Tous les constructeurs de téléviseurs le disent : la tendance chez les consommateurs est à l’achat de modèles de grandes tailles — merci le confinement ! Grâce à la baisse des prix parfois très importante sur les modèles LCD, les dalles de 65 pouces et plus connaissent un succès important. Mais lorsqu’il est question de très très grande taille, non seulement l’offre est beaucoup plus rare (voire inexistante chez certains), mais surtout, les tarifs grimpent en flèche. C’est pourquoi il se développe en parallèle un autre marché dans le monde du Home Cinema, celui des vidéoprojecteurs à ultra courte focale.
Des produits qui, grâce à la technologie d’éclairage laser, promettent désormais une durée de vie de plusieurs dizaines de milliers d’heures, mais qui présentent surtout un autre avantage : ils sont aussi bien moins contraignant à installer, en tout cas du côté du câblage, que les vidéoprojecteurs fond de salle classique.
C’est en s’appuyant sur les avantages de cette catégorie de produits que Samsung revient sur ce marché (qu’il avait quitté) en lançant sa gamme The Premiere. Celle-ci se compose de deux modèles, les LSP7 et LSP9 qui se distinguent par le fait que le premier modèle utilise une source lumineuse à simple laser (bleu) alors que le LSP9 utilise trois lasers (RVB). Une meilleure colorimétrie, mais aussi une meilleure luminosité et un piqué d’image sont attendus sur le LSP9, vendu 6490 euros.
Nous reviendrons donc plus tard sur ce modèle, et c’est au produit un peu moins cher que nous nous intéressons ici. Attention nous avons écrit « moins cher », ce qui ne veut pas dire pour autant accessible à tous. Ce projecteur The Premiere LSP7 (que nous appellerons ici LSP7) est vendu 3499 euros. Pour ce tarif, Samsung propose un modèle DLP à wobulation 4K, compatible HDR10+/HLG, promettant une luminosité de 2200 ANSI Lumens et un taux de contraste de 1000:1.
La partie audio est assurée par une solution maison, mais faut-il rappeler que Samsung est propriétaire de Harman/Kardon et nul doute que cela devrait profiter au rendu de ce produit estampillé Dolby Digital Plus. L’autre bonne nouvelle c’est que The Premiere LSP7 fonctionne sous le système d’exploitation Tizen OS, avec la multitude de services connectés qu’on trouve aussi sur les téléviseurs de la marque. Voyons tout cela dans le détail.
Fiche technique du Samsung The Premiere LSP7
Modèle | Samsung The Premiere LSP7 |
---|---|
Dimensions | 532 mm x 342 mm x 132,7 mm |
Taille de l’écran | 120 pouces |
Ports HDMI | 3 |
Compatible Surround | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Puissance des haut-parleurs | 30 watts |
Sortie audio | Haut-parleurs, Optique |
Prix | 3 499 € |
Fiche produit |
Les mesures ont été réalisées avec une sonde X-Rite i1 Display Pro et le logiciel Calman Portrait Display sur un produit fourni par Samsung. Nous avons par ailleurs testé ce modèle sur un écran fixe Lumene Movie Palace UHD 4K Extra Bright 240C prêté par SonVideo.com afin de profiter d’une qualité d’image optimale avec le LSP7.
Design et ergonomie : bien fini, mais assez quelconque
Passons rapidement en revue le design du produit. Sur ce point, il y a finalement assez peu de choses à en dire. Samsung réalise un produit aux dimensions (55 x 36,7 x 12,8 cm) et au design assez classique.
Le LSP7 adopte un châssis blanc brillant plutôt esthétique avec, à l’avant, un tissu acoustique qui dissimule la partie audio d’une puissance de 30 watts. Sur le LSP7 le ratio de la focale est de 0,25:1, ce qui est donc assez classique, mais le plus important à retenir c’est qu’en positionnant l’appareil à 25 cm du support de projection, l’image obtenue fait environ 90 pouces de diagonale. Elle passe à 100 pouces lorsque le LSP7 est éloigné à 30 cm de la toile (par exemple).
Évidemment, à ces données de recul, il faut y ajouter la profondeur du produit par rapport à l’axe de l’objectif. Plus concrètement, il faudra avoir un meuble de 60 cm de profondeur pour profiter d’une image aussi grande. Mais vous l’aurez compris, la conception de ces appareils fait que quelques centimètres de recul en plus suffisent pour agrandir considérablement la taille de l’image.
