Test du Samsung Neo QLED QE65QN95A : perfectible mais déjà le meilleur ennemi de l’OLED

Le plus haut de gamme des Mini LED en a dans le ventre

Il nous tardait de tester dans le détail celui qui se targue d’être le plus performant des modèles NEO QLED 4K. Nouvelle technologie de rétroéclairage pour des images plus lumineuses et contrastées, nouveau processeur, nouveau boîtier One Connect et même nouvelle télécommande, ce QN95A refait le plein d’innovations et nous l’avons testé en version 65 pouces.
Le haut de gamme de la famille NEO QLED 4K / Source : Samsung
Le haut de gamme de la famille NEO QLED 4K / Source : Samsung
 

Le premier téléviseur à technologie Mini LED passe enfin entre nos mains. Et quel modèle puisque le QN95A est LA référence haut de gamme, en tout cas sur cette gamme NEO QLED 4K — pour les 8K, ce sont les QN800A et QN900A qui occupent le terrain. Samsung ne communique toujours aucun chiffre officiel quant au nombre de mini LED intégrées ou encore concernant le nombre de zones qui permettent de les piloter. Toutefois, le discours évolue un peu en France et nous avons néanmoins le droit à quelques indications.

Par exemple, la gamme QN95A compterait entre 860 et 1000 zones de rétroéclairage et chacune d’entre elles compterait 10 mini LED.

Les Mini LED sont 40x plus petites que les LED des dispositifs de rétroéclairage classiques / source : Samsung

Rappelons que ces fameuses mini diodes sont 40 fois plus petites que celles qui composent actuellement le rétroéclairage des téléviseurs LCD QLED chez Samsung. Pour en revenir à nos estimations, étant donné que la gamme se décompose de modèles 55, 65, 75 et 85 pouces et que le nombre de zones augmente avec la diagonale d’image, on peut penser que le 65 pouces compte un peu moins de 900 zones et donc moins de 9000 mini LED… mais ce n’est pas officiel !

Pour la suite des caractéristiques, le QE6QN95A utilise une dalle ultra HD 100 Hz, équipée du filtre QLED pour booster la luminosité et le contraste. Le QN95A embarque également le nouveau boîtier One Connect et un système audio 4.2.2 développant une puissance de 70 Watts RMS. Rappelons enfin le segment de prix : les 55, 65, 75 et 85 sont respectivement proposés de 2300 à 6000 euros.

La conception classique des sous-pixels d’une dalle VA

Fiche technique du Samsung QN95A

Modèle Samsung QE65QN95A (QLED 2021)
Dimensions 1446 mm x 892 mm x 285 mm
Définition maximale 3840 x 2160 pixels
Taille de l’écran 65 pouces
Compatible HDR HDR10, HDR10+
Compatible Surround Dolby Atmos
Sortie audio Haut-parleurs, Optique
Assistant vocal Google Assistant
Efficacité énergétique G
Indice de réparabilité ?
8,5/10
Prix 2 479 €
Fiche produit

Design et ergonomie : le premium évolue encore un peu

L’arrivée de la technologie Mini LED a l’avantage d’être moins encombrante, ce qui a permis à Samsung de réaliser un châssis qui ne mesure que 2,5 cm d’épaisseur. On est naturellement loin des quelques millimètres de l’OLED, mais la performance reste remarquable. D’autant qu’ici cette épaisseur s’applique sur toute la surface du châssis, là où l’OLED est souvent beaucoup plus épais à sa base pour accueillir l’électronique.

Le rétro éclairage Mini LED permet d’affiner les téléviseurs / Source : Samsung

Dans le cas présent, si le QN95A est aussi fin, c’est aussi parce que bon nombre de composants électroniques, ainsi que la connectique, sont déportés dans le boîtier One Connect. En 2021, celui-ci évolue considérablement, passant d’un gros pavé cubique à une conception qui se rapproche un peu plus de celle d’une platine de salon. À première vue, c’est une bonne chose, mais attention, elle n’est pas très compacte pour autant : ses dimensions sont d’environ 33 cm de largeur, 29 cm de profondeur et 2.5 cm de hauteur.

