Si la France veut capitaliser sur une réindustrialisation du pays, notamment en multipliant les « gigafactories » de production de batteries, deux voitures électriques assez emblématiques et « made in France » ont cessé d’être produites à quelques jours d’écart.
Nous vous avions déjà parlé de la Renault Zoé, dont la production s’est arrêtée le 29 mars 2024 à Flins (78), mais le dernier exemplaire de la petite smart EQ fortwo est également sorti de l’usine d’Hambach, en Alsace, le 28 mars. L’occasion de se remémorer l’histoire de cette voiture électrique, dont Tesla n’est pas totalement étranger.
Une aventure de 26 ans, avec beaucoup de partenaires
L’histoire de la smart fortwo (sans majuscule) s’est donc terminée le 28 mars 2024, comme nous le relate le Républicain Lorrain, qui était sur place pour la cérémonie d’adieu. C’est la fin de smart à Hambach, après un début en 1998, où la marque, propriété de Mercedes-Benz, a révolutionné la mobilité urbaine avec sa mini-citadine de 2,5 m de long.
Si smart est devenue une marque 100 % électrique dès 2020, la fortwo a connu plusieurs générations de voitures 100 % électriques bien avant. Pour être précis, le concept originel était prévu de base pour recevoir une motorisation électrique, avant que Mercedes-Benz ne préfère lui mettre un moteur essence (et même diesel, fut un temps).
Saviez-vous par ailleurs que la seconde génération de la fortwo électrique, construite de 2009 à 2012… était construite en coopération avec Tesla ? Mercedes-Benz avait à l’époque un partenariat avec la start-up californienne, qui a fourni à smart la batterie et le chargeur.
Si Mercedes-Benz s’est occupé de développer la troisième génération de sa fortwo électrique (en partenariat avec Bosch, tout de même), la marque allemande s’est tournée vers Renault pour la quatrième génération, notamment pour le moteur et le chargeur, partagée avec la Zoé.
La raison : Mercedes-Benz a toujours perdu de l’argent avec smart (beaucoup, même), et cherchait sans cesse des nouveaux partenaires pour limiter les coûts. Le dernier en date : le chinois Geely, qui produit en Chine les deux modèles de la gamme, le #1 et le #3, des SUV qui n’ont plus grand-chose à voir avec la microscopique fortwo.
Un projet de mini-citadine est manifestement dans les cartons, et pourrait s’appeler la smart #2, mais aucune information ni date de sortie n’ont pour l’instant été communiquées.
Notons enfin que le site de Hambach ne ferme pas avec la fin de la production de la petite smart, puisqu’Ineos, une marque anglaise, l’a racheté. Elle y assemble le Grenadier, un gigantesque 4×4 thermique de 2,6 tonnes à vide. Pas la même approche de l’automobile, donc. Notons tout de même qu’Ineos prévoit de lancer un modèle électrique, le Fusilier, mais qui sera assemblé en Autriche.
Deux voitures électriques en moins en France, mais des projets
Certes, l’arrêt de la production de la smart fortwo et de la Renault Zoé à un jour d’écart donne un mauvais signe, mais tout n’est pas perdu pour la production de voitures électriques en France.
Renault y investit beaucoup, par exemple. La Mégane E-Tech, le Scénic E-Tech et la très attendue Renault 5 E-Tech sont ainsi assemblés à Douai (59), de même que la future Nissan Micra, cousine de la R5 électrique. Le Master électrique sortira quant à lui d’une usine près de Metz (54).
Les projets d’usines de production de batteries sont également légion, notamment dans le Nord. ACC, une coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, commence à produire ses premières cellules sur son site de Douvrin (qui équiperont, notamment, les Peugeot E-3008 et E-5008 en 2025).
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