Essai de la Seat Mii Electric : un citadine électrique qui donne envie

Voitures • 2019

Loin des extravagances de Tesla ou autres Porsche misant sur les performances et le haut de gamme, Seat propose une voiture électrique taillée sur mesure pour les trajets urbains. Avec un gabarit idéal pour la ville et sa consommation dérisoire, la Mii Electric est une voiture électrique qui ne paye pas de mine, mais qui mérite à être connue.
Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid
Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid
 

Une voiture électrique en 2021 doit-elle nécessairement être à la pointe de la technologie et proposer des prestations haut de gamme, ou bien y a-t-il toujours de la place pour les petites citadines frugales ? L’essai de cette Seat Mii Electric nous rappelle qu’il est tout à fait possible de vivre au quotidien avec une petite voiture électrique taillée pour la ville, qui se révèle pratique, économe et agile.

Fiche Technique de la Seat Mii Electric

Modèle Seat Mii Electric
Catégorie Citadines
Puissance (chevaux) 83 chevaux
0 à 100km/h 8 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 130 km/h
Taille de l’écran principal 5 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 21920 euros
Prix
Fiche produit

Design

Qu’on se le dise, la Seat Mii Electric ne gagnera sans doute pas de prix pour son design, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur. Basée sur la même plateforme que ses cousines Volkswagen e-UP! et Skoda Citigo E iV, l’automobile reprend le le look global des versions thermiques et de ces véhicules qui ont près de dix ans. L’avantage est qu’on ne vous dévisage pas lorsque vous arrivez sur un parking, car la voiture est globalement « passe-partout ». Mais il faut reconnaître que l’allure du véhicule ne sera que peu séduisante.

  • Longueur : 3 556 millimètres
  • Largeur : 1 645 millimètres
  • Hauteur : 1 481 millimètres
  • Empattement : 2 421 millimètres

Toutefois, il faut reconnaître qu’à l’époque du tout SUV, avoir une offre de citadines électriques reste important, et Seat répond à cette demande. Au fur et à mesure de l’utilisation de cette Mii Electric de moins de 3,60 mètres de long en environnement urbain, elle devient de plus en plus plaisante.

Habitabilité

Avant de traiter du confort global et de l’espace à bord du véhicule, rappelons que nous sommes en présence d’une Mii Electric qui mesure 3,56 mètres. Oubliez donc d’avance les jambes allongées à l’arrière pour des trajets de plusieurs heures, ou bien la possibilité de transporter votre nouveau réfrigérateur dans le coffre de 251 litres (923 litres avec les sièges arrière rabattus).

Le coffre étant dépourvu de plancher sur notre version d’essai, l’avantage est que la place disponible est relativement importante pour un véhicule de cette longueur, même sans rabattre les sièges arrière. Glisser des sacs à dos et une valise cabine est possible sans problème, ce qui correspond à ce dont nous avons besoin à deux pour partir en week-end par exemple. Pour quatre personnes, il faudra peut-être accepter d’avoir quelques sacs dans l’habitacle si vous prévoyez une escapade avec des affaires de rechange par exemple.

Les rangements disponibles à bord de la Mii Electric sont peu généreux, et savoir où poser deux smartphones sera un challenge du quotidien si vous ne souhaitez pas en mettre un dans la boîte à gants. Un porte-gobelet est présent juste devant le levier de vitesse calqué sur les versions thermiques du groupe Volkswagen, qui servira souvent comme unique endroit pouvant supporter un smartphone.

Des poches dans les portières sont tout de même présentes et permettent d’y vider ses poches en cas de besoin, à l’avant comme à l’arrière, ce qui permet de limiter l’impact de l’absence de console centrale entre les sièges conducteur et passager.

Des sièges qualitatifs

Les sièges en tissu de notre modèle d’essai sont chauffants à l’avant, permettant de limiter l’utilisation du chauffage en hiver, ennemi juré des petits trajets en véhicule électrique. L’assise est ferme mais confortable, et même en l’absence de réglage d’appuie-tête, la position de conduite est correcte pour les deux conducteurs de 1,60 mètre et 1,85 mètre que nous sommes.

Le siège conducteur est — heureusement — réglable en hauteur (manuellement), ce qui n’est pas le cas du siège passager. Le plafond de l’habitacle est assez haut, et même les grands gabarits n’auront pas le crâne collé au toit sur les places avant. La visibilité est correcte mais peut être amputée par l’imposant rétroviseur central selon votre taille et votre position de conduite. Toutefois, ce dernier offre une visibilité arrière convenable : l’absence de caméra de recul n’est pas un point rédhibitoire.