S’il trouve idéalement sa place derrière une porte de placard pour disparaître totalement de l’installation, il est à noter qu’il ne sera pas réellement possible de le loger proprement sur le pied central du téléviseur. Comme on peut le voir dans les photos ci-dessus, le boîtier est plus profond et la connectique à l’arrière bloque contre la forme arrondie du pied ce qui empêche de le repousser.

Dommage, il faudra placer à côté et on regrette alors d’autant plus qu’il ne soit pas possible de fixer le boîtier One Connect au dos du pied : une particularité bienvenue que Samsung réserve — et c’est regrettable — aux téléviseurs 8K de la gamme NEO QLED.

La connectique du One Connect

Quoi qu’il en soit, on retrouve à l’arrière de cette large platine noire une connectique de rigueur : une prise Ethernet, une sortie optique, trois USB 2.0, une interface CI+ (PCMCIA), les tuners TNT et satellite ainsi que les quatre prises HDMI 2.1, prenant toutes en compte la 4K@120Hz, le VRR et l’e-ARC et l’ALLM. Il n’est pas nécessaire de réfléchir à quelle prise utilisée pour sa console next gen ou son PC : toutes proposent la même chose, sans concession.

Un autre regret concerne cette fois-ci le câble de cette solution One Connect qui s’est non seulement rétréci (il ne mesure plus que 2,5m), mais il a sérieusement forci sur ces NEO QLED. Ci-dessus, nous le comparons au câble du Q95T qui, comme on peut le voir, était beaucoup plus mince et donc plus discret dans le cadre d’une installation murale. Désormais l’épaisseur s’apparente plus à celle d’un câble HDMI 2.1, même si nous reconnaissons volontiers que la performance technique reste toujours impressionnante puisque l’alimentation électrique du téléviseur y est intégrée également. Et puis s’il fallait en passer par là pour garantir les débits en matière de signal vidéo 4K@120 Hz et audio HD, alors c’est entendu.

À noter également que certains utilisateurs pourraient regretter l’absence de prise casque. Il faut impérativement passer par une liaison Bluetooth pour une écoute au casque ou s’en remettre à une autre solution proposée par Samsung. Elle consiste à utiliser son smartphone de la même marque et l’application SmartThings pour recevoir l’audio sur son mobile sur lequel il suffit ensuite de connecter un casque.

Enfin, pour en finir avec les nouveautés, passons rapidement en revue la télécommande qui abandonne sa conception façon métal qu’on connaissait bien pour une finition noir mat, moins Premium, mais relativement élégante. La nouveauté se situe au dos de celle-ci où on trouve le petit panneau solaire qui permet de recharger la batterie intégrée. Fini les piles !

À noter qu’elle se recharge à la lumière du jour, la lumière électrique et, en cas de réelle nécessité, Samsung a prévu un port de charge USB Type-C. Le seul truc qui nous chagrine un peu, c’est que cette télécommande — toujours pas rétroéclairée — est désormais tout en plastique et vraiment très légère : 56 grammes. Elle n’offre presque aucune consistance en main, c’est un peu déroutant et même si on s’y fait très bien à la longue, c’est peu décevant comme accessoire d’un téléviseur à 3000 euros.

 Qualité audio et vidéo : quel panache !

En matière de ressources lumineuses, nous le verrons plus en détail au chapitre des mesures, mais ce QN95A n’en manque pas. Et ce n’est d’ailleurs pas plus mal, car un détail saute instantanément aux yeux. À vrai dire une forme de regret s’est installée en nous dès les premières manipulations et configurations du produit. Samsung a revu la conception de son filtre QLC (Quantum Light Control) et cela se voit.

L’annulation des lumières parasites n’est plus aussi efficace que par le passé et il nous devient désormais difficile de dire si le QLC de Samsung conservera à nouveau sa palme en 2021 du meilleur filtre antireflet. Quel dommage, mais si certains d’entre vous parviennent à se faire aux dalles OLED, alors que nous trouvons que celles-ci sont de véritables miroirs, cela ne sera pas pire avec ce NEO QLED… quoi que, on s’en approche !

