Dans le monde des trottinettes électriques, deux marques dominent le marché français : Segway-Ninebot et Xiaomi. Toutefois, leurs approches sont différentes.
Xiaomi possède une petite poignée de modèles, car elle doit gérer un éventail d’autres produits électriques. Ninebot gère un catalogue exhaustif de 18 versions différentes, car le groupe est spécialisé dans la mobilité. Pour le millésime 2023, la haut de gamme Ninebot Max G2 E domine les familles F et D. Elle reste cependant sous les Segway P et GT, mais vient remplacer la Max G30 qui était l’un des modèles phares du catalogue.
Lancée fin 2019, elle était une référence pour sa puissance de 350 W et 65 km d’autonomie, avant d’évoluer en variante « II ». Reprenant ces qualités avec plus de jus (450 W), la nouvelle Max G2 cible le confort sur les longs trajets qu’elle vise. Pour cela, elle se dote de suspensions avant et arrière, en plus d’un contrôle de traction. De quoi battre la Xiaomi 4 Ultra testée récemment ?
Réponse dans ce test complet.
Fiche technique
Modèle | Ninebot KickScooter Max G2 e |
---|---|
Autonomie annoncée | 70 km |
Temps de recharge annoncé | 360 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 450 watts |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un style dans la continuité
Pour ceux qui avaient apprécié la précédente G30, pas de panique, Ninebot ne change pas la recette. Enfin dans l’esprit, puisque l’on a mentionné l’ajout de suspension hydraulique en tête de fourche avant, et à double ressorts entre le deck et la roue arrière.
Toujours en 10 pouces, la Ninebot Max G2 conserve la même roue avant, son garde-boue en plastique et son frein tambour. Toute la partie système de pliage et potence ne change pas non plus, car l’évolution est ailleurs.
Si le deck change à peine de forme, il s’allonge tout de même de quelques centimètres. Avec 70 cm au total, dont 65 cm exploitables, il grandit légèrement à 18 cm (+1 cm). Le deck est surtout plus haut grâce à ses suspensions. Avec 13 cm de garde au sol, c’est cinq de plus que la G30.
À titre de comparaison, nous ne sommes pas aussi haut perchés que sur la Xiaomi Scooter 4 Ultra, mais c’est rassurant pour passer les bosses et les trottoirs. On aurait aussi pu penser que la béquille allait s’adapter, sauf qu’elle s’avère est un peu frêle face à cette lourde Max G2 E. Fine et à rotation un peu floue, elle est un peu le talon d’Achille de cette trottinette électrique.
La surface du deck possède une bonne adhérence, agrémentés de motifs à petits losanges. La bonne chose, c’est que vos pieds ne glissent pas même sous une forte pluie.
Petit défaut tout de même : le carré entourant le tube à l’avant a tendance à se remplir d’eau. La trottinette électrique est tout de même homologuée en résistance IPX5, ce qui la protège contre les projections d’eau.
Des clignotant intégrés, et une sonnette uniquement électronique
À l’arrière, la roue héberge le moteur, surmontée d’un garde-boue très rigide et bien fixé. On y aurait bien ajouté quelques centimètres ou une bavette pour éviter les projections sur le feu arrière (et ceux qui nous suivent).
Au moins, ce dernier est assez grand pour être visible même quand il est sale. Il inclut par ailleurs une fonction stop (lorsque vous freinez). L’avant dispose d’un feu en haut de la potence : ce n’est pas forcément le meilleur endroit, car il demeure caché selon l’angle par le câble de frein ou le guidon. Il revendique une puissance modeste de 2,1 W.
Le guidon est très large afin d’accueillir les clignotants au niveau de ses extrémités. Pour les actionner, il suffit d’appuyer sur un bouton qui tombe sous votre pouce droit. Pour les éteindre, un second clic est nécessaire.
Bon point : les clignotants sont très lumineux. Néanmoins, vos mains ont tendance à déborder dessus, ce qui les obstrue quelque peu et bloque leur bonne visibilité pour les usagers derrière vous. C’est le cas spécialement pour nos grandes mains munies de gants.
Ne cherchez pas de sonnette, il n’y en a pas. Enfin si, électronique via un bouton placé au-dessus de ceux des clignotants. Par contre, on ne peut pas doser le bruit, ni le régler via l’application. Dommage, car elle est parfois inaudible en forte circulation pour se faire entendre par les autres usagers et piétons.
Un pliage classique, pour une Ninebot impossible à transporter
Le système de pliage de la Ninebot Max G2 est identique à celui de la G30. Simple, il demande d’actionner un loquet vers le haut, puis de tirer vers soi. Là, le bât blesse, puisque rien ne retient le guidon : il peut tomber d’un coup d’un seul si l’on maintient le doigt sur le loquet.
On préfèrerait un système en deux-temps pour éviter cela. On rabat donc le guidon vers l’arrière de la trottinette électrique, légèrement vers la gauche car le loquet est excentré à droite. Néanmoins, on peut soulever la Ninebot sans risquer qu’elle ne se détache.