Les menus de réglage du vidéoprojecteur sont de prime abord assez classiques. On trouve naturellement de quoi corriger la géométrie de l’image selon deux modes. Le premier donne accès à 15 points d’ajustement, le second en propose quatre. L’intérêt est discutable, mais pourquoi pas, qui peut le plus peut le moins. Une seconde mire permet de vous assurer que l’image est bien ajustée. En plus des réglages électroniques, on trouve évidemment des pieds réglables à l’arrière du produit. Ceux-ci permettront de corriger le trapèze ou la planéité.
En revanche, nous ne sommes pas pleinement satisfaits par les menus de réglages de la mise au point. Samsung opte selon nous pour des motifs assez peu adaptés, ou en tout cas pas assez lisibles. Ce type de mire qu’on s’attend à trouver pour tester un téléviseur ou un moniteur est difficile à produire pour un vidéoprojecteur qui plus est à wobulation 4K. Du coup, il faut s’approcher de très près pour être sûr que les carrés dans les quatre coins de l’image sont le plus nets possible. Idem pour la mire au centre.
Nous regrettons que Samsung n’ait pas ajouté, pourquoi en plus de tout cela, une zone de texte. Celle-ci nous semble tellement plus pertinente puisque ce sont ensuite les défauts dans les polices d’écriture des films et séries (sous-titres, générique, etc.) qui nous dérangeront le plus s’ils sont flous.
La télécommande ressemble à celle livrée avec les téléviseurs sauf qu’ici on ne trouve aucune touche de raccourcis vers Netflix ou Amazon Prime Video. En revanche, elle fonctionne en Bluetooth et n’impose donc pas de pointer le projecteur pour le contrôler. La zappette intègre également un micro et sa touche d’activation pour piloter Bixby. Le vidéoprojecteur est compatible avec Alexa que nous avons finalement mis de côté. Bixby est plus adapté sur ce produit Samsung à un usage multimédia. Toutefois ceux équipés de produits connectés Alexa pourraient apprécier, par exemple, de fermer les volets et éteindre les lumières à la voix avant de démarrer la séance.
Ergonomie logicielle : un Tizen OS un plus lent que d’habitude
Il est vrai que les téléviseurs Samsung que nous testons habituellement sont plutôt des modèles de milieu et haut de gamme. De fait, avec ceux-ci, il vraiment rarissime (parce qu’il ne faut jamais dire jamais) de rencontrer le moindre ralentissement dans le système d’exploitation. L’interface maison, mais aussi les applications développées pour cet OS sont fluides.
Sur ce LSP7, les choses sont légèrement différentes, sans doute en raison de son processeur, moins performant que celui intégré dans les télés. Sachez d’ailleurs que si certains téléviseurs sont équipés de Quantum Processor 4K ou 8K, celui qui intègre le LSP7 est appelé UHD Engine et Samsung n’a que peu de détails à nous communiquer sur ce modèle.
Les clics rapides sur les boutons de la télécommande ne se répercutent pas instantanément à l’écran. Mieux vaut laisser le temps au LSP7 de digérer l’info plutôt que de presser frénétiquement la télécommande, sans quoi vous ferez les frais de commandes non souhaitées. Une fois passée cette déception, on retrouve rapidement ses marques puisque les menus sont peu ou prou identiques à ceux des téléviseurs. La barre d’icônes en partie basse permet d’accéder aux applis, aux sources et aux réglages d’images et de son. À noter qu’on trouve ici un mode cinéma, mais également un mode Film Maker.
En revanche, les options avancées sont bien moins complètes que sur les télés. On ne trouve pas autant de fonctions pour gérer aussi précisément la fluidité de l’image sur ce vidéoprojecteur, mais nous recommandons sur ce sujet d’utiliser les modes cinéma et Film Maker, car nous avons pu relever quelques artefacts sous les modes standard et dynamique.
Les menus dits « expert » n’ont selon nous que peu d’effet sur les réglages de l’image, en tout cas pour la partie colorimétrie. Nous reviendrons plus après sur les résultats de nos mesures, mais nous n’avons pas réussi à corriger la colorimétrie comme nous l’aurions souhaité. Jeter un œil du côté de la réduction du bruit peut toutefois s’avérer payant en fonction des contenus visionnés.