La bonne puissance lumineuse compense les lumières parasites dans notre véranda

Heureusement, la multiplication des zones lumineuses et la ressource disponible font que ce téléviseur passe haut la main toutes les séquences de tests habituelles. La dynamique des scènes est incroyable, autant que le piqué qui inonde toute la surface de la dalle. Une puissance qu’il faut souvent brider d’ailleurs dans les réglages, mais nous y reviendrons.

Avec ces extraits de Marco Polo sur Netflix, qui ne profitent pas ici du Dolby Vision puisque cette norme HDR n’est pas disponible chez Samsung et nous en avons eu une nouvelle fois la confirmation, elle n’est pas près d’arriver. Mais en multipliant les contenus, on ne peut que reconnaître que cette dalle en a dans le ventre. C’est lumineux, contrasté, dynamique et, surtout, cela nous semble bien souvent moins saturé. Il semblerait que les critiques que nous avons émises sur le Q95T qui aimait faire exploser les couleurs des contenus HDR aient été entendues. Dans l’ensemble le rendu est plus fidèle, plus doux, avec un moteur de compensation de mouvement qui tient ses promesses, tout comme celui lié à l’upscaling d’ailleurs.

Le moteur d’upscaling est encore amélioré

Rappelons en effet qu’avec ces téléviseurs 2021 entre en jeu le Neo Quantum Processor qui, s’il s’agit ici de la version dédiée aux téléviseurs 4K, reprend le même fonctionnement. La partie « intelligence artificielle » aurait été significativement améliorée pour compléter tout le travail déjà réalisé sur les précédentes générations du Quantum Processor. En d’autres termes, jusqu’à présent, le processeur avait été entrainé à traiter des millions d’images dégradées pour améliorer son algorithme d’upscaling.

Si on en croit Samsung, parmi les 16 réseaux neuronaux qui constituent la force des calculs, le Neo Quantum Processor identifie désormais en permanence la nature du signal, que ce soit une chaîne de télé, du contenu visionné depuis YouTube ou encore du streaming, pour y appliquer d’autres algorithmes et ainsi traiter plus finement encore le rendu. Une promesse d’ingénieurs sud-coréens et du blabla marketing, sans aucun doute, mais dans les faits, nous avons été épatés par le résultat. Est-ce le jour et la nuit par rapport à un Q95T, impossible à dire en l’état, d’autant que la dalle et son rétroéclairage Mini-Led sont à prendre en compte, mais le résultat est là. C’est très bon ! Des performances que nous avons hâte de découvrir sur les modèles 8K que sont les QN800A et QN900A.

 

Ci-dessus, le traditionnel contenu issu de la boucle Costa Rica 4K sur YouTube qui tend à montrer que Samsung a certes adouci son traitement colorimétrique, mais que les couleurs qui composent les extrémités du spectre colorimétrique, en l’occurrence ici le rouge et le vert, restent bien marquées ! Un rendu propre à la vidéo également, on vous l’accorde. Nous sommes toutefois catégorique, en mode cinema et FilmMaker le rendu est beaucoup plus adapté à nos yeux d’Européens.

Avec l’extrait de Gemini Man proposé en 4K HDR@60fps sur YouTube, on ne peut qu’apprécier la calibration du moteur de compensation de mouvement tout en étant toujours impressionné par le renfort des textures. Le grain de peau est saisissant et, dans l’ensemble, l’ambiance est vraiment bien reproduite.

Pour tenter d’exploiter le HDR10+ de cette dalle, c’est sur Amazon Prime Video qu’il faut se rendre. Après une rapide recherche pour identifier les contenus diffusés en HDR10+ sur ce service (il serait bon qu’Amazon renseigne un peu mieux à la chose), les scènes que nous avons visionnées sont très convaincantes. En l’occurrence, il faut ici laisser le téléviseur en mode cinéma qui vous indique alors « Cinéma HDR10+ » pour profiter de la meilleure qualité d’image. Évidemment, les photos réalisées ne rendent pas honneur à la dynamique de l’image que nous avons devant les yeux — pas plus d’ailleurs que pour les autres contenus — mais la gestion des données pour mettre éclairer les scènes et faire ressortir les détails monte d’un cran. À cet instant précis, nous ne saurions dire si le HDR10+ tient tête au Dolby Vision (que nous apprécions beaucoup), mais le résultat est là : ça marche !

