Remplacer la Sonos One n’était a priori pas une chose facile. La petite enceinte connectée a beaucoup séduit depuis son lancement il y a quelques années, grâce à sa facilité d’utilisation, sa balance tonale et son comportement dynamique remarquables. Mais Sonos s’est décidé à relever le gant avec l’Era 100, en changeant qui plus est à peu près tout à l’intérieur de son enceinte. On vous explique tout.
Fiche technique
Modèle | Sonos Era 100 |
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Nombre de haut-parleurs | 3 |
Caisson de basse | Oui |
Assistant | Amazon Alexa |
Wifi | Oui |
Compatibilité OS | Android, iOS |
Couleur | Noir, Blanc |
Poids | 2020 kg |
Prix | 99 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec une enceinte prêtée par le fabricant.
Design
Sonos reste fidèle à ses choix esthétiques et l’Era 100 ne constitue pas une rupture avec la One. Un peu plus haute, cette enceinte est presque intégralement recouverte d’une grille en aluminium, d’ailleurs sensible aux traces de doigts dans sa livrée noire. Le sommet de l’enceinte accueille une zone tactile plus évoluée, avec un réglage du volume désormais possible par glissement au creux d’un sillon latéral. Pour autant, on peut tapoter sur les symboles + et – de façon traditionnelle.
L’Era 100 laisse la possibilité à l’utilisateur de désactiver ses microphones, désormais par le biais d’un bouton situé à l’arrière et non plus par surface tactile. Une bonne idée qui évite de couper par inadvertance le microphone.
Design interne de l’Era 100
Sonos n’a pas fondamentalement changé l’agencement interne de la Sonos One. L’Era 100 est toujours une enceinte à 2 voies, qui s’appuie sur un haut-parleur de grave-médium orienté vers la zone d’écoute. La taille de celui-ci a été augmentée de 25 % (il est désormais ovoïde), ce qui devrait permettre d’obtenir un volume sonore supérieur sans réclamer plus de puissance à l’amplification.
Autre nouveauté, l’enceinte embarque deux tweeters pour élargir sa scène sonore, orientés chacun dans un axe différent, mais vers la zone d’écoute également. Une bonne idée, qui permet à Sonos d’avancer que l’Era 100 est une enceinte stéréo. C’est à moitié vrai… nous y reviendrons.
Pas de radiateur passif, ni d’évent bass-reflex, la charge est close, un choix qui permet de limiter le trainage des sons graves et d’accélérer la transition d’un son à un autre.
Connectivité
La Sonos Era 100 est équipée de contrôleurs Wi-Fi 6 et Bluetooth 5, ainsi que d’une entrée ligne analogique stéréo. C’est un progrès majeur en comparaison des modèles précédents, Sonos One ou Play:1, qui faisaient l’impasse sur le Bluetooth. Désormais, l’enceinte peut être utilisée en dehors du réseau WiFi, avec toutefois un niveau de qualité audio légèrement en retrait du fait de la compression Bluetooth.
La Sonos Era 100 est compatible avec le protocole AirPlay 2, ce qui facilite la lecture musicale depuis les iPhone, iPad, Mac et Apple TV. C’est un peu moins simple depuis un smartphone Android, dès lors que le protocole Google Cast n’est plus supporté. Sonos a toutefois trouvé la parade et s’est rapproché de Deezer, Tidal et Spotify pour que leurs applications mobiles puissent lire directement leurs musiques sur l’Era 100. Alternativement, l’utilisateur peut choisir et enregistrer son service de streaming musique (Apple Music, Amazon Music…) directement dans l’app Sonos et piloter la lecture depuis celle-ci.
Quant à l’entrée analogique, elle ne peut fonctionner sans un câble optionnel que Sonos facture 25 € supplémentaires. Ce câble mini-jack 3,5 mm femelle vers USB-C mâle doit permettre d’écouter avec l’enceinte Sonos Era 100 des sources externes analogiques, telles qu’un baladeur, une radio, un ordinateur ou pourquoi pas une platine vinyle. Ce dernier exemple étant mis en avant par Sonos, il est important de préciser que seules les platines vinyles avec préamplificateur intégré sont compatibles, et que, pour les autres, un préamplificateur phono RIAA devra être intercalé. Enfin, le port USB-C n’offre pas de mode DAC externe et y brancher un ordinateur ne permet pas la lecture audio numérique filaire.
