Les constructeurs de consoles vont-ils embrasser le renouveau des consoles portables ? Alors que le marché du PC innove sur ce point (Steam Deck, ROG Ally, Legion Go…) et que Nintendo a révolutionné le gaming hybride en 2017, Sony et Microsoft sont à la traine, misant sur des stratégies différentes.
Pour tenter de rattraper son retard, Sony a lancé la PlayStation Portal, qui n’est pas vraiment une PlayStation Portable. Les tests viennent de tomber et ils soufflent le chaud et le froid.
Non, ce n’est pas une PSVita 2
Commençons par rappeler ce qu’est cette console : ce n’est pas une console, mais un « lecteur à distance ». Elle ne vient pas succéder à la PSP ou à la PSVita, il s’agit seulement d’un accessoire de la PS5 comme la « mablette » de la Wii U.
Il s’agit d’un écran pris en sandwich par deux parties de DualSense utilisant la fonction Remote Play pour se connecter à une PS5 à distance. La PlayStation Portal ne peut donc pas lancer de jeux d’elle-même ni accéder à des applications ou des services de cloud-gaming autres. Pas même celui de Sony.
Des finitions irréprochables, un écran qui divise
Tout est fait par ce design pour rappeler la PlayStation 5. Il est donc normal que les finitions de l’appareil soient irréprochables et la sensation familière. TechRadar indique ainsi que la PS Portal « se sentira à la maison dans les mains d’un utilisateur de PS5 ». Tout rappelle la DualSense, en légèrement plus petite, notamment au niveau des joysticks qui rappellent davantage ceux des manettes du PS VR2.
Au-delà de cela, le site spécialisé évoque également une fabrication qui semble robuste, ce qui est plutôt rassurant pour un appareil qui a vocation à être manipulé longuement et déplacé de pièce en pièce.
Un écran à la peine ?
Les avis de la presse divergent un peu plus sur l’écran. Cette dalle LCD de 8 pouces en 1080 et 60 FPS a semblé « net et éclatant » au journaliste de Kotaku, mais bien moins satisfaisante à d’autres. Chez PCMag, c’est un camouflet : « la Switch est plus belle en 720 p ». La faute particulièrement au fait que l’interface des jeux PS5 n’est pas pensée pour un petit écran. Kotaku admet d’ailleurs qu’il est presque impossible de lire des éléments à l’écran dans Final Fantasy XVI.
Outre l’interface, les couleurs sont aussi plus ternes que sur un écran Oled ou QLED : le costume de Peter Parker dans Spider-Man 2 semble « terne » en comparaison. Par ailleurs, Kotaku précise que les traces de doigts sont rapidement visibles, ce qui peut s’avérer gênant.
Chez TechRadar, l’écran est donc un point faible de la console, tandis que chez DigitalTrends, c’est un point fort. Cela dépendra donc certainement de votre sensibilité et aux écrans que vous avez l’habitude de côtoyer.
Pour venir remplacer le TouchPad de la DualSense, l’écran de la PlayStation Portal est tactile. Une idée plutôt bonne qui mériterait d’être mieux expliquée au vu de l’incompréhension du mécanisme chez certains journalistes qui ont eu du mal à ouvrir la carte du dernier jeu Marvel. Seule une petite zone correspond au TouchPad de la manette, le reste de l’écran ouvrant un menu dédié.
« Le pavé tactile de la PS Portal est maladroit et mal expliqué, mais ce n’est pas totalement rédhibitoire », avance Kotaku.
Une qualité qui dépend de la connexion
La PlayStation Portal est pensée pour déporter l’affichage de la PS5 dans une autre pièce, sur un même réseau local. Il reste pourtant tout à fait possible d’accéder à votre console depuis un réseau externe. Cela va néanmoins apporter une étape supplémentaire pouvant réduire radicalement l’expérience de jeu.
Avec cet accessoire, la connexion va par conséquent devenir un élément particulièrement important. Tout comme pour le cloud gaming, ce n’est pas tant le débit qui importe, mais la stabilité. Ainsi, les testeurs relatent des expériences totalement différentes.
Pour TechRadar, l’expérience n’a rien à voir avec le Remote Play n’a rien à voir avec la même utilisation sur PC : « alors que mon PC présentait parfois des décalages visuels et des craquements audio, la connexion avec la PS Portal est transparente et fluide ». Le journaliste indique ne pas voir de différence d’input lag avec sa PS5.
Pour les autres, les soucis sont plus ou moins marqués. Digital Trends explique par exemple avoir « rencontré des problèmes audio occasionnels et des baisses de définition, mais rien d’extraordinaire ». Pareil pour PCMag : « même si l’image devient parfois floue en privilégiant la minimisation de la latence sur la fidélité graphique ». Une technique que l’on rencontre régulièrement lors de la lecture de flux vidéo à distance.
Pour Polygon en revanche, utilisant un réseau mesh, le résultat est tout autre. « J’avais une image grossière, en basse résolution, avec un input lag perceptible, ce qui rendait presque tous les jeux que j’ai essayés injouables ». Une fois la PS5 branchée sur le routeur et la PlayStation Portal rapprochée, l’expérience était bien meilleure, permettant de jouer facilement à Lies of P. En revanche, des jeux demandant une précision restaient impossibles d’accès. La journaliste explique que, sur Fortnite, « le léger décalage entravait [sa] capacité à aligner les tirs ». L’excuse de la manette ? Peut-être, toujours est-il qu’il précise également que Ghostrunner 2, basé sur le timing, était injouable.
L’autonomie d’une DualSense
Malgré ces quelques petits défauts, la PlayStation Portal réussit à faire ce qu’on lui demande, durant une période satisfaisante puisque différents testeurs annoncent avoir joué environ six heures avant de vider la batterie. Malheureusement, au vu du principe même de ce lecteur à distance, activer le mode avion (oui, il y en a bien un) ne sera pas d’une grande aide pour économiser de la batterie, surtout qu’il n’a pas de Bluetooth.
Notons d’ailleurs que l’affichage de la batterie se fait par une simple icône à trois barres et non avec des chiffres. Rien qu’une mise à jour ne puisse corriger cependant.
Un produit de niche
Pour TechRadar, la PlayStation Portal « excelle dans son créneau ». Tout le monde semble d’ailleurs unanime : c’est un accessoire très qualitatif pour le Remote Play. Toujours est-il qu’il ne fait rien de plus que ne fait pas un smartphone avec une manette comme la Backbone One par exemple, celle-ci coûtant la moitié du prix de la PS Portal.
Et c’est bien là le plus gros défaut de ce lecteur à distance : le prix. À 220 euros, on aurait aimé un écran OLED et davantage de possibilités. Ça en fait donc selon Polyon « la façon la plus luxueuse de jouer à des jeux Remote Play ».
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