Le mode intelligent s’améliore aussi

Le test du QE65QN95A nous permet aussi de revenir sur le fameux « mode intelligent » dont nous déconseillons vivement l’utilisation depuis notre test du QE55Q80T, tant le surdosage des traitements numériques dégradait l’expérience. Avec cette nouvelle plateforme, tout semble bien mieux se comporter. Le traitement de l’upscaling est plus doux, comme le moteur de compensation de mouvements. On ne retrouve plus cette sur exagération des détails qui provoquaient une couche de bruit numérique particulièrement désagréable.

Sans le mode intelligent
Avec le mode intelligent activé

Le mode intelligent devient alors un avantage puisqu’il exploite bien plus que le mode film la haute puissance lumineuse de la dalle, mais attention le rendu a tendance à être plus froid. La bonne nouvelle, c’est que ce coup de boost compense le manque de peps de certains contenus non HDR de manière intéressante (pas toujours parfaite néanmoins, attention), car lorsque la source est HDR10 ou HDR10+, tout va mieux en se remettant aux réglages du mode film ou FilmMaker. Il semble donc que le Neo Quantum Processor soit un peu meilleur sur le sujet, ce qui permet alors de compenser les problèmes de lisibilité liés aux reflets sur la dalle.

Pour parfaire l’expérience cinéma, vous pourrez ajouter une barre de son, par exemple, mais le système 4.2.2 ch de 70 watts a déjà tout ce qu’il faut pour se faire entendre. L’ensemble est même assez remarquablement équilibré et, là encore, le mode intelligent lié à l’audio semble avoir progressé. En revanche, certains pourraient regretter l’absence de la prise en charge du DTS.

 

Les fuites de lumières ne sont pas résolues

Mais il y a un gros souci dans tout cela, c’est que les fameuses fuites de lumière que nous dénonçons plus ou moins durement à l’occasion des tests des téléviseurs LCD n’ont clairement pas disparu. À notre plus grand regret d’ailleurs, car cet effet de blooming reste encore bien visible lors de l’affichage de certains menus, logos, sous-titres, bandeau… bref ce n’est pas parfait dans de nombreuses situations.

Les fuites de lumière avec quelques les sous-titres

Il faut bien reconnaître que la puissance lumineuse en réserve est telle que cela ne fait qu’accentuer ce défaut si désagréable, mais tout de même, on se parle d’une technologie dont l’intérêt principal, est, justement, de se rapprocher de l’OLED avec des zones de rétroéclairage plus nombreuses et plus fines.

Il faut plus exploiter les options du téléviseur

Nous reviendrons sur ce point précis de la technologie dans un deuxième article, mais en l’état nous nous attendions clairement à beaucoup mieux. En fait, pour corriger le tir il faut à nouveau se rendre les menus de rétroéclairage et jouer avec les options. Ci-dessus, on peut noter qu’en intervenant sur le menu « d’atténuation locale », on peut réduire l’effet de blooming autour des sous-titres. Attention, ces défauts sont notables également de manière assez importante en fonction des angles de vision. Heureusement, sitôt que ces menus disparaissent, le blooming s’atténue considérablement, mais nous attendions beaucoup mieux.

Les sous-titres et les bandeaux créer de larges zones de lumière

Nous avons d’ailleurs vivement sollicité Samsung sur ce point concernant les fuites de lumière dans les menus de Netflix – et oui, pour nous le défaut est trop gros ! Et il s’est avéré que cela n’était pas peine perdue puisque que les ingénieurs coréens, ainsi confrontés à la chose, ont pu identifier que le local dimming se désactive lorsque les menus des Netflix s’affichent. Conséquence, dans le cadre de ce QE65QN95A, ce sont environ 730 nits qui sont dispensés dans les modes cinéma et FilmMaker, qui font briller les menus et créer un effet de blooming particulièrement visible !