Usage et application
Tout comme la Sonos 1, la Sonos Era 100 peut être utilisée dans une installation multiroom, où plusieurs enceintes diffusent simultanément différents titres musicaux ou la même musique. Ceci est possible avec les technologies AirPlay 2 ou Sonos. En utilisant l’app Sonos, on peut appairer deux Sonos Era 100 pour une écoute en stéréo, associer un caisson Sonos Sub ou Sonos Sub Mini à une enceinte, voire configurer un système home-cinéma avec l’une des barres de son du fabricant (Sonos Ray, Sonos Beam, Sonos Arc), deux enceintes surround arrière Sonos Era 100 et même plusieurs caissons.
Mise en oeuvre et calibration acoustique
L’installation de la Sonos Era 100 est guidée par l’application Sonos pour iOS et Android. Rien de sorcier, l’app détecte immédiatement l’enceinte et assiste l’utilisateur pendant le processus de connexion au réseau domestique Wi-Fi.
À l’issue de l’installation, la calibration acoustique TruePlay est proposée. Selon qu’on utilise un smartphone Android ou un iPhone, la marche à suivre n’est pas la même. Sous Android, l’enceinte émet une rapide série de sons successifs, puis indique qu’elle est calibrée.
Avec un iPhone, la calibration est plus longue et sollicite le microphone standardisé du smartphone, ainsi que l’utilisateur qui doit se promener smartphone en main aux quatre coins de la pièce. Nous évoquerons les gains obtenus un peu plus loin.
Deux assistants vocaux au choix
Le contrôle vocal de l’enceinte est proposé par le biais de deux assistants, Alexa ou Sonos Voice Control, ce dernier étant limité au choix de morceaux de musique et au contrôle de la lecture (volume, pause, piste suivante…). Pour connaître la météo ou les dernières actus, il faudra choisir Alexa. En pratique, l’expérience n’est pas totalement satisfaisante, les micros peinant à comprendre les commandes vocales. Il faut fréquemment s’y reprendre à deux fois et forcer sa voix pour être entendu, notamment dans une cuisine où hotte et gazinière sont en fonction. Rien de nouveau sous le soleil, la Sonos One était déjà un peu capricieuse. Sur ce point, la comparaison avec l’Apple HomePod 2 — auquel on peut presque murmurer — est cruelle.
Mais si l’on parle d’une voix assurée, l’assistant (Sonos ou Alexa) répond rapidement aux sollicitations. L’essentiel est donc préservé.
De nombreux services de musique supportés
L’écosystème Sonos est compatible avec les principaux services de streaming musical : Amazon Music, Apple Music, Deezer, Tidal, Qobuz… Il l’est également avec une myriade de services moins populaires, notamment de radio web et parmi lesquels figure Sonos Radio, bien pratique pour écouter les radios françaises ou internationales.
Les serveurs audio domestiques UPnP/DLNA sont également supportés depuis l’app Sonos, ce qui est pratique pour lire les fichiers audio partagés sur le réseau domestique. Les serveurs audio Plex sont aussi pris en charge.
Encore quelques lenteurs de fonctionnement
Sonos annonçait un processeur plus rapide de 47 % en comparaison de la Sonos One et, effectivement, la Sonos Era 100 réagit un peu plus vite que sa devancière. Si les réactions de l’assistant vocal et le lancement des musiques sont plus rapides, il reste encore quelques lenteurs en lecture AirPlay 2 ou depuis l’app Sonos pour lancer un titre. Rien de rédhibitoire, mais Sonos chassant sur les terres des Apple HomePod, il y a encore du chemin à faire en termes de réactivité.
Consommation électrique Sonos Era 100
L’enceinte étant vouée à être alimentée en permanence et à « écouter » sans cesse si on l’interpelle, sa consommation électrique doit être maîtrisée. Bonne nouvelle, en veille réseau et assistant fonctionnel, la Sonos Era 100 ne consomme que 2,3 W. C’est un progrès considérable comparativement à la Sonos One qui réclamait environ 3,5 W, mais presque deux fois et demie plus que l’Apple HomePod 2 qui ne réclame qu’un petit Watt en veille. À volume d’écoute modéré, pour une douce musique d’ambiance, l’Era 100 n’a besoin de que 5 W et il faudra la faire jouer très fort pour dépasser la marque des 10 W.
