Test du Sony Xperia 5 IV : le pro trop typé

Smartphones • 2022

Sony se tourne toujours plus vers les pros avec ses téléphones Xperia, jusqu'à donner le sobriquet Mark IV à son dernier Xperia 5. Mais cela suffit-il à faire un bon produit ?
Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid - Chloé Pertuis
Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid - Chloé Pertuis

En bref
Sony Xperia 5 IV

6 /10
Points positifs du Sony Xperia 5 IV
  • Déclencheur photo physique, très fun
  • Bonne construction générale
Points négatifs du Sony Xperia 5 IV
  • Photo automatique mauvaise
  • Logiciel d'un ancien temps
  • Toujours pas d'évolution
  • Autonomie dans la moyenne basse

Ce test a été réalisé le 08 Décembre 2022 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Le marché des smartphones a été cruel pour bien des acteurs. Mais il faut avouer qu’en observant la situation, il est difficile de trouver un cas particulier aussi spécifique que Sony. Le géant de la tech japonaise, admiré par bien des acteurs, a d’abord dû composer avec le fait que sa division mobile ait deux allégeances. Après la reprise de contrôle des mains d’Ericsson, il était trop tard : le constructeur n’a pas su véritablement rattraper son retard. Et aujourd’hui, c’est un fait, il vivote. Mais chaque génération, on a toujours l’espoir de le voir créer quelque chose de phénoménal qui lui permettrait de revenir en odeur de sainteté. Ce Xperia 5 IV… ne remplit pas cette mission.

Fiche technique

Modèle Sony Xperia 5 IV
Dimensions 67 mm x 156 mm x 8,2 mm
Interface constructeur Android Stock
Taille de l’écran 6,1 pouces
Définition 2520 x 1080 pixels
Densité de pixels 449 ppp
Technologie OLED
SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1
Puce graphique Adreno 730
Stockage interne 128 Go
Appareil photo (dorsal) Capteur 1 : 12 Mp
Capteur 2 : 12 Mp
Capteur 3 : 12 Mp
Capteur photo frontal 12 Mp
Définition enregistrement vidéo 4K
Wi-fi Wi-Fi 6E
Bluetooth 5.2
5G Oui
NFC Oui
Capteur d’empreintes Oui
Type de connecteur USB Type-C
Capacité de la batterie 5000 mAh
Poids 172 g
Couleurs Noir, Blanc, Vert
Prix 598 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec un modèle prêté par Sony.

Design

Depuis quelques années maintenant, Sony joue deux cartes : celle de la sobriété, et celle du 21:9 qui lui fait avoir des smartphones extrêmement longilignes. Cet Xperia 5 IV ne change pas la donne, et met toujours en avant ces deux grands traits de personnalités. Nous avons donc ici un châssis tout en métal et en verre, dont le noir mat souligne le sérieux de la proposition. Un design en ligne avec les autres appareils de Sony, notamment sur la photo. Il a tout de même un grand avantage : comparativement aux autres smartphones du marché, il reste assez original dans sa proposition, et plutôt léger en main. Sur sa face avant plate, on remarque à peine les bordures latérales de l’écran, qui sont un peu plus marquées sur le haut et le bas.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

Presque ironiquement considérant ses rivaux, c’est surtout sa tranche qui se fait remarquer. Et pour cause : cet Xperia 5 IV continue d’être l’un des seuls, si ce n’est le seul, à intégrer un bouton afin de déclencher son appareil photo. Et d’utiliser l’appareil comme un appareil photo numérique d’antan. Mais si, vous savez, ces gros smartphones très épais et rectangulaires sans applis ni fonction téléphone, avec une grosse loupe qui bougeait à l’avant ? Nous y retrouvons également le lecteur d’empreintes intégré au bouton de verrouillage, ainsi que les touches de volume. En haut, on peut constater l’intégration d’une prise jack, très rare sur cette catégorie. Et en bas, on retrouve la trappe SIM, qu’il est possible détacher sans l’aide d’un outil, ainsi que le port USB-C.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

L’arrière de l’appareil est assez commun, sorti du fait que nous ne retrouvons pas l’îlot photo habituel, mais plutôt… la barre. La fameuse barre de capteurs qui a fait la joie du design des smartphones il y a quelques années de cela. Le design fait ainsi un peu daté, mais il est aussi bon de retrouver un dos si peu occupé par des capteurs. Le Sony Xperia 5 IV est qui plus est certifié IP65/68, et pourra donc résister à l’immersion brève dans l’eau. En façade, on retrouve un verre Corning Gorilla Glass Victus qui devrait protéger des rayures superficielles.