Les vitres à l’avant sont électriques mais pas à impulsion. Il vous faudra donc garder le doigt sur le bouton que ce soit pour les descendre ou les remonter. Si elles s’ouvrent en grand à l’avant, les vitres arrière ne peuvent s’ouvrir que partiellement et la ventilation provoquée n’est que trop discrète en cas de chaleur dans l’habitacle. La climatisation sera sans doute préférée si vous avez des passagers à l’arrière.

Enfin, et c’est sans doute subjectif et une question d’habitude, mais ne pas avoir de clé à entrée passive ni de possibilité de démarrage sans clé sur un véhicule neuf en 2021 est assez étrange. Encore une fois, tout ceci est dû au fait que cette Mii Electric soit issue d’une version thermique de 2012. Les coûts de développement réduits font que le groupe Volkswagen a décidé de garder les mêmes caractéristiques entre les deux versions autant que faire se peut.

Technologies embarquées

Plutôt que de proposer un système d’infodivertissement souvent insatisfaisant dans des véhicules de cette gamme, Seat a choisi dans sa Mii Electric de faire la part belle au smartphone, avec un gros point négatif toutefois : le support intégré ne permet pas d’être utilisé avec des écrans de smartphone de plus de 5 pouces malheureusement — à l’heure où la majorité des téléphones tutoient les 6 pouces au minimum.

L’idée était pourtant louable avec un support parfaitement intégré, robuste et idéalement placé au centre du tableau de bord, mais avec les tailles de smartphones de 2021, il est peu probable que cela soit utilisable correctement. Aussi, et cela peut avoir son importance en 2021, le port USB est au format USB-A, et non USB-C.

Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Sous les commandes de climatisation et de ventilation se trouve tout de même un petit écran servant à contrôler les différentes sources audio. La qualité d’écoute en Bluetooth est très correcte, et le silence global à faible vitesse permet d’apprécier de la musique en toutes circonstances.

Une application mobile pour aller plus loin

Une application compagnon est disponible — Seat Connect App — et vous permet de profiter de nombreuses informations directement sur votre smartphone. L’ergonomie est bonne, et tout est personnalisable. Que ce soit des informations de consommation, de navigation ou encore de statistiques de conduite, vous pourrez utiliser l’application pour vérifier que vous avez tous les bons réflexes d’un éco-conducteur.

Autonomie, batterie et recharge

La Seat Mii electric est équipée d’une batterie d’une capacité utile de 32,3 kWh. L’avantage de ce véhicule est quasiment résumé dans les trois caractéristiques suivantes : une taille de guêpe, un moteur fluet et une batterie taille XS, et on obtient un véhicule de 1 235 kg qui permet de dépasser 300 kilomètres d’autonomie en ville dans beaucoup de circonstances.

Source : Bob Jouy pour Frandroid

En ce qui concerne la recharge, la plupart des propriétaires de Mii Electric ne visiteront sans doute jamais de chargeur rapide, bien que le véhicule possède un port CCS Combo 2 permettant de recharger à une puissance maximale de 40 kW, de quoi retrouver 80 % de batterie en une heure.

Cette voiture et son utilisation principale étant en ville, la recharge s’effectuera au travail ou à la maison, où une prise domestique de 2,3 kW vous permettra de récupérer autour de 6 % par heure (17 heures pour remplir intégralement la batterie). La puissance de charge en courant alternatif monte à 7,2 kW au maximum, de quoi récupérer la totalité de son autonomie en 5 heures.

Conduite

La motorisation reprend des caractéristiques identiques sur toute la triplette (e-UP!, Citigo E iV, Mii Electric) avec un moteur XXS de 61 kW (83 chevaux), et là où cette Mii Electric brille, c’est sur sa consommation. Rouler en ville avec une moyenne autour de 9 kWh aux 100 kilomètres ne relève pas de l’exploit lorsqu’on sait utiliser correctement les différents modes de freinage régénératif disponibles.

Bien entendu, en cette période estivale, il n’y a pas de chauffage nécessaire, ce qui permet de limiter la consommation aisément. En hiver, nous pouvons imaginer une consommation avoisinant les 13 kWh aux 100 kilomètres en ville, ce qui reste honorable.