Voilà une explication qui fait une grosse différence. En effet, si l’OLED maîtrise cet exercice, on touche là à un problème indépendant de Samsung, mais sur lequel on espère vivement que le constructeur va travailler pour améliorer le rendu. Quoi qu’il en soit, si le résultat n’est pas parfait, la technologie progresse et la ressource lumineuse disponible permet d’exploiter de produire des images que l’OLED ne peut techniquement pas reproduire en raison de sa moins haute luminosité.

Selon nous, il n’y a pas d’arnaque sur les détails

Ce qui nous emmène à réagir sur certaines vidéos qu’on peut voir sur Internet et qui ont fait naître un « bad buzz » autour des produits NEO QLED de Samsung. Il s’agissait, outre Atlantique, de la gamme QN90A, pour laquelle des utilisateurs indiquaient que Samsung triche avec son retro-éclairage Mini LED. Le géant de l’électronique aurait intégré dans son électronique une pirouette visant à éteindre des portions de Mini LED pour limiter les risques de blooming. Revers de la médaille, ce seraient de multiples détails dans l’image qui seraient ainsi complètement absents de l’écran. Des pixels éteints et des éléments ayant comme disparu. Or, comme nous avons pu le voir, on ne peut pas dire que Samsung y aille avec le dos de la cuillère sur la luminosité et l’effet blooming que cela provoque.

A priori, aucune étincelle
Mais quand on y regarde de plus près.

Commençons par ces deux images. Sur la première, le plan large, on pourrait penser qu’à part de grandes étincelles, rien d’autre ne sort de la meuleuse. Mais lorsqu’on s’intéresse de plus près, les centaines de points lumineux sont bien là, nullement occulté par un quelque rétroéclairage qui se couperait.

Image du Samsung QN95A
Image du Sony A90J

Pour cette autre comparaison, l’affaire se corse puisque non seulement le rendu dépend pour beaucoup de notre appareil photo, mais nous comparons ici en image 1, l’image du QN95A avec celle du Sony A90J, l’OLED haut de gamme de 2021 et que nous avons également en test actuellement. C’est indiscutable, les contrastes bien meilleurs sur le Sony, mais sur le Samsung, certains détails sont perceptibles alors qu’ils ne le sont pas sur le A90J. Autre précision importante, ces images sont extraites du documentaire « La Terre, La Nuit » diffusé en Dolby Vision lumineux par le téléviseur (de son propre chef) là où notre Samsung se contente d’une production HDR10 de moins bonne facture.

Image du Samsung QN95A
Image du Sony A90J

Même programme, autre comparaison.

Image du Samsung QN95A
Image du Sony A90J

Ici, on voit bien qu’il n’est pas question de faire disparaître des détails pour ne pas provoquer de blooming. Tout y est sauf que dans le cas présent, l’OLED montre sa domination dans la reproduction des détails. Le Samsung est dépassé même si à l’œil nu c’est bien moins critique que le résultat appréciable sur ces photos.
Ces scènes sont ici particulièrement complexes à réaliser et à photographier. Vous vous doutez que nous aurions pu passer des heures sur ces comparaisons, avec des vidéos de Las Vegas filmées en pleine nuit ou des vidéos de constellations dans le ciel… le fait est que nous en avons visionné beaucoup et nous sommes plutôt catégoriques : Samsung n’applique aucun subterfuge qui effacerait des portions de l’image. Au contraire, c’est souvent trop lumineux, pas assez précis sur cette dalle qui souffre encore de bien des contraintes du LCD et ça, on ne peut que le regretter… mais on radote.

La « game bar » et des performances au top !

N’ayant pas de Sony PlayStation 5 ou de Xbox Series X en stock pour exploiter les performances gaming de ce téléviseur, nous lui avons connecté un PC et ça tombe, pour deux raisons. La première, même si certaines études montrent que 80% des périphériques gaming connectés à un téléviseur sont des consoles, nous sommes clairement plus joueur de titre PC. La seconde, c’est tout simplement parce que nous avons dans notre unité centrale de quoi évacuer tous les doutes quant à d’éventuels problèmes de rendus liés à la machine. Ici, ce ne sera pas « possible » puisque notre PC est équipé d’une carte graphique Nvidia RTX 3090 — à vrai dire, il est toujours possible de faire souffrir la bête en Ultra HD@120 Hz, mais nous avons une belle marge.