Pour la replier, il est nécessaire de pousser le loquet puis de rabattre le guidon qui se fixe automatiquement, et enfin réenclencher la manette. Pliable, cette Max G2 n’est pas transportable, car le poids est très élevé. La G30 pesait déjà 18 kg au départ. Ici, on dépasse les 24 kg, trop pour du multimodal, à moins d’être un peu musclé ou sur de courtes distances.
Longue de 1,20 mètre du bout de la roue avant au garde-boue arrière, elle n’est pas à caser dans tous les coffres non plus.
Une Ninebot Max G2 connectée et très complète
Évolution de la G30, la Max G2 en reprend l’écran sans modification. Cela est acceptable sur une entrée de gamme à 300 euros, mais un peu juste pour une machine à 900 euros en 2023. En tous cas, l’écran est simple, efficace et affiche une vitesse en bleu-blanc. Sa luminosité, correcte de jour, est passable avec l’éclairage allumé où l’on peine parfois à voir les infos du fait de la surface brillante.
On y trouve en revanche l’essentiel, dont la jauge de batterie à cinq barres pour diviser l’autonomie par tranche de 20 %. Le mode Eco, D ou S est visible au centre, tout comme l’icône d’éclairage et celle du Bluetooth.
La Ninebot Max G2 E est bien sûr connectée. Elle est servie par la même application que les autres trottinettes électriques de la marque, régulièrement mise à jour. Dans l’appli, l’appairage est facile et se fait en 1 à 2 minutes. Elle affiche la trottinette et sa géolocalisation (si activée), l’autonomie restante, le niveau de batterie et le kilométrage total.
Plus bas, on peut enregistrer son trajet, une fonction bien conçue ! L’écran est sommaire, avec les infos de conduite durant le trajet, mais une fois terminé, c’est bluffant. On peut revivre son trajet en accéléré (10x), avec la position GPS, la vitesse et les zones de freinage.
Plein de petits réglages permettent de personnaliser la conduite, on y reviendra plus tard. Mais sachez qu’on peut y activer, ou non, le bruit des clignotants et la fonction de verrouillage.
Cette dernière passe au choix par le téléphone (via Bluetooth et non NFC), ce que nous n’avons pu essayer, ou un code passant par les boutons de clignotants. Ajoutons aussi la fonction Apple Find My, seulement disponible sur iPhone donc, localisant sa Ninebot Max G2 E en cas de vol.
Du confort et de la polyvalence
Au guidon de la Ninebot Max G2 E, le large guidon met de suite à l’aise le conducteur. Très haut (1,26 m), il convient bien aux grandes tailles, là où la Xiaomi 4 Ultra était légèrement plus basse. Le grand deck décrit ci-dessus permet aussi de trouver facilement la position parfaite pour les pieds. Notre posture a tendance à légèrement nous déporter vers l’arrière, et à nous pousser à venir se poser sur la partie plastique proche des suspensions.
Une fois allumée, la trottinette propose trois modes de conduite classiques :
- Marche (Walk) : limité à 5-6 km/h ;
- Éco : 15 km/h maximum et accélération faible ;
- D : plus vif et une Vmax de 20 km/h ;
- S : le plus puissant avec la limite légale à 25 km/h.
En plus du mode maximal S, l’application Segway-Ninebot vous donne le choix entre trois niveaux d’accélération : Éco, Normal et Ultra. Ce n’est pas accessoire, car l’accélération de cette Max G2 E est forte par défaut. Ceux et celles désirant limiter leur vitesse maximale peuvent également passer par l’application.
Le moteur arrière livre 450 W (+100 W que la G30) et 900 W en crête. Après avoir donné un petit élan avec le pied, la Max G2 peut surprendre les premières fois, surtout si vous n’avez pas l’habitude de ce type d’engin puissant.
Elle ne bondit pas aussi fortement que sa rivale Xiaomi, mais l’accélération était parfois un peu brusque surtout en circulation dense dans Paris. D’où l’accès à ces fameux niveaux d’accélération, qui restent tout de même relativement proches en termes de puissance délivrée.
Un contrôle de traction qui rassure (psychologiquement ?)
Ninebot ne veut pas non plus changer la philosophie de sa Max G2 E, qui peut avaler des pentes de 23 %. Elle atteint les 25 km/h légaux sur toutes les cotes empruntées sur ma route, impressionnant. Mais ce n’est pas systématique, car ce modèle cache encore un autre mode de conduite.
On peut ainsi activer le contrôle de traction depuis les paramètres de l’application. Avec ce TCS, la Ninebot Max G2 E montre qu’elle ne joue pas uniquement sur la performance pure. Ce système viendrait ainsi renforcer l’adhérence en conditions précaires, lorsque les roues sont en contact avec un sol mouillé par exemple. Ce faisant, on ne retrouve plus les 900 W de puissance, mais on vient s’assurer de ne pas patiner et, au pire, déraper et chuter.
