son concurrent direct chez Dell, l’Alienware AW2725DF. Le budget reste conséquent pour une dalle 27 pouces et, sachant que les différents modèles présents sur le marché embarquent tous la même dalle, il faudra les départager sur d’autres aspects : le prix, la calibration d’usine, le design ou encore la praticité d’utilisation.
C’est moins cher que le MSI 271QRX, que nous avions pénalisé sur son tarif, mais qui brillait sur d’autres critères. Il arrive même de le trouver pour 800 euros sur certaines boutiques.
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