Oubliez alors les défauts des consoles Next Gen qui, à l’instar de la PS5 (si on en croit les vidéos publiées sur Internet), suppriment carrément des éléments du jeu pour tenter de maintenir les 120 FPS sur Fortnite, par exemple. Ici pour l’essentiel des titres utilisés, nous n’avions que peu de préoccupations pour les restrictions graphiques.

Autre détail important, la compatibilité Nvidia G-Sync n’est toujours pas officielle, mais nous n’avons rencontré aucun problème lors de l’activation avec ce téléviseur. D’ailleurs, à l’occasion d’un point technique avec Samsung, nous avons appris que la certification Nvidia G-Sync sera effective en 2022. À noter aussi que le QN95A est surtout compatible FreeSync Premium Pro, soit la capacité d’assurer un rendu fluide grâce au VRR et cela y compris en HDR.

 

Sitôt que le téléviseur détecte une source dédiée aux jeux vidéo, il active la fameuse « Samsung Game Bar » qui, finalement, offre assez peu de réglages, mais renseigne le joueur sur les réglages et l’état du téléviseur. Ici grâce à la puissance disponible et la pleine prise en charge du HDMI 2.1 tant sur la carte graphique que sur le téléviseur, on peut noter dans les extraits ci-dessous que la fluidité talonne de très près les 120 images par seconde, mais aussi que le HDR est activé au même titre que le VRR. Vue aérienne, vue embarquée ou encore au ras du sol, l’immersion procurée par la fluidité de l’image est impressionnante !

Jouer à Forza Horizon 4 dans de telles conditions est un vrai régal. Là encore, la puissance lumineuse disponible sur ce téléviseur Mini LED permet de faire ressortir tout l’univers du jeu. D’ailleurs, dans ce jeu de course il n’est évidemment pas souhaitable d’utiliser la technologie de réglage dynamique de l’écran. Elle est d’ailleurs désactivée par défaut. Rappelons qu’il s’agit de  ce que Samsung appelait autrefois le « Real Game Enhancer » et qui consiste à déboucher artificiellement des zones de l’image pour faire ressortir un ennemi tapi dans l’ombre : en clair, une forme de tricherie qui fonctionne ici très bien en raison de la puissance lumineuse disponible. Le hic c’est cela délave un peu les couleurs.

Le réglage du champ de vision est un autre des réglages qui pourra plaire aux joueurs. Naturellement, celui-ci n’est disponible que sur PC puisqu’il consiste à intervenir sur la définition de l’image, mais cela fonctionne relativement bien. Relativement, car la mise en œuvre n’est pas évidente avec tous les titres. Il faut que ceux-ci proposent eux-mêmes de quoi changer rapidement le ratio de l’image sous peine de rendre l’opération un peu longue et pénible en raison de certains temps de chargement pour appliquer les réglages.  Call Of Duty : Modern Warfare s’est avéré très intéressant pour tester cette fonction puisque les menus de réglage du ratio de l’image sont intuitifs.

Il faut alors reconnaître que jouer sur un écran panoramique équivalent à un 61 pouces en 21:9 ou 58 pouces en 32:9 à un titre FPS permet d’être un peu plus efficace sur cette immense dalle. D’autant que la « game bar » permet aussi d’ajuster l’image sur trois niveaux, ce qui pourrait s’apparenter aux réglages en hauteur offerts par un moniteur de PC.

Une image toujours fluide

L’expérience Gaming est donc une pleine réussite sur ce téléviseur Samsung, en tout cas lorsqu’il est associé à une source très performante. Nous ne sommes pas équipés pour mesurer le temps de réponse de la dalle, en revanche, il est à noter que nous avons relevé un input lag de seulement 10,4 ms, ce qui signifie que vous n’aurez aucun problème de retard à l’affichage entre la source et cette dalle LCD QLED.