La consommation de la Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid

La petite électrique de Seat est plutôt véloce au feu rouge (3,9 secondes pour atteindre 50 km/h), et même sans mettre le pied au plancher, elle s’extirpe de la circulation et s’insère sur les voies rapides sans problème. Avec sa batterie de 32 kWh utiles, faire 300 kilomètres avant de recharger est tout à fait possible si on reste en environnement urbain. C’est bien souvent suffisant pour tenir une semaine, et mettre la voiture en charge sur prise domestique le week-end si elle est destinée à des trajets domicile-travail principalement ne posera aucun problème.

Quatre modes de freinage régénératif sont disponibles, avec une préférence pour le mode « B », qui permet de se passer de la pédale de frein dans l’immense majorité des cas. Aller à l’arrêt complet sans freiner est possible dans certains cas après une petite période d’adaptation, permettant d’apprécier encore plus la conduite de cette Mii Electric. Un mode Eco et même Eco+ sont également de la partie, limitant les performances de la voiture et du système de climatisation, mais permettant d’optimiser sa consommation : très pratique pour les petits trajets en ville.

La prise en main du véhicule est quasi immédiate, et pour cause : tout est pensé pour être le plus simple possible. Peu de boutons pour effectuer des réglages, un petit écran derrière le volant pour voir des informations succinctes, et aucune molette au volant ou autre affichage tête-haute à régler. Les premiers tours de roues sont rassurants sur le confort à bord et les amortisseurs ne sont pas trop fermes : ainsi, les ralentisseurs en zone urbaine pourront être avalés sans provoquer un excès d’inconfort.

Le régulateur de vitesse (non adaptatif) est appréciable sur les voies rapides où le comportement agile et dynamique de la petite Seat va tout de même montrer ses limites au-delà de 100 km/h. Notons enfin que le véhicule dispose d’un évitement de sortie de route qui s’active automatiquement lorsque les conditions nécessaires sont requises (vitesse, visibilité des lignes), et qui fonctionne comme attendu : si la voiture sort de sa voie sans clignotant, sa trajectoire est corrigée par l’assistance. Un bon point pour cette étonnante Seat Mii Electric.

Prix

Outre l’autonomie qui est souvent primordiale, l’argument principal pour acquérir un véhicule électrique est l’économie potentielle réalisable par rapport à une homologue thermique. Si les prix catalogues de cette Mii Electric peuvent a priori faire peur (à partir de 23 070 euros), le cumul des aides et du bonus écologique font bien entendu baisser le prix pour atteindre des montants plus raisonnables.

Une seule finition reste au catalogue, baptisée Electric Plus, avec pour seules options disponibles la couleur extérieure (Rouge gratuit, Blanc à 170 euros, Bleu, Gris et Noir à 470 euros), le pack Easy Flex à 75 euros permettant de régler en hauteur le siège passager et de bénéficier d’un double fond au coffre, et enfin le pack City, qui ajoute pour 320 euros un radar de recul et un régulateur de vitesse.

Le poste de conduite de la Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Le bonus écologique de 6 000 euros peut tout à fait être appliqué pour cette voiture. Cela donne un prix à partir de 16 842 euros, auquel il faut encore retrancher, selon votre éligibilité, une prime à la casse allant jusqu’à 5 000 euros, ou encore une surprime d’un maximum de 1 000 euros lorsque vous habitez ou travaillez dans une zone à faibles émissions (ZFE).

Si vous pouvez prétendre à tout ceci, cela permet d’acquérir cette Seat Mii Electric pour moins de 11 000 euros pour une voiture neuve, faite pour les urbains, et au coût d’utilisation dérisoire.

Note finale du test
8 /10
La Seat Mii Electric reste une alternative cohérente aux citadines thermiques à une époque où la mobilité raisonnée devient de plus en plus évidente. Le comportement global du véhicule et sa consommation dérisoire en font une bonne alliée du quotidien pour les déplacements urbains. Le fait de ne disposer que de 32 kWh de batterie n’est pas du tout un souci, le rayon d’action de cette Mii Electric en été arrivant aisément à 300 kilomètres.

Si le look global du véhicule ne vous fait pas rêver, son agrément de conduite et son côté silencieux en font tout de même une voiture intéressante qui saura trouver son public. En cumulant les aides, son tarif avoisine les 11 000 euros, ce qui permet de laisser passer sans doute quelques points négatifs qui seraient inacceptables dans des véhicules plus haut de gamme.

Points positifs de la Seat Mii Electric

  • Consommation

  • Visibilité arrière

  • Silencieuse à basse vitesse

  • Freinage régénératif très agréable

Points négatifs de la Seat Mii Electric

  • Design extérieur

  • Tableau de bord fait pour une voiture thermique

  • Peu de rangements intérieurs

  • Démarrage avec une clé à insérer

Les derniers articles