C’est en tout ce que clame la marque. La fonction est encore en bêta, et disons-le honnêtement, la Max G2 E se débrouille à merveille sans elle, même sous la pluie, soit aucune différence notable avec ou sans TCS.
Un confort référence : la boss des bosses
C’est sur le terrain du confort que Ninebot caracole devant tout le monde. L’alliance de la suspension hydraulique avant et à double ressorts arrière est idéale. On ne vient plus à éviter les dos d’âne et les nids de poule. Même les pavés ne sont plus une gageure. De là à dire qu’on les oublie serait exagéré, mais la conception de cette Ninebot brille ici, là où Xiaomi décevait un peu, et où la Segway P65 avait encore des progrès à faire.
Précisons que le réglage est souple, parfait pour la ville de Paris et ses chaussées hétérogènes, alors que les ressorts sont réglables. On conseille donc un amortissement plus raide si vous roulez sur des routes parfaitement entretenues, ou en cas de charge élevée. Pour cela, il faut tout de même l’outillage adapté afin de démonter la roue arrière.
Les pneus 10 pouces – qui profitent d’une couche de gel autoréparante – savent aussi absorber moult vibrations malgré l’absence d’air. Leur adhérence est très bonne en toutes occasions, même en tout chemin, bien qu’il ne faille pas trop en abuser. La garde au sol offre aussi le confort de rouler sans se salir les pieds.
L’agilité n’est pas le point fort, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Ceci en raison du poids élevé, bien que l’on puisse prendre des virages facilement. Cette Ninebot guidonne moins que les trottinettes électriques moins chères, mais on ne s’y risque pas non plus à une main. Peut-être qu’avec un peu plus de poids et un réglage plus raide, cela passerait.
Côté freins, c’est au niveau du reste : tout simplement excellent. Le tambour à l’arrière et le freinage électronique gèrent un freinage fort et sans aucun blocage des roues. Pas besoin non plus de les activer en permanence, l’appli permettant de configurer une régénération à deux niveaux. Le niveau le plus faible est déjà assez sensible. On peut aussi la laisser en roue libre, au choix.
40 à 50 km d’autonomie selon les conditions
La promesse de 70 km par charge est rapidement à oublier. Car elle est impossible à atteindre si vous ne remplissez pas les cases de l’usage optimal : temps sec, plat intégral, conduite à 15 km/h constants, poids de 75 kg, et température printanière. Ici, on a surtout foulé les (petits) dénivelés, chaussées et pavés parisiens, sous la pluie, en accélérant régulièrement. Ajoutez à cela un peu de TCS en raison d’une adhérence précaire, et vous vous éloignez des 70 km. Dans nos conditions, nous avons parcouru 40 kilomètres.
Avec plus de chances sur la météo, sans TCS et sur du plat, les 50 km sont facilement atteignables. Nous l’avons expérimenté avec plus de 10 km sur un cinquième de la batterie. C’est assez remarquable, là où la Xiaomi 4 Ultra passe difficilement les 45 km. La batterie, de 504 Wh, est pourtant la même que la G30 qui n’acceptait pas plus de 65 km en théorie. Ceci grâce à un algorithme plus efficient selon Ninebot, offrant une poignée de kilomètres supplémentaires.
Un plein en 5 heures, avec chargeur intégré
Autre point notable, la trottinette électrique Max G2 E intègre directement le chargeur dans le deck. Pour recharger, seul un câble suffit, mais il faudra tout de même 5 heures pour faire un plein. La puissance de charge est d’environ 2,7 A, et relativement linéaire : 80 % en 4h. L’application permet enfin de limiter la puissance de charge. Un bon point pour augmenter la durée de vie de la batterie, car il est conseillé de ne pas aller aux extrêmes.
Toutefois, pour notre essai, nous avons voulu expérimenter ce qui se passait sous les 10 % de batterie. Si l’on ne note pas de baisse de puissance au-delà, elle reste perceptible, avec une accélération dégradée jusqu’à 5 %. En deçà, l’accélération est lente, et il est impossible de passer les 15 km/h.
Un rapport prix-performances imbattable ?
Malgré les nombreuses améliorations par rapport à la G30 Max, le prix de la Max G2 E ne flambe pas, campant à 899 euros. À ce tarif, la Ninebot Max G2 E est clairement un bon investissement si vous cherchez les grandes distances à confort optimal.
À ce jeu, elle s’en sort mieux que la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra, laquelle est plus onéreuse de 100 euros. Elle est toutefois un peu en deçà côté performances, mais les 450 W nominaux sont amplement suffisants au quotidien.
Lancée depuis avril 2023 au catalogue, la Max G2 E est disponible en ligne sur le site officiel en vente directe. Ce modèle ainsi que les autres Ninebot passent également par le réseau Fnac-Darty, en vente en ligne et physique. Le SAV Segway-Ninebot est disponible par téléphone et via le site officiel, pour tout problème, ou le revendeur type Fnac si vous passez par ce biais.
Comme toute trottinette électrique, la garantie légale est de 2 ans, hors pneus et freins.
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