Mesure input Lag

Les résultats des mesures : super calibration et luminosité au top !

Intéressons-nous maintenant aux résultats des mesures. Petite précision qui a importance, même si Samsung propose dans son téléviseur des modes « cinéma » et « Film Maker » bien distincts, ceux-ci affichent sensiblement les mêmes résultats de mesure… enfin à la marge d’erreur près. C’est pourquoi les résultats publiés ci-dessous sont issus du mode Film Maker, sans aucun autre réglage.

Premières mesures REC 709

Inutile de tourner autour du pot, sur l’espace colorimétrique REC.709, comme vous pouvez le voir, les mesures sont tout simplement parfaites ! Cela fait longtemps que nous n’avions pas eu quelque chose d’aussi juste chez Samsung, même si un point nous surprend. Le graphique du haut, au centre, montre qu’entre 20 et 30% sur l’échelle de gris, la mesure (pourtant réalisée plusieurs fois) rencontre un problème avec une mauvaise gestion de cette variante du blanc.

Un couac qu’on retrouve dans la mesure de température des couleurs avec ces aberrations RVB, même si dans l’ensemble la courbe reste parfaite. La mesure s’établit à 6423K en moyenne, soit très proche des 6500K de référence. Selon nous, compte tenu de la linéarité de la courbe et de la qualité des mesures passé ce cap, Samsung devrait pouvoir corriger le problème électroniquement.

Mesure SDR REC.709

Cette excellente calibration (au demeurant) s’apprécie dans la suite de ces mesures, toujours en REC.709, où on peut relever une fidélité parfaite des couleurs et une couverture de cet espace colorimétrique assurée à près de 100%. Rien d’extraordinaire sur cette catégorie de produit, sauf que (!), Samsung était capable de n’en faire qu’à sa tête en proposant des couleurs trop saturées… surtout en HDR.

Mesure DCI-P3

Ce qui n’est pas du tout le cas ici. Sans égaler la perfection des dalles OLED qu’on trouve chez LG, Sony ou en Panasonic, la dalle QLED Mini LED de ce QN95A affiche un Delta E 2000 moyen parfait, mesuré à 3,27 en DCI-P3. C’est tout simplement rarissime sans aucune calibration chez Samsung ! On peut noter toutefois noter que si la moyenne est parfaite, certaines teintes parmi cette soixantaine de mesure (et cela a son importance) devraient être un peu optimisées encore.

Mesures de luminosité

La montée en puissance de la luminosité est gérée de main de maître par ce téléviseur. Et pourtant, comme vous pouvez le voir, de la puissance il n’en manque pas. Nous avons mesuré une puissance en pic de 1581 nits lorsque la mire blanche atteint 10 % de la surface d’affichage. Mais comme le montre la première courbe, en haut à gauche, le pic réel est atteint à 25 %, où nous avons mesuré 1679 nits. Et la beauté de la chose c’est que la puissance reste redoutable lorsque la mire occupe 100 % de l’image avec une mesure de 724 nits !

C’est quasiment autant que certains très bons téléviseurs OLED en pic — même si les meilleurs semblent vouloir dépasser les 1000 nits en pic à 10 % cette année. Nous le vérifierons très bientôt avec le test du Sony A90J en version 65 pouces.

Si ces valeurs sont déjà épatantes — il faut bien avoir en tête l’épaisseur du téléviseur également — cette technologie Mini LED ici exploitée peut en donner encore plus. En mode dynamique nous avons mesuré un pic lumineux à plus de 2600 nits à 10%, mais celui-ci ne peut être reproduit sur la durée. L’électronique de la dalle se met en sécurité et, comme on peut le voir, abaisse considérablement l’intensité pour descendre sous les 2000 nits. Toutefois, cela laisse supposer que, de manière très localisée, la ressource disponible est vraiment considérable !

Uniformité de la dalle

Nous conclurons ce test par ces deux dernières mesures. Ci-dessus celle de l’uniformité de la dalle qui montre qu’il n’y a pas de dérive colorimétrique pénalisante sur les seize zones que nous avons mesurées.