Écran

Le Sony Xperia 5 IV s’équipe d’une dalle Oled Full HD+ de 6,1 pouces en définition 2520 x 1080 pixels, soit un ratio de 21:9 typique du cinéma. Cet écran offre un taux de rafraîchissement maximal de 120 Hz pour une fréquence de numérisation tactile de 240 Hz. Si le constructeur met en avant le fait que cette dalle est « optimisée par CineAlta » et est capable de couvrir le DCI-P3, le BT.2020 et l’un dans l’autre propose le meilleur du savoir faire de Sony… Il est difficile de s’en rendre compte.

Mode standard

Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous pouvons voir que le mode standard couvre 140,7% de l’espace sRGB, 99,7% de l’espace DCI P3 et 97% de l’Adobe RGB. La luminosité maximale est mesurée à 589 cd/m² en SDR, avec une température moyenne de couleurs de 7200K. Le Delta E00 moyen se situe quant à lui à 2,11, ce qui n’est pas mauvais.

Mode créateur

En utilisant le mode Créateur, et sachant que notre logiciel utilise un serveur web pour réaliser ses tests, nous trouvons une couverture de 97,2% de l’espace sRGB, 68,8% de l’espace DCI P3 et 67% de l’Adobe RGB, pour une luminosité maximale montant ici à 650 cd/m² en SDR. La température moyenne des couleurs est alors de 6566K, très proche de la norme NTSC attendue à 6500K, pour un Delta E00 moyen de 3,17 plutôt décevant dans ce contexte.

L’interface de Sony propose un réglage en finesse de la balance des blancs pour les créateurs, ce qui est excellent. Attention cependant, il y a une petite feinte : par défaut, le smartphone n’utilise pas les 120 Hz de son écran et se contente du 60 Hz. Il vous faudra activer ce mode dans les paramètres. L’un dans l’autre, nous n’avons pas un mauvais écran sur le Sony Xperia 5 IV, mais celui-ci n’est pas non plus à la hauteur des concurrents du haut de gamme non plus, à l’image de Samsung. On laisse les réglages aux pros, mais l’utilisateur lambda est quelque peu desservi par la même occasion.

Logiciel

J’ai cru voyager dans le temps en ouvrant pour la première fois le Sony Xperia 5 IV. Pourtant, celui-ci est bien propulsé par Android 12 et profite de la mise à jour de sécurité d’octobre 2022. Mais voilà : l’interface proposée par le constructeur sent encore bon les années 2012, malgré toutes les options de personnalisation et l’amélioration du design proposée par l’OS de Google.

Il n’y a qu’à voir à quel point le design des icônes d’applications officielles Sony choque par rapport aux autres applications installées. Des dégradés moches, des véritables photos de leurs produits, des ombres bien franches… Et ce sans compter sur l’aspect fonctionnel des choses, avec un launcher qui n’a pas bougé depuis mon bon vieux Sony Xperia S de l’époque. Alors oui, les options sont là pour profiter des nouvelles fonctionnalités, mais le tout est désordonné.

L’univers applicatif proposé par Sony est intéressant sur le papier. Ses applications « pro » permettent d’enregistrer de l’audio, de la photo et de la vidéo avec une tonne de réglages précis. Mais dans les faits, ces fonctionnalités s’adressent à 0,5% de la population, qui ne sera pas satisfaite par l’offre de base beaucoup trop faible ou mal fichue du constructeur. L’applicatif sur ce Sony Xperia 5 IV est probablement l’un des points les plus décevants de l’appareil, qui n’a pas su se mettre à jour avec son temps.

Audio

Déjà, le Xperia 5 VI intègre une prise jack. C’est un gros argument en sa faveur, puisque les smartphones haut de gamme l’ont presque tous oublié de nos jours. Mais en prime, il intègre également une vraie solution stéréo, avec deux haut-parleurs situés en façade, sur le haut et le bas de l’écran, dont le volume est important des deux côtés. Certes, le haut-parleur d’écoute est légèrement moins puissant que le principal situé en bas, mais il soutient vraiment l’ensemble contrairement aux autres.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

Hélas, le son en lui-même n’est pas franchement réussi. Pour un smartphone de sa catégorie, il manque vraiment de signature sonore, et ne met pas vraiment en avant ses fréquences. Rien n’est particulièrement remarquable dans cette expérience, sorti du moteur de vibration pouvant s’activer pour suivre le rythme d’une musique. C’est amusant, mais pas particulièrement utile.

