L’expĂ©rience de Sennheiser en termes de casques audio n’est vraiment plus Ă prouver. La marque officie depuis des dĂ©cennies dans les milieux audio professionnels avec des modèles de rĂ©fĂ©rence pour le studio, la scène, le DJing. Plus rĂ©cemment, Sennheiser a dĂ©veloppĂ© une gamme gaming qui a donnĂ© naissance Ă la marque Epos, ainsi que des produits plus grand public dont fait partie l’Accentum Wireless que nous testons aujourd’hui.
Ce Sennheiser Accentum Wireless justement, est lancé au prix de 179,90 euros. Il est donc théoriquement deux fois moins cher que le Momentum 4 Wireless, modèle de référence de la marque. Il se trouve donc en concurrence directe avec les casques Sony WH-XB910N et JBL Live 770NC, et sans concurrence chez Bose ou Apple, marques qui ne proposent pas de produit sous la barre des 300€.
Fiche technique
Modèle | Sennheiser Accentum Wireless |
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Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
RĂ©duction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 50 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 222 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un casque fourni par le constructeur.
Un design proche du Momentum 4
Pas de surprise au déballage, cet Accentum Wireless reprend le design du Momentum 4 dans ses grandes lignes. On retrouve ainsi un système à arceau simple monté sur deux glissières avec une fixation en pince pour les oreillettes. Ces dernières profitent d’une rotule offrant 180° de rotation, pour poser le casque à plat dans un sens comme dans l’autre.
Très sobre, l’Accentum est disponible en deux coloris, blanc ou noir. Et c’est ce dernier que nous avons entre les mains. Des surfaces larges et dénuées de toute texture, des angles assez marqués, des boutons positionnés de façon discrète, ce casque fait tout ce qu’il peut pour ne pas se faire remarquer. Même la marque Sennheiser est à peine présente avec un logo incrusté au niveau de l’arceau.
On trouvera tout au plus quelques orifices pour les micros et une LED indiquant le fonctionnement du casque. MĂŞme les quatre boutons situĂ©s sous l’oreillette droite ne proposent aucune indication sur leur fonctionnement. Il faudra donc s’appuyer sur la notice et apprendre leur rĂ´le par cĹ“ur.
La finition du casque n’est pas équivalente à celle du Momentum 4 Wireless, mais elle reste d’un niveau très correct. Les plastiques sont parfaitement rigides, les ajustement sont impeccables, et nous n’avons absolument rien à reprocher à l’Accentum sur ce point. Vous noterez par contre l’absence de housse ou de coque de transport. Et Sennheiser n’en propose même pas en option. Un peu dommage pour un casque qui se veut nomade.
Pour ses oreillettes, Sennheiser fait ici le choix d’un similicuir épais, avec pour avantage une certaine isolation passive, et pour défaut une conservation de la chaleur au niveau des oreilles. En clair, le casque est plus agréable à porter l’hiver que l’été. Ça manque en effet un peu d’air à l’intérieur.
De type circum-aural — c’est-Ă -dire avec les oreillettes qui englobent le lobe des oreilles — l’Accentum Wireless n’en est pas moins compact et lĂ©ger. Pour autant, l’amplitude de son rĂ©glage est grande, de telle sorte que le casque s’adapte facilement Ă un enfant, comme Ă un adulte avec une tĂŞte large. Le contact avec l’arceau est attĂ©nuĂ© par une Ă©paisse couche de gomme qui assure l’amortissement tout en Ă©vitant que le casque bascule d’avant en arrière.
Et c’est très efficace, tant au niveau du confort que de la possibilitĂ© de l’utiliser en marchant, voire en courant. Attention nĂ©anmoins, l’Accentum n’est pas certifiĂ© IP, il n’est donc pas adaptĂ© pour une utilisation sous la pluie. Il supporte tout de mĂŞme très bien l’humiditĂ© puisque son constructeur annonce une utilisation normale jusqu’à 90% d’hygromĂ©trie.
Des contrĂ´les directs mais une application indispensable
L’Accentum Wireless se connecte en Bluetooth uniquement. Il ne possède pas d’entrĂ©e analogique et son port USB ne sert qu’à la charge — mais il est possible d’utiliser le casque pendant qu’il charge. L’appairage est simple, avec un appui long sur le bouton d’allumage, et il suffit de quelques secondes pour que le casque se connecte Ă votre smartphone, tablette, ordinateur ou console. L’Accentum utilise le protocole Bluetooth 5.2, mais il reste bien Ă©videmment compatible avec les versions prĂ©cĂ©dentes.