Les menus audio sont eux aussi plus ou moins efficaces du côté de l’égaliseur. Nous avons trouvé le rendu de base tout à fait convaincant et nous ne nous sommes pas attardés sur les options. Certains préféreront y coupler un système Hi-Fi de meilleure qualité encore, soit en Bluetooth, soit via la prise HDMI compatible e-ARC.
Qualité d’image : Une impression de cinéma haut en couleur
Il est important de (re)préciser que les tests ont été réalisés sur une toile technique Lumene Movie Palace UHD 4K Extra Bright 240C qui présente la particularité de capter les rayons lumineux provenant du bas de la toile et de les rediriger vers les spectateurs. Les lumières parasites provenant du côté et du bas sont grandement atténuées. Le hic c’est qu’une telle toile, aussi performance soit-elle, coûte à elle seule 1690 euros chez Son-Vidéo.com.
Dans ces conditions, The Premiere LSP7 a totalement remplacé notre téléviseur pendant la dizaine de jours de test sans que nous ayons beaucoup de concessions à faire. En journée, il est évidemment nécessaire de fermer quelque peu le volant roulant de la pièce pour profiter plus confortablement de cette image immense, mais inutile d’être totalement dans la pénombre. Même s’il est évident que c’est dans l’obscurité totale qu’on en profite le mieux surtout si le programme visionné est lui-même très sombre. L’avantage de la toile technique est qu’elle permet – en plus d’améliorer les contrastes et le piqué – de réduire grandement les effets de l’éclairage électrique provenant du plafond par exemple. Vous pourrez toujours dîner en famille, par exemple, avec les lumières allumées tout en profitant de votre cinéma à la maison.
La compatibilité HDR10+ et, par conséquent HDR10, représente un atout indiscutable et réel puisque l’image est ici dynamique et contrastée. À vue d’œil, les couleurs nous semblent même assez fidèles – mais nous y reviendrons plus tard dans les mesures. Il nous tarde de tester le LSP9, grand frère du LSP7, qui dispose de trois lasers (un par couleur RVB), là où notre modèle de test utilise un seul laser (bleu) pour source lumineuse. C’est ensuite une roue chromatique à quatre couleurs (rouge, vert, bleu et jaune) et huit segments qui se charge de produire les couleurs.
La puissance lumineuse devrait être encore meilleure, même si celle perçue sur ce LSP7 est déjà satisfaisante. Avec des contenus plus lumineux, on en prend même plein les yeux. La wobulation 4K fait son petit effet avec un joli piqué et du détail. En revanche, les modes cinéma et Film Maker semblent plus adaptés à visionner des contenus de qualité. Certes ceux-ci sont un peu moins lumineux, mais on note moins d’artefacts et de bruit numérique sous ces modes. En mode standard, il n’est pas rare qu’un nuage de pixels borde les personnages dans les scènes rapides, les travellings ou encore les mouvements panoramiques de caméra.
Avec des contenus plus lumineux, le rendu est plus agréable et l’immersion monte encore d’un cran. D’autant que d’autres points importants contribuent à nos bonnes impressions. D’abord la ventilation du LSP7 est inaudible durant vos séances cinéma. Les larges ventilateurs disposés en admission et en sortie d’air tournent visiblement assez doucement et même lorsque la bande-son du programme est discrète, les enceintes le sont encore plus. À noter que Samsung annonce 31 dB pour les nuisances sonores, mais nous ne sommes pas équipés en conséquence pour le vérifier.
Autre avantage, malgré le fait que The Premiere LSP7 utilise une technologie DLP, nous n’avons noté aucun effet d’arc-en-ciel provoqué par cette technologie. Il faut dire que celui-ci est naturellement moins perceptible sur un vidéoprojecteur à ultra courte focale puisque le faisceau lumineux ne traverse pas toute la pièce, contrairement à une installation qui fait appel à un produit home cinéma fond de salle.