Photo

Le Sony Xperia 5 IV s’équipe de trois capteurs à l’arrière. Le principal est un capteur de 12 mégapixels à objectif ouvrant en f/1.7, un second capteur teleobjectif x2,5 à objectif ouvrant en f/2.4 et un ultra grand-angle 124° de 12 mégapixels à objectif ouvrant en f/2.2.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

Ce qui est à souligner ici est moins la configuration photo de l’appareil que son expérience logicielle. L’application photo propose en effet un mode « Basic », qui fonctionne comme un smartphone normal, et un mode plus étendu qui propose les réglages d’un appareil photo numérique classique. Pour les besoins du test, nous sommes restés en mode basique.

Capteur principal

Ultra grand-angle

Teleobjectif x2,5

Conclusion

Oui, je ne commente pas précisément chaque résultat, puisque la description que j’ai à faire de l’expérience photo du Xperia 5 IV correspond à l’intégralité de ses capteurs. Le constat est assez simple : si Sony vous fournit un mode pro, c’est parce qu’il a besoin de vous pour tirer le meilleur de son capteur. Le mode basique, soit celui qu’utiliserait la majorité des possesseurs de ce smartphone, est mauvais. Le smartphone a du mal à trouver le bon point focal, a du mal à gérer les plages dynamiques automatiquement, a du mal à gérer la basse luminosité si l’utilisateur ne lui dit pas très exactement ce qu’il veut faire. Le téléobjectif est horrible en basse luminosité, l’ultra grand-angle peine avec le moindre mouvement, et le capteur principal n’est pas franchement meilleur.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

J’ai déjà rencontré ces difficultés… sur des smartphones d’entrée de gamme. Sur du haut de gamme, l’expérience attendue est philosophiquement très simple : j’appuie, et ça prend une bonne photo 9 fois sur 10. Ici, on appuie, on attend 10 pleines secondes et on constate que le Xperia 5 IV n’a pas compris la scène. Si quelqu’un a osé cligné des yeux, votre cliché sera loupé. Si quelqu’un a osé bougé le bras, votre cliché sera loupé. Si vous prenez une photo en pleine conversation, il y aura du flou partout. C’est dommage, puisque les couleurs sont plutôt bonnes et le rendu est similaire entre tous les capteurs. Mais le Xperia 5 IV n’est juste pas à la hauteur de ses rivaux.

Capteur avant

A l’avant, nous retrouvons un capteur 12 mégapixels à objectif ouvrant en f/2.0. Le résultat est ici très bon, avec une bonne gestion de la basse luminosité et des mouvements. On regrettera cependant une petite peine à gérer les grandes plages dynamiques, sans pour autant que le cliché soit mauvais au bout.

Performances

Le Sony Xperia 5 IV est propulsé par le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1, couplé à 8 Go de RAM LPDDR5 et 128 Go de stockage. Notez bien que nous ne sommes pas sur le Snapdragon 8+ Gen 1, mais bien la première version.

Modèle Sony Xperia 5 IV Google Pixel 7 Pro Asus Zenfone 9
AnTuTu 9 796569 718357 1085542
AnTuTu CPU 210875 200453 255974
AnTuTu GPU 322862 256548 468392
AnTuTu MEM 124942 108919 181036
AnTuTu UX 137890 152437 180140
PC Mark 3.0 12273 11317 16292
3DMark Wild Life N/C 6012 N/C
3DMark Wild Life framerate moyen N/C 36 FPS N/C
3DMark Wild Life Extreme 2289 1822 2776
3DMark Wild Life Extreme framerate moyen 14 FPS 10.90 FPS 16.6 FPS
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) 49 / 35 FPS 48 / 13 FPS 67 / 51 FPS
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) 56 / 70 FPS 53 / 57 FPS 89 / 103 FPS
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) 60 / 199 FPS N/C 119 / 258 FPS
Geekbench 5 Single-core N/C 990 N/C
Geekbench 5 Multi-core N/C 2669 N/C
Geekbench 5 Compute N/C 4601 N/C
Lecture / écriture séquentielle 1388 / 841 Mo/s 1328 / 236 Mo/s 1955 / 1453 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire 49000 / 64000 IOPS 40972 / 52167 IOPS 94123 / 125455 IOPS
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Ce qui est relativement amusant ici est que nous sommes très exactement dans ce que nous attendons d’un Snapdragon 8 Gen 1… en bien comme en mal. La puce est puissante, le smartphone est ultra fluide à 120 Hz et offre une expérience 3D très satisfaisante, permettant notamment de profiter de Genshin Impact à 60 FPS avec les graphismes haut sans le moindre problème. Mais du même temps, ce SoC a tendance à très facilement chauffer. Une faute que le Snapdragon 8+ Gen 1 a corrigé, mais qui est toujours présente ici. La dissipation du Xperia 5 IV est très bonne ceci étant, ce qui veut dire qu’il ne restera pas chaud très longtemps une fois la tâche effectuée.

