18 mois de prison pour le président de Samsung, coupable d’avoir saboté des efforts syndicaux

Quand la justice coréenne change son fusil d'épaule...

 
Lee Sang-hoon, président du conseil d’administration de Samsung Electronics, a été condamné ce mardi à 18 mois de prison pour avoir sabordé des actions syndicales jugées légales et légitimes par le tribunal du district central de Séoul. Les faits, qui remontent à 2013, impliquaient l’actuel président de la plus grosse division du groupe Samsung et plus d’une vingtaine de cadres de la firme.

C’est désormais acté, Lee Sang-hoon, le président de Samsung Electronics écope bien d’une peine de prison. Accusé en 2013 d’avoir saboté, alors qu’il était le directeur financier du groupe, les efforts syndicaux entrepris par des employés des unités de réparation de Samsung, l’intéressé a été condamné ce mardi à 18 mois de prison pour diverses violations des lois coréennes du travail. Cette condamnation marque un tournant pour la justice coréenne, d’ordinaire prompte à l’indulgence face aux dirigeants et cadres de grandes entreprises nationales. L’affaire devrait aussi forcer Samsung à reconsidérer en profondeur son rapport au monde syndical… un milieu que l’entreprise a longtemps rejeté en bloc.

Conjuguer avec les syndicats : une nouveauté pour Samsung

Comme le rappelle Ouest France, le groupe Samsung a toujours été farouchement opposé aux éventuelles velléités syndicales de ses employés. « Moi vivant, jamais ils ne seront autorisés », arguait ainsi le fondateur de Samsung, Lee Byung-chul, décédé il y a plus de trente ans, au sujet de la création de syndicats au sein de son entreprise. Une position qui n’a évolué que le mois dernier.

Après un combat au long cours, les employés de Samsung parvenaient en effet à obtenir des autorités locales de Suwon (ville où Samsung est basé) l’autorisation de fonder la première organisation syndicale à proprement parler du géant de l’électronique. Une victoire obtenue de haute lutte, et qui devrait marquer un tournant puisqu’elle profitera, précise Ouest France, de la force de frappe dont est capable la puissante Fédération des syndicats de Corée (FKTU).

Exercer des pressions sur les employés pour les contraindre à abandonner leurs efforts syndicaux

Ce mardi Lee Sang-hoon a donc été condamné au même titre que Kang Kyung-hoon, vice-président exécutif de Samsung Electronics. Les deux hommes, au même titre qu’une vingtaine de cadres du groupe, ont été reconnus coupables d’avoir exercé des pressions sur les membres du personnel désireux de se syndiquer. Des baisses de salaires, mais aussi des enquêtes poussées sur la vie privée de ces employés étaient alors mandées afin de dissuader toute action syndicale.

En réponse à la décision de la cour du district central de Séoul, Samsung Electronics et Samsung C & T (spécialisé dans les secteurs de la construction et du BTP) ont émis un communiqué commun. Les deux filiales du géant coréen y indiquent « reconnaître avec humilité que les opinions des entreprises au sujet des syndicats par le passé n’étaient pas conformes aux attentes de la société ».


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