Ce qui cloche avec les Samsung Galaxy S25, S25+ et S25 Ultra

 
Le diable se cache dans les détails, et les Galaxy S25 en regorgent. Derrière la vitrine technologique de l’IA et le marketing bien huilé, plusieurs choix techniques interpellent.
Les Galaxy S25 // Source : Ulrich Rozier pour Frandrodi

Un exercice que l’on aime bien chez Frandroid. . Alors que les annonces officielles et les premières prises en main se concentrent souvent sur les nouveautés et les points forts, un article « Ce qui cloche » permet de se concentrer sur les compromis et les choix stratégiques discutables du constructeur.

Dans le cas des S25, cet exercice est particulièrement pertinent car il révèle un paradoxe intéressant : Samsung mise tout sur l’IA et le software tout en conservant des limitations hardware qui auraient pu être corrigées. C’est aussi l’occasion de questionner la dépendance croissante envers Google.

Parce qu’oui, et si l’intelligence artificielle impressionne, plusieurs choix de Samsung m’interpellent. En 2025, certaines décisions du constructeur coréen semblent déconnectées des attentes du marché premium.

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La charge : Samsung reste bloqué dans le passé

Commençons par l’éléphant dans la pièce : la charge. En 2025, limiter la charge sans fil à 10W relève presque de la provocation. Même Apple, pourtant rarement à la pointe dans ce domaine, fait mieux.

L’absence de compatibilité Qi2 est tout aussi incompréhensible : le standard existe, il se démocratise, et Samsung l’ignore.

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Quant à la charge filaire, avec 25W sur le S25 et 45W sur les modèles plus grands, on est loin des standards chinois qui dépassent allègrement les 100W.

Le stockage de base : une économie de bout de chandelle

Proposer une version 128 Go sur un smartphone à 899 € en 2025 ? Sérieusement, Samsung ? Avec le poids croissant des applications, des photos et des vidéos, cette capacité apparaît déjà limitée aujourd’hui.

Les 256 Go devraient être le minimum syndical sur cette gamme de prix. Cette décision semble plus motivée par une stratégie marketing poussant à l’achat des versions supérieures qu’à une réelle considération des besoins utilisateurs. Notez que l’on avait fait la même remarque pour l’iPhone 15 Pro.

L’Ultra perd son ADN distinctif

Le S25 Ultra pose question. Certes, il conserve son excellent capteur 200 MP et gagne un téléobjectif amélioré. Mais la différenciation avec ses petits frères s’amenuise dangereusement.

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Même qualité d’écran (hormis la protection), même puissance, autonomie comparable… Le gap technologique qui justifiait autrefois son premium price se réduit. Et que dire du stylet qui perd ses fonctionnalités Bluetooth ? Un pas en arrière difficilement compréhensible.

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Les batteries : le traumatisme Note 7 persiste

Sept ans après l’incident du Note 7, Samsung semble toujours hanté par ce traumatisme. Quand la concurrence chinoise pousse jusqu’à 7 000 mAh, les Galaxy S25 plafonnent à 5 000 mAh. Si la gestion de l’énergie s’améliore grâce au Snapdragon 8 Elite, cette limitation volontaire interroge.

L’IA : le risque de la dépendance à Google

Samsung mise tout sur l’intelligence artificielle, et il faut reconnaître que l’intégration est impressionnante. Mais voilà le problème : presque toute cette magie provient de Google Gemini. Que se passera-t-il quand Google déploiera ces mêmes fonctionnalités sur les Pixel ou les autorisera sur d’autres marques ? La différenciation Samsung risque de s’évaporer. Le constructeur coréen semble répéter l’erreur de sa dépendance historique à Android, cette fois avec l’IA.

Une évolution matérielle timide

Les Galaxy S25 illustrent un paradoxe : excellents sur le papier mais conservateurs dans leur évolution. Les améliorations hardware sont minimales : un processeur plus puissant ici, un ultra grand-angle amélioré là… Samsung semble avoir investi toutes ses billes dans l’IA, au risque de négliger les fondamentaux qu’attendent les utilisateurs premium.

Les Galaxy S25 ne sont pas de mauvais smartphones, loin de là. Ils excellent même dans de nombreux domaines. Mais ils incarnent une forme de stagnation matérielle masquée par l’effervescence de l’IA. Samsung aurait pu profiter de cette génération pour corriger certaines limitations historiques : charge lente, stockage de base limité, batteries modestes… Au lieu de cela, le constructeur coréen mise tout sur des innovations logicielles qui, aussi impressionnantes soient-elles, dépendent largement de Google.

Cette stratégie pourrait se révéler risquée. Si l’IA est indéniablement l’avenir, les fondamentaux matériels restent essentiels pour l’expérience utilisateur quotidienne. En 2025, certains compromis des Galaxy S25 apparaissent déjà datés. Et c’est peut-être ça, finalement, le plus gros problème de cette nouvelle génération : elle semble parfois plus concentrée sur demain que sur les besoins d’aujourd’hui.


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