La plupart des contrôles du casque peuvent se faire directement depuis les quatre boutons de l’oreillette droite et Sennheiser opte pour un système d’appuis multiples pour offrir un maximum de fonctions. Ainsi, si le réglage du volume est simple, grâce à l’utilisation de deux boutons dédiés pour le monter ou le descendre, toutes les autres fonctions vont être condensées sur seulement deux touches.
Il faut donc un appui simple sur le bouton central pour la lecture de musique ou pour la mise en pause, idem pour décrocher et raccrocher le téléphone. Un appui double permet de passer au morceau suivant ou de prendre un double appel. Un appui triple donne accès au morceau précédent et un appui long coupe le micro lors d’une conversation.
Le quatrième bouton, qui sert à l’allumage et l’appairage, permet aussi par double pression de passer du mode ANC au mode Transparence, ou par simple pression d’activer l’assistant Google ou Apple. Ca fait pas mal de choses à apprendre et à maîtriser. Et au quotidien, s’appuyer uniquement sur ces touches n’est pas vraiment possible. D’une part parce que les boutons ne sont pas parfaitement différenciés et qu’il arrive fréquemment que l’on se trompe, et d’autre part parce qu’il arrive fréquemment que l’on se rate entre une simple, une double et une triple pression.
Notre avis : “Difficile de ne pas aimer la restitution du casque Audio-Technica ATH-M50xBT2 ! Le fabricant japonais livre un casque qui devrait ravir bien des oreilles. Chapeau.”
Il est donc plus judicieux de se faire aider par l’application Smart Control de Sennheiser, disponible sur Android et iOS. Celle-ci donne accès à l’ensemble des fonctions précédemment citées, mais aussi quelques possibilités supplémentaires. On y trouve ainsi pêlemêle un égaliseur multibandes, un réglage du retour de la voix dans le casque lors des appels, la gestion de la voix pour les différentes indications du casque, et celle du mode veille du casque.
Deux fonctions supplémentaires sont aussi disponibles, à condition de créer un compte Sennheiser. Il s’agit du système Sound Check, qui permet de créer un preset personnel à partir d’un morceau de votre choix, et du système Zone qui change votre preset si vous entrez dans une zone précise. Ainsi, en arrivant au travail, à la maison, ou à l’aéroport, le casque change automatiquement ses paramètres en fonction de vos choix.
À noter d’ailleurs que le casque est dénué de capteurs. Contrairement à un Momentum 4 ou à un Apple AirPods Max, il ne sait pas si vous le portez sur la tête ou pas. La musique ne s’arrête donc pas lorsque vous le retirez. Il est donc important, pour son autonomie, de bien penser à l’éteindre après chaque utilisation ou d’activer la mise en veille automatique pour ne pas se retrouver avec une batterie qui se vide toute seule.
Portée et latence sans réel défaut
Sennheiser n’annonce pas de portée ou de latence spécifique pour son casque Accentum. Nous l’avons donc essayé dans diverses conditions pour tester à la fois la portée, la qualité de transmission et la latence. Avec un iPhone 14, en Bluetooth 5.3 (limité au 5.2 par le casque), nous avons pu écouter de la musique sans la moindre interruption jusqu’à une distance de 25 mètres. Ce qui est largement suffisant pour une utilisation nomade.
Surtout, le Bluetooth de l’Accentum Wireless n’a pas démérité au sein d’une maison, capable de fonctionner sans aucune coupure jusqu’à 15 mètres de sa source, et ce avec plusieurs murs et portes entre les deux. Pas mal du tout pour faire le ménage en musique. Et surtout, après 200 heures d’écoutes dans diverses conditions, nous n’avons pas eu à souffrir de micro-coupures. La qualité de réception et de transmission a toujours été constante.
Côté latence, le Bluetooth 5.2 est très raisonnable. En jeu sur PC Mac ou Windows, ou encore sur Nintendo Switch, je n’ai pas constaté de décalage perceptible entre l’action à l’écran et son expression audible. Il aura fallu sortir un casque filaire pour constater un léger décalage de phase avec l’Accentum. Mais franchement, vous pourrez même jouer à du FPS compétitif avec un écran des plus réactifs, sans réaliser ce décalage.
Alors autant dire que pour regarder un film ou une sĂ©rie, oĂą au pire la latence son/image est compensĂ©e par le tĂ©lĂ©viseur, l’impression de synchronisation est parfaite. Par contre, pas de gestion du Bluetooth multipoint par le casque. L’appairage est unique et il n’est donc pas possible de se connecter Ă plusieurs appareils simultanĂ©ment pour passer de l’un Ă l’autre rapidement. Dommage.Â
Réduction de bruit et mode transparence : des compromis qui s’entendent
Le Sennheiser Accentum Wireless propose deux modes de fonctionnement. En réduction de bruit active, le casque atténue les bruits ambiants de manière dynamique. En transparence, il tente de reproduire les sons extérieurs pour vous donner l’impression de ne pas porter de casque. Et fait étrange, l’Accentum ne propose pas de mode sans l’une ou l’autre de ces fonctions. L’atténuation ou l’amplification des bruits ambiants est donc constamment active. Et Sennheiser ne propose même pas de réglage de la quantité de réduction ou d’amplification, ni au niveau du casque, ni dans son application.
Du cĂ´tĂ© de la rĂ©duction active des bruits ambiants (ANC), le rĂ©sultat n’est pas parfait, mais tout de mĂŞme assez intĂ©ressant. L’Accentum est par exemple capable d’annihiler quasi totalement le bruit d’un rĂ©frigĂ©rateur ou d’un ventilateur Ă un mètre. En voiture, en bus ou dans un avion, il diminue grandement le ressenti du bruit, mais sans atteindre l’excellence Ă ce niveau d’un Bose QuietComfort Ultra ou d’Airpods Max d’Apple. Il laisse en effet passer plus de mĂ©diums et de graves. Et lĂ oĂą ses concurrents citĂ©s rendent le bruit ambiant mĂ©connaissable, l’Accentum Wireless laisse suffisamment de prĂ©cision rĂ©siduelle pour que la source reste encore identifiable.
Avec les voix et les bruits ponctuels, l’Accentum manque aussi clairement de réactivité. Il atténue particulièrement les graves, mais laisse un vrai résiduel dans les médiums. La comparaison avec les QC Ultra et AirPods Max est ici encore plus à son désavantage. En clair, l’Accentum atténue bel et bien l’ensemble des bruits ambiants, et son utilisation améliore réellement le confort sans les lieux bruyants, mais il ne tient pas vraiment la comparaison avec les ténors du marché.
Le mode Transparence du Sennheiser Accentum Wireless
Nous arriverons à la même conclusion en parlant du mode Transparence. En soi, ce mode fonctionne bien, en offrant à l’auditeur une restitution des bruits ambiants, et ce afin d’éviter qu’il soit enfermé dans sa bulle. Bien utile quand on veut rester alerte face aux dangers environnants, et particulièrement ceux de la circulation. Ou si on veut suivre une conversation sans avoir la politesse de retirer son casque.
Mais ne vous attendez pas Ă avoir l’impression de ne pas avoir de casque sur la tĂŞte, comme avec le mode Transparence de l’Airpods Max qui propose une audition quasi naturelle. L’Accentum n’en a pas la prĂ©cision des aigus, ni la profondeur des graves. RĂ©sultat, l’environnement a des accents un peu trop mĂ©diums pour se faire totalement oublier.
Dans l’ensemble, cet Accentum Wireless s’en sort avec les honneurs et nous propose des modes ANC ou Transparence fonctionnant correctement. Mais, d’une part, on peut regretter l’impossibilité de désactiver ces deux modes simultanément, et, d’autre part, ce modèle ne se compare pas avec ceux, vendus deux fois plus cher en général, qui font référence sur le marché.
Une restitution sonore assez agréable
Après un Momentum 4 de première classe, cet Accentum Wireless vendu deux fois moins cher était attendu de pied ferme. Alerte de divulgâchage : n’attendez pas retrouver l’excellence du Momentum à vos oreilles, vous seriez déçu. Pour autant, ce milieu de gamme de Sennheiser propose un compromis agréable pour le grand public, bien qu’assez clairement en dessous des attentes des plus audiophiles d’entre nous. Ce qui mérite des explications.
Commençons par regarder du côté des codecs acceptés par l’Accentum. On y trouve les classiques SBC, AAC et l’aptX. Ce dernier profite d’ailleurs de l’homologation HD pour une transmission en 24 bits/48 kHz. Mais pas de certification Hi-Res en vue, ni même de Bluetooth LE Audio en perspective.
J’ai commencé mes tests le plus simplement du monde, avec un iPhone 14 et quelques titres de choix issus de Spotify ou d’Apple Music. J’ai ensuite enchaîné avec les mêmes morceaux en FLAC qualité CD (16 bits/44 kHz), puis en Hi-Res (24 bits/96 kHz), pour terminer avec quelques parties sur PC et Nintendo Switch.