Réseaux et communication

Le Sony Xperia 5 IV est compatible avec le réseau 5G. Il est également compatible avec le Wi-Fi 6E et le Bluetooth 5.2. Son USB Type C est à la norme USB 3.2 et supporte le DisplayPort.

Autonomie

Côté batterie, on peut retrouver 5000 mAh sur le Sony Xperia 5 IV. Notez cependant que le smartphone n’est pas fourni avec un chargeur spécifique, et supporte tout bêtement la norme Power Delivery. Il est également compatible avec la recharge sans fil Qi, qu’il peut utiliser pour recharger un autre appareil.

Le Xperia 5 IV. // Source : Frandroid – Chloé Pertuis

L’autonomie du Sony Xperia 5 IV peut paraître excellente aux premiers abords… jusqu’à ce que l’on se rende compte que le constructeur choisit de limiter l’écran à 60Hz par défaut. Lorsque l’on active les 120 Hz, comme il se doit pour comparer le smartphone équitablement avec ses rivaux de la même catégorie, il est alors tout à fait banal et tiendra une journée sans broncher. Pas plus. Plutôt dans la moyenne basse constatée sur les smartphones de cette année. Ce n’est pas une déception, mais ce n’est pas non plus un argument en sa faveur.

Prix et date de sortie

Le Sony Xperia 5 IV est d’ores et déjà disponible en France. Il est disponible au prix de départ conseillé de 1049 euros.

Notre avis sur Le Sony Xperia 5 IV

Design
7
Le bouton d'activation de l'appareil photo est peut-être le trait le plus remarquable de ce smartphone, sorti de son format très longiligne. Autrement... Il est bon.
Écran
7
Un bon écran, oui. Très bon même. Mais dans cette catégorie, les rivaux frappent toujours plus forts et toujours plus hauts.
Caméra
6
La déception. Les photographes semi-pro pourront en tirer d'excellents clichés, mais le mode automatique n'est tout simplement pas bon.
Performances
8
Le Snapdragon 8 Gen 1 n'est pas devenu un mauvais SoC, mais sa chauffe est plus que notable.
Logiciel
5
Sony est resté bloqué quelques années en arrière dans sa proposition logicielle, et ça se ressent constamment.
Autonomie
7
Rien qui ne sorte du lot, mais rien qui ne soit vraiment mauvais.
Note finale du test
6 /10
Ceux qui attendent encore et toujours un retour en force de Sony sur le marché des smartphones... devront encore attendre. Il y a de bonnes idées sur cet Xperia 5 IV, comme ces modes Pro qui donnent vraiment envie de creuser la question, ou ce format 21:9 unique en son genre.

Mais ouvrir ce smartphone donne la sensation de replonger dans un Android d'il y a quelques années, et l'expérience photo n'est pas à la hauteur de ce que l'on peut attendre de Sony. Le constructeur fait d'excellents capteurs, c'est indéniable, mais son mode Pro n'est que la parfaite expression du fait qu'il ne sait pas lui-même les utiliser.

En résulte un smartphone vieux jeu, pas particulièrement plaisant à utiliser, duquel on ne tire pas grand-chose de positif, mais qui ne vient pas non plus être un énorme point noir au tableau. Un Sony de plus, dans la droite lignée d'avant.

Points positifs du Sony Xperia 5 IV

  • Déclencheur photo physique, très fun

  • Bonne construction générale

Points négatifs du Sony Xperia 5 IV

  • Photo automatique mauvaise

  • Logiciel d'un ancien temps

  • Toujours pas d'évolution

  • Autonomie dans la moyenne basse

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