Mesure taux de contraste

Enfin, nous ne comprenons pas certaines mesures publiées sur Internet qui donne une valeur de taux de contraste — parfois en dessous des 10 000:1. Même après plusieurs essais, nous ne pouvons absolument pas valider cela, ni même le comprendre. Dans le tableau ci-dessus, reconstituant une mire à damier noir et blanc, vous pouvez lire que pour chacune des seize zones, qui s’illumine en blanc puis en noir entre chaque mesure, la luminosité sur un carré blanc à 100 % se situe entre 296 et 310 nits et que le noir ne dépasse jamais les 0.015 nits, ce qui est tout simplement… parfaitement noir. Même avec cette méthode où la dalle est totalement capable d’éteindre les portions de l’image (sans fuite de lumière pour le coup) donc, on peut que considérer que le taux de contraste est quasi infini.

Prix et disponibilité du Samsung QE65QN95A

Concernant les prix, sachez que les 55, 65, 75 et 85 pouces sont respectivement proposés à 2299, 2999, 4499 et 5999 euros. Samsung pratique actuellement des offres de remboursement et celles-ci prendront fin le 26 avril 2021.

Note finale du test
8 /10
Il faut bien l’admettre, nous étions très enthousiasmés par ce que la technologie Mini LED avait à apporter aux téléviseurs LCD. Avec plus de 860 zones et plus de 8600 Mini LED prétendument 40 fois plus petites que les diodes électroluminescentes qui équipent les télés LCD conventionnelles, nous nous attendions à un rendu toujours plus proche de l'OLED. Malheureusement, si la performance globale est remarquable, comme nous avons pu le voir, sur bien des aspects ce n'est pas encore le cas. Est-ce lié à une mauvaise gestion encore prématurée de la techno ? Samsung y travaille pourtant depuis longtemps !

À la manière dont les sous-titres et l'affichage des menus sont interprétés par l'électronique et donc le rétroéclairage ? Étant donné que nous avons réussi à diminuer l'effet blooming manuellement avec quelques réglages, peut-on espérer que Samsung va travailler sur la gestion électronique des Mini LED pour améliorer à terme la qualité d'image ? En tout cas cela a été pour l'occasion d'identifier avec Samsung un problème sur lequel le constructeur va désormais devoir travailler... si tant est que cela soit possible.

Sans ces défauts, ce Samsung QE65QN95A aurait mérité un 10/10 pour la qualité vidéo (fidélité, luminosité, performance du Neo Quantum Processor, etc.) et audio qu'il délivre. Et que dire de l'expérience gaming qui nous a vraiment épatés. Reste que de notre point de vue, même si ce QE65QN95A est sans doute l'un des meilleurs téléviseurs Samsung, il n'est finalement qu'une évolution du LCD qui n'apporte pas la magie que nous attendions et qui, non content de ne toujours pas être compatible Dolby Vision, perd en plus en efficacité en raison d'un retour en arrière sur le filtre QLC, moins performant selon nos appréciations.

Reste qu'avec cette techno, Samsung réalise un monstre qui ne craint aucun effet de marquage (la durée de vie serait de plus de 100 000 heures), mais qui demande grandement à être peaufiné selon nous pour apporter l'effet magique que nous en attendions. D'ailleurs nous avons pu le voir, en prenant le temps d'ajuster les paramètres de ce rétroéclairage qui bat des records de puissance, il est tout à fait possible de réduire le blooming, mais à ce niveau de prix et avec la puissance de calcul annoncé, on exige que la technologie s'en charge pour nous.

Points positifs du Test Samsung QE65QN95A

  • L'excellente calibration de la dalle

  • La puissance lumineuse disponible

  • La télécommande rechargeable

  • Le nouveau boîtier One Connect

  • La qualité audio du système intégré

  • Aucun risque de marquage sur la durée

  • Les performances en jeu

Points négatifs du Test Samsung QE65QN95A

  • Nous espérions vraiment mieux du Mini LED

  • La conception moins qualitative de la télécommande

  • Tizen OS a montré quelques lenteurs

  • Le filtre QLC est moins bon que par le passé

  • Et comme toujours... pas de Dolby Vision

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