PS5 Pro : pourquoi Sony n’a pas tenu sa promesse du 4K60 avec la PS5 en 2020 ?

 
Les promesses de la PS5 Pro ressemblent étrangement à celles de la PS5 en 2020. Qu’est-ce qui a empêché Sony de réaliser sa vision d’origine ?
Sony

Avec la PS5 Pro, Sony semble enfin pouvoir concrétiser la vision de la PS5 originale, à savoir une console pouvant faire tourner des jeux en 4K à 60 images par seconde.

C’est en tout cas la promesse de Mark Cerny aux joueurs lors de la présentation technique de la machine, une promesse qui se vérifiera sur plusieurs dizaines de jeux au lancement.

Si les progrès en termes de puissance graphique de la PS5 Pro lui permettent en effet d’atteindre ce niveau de performance, notre attention se pose sur les quatre années écoulées depuis la sortie de la PS5 : Sony avait-t-il menti sur les capacités de la console originale ?

L’héritage de la PS4 Pro

À son lancement en 2016, la PlayStation 4 Pro offrait un gain de puissance substantiel par rapport à la PS4, permettant un rendu jusqu’à 4K avec le support des normes HDR. Une fréquence de 60 images par seconde pouvait alors être atteinte en mode Performance, un nouveau paramètre qui abaisse alors la définition du rendu pour dépasser la limite des 30 FPS dans de nombreux jeux.

En 2020, Sony lance la PlayStation 5, une console compatible avec la norme HDMI 2.1 et pouvant afficher des jeux jusqu’en 4K et 120 images par seconde. La mention 8K est même mentionnée sur la boite — avant de disparaitre en juin dernier sur la toute dernière version de la console, la PS5 Slim.

La PS5 se repose encore maintenant sur cette dualité Fidélité / Performance dans bon nombre de jeux AAA : une centaine de jeux supporte le mode 120 images par seconde avec une définition d’image réduite et parfois dynamique pour garder cette fréquence d’image constante. La situation est la même pour le mode 60 FPS, certains jeux comme Helldivers 2, par exemple, tournent en 1080p dans leur mode Performance.

Sony Interactive Entertainment

Pire encore, plusieurs titres comme Star Wars Jedi : Survivor, Final Fantasy XVI ou Avatar : Frontiers of Pandora affichent une définition interne entre 720p et 1080p en mode Performance, aidé par des algorithmes de définition dynamique parfois disgracieux.

Les jeux édités par Sony sont les mieux lotis, avec une qualité d’image très acceptable, oscillant entre le 1440p et le 1800p selon les titres en mode Performance, et 4K pour le mode Fidélité. Certains jeux offrent même un mode Performance RT pour s’offrir les effets de ray tracing en 60 FPS (Spider-Man, Ratchet & Clank : Rift Apart).

Un exercice d’équilibriste constant qui prouve que la PS5 n’est pas capable de remplir son contrat sur les jeux les plus gourmands. Cet aveu d’échec devient alors un véritable argument marketing pour la PS5 Pro et son « Pro mode » qui ne fait aucune concession. Mais pourquoi a-t-il fallu attendre tout ce temps pour atteindre la promesse originelle de la PS5 ?

Une course à la fidélité graphique perdue d’avance ?

Le bond technologique d’une génération à une autre de console s’est toujours basé sur la fidélité graphique de nos jeux vidéo. La PS3 et la Xbox 360 ont fait entrer les consoles dans l’ère de la haute définition il y a une vingtaine d’années, mais c’est le passage à la 4K qui semble le plus complexe pour les consoliers.

Le passage de la PS3 à la PS4 offrait une définition en théorie doublée pour les jeux (x2,3 vers du 1080p) avec un socle technique bien plus simple à aborder pour les développeurs. La PS5 quadruple cette définition avec l’arrivée de la 4K UHD alors que les moteurs graphiques musclent leur jeu.

Le nombre de polygones, la précision des ombres, de la physique, la simulation de la lumière directe, indirecte, volumétrique et l’illumination globale en temps réel sont autant d’évolutions technologiques qui nécessitent une puissance de calcul importante pour le GPU.

Source : Sony Playstation Entertainment

Et c’est sans parler du ray tracing, une technologie de rendu réaliste de la lumière qui s’invite dans les jeux vidéo depuis 2008. Extrêmement gourmand, le ray tracing a pourtant été mis en avant par Sony dans sa communication pour la console. AMD a en plus un retard certain par rapport à Nvidia concernant les performances de rendu une fois ces options activées, un affront qui risque bien de changer avec la PS5 Pro.

Il faut pouvoir justifier ce bond générationnel auprès des joueurs, mais la fidélité graphique des jeux a pris une telle avance ces dernières années qu’un rendu natif en 4K à 60 FPS était déjà une chimère à l’heure de la sortie de la PS5.

Sony l’a bien compris en axant aussi sa communication autour des temps de chargement du SSD, prenant de l’avance sur le monde du PC, mais aussi sur sa manette DualSense.

Un choix qui revient aux développeurs

La PS5 Pro répond donc en théorie à toutes ces problématiques, offrant une puissance de calcul graphique suffisante pour ne plus avoir à faire ce choix. Mais celui-ci reste au final entre les mains des développeurs qui voudront appliquer leur vision créative dans les limites de l’architecture de la console.

Selon les ambitions du projet, le choix entre définition, qualité graphique et performance peut s’avérer cornélien. Le 30 FPS pourrait rester une possibilité sur PS5 Pro si l’objectif d’un studio reste d’offrir une présentation parfaite aux dépens d’une fréquence d’images plus élevée.

Mais il y a fort à parier que pour les joueurs, les gains de la PS5 Pro permettront surtout de démocratiser un niveau de performance qu’on pensait acquis en 2020. Comme l’a indiqué Mark Cerny, près de 75% des joueurs privilégient le mode Performance sur la console.

De plus, une technologie comme le PSSR permettra de continuer d’utiliser des définitions de rendu inférieures, pour une qualité de mise à l’échelle théoriquement supérieure à la console originale.

Le meilleur des deux mondes dont on tâchera de vérifier les promesses le 7 novembre prochain.


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