Samsung LSP7 : les résultats de nos mesures
Il ne sera pas utile de s’attarder trop longtemps sur les résultats des mesures réalisées sur ce LSP7. Et pour cause, tout est ici assez moyen, quelle que soit la procédure de test d’ailleurs. Que ce soit avec l’œil de la sonde orienté directement vers le vidéoprojecteur (un obturateur passif permet de procéder de la sorte et de l’indiquer au logiciel de mesure) ou orienté vers notre toile technique Lumene, les données évoluent très peu… malheureusement.
Ainsi, si la couverture de l’espace colorimétrique REC.709 est conforme à ce que nous en attendions avec un 99 %, le reste des mesures laissent à désirer. En tout cas s’il fallait s’en tenir strictement aux mesures. Le Delta E 2000 moyen, qui traduit la fidélité des couleurs, ne place clairement pas ce LSP7 parmi les meilleurs modèles du genre. Avec une mesure à 5,26 et un histogramme qui pointent des couleurs saturées, on ne peut que reconnaître la faiblesse en la matière de ce vidéoprojecteur. Et c’est d’ailleurs là toute la difficulté à laquelle les constructeurs sont confrontés. Pour en mettre plein les yeux aux spectateurs qui vont attendre de ces modèles une image pétante y compris en journée, il faut parfois aller au-delà de ce qui convient sur le papier.
Ces autres mesures montrent également que la calibration du blanc laisse à désirer. C’est nettement visible sur le graphique en bas à gauche qui représente « l’échelle de gris » : plus l’image tend vers le blanc à 100 % et plus le vidéoprojecteur y ajoute du vert. Pas simple ! L’impact est donc immédiat sur les autres mesures, même s’il faut reconnaître que la température moyenne de 6855 K n’est finalement pas si éloignée des 6500 K de référence.
Comme sur les téléviseurs, nous avons pu constater qu’on obtient sensiblement les mêmes résultats sous le mode Film Maker. Du coup, nous avons tenté d’en personnaliser les réglages via les options disponibles sous le menu « expert », mais nous ne sommes pas parvenus à corriger ces défauts de colorimétrie.
Le taux de contraste sont également très proches dans ces deux modes que nous avons testés. Attention, la luminosité est mesurée par réflexion de la lumière sur notre écran technique et non pas avec la sonde orientée vers le vidéoprojecteur. En effet, si nous avions procédé de la sorte la luminosité aurait été comprise entre 690 et 720 cd/m² en fonction des modes, soit une mesure totalement faussée et même absurde qui tendrait à penser que ce modèle projette une image perçue comme plus lumineuse encore que la plupart des télés.
Quant aux mesures réalisées sous l’espace colorimétrique DCI-P3… que dire si ce n’est que ces captures parlent d’elles-mêmes. C’est mauvais ! En tout cas, s’il fallait les comparer strictement aux mesures des téléviseurs qui font référence en la matière. En effet, comme vous pouvez le supposer avec les images publiées plus avant, le feeling reste bon !
Enfin, ci-dessus, quelques captures issues de l’application qui accompagne nos prises connectées intégrant par ailleurs une interface de mesure. La consommation de 240 watts en marche annoncée par Samsung se vérifie (même si elle varie en fonction des contenus et du mode utilisé). En revanche, nous avons mesuré une consommation en veille (dont la capture ne figure pas ici) légèrement supérieure à 1 watt.
Prix et disponibilité du Samsung The Premiere LSP7
Le Samsung The Premiere LSP7 est disponible en France à partir de 3490 euros. Rappelons qu’il ne s’agit que du vidéoprojecteur ici, auquel il faudra ajouter une toile technique.
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.
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8/10 pour un produit avec un contraste pas terrible ainsi que une colorimétrie trop saturé,un delta et un gamma pas bon... Tout ça sur une toile ultra technique a 1600€, j' imagine même pas sûr une toile plus "standard" ! Tous les inconvénients de la projection et d une télé dans un seul produit sans les vrais qualité de l un ou de l autre...
"Vous pourrez toujours dîner en famille, par exemple, avec les lumières allumées tout en profitant de votre cinéma à la maison". Là on arrive à des sommets. Déjà que la petite télé pendant le repas contribue grandement depuis des décennies à la destructuration de la cellule familiale, mais là avec une image si grande, on se prend en pleine figure des uppercuts pendant tout le repas. Du boulot en perspectives pour les psy. Attention à ce que vous dites tout de même.
[…] Aller à la source […]
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