Lors de son annonce en septembre dernier, la PS5 Pro a soulevé une grande question fondamentale : à qui s’adresse cette « nouvelle » console de Sony ? Effectivement plus puissante, elle est aussi bien plus chère (autour des 800 euros) tout en offrant des améliorations qu’on aurait aimé voir sur la machine de base lancée en 2020.
La PS4 Pro en 2016 avait permis de découvrir de nouveaux horizons de fluidité avec l’introduction du mode Performance pour certains titres, mais aussi de la HDR. Les apports de la PS5 Pro sont à cet égard plus itératifs en termes de qualité graphique et de fluidité : autant l’affirmer d’emblée, vous ne pourrez réellement en profiter que si vous possédez un téléviseur 4K avec une diagonale suffisamment large. Mais la console a cependant ses avantages pour une frange de joueurs exigeante (et fortunée).
Les améliorations de la PS5 Pro
Une fois la console devant les yeux, on constate qu’on est en réalité face à une PS5 classique de 2020 dans son design, plus grande que la Slim de quelques centimètres. Sa particularité esthétique réside dans ses ailettes qui séparent désormais les deux sections de la console, pour un refroidissement plus confortable du nouveau GPU. La connectique reste la même, la manette reste la même, alors intéressons-nous aux véritables ajouts de la console.
La PS5 Pro est vendue de base avec 2 To de stockage interne (contre 1 To pour la version Slim), mais sans lecteur de disque. Ce dernier étant désormais très prisé, les joueurs possédant une bibliothèque physique conséquente seront forcément lésés : plus de 900 euros pour jouer à ses jeux physiques font passer la console au stade de loisir de luxe. Pour le tarif, le stand vertical reste lui aussi étrangement en option. Bref, la PS5 Pro est une console dédiée avant tout au jeu dématérialisé. Ça tombe bien, elle est compatible Wi-Fi 7 (mais vous n’êtes sûrement pas encore équipés pour).
Les principales améliorations sont avant tout à relever sur la fidélité graphique d’une sélection de jeux, mais aussi leur niveau de performance. Sony a mis l’accent sur son tout nouveau GPU 62 % plus puissant, toujours en collaboration avec AMD, pour permