Un vélo électrique intègre des dizaines de composants, venant souvent d’Asie où les contrôles et questions environnementales ne sont pas tout le temps aussi stricts qu’en Europe. Les marques ont donc des fournisseurs, ayant parfois eux-mêmes recours à des sous-traitants. C’est le cas du géant mondial du cycle Shimano, qui est attaqué pour son lien avec les activités peu recommandables de l’un d’eux.
C’est le journal britannique Telegraph qui a révélé l’affaire en décembre 2023. Selon le média, un sous-traitant malaisien de l’entreprise japonaise exploiterait des migrants venant du Népal. Des travailleurs de la firme Kwang Li Industry auraient rapporté « des menaces et violences physiques, des réductions de salaire illégales », ainsi que « des suspensions de paiement. » Tout aussi douloureux pour ces personnes, l’entreprise appliquerait « des frais de recrutement » inaccessibles pour eux, puisque leur salaire est bien en deçà du minimum légal en Malaisie.
Des frais hallucinants, un salaire illégalement bas et des violences
Cela est évidemment à mettre au conditionnel en attendant une confirmation formelle de Shimano ou de la justice, mais l’enquête cite des éléments très précis grâce aux entrevues et documents obtenus. Exemple : en raison d’une forte demande de vélos et composants post-Covid, Kwang Li Industry aurait engagé 207 migrants népalais auprès d’une agence de recrutement pour un contrat de 2 ans.
Elle aurait promis le salaire minimum mensuel de 1 500 ringgits, soit 350 euros (depuis mi-2023, vs 1 200 ringgits auparavant). Un chiffre jamais atteint en raison de la chute rapide de la demande de composants de vélos. Les travailleurs auraient aussi été rémunérés au temps passé sur site. Parfois, le salaire aurait à peine dépassé la moitié, autour de 179 euros. De plus, 82 travailleurs auraient été forcés de quitter l’entreprise prématurément, leur laissant même des dettes pour payer des frais illégaux.
Car la société aurait transféré le coût de l’agence de recrutement directement aux employés, soit l’équivalent de 2 100 euros. Une accusation que réfute totalement Kwang Li Industry, qui aurait aussi arrêté certains frais en juin 2023, suite à la pression du gouvernement malaisien (donc informé). Pire, des menaces de déportation au Népal auraient été régulières en cas d’erreur, deux employés ayant même rapporté des insultes et coups portés au visage sur l’un de leurs collègues. Là aussi des accusations réfutées par le sous-traitant.
Shimano veut résoudre le problème
Shimano est au courant de l’affaire, et a lancé une enquête sur ce sous-traitant, promettant de résoudre le problème « aussi tôt que possible ». Pour le Telegraph, ce cas serait un cas parmi d’autres, la Malaisie étant connue pour l’exploitation régulière de migrants du Népal et Bangladesh.
L’article ne précise pas la nature des composants liés, ni les produits finaux qui pourraient les inclure. Pour rappel, Shimano est réputé pour ses transmissions (pédaliers, chaînes, dérailleurs, cassettes), ses moyeux (classique ou transmission Nexus/Inter), tout comme pour ses freins et moteurs.
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