En savoir plus sur le Sony Alpha 7R V
Sony a officialisé ce mercredi l’Alpha 7R V, la cinquième génération de son appareil photo hybride haute résolution, pensé pour la photographie animalière, le paysage, le mariage et le portrait. Il rejoint la grande famille Sony Alpha, qui comprend la série A7 polyvalente, la série A7S haute sensibilité (très prisée des vidéastes), la série A9 haute vitesse, et la série A1 qui combine le meilleur des précédentes.
L’Alpha 7R Mark V hérite de quelques-unes des innovations de l’A1 et de l’A7 IV, lancés en janvier puis décembre 2021, et en apporte de nouvelles, si bien qu’il devance l’A1, le vaisseau amiral de la gamme, sur de nombreux critères.
Quand les vrais appareils photo s’inspirent des smartphones
Mais le plus remarquable est que cet A7R V est le nouveau symbole d’une industrie, celle des « vrais » appareils photo (et vidéo), qui embrasse finalement la grande tendance du « software defined » (défini par le logiciel). En effet, l’A7R Mark 5 utilise le même capteur 24 x 36 mm Exmor R rétro-exposé de 61,0 mégapixels que son prédécesseur, lancé il y a un peu plus de 3 ans, en juillet 2019. La nouveauté principale du dernier-né est en fait son processeur, puisqu’il passe d’une seule puce Bionz X à deux puces Bionz XR, comme l’A1, dont l’une est dédiée à l’exécution d’algorithmes d’intelligence artificielle.
La plupart des évolutions de l’A7R V ne découlent donc pas de nouveaux composants, mais de nouveaux algorithmes logiciels, ou d’une puissance de traitement accrue.
C’est ce qui se produit depuis quelques années sur le marché du smartphone, comme l’expliquait Marc Levoy, éminent chercheur en computer vision, lors du lancement du Google Pixel 4. Si ce n’est que, fort heureusement, les « vrais » appareils photo ne font pas à proprement parler de photographie algorithmique (computational photography), qui donne aux photos de smartphone leur rendu caractéristique, flatteur, mais grossier.
Une « nouvelle génération » d’autofocus propulsé par une IA
Sur l’A7R V, par différents jeux d’apprentissage profond (deep learning), l’intelligence artificielle améliore « seulement » les automatismes : l’exposition automatique, la balance des blancs automatiques, et surtout la mise au point automatique.
L’intelligence artificielle permet ainsi au tout nouvel autofocus de détecter de nouveaux types de sujets : les avions, les trains, les véhicules (voitures…) et les insectes, en plus des humains, des animaux et des oiseaux. Elle promet également d’améliorer de manière « spectaculaire » l’efficacité et la précision de la mise au point sur les yeux, en analysant la posture des humains pour estimer la localisation de leurs yeux avant qu’ils n’entrent dans le champ. L’autofocus peut ainsi faire la mise au point sur les yeux même si le sujet porte des lunettes solaires, un masque ou un casque.
La couverture de l’autofocus à détection de phase passe au passage de 567 points et de 74 % dans le sens de la longueur à respectivement 693 points et 86 %. De quoi utiliser ce mode de mise au point, plus efficace que la détection de contraste utilisée autrement, même lorsque le sujet est tout au bord du cadre.
15, 26, 60 ou même 240 mégapixels
L’autofocus est d’autant plus critique que la définition est élevée, 61,0 mégapixels effectifs. Sur ce point, l’A7R V offre une plus grande souplesse que son prédécesseur.
Il propose un mode de prise de vue « pixel shift » dans lequel il exploite la stabilisation du capteur pour capturer 16 images décalées d’un demi et d’un pixel, afin d’améliorer la résolution spatiale et colorimétrique. Le logiciel Imaging Edge Desktop combine ensuite ces 963 mégapixels (près d’un gigapixel !) pour produire une image composite de 240 mégapixels (19008 x 12672 pixels).
A contrario, 61 mégapixels produisent parfois des fichiers trop lourds. L’A7R V propose d’une part du RAW à compression sans perte, et d’autre part du RAW en 26 ou 15 mégapixels. En 26 mégapixels, on peut basculer à la volée du plein cadre au recadrage APS-C (longueur focale multipliée par 1,5). Et pour ceux qui n’auraient pas (encore) adopté le RAW, qui offre ici une plage dynamique de 15 IL, l’appareil peut désormais enregistrer au format HEIF.
La plage de sensibilité native va de 100 à 32000 ISO, extensible à 102400 ISO en photo. La rafale est portée à 10 images par seconde et la mémoire tampon passe de 68 à 583 fichiers RAW compressés. L’appareil dispose d’ailleurs de deux logements combo SD UHS-II ou CFexpress Type-A.
Aussi une bonne caméra vidéo
L’A7R V progresse beaucoup en vidéo. Il peut désormais filmer en 8K, à 24 i/s, en 4K, jusqu’à 60 i/s (contre 30 sur l’A7R IV), en 10 bits (contre 8) et en 4:2:2 (contre 4:2:0). Il peut enregistrer en interne en H.264 ou en HEVC, ou en externe en RAW 16 bits, via une sortie HDMI désormais plein format. En plus du profil colorimétrique S-Log3, destiné à ceux qui font de l’étalonnage des couleurs, il propose le S-Cinetone. Il propose enfin un nouveau mode de stabilisation mécanique « Active+ ».
Ergonomie professionnelle, mais légèreté et compacité
Contrairement aux fabricants historiques Canon et Nikon, qui intègrent une poignée verticale à leurs imposants boîtiers professionnels EOS R3 et Z9, Sony mise sur la légèreté et la compacité. Ainsi le boitier pèse seulement 750 g.
Pour autant, l’A7R V cumule les connectivités USB à 10 Gb/s, Wi-Fi 5 2x2 MIMO et même Gigabit Ethernet ou cellulaire, via un adaptateur USB-C ou un partage de connexion depuis un smartphone, pour transférer les photos en temps réel. Il peut servir de webcam sans pilotes propriétaires, via les standards USB Video Class et USB Audio Class.
Enfin, il propose la nouvelle interface, qui offre un très haut niveau de personnalisation, et qui s’utilise désormais via l’écran tactile à la fois inclinable et dorénavant orientable de 3,2 pouces. Il dispose d’un viseur électronique très haute définition de 9,44 mégapixels, soit 2048 x 1536 pixels de 3 sous-pixels RVB.
Prix et disponibilité du Sony Alpha 7R V
Le Sony Alpha 7R V, aussi désigné A7RV ou ILCE-7RM5, sera disponible fin novembre 2022 au prix de 4500 euros, boitier nu.
Il concurrence des appareils comme le Nikon Z7 II, vendu 3500 euros, le Panasonic Lumix S1R à 3400 euros, qui sont moins chers car plus vieux, ou le Canon EOS R5 à 4500 euros.