En écoute musicale, le casque est plutôt agréable. Il n’agresse pas, sait envelopper l’auditeur avec des graves assez présents, et donne une restitution sonore plutôt équilibrée. On peut ainsi dire qu’il ne souffre pas de défaut flagrant et que, avec l’aide de l’égaliseur intégré, il peut effectivement vous offrir un rendu correspondant à vos goûts.
Mais à y écouter de plus près, je trouve tout de même qu’il pêche sur deux points. D’abord sur la précision de ses aigus. Le creux de notre courbe, entre 4 kHz et 6 kHz, se ressent effectivement sur les cymbales, mais aussi sur la définition de la plupart des instruments. Les guitares sont un peu imprécises, les claviers sonnent étouffés, et les voix manquent de naturel.
La remontée de ces aigus à partir de 7 kHz ne s’entend d’ailleurs pas particulièrement bien, tant les sons typiques utilisant ces fréquences (le naturel d’une guitare acoustique, la trainée d’une pédale charley) ont du mal à se démarquer de l’ensemble. Un morceau comme Long After You Are Gone de Chris Jones, où la guitare folk côtoie une basse langoureuse et clavier quasi permanent, illustre parfaitement ce phénomène. Tout ça manque un peu d’air. Et si le passage en Transparence plutôt qu’en ANC permet de regagner un peu de clarté, c’est sans jamais atteindre l’excellent rendu d’un Momentum 4.
Les graves prennent aussi une place un peu trop grande dans le spectre sonore. Ca bave sur l’attaque des basses et sur les sons de grosses caisses. Des morceaux comme Partition de Beyonce ou Release Your Problems de Chet Faker, se retrouvent finalement assez dĂ©naturĂ©s. Trop chargĂ©s de graves. Heureusement sur ce point, et non sur le problème des aigus, l’égaliseur permet dans une certaine mesure de contenir ces frĂ©quences pour regagner en Ă©quilibre.Â
Évidemment, on retrouve les mêmes caractéristiques en regardant un film ou en jouant à un jeu vidéo. L’équilibre est bien là , les effets grandioses dans les graves sont bien retranscrits et même si on peut reprocher aux voix de manquer un poil de clarté, ça reste très agréable. Surtout, si vous passez des heures devant votre écran, vous ne serez pas fatigué par un excès d’aigus, ce qui en soit est aussi une bonne chose.
Dans l’ensemble, l’Accentum Wireless est donc un casque plaisant à l’utilisation, voluptueux dans son rendu sonore, et il ne lui manque finalement qu’un peu de précision dans les aigus pour tutoyer les ténors du genre.
Des appels en toutes circonstances
L’Accentum Wireless n’utilise qu’un seul micro pour la restitution de la voix durant les appels, mais s’appuie sur deux micros supplémentaires pour l’aider à diminuer l’impact des bruits ambiants. Et le résultat est plutôt… moyen. D’un part, la voix captée est assez métallique, comme filtrée de ses aigus et de ses graves, même en environnement calme. Le tout reste intelligible, mais ne comptez pas vraiment dessus pour enregistrer votre voix en vlog, le résultat serait décevant.
En environnement bruyant, le casque réussit assez bien à isoler la voix. Les bruits de moteurs sont plutôt bien éliminés, et le résultat avec les bruits plus percussifs est plus aléatoire, mais dans l’ensemble ça fonctionne. Il est donc tout à fait possible de passer un appel depuis une rue passante sans risquer que votre auditeur ne vous perde au milieu de tous ces sons ambiants.
À noter d’ailleurs que le casque offre un retour de la voix réglable dans les oreilles. En clair, même avec le mode ANC activé, vous vous entendez parler. Un bon moyen d’éviter de lever la voix pour compenser le fait de ne pas l’entendre.
Une autonomie de haut vol
Près de 50 heures d’utilisation dans un mix entre appels, écoute musicale ou simple utilisation de l’ANC. Pour une charge d’à peine 3 heures sur un port USB-A 5V 1A, c’est un résultat de haut vol.
Surtout, il suffit de brancher le Sennheiser Accentum Wireless une quinzaine de minutes pour gagner une journée complète d’utilisation. Le seul point noir à ce tableau idyllique, c’est le risque que le casque ne se mette pas en veille si vous le laissez trainer sans l’éteindre. Toujours cette cruelle absence de capteur de proximité.
Prix et date de sortie
Le Sennheiser Accentum Wireless est déjà disponible. Il est proposé en deux coloris, noir ou blanc, au prix de 179,99 euros.
À ce tarif, ce casque se retrouve surtout en concurrence avec les casques Sony WH-XB910N et JBL Live 770NC.
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