Mode | Consommation |
---|---|
Veille réseau (sans assistant) | 2 W |
Veille réseau (avec assistant) | 2,3 W |
Active (sans musique) | 5 W |
Volume à 25 % | 9 W |
Volume à 50 % | 12 W |
Volume à 75 % | 14 W |
Volume à 100 % | 20 W |
Audio
Pour ce test, la Sonos Era 100 a été écoutée dans différentes pièces (cuisine, séjour, chambre, bureau) dans lesquelles elle a été calibrée. Peu de changements post-calibration, sinon une légère accentuation des fréquences haut-grave. D’ailleurs, entre calibration automatique et avec le micro d’un iPhone 13 Pro Max, je ne relève aucune différence clairement audible.
Signature sonore
La Sonos Era 100 est la digne héritière de la One et propose à ses auditeurs une signature sonore clairement très étudiée et toujours aussi bien balancée. Le grave est généreux, son extension convenable au regard du gabarit de l’enceinte, mais surtout le registre médium — particulièrement les voix — est restitué avec beaucoup de densité. Les hautes fréquences sont moins directives qu’avec la Sonos One, ce qui améliore la largeur de la scène sonore (on y reviendra). Le volume sonore maximum est également sensiblement supérieur, comme le montre la courbe ci-dessous.
En comparant les courbes de réponse des deux enceintes, on constate qu’elles sont quasiment jumelles de l’infra-grave au médium, ce qui est impressionnant dès lors que le principal transducteur a changé ! De la haute couture acoustique si l’on peut dire, ou en tout cas la marque du soin évident apporté par Sonos pour coller à une esthétique sonore bien précise. Les différences de comportement dans l’aigu, quoique manifestes sur ce graphique, sont très largement estompées à volume normal. La seule véritable différence repose sur la bosse à 3 kHz de la Sonos One, qui lui confère de la dureté parfois dans le médium, complètement supprimée avec la Sonos Era 100, qui est donc plus douce.
La Sonos Era 100 possède une signature sonore qui varie en fonction du volume d’écoute. Sonos a mis en place une égalisation dynamique afin de renforcer les basses fréquences dès le plus faible volume et compenser le manque de sensibilité de notre oreille. Ce bass-boost, audible jusqu’à 40 % du volume environ (courbe bleue) est centré sur 40-50 Hz, ce qui donne de la profondeur aux sons graves. Il est automatiquement réduit à mesure que le volume est augmenté, afin de ne pas dépasser les capacités mécaniques du transducteur principal ni celles de l’amplification.
Plus haut à droite sur la courbe, le pic de nervosité à 100 Hz donne de l’impact aux percussions (Apple fait pareil avec son dernier HomePod) et les accents de 200 à 400 Hz renforcent de la présence et les détails des voix humaines.
Scène sonore et comportement dynamique
Sonos met en avant le fonctionnent en stéréo de l’Era 100. En pratique, c’est à moitié vrai. Certes, l’enceinte est équipée de deux tweeters, l’un orienté légèrement vers la gauche et l’autre vers la droite, et chacun diffuse un canal. Le son est donc bien stéréo… mais seulement sur la plage de fréquences jouées par le tweeter, soit de 1 kHz à 20 kHz. Toutes les fréquences inférieures, notamment celles des voix humaines, de bien des cordes et percussions, sont diffusées par le haut-parleur de 13 cm, soit en mono (sans aucune latéralisation).
Pour autant, la Sonos Era 100 fait nettement mieux que la Sonos One, dont le principal défaut est sa directivité trop marquée, et par conséquent sa scène étroite. En termes de spatialisation, l’Era 100 fait bien mieux et dans l’absolu pas si mal, car le champ sonore est un peu plus large qu’avec n’importe quelle enceinte équipée d’un seul tweeter. Reste que la scène est moins ample qu’avec l’Apple HomePod 2 et sa diffusion à 360°.
Le comportement dynamique de l’enceinte est satisfaisant sur toute la plage de volume, le grave étant plus rapide que sur la Sonos One. Cela s’entend sur des titres riches en basses fréquences (Massive Attack, The Weeknd, Beyoncé…), mais aussi avec du jazz où les contrebasses sont plus vives.
Prix et date de sortie
La Sonos Era 100 est disponible en coloris blanc ou noir au prix de 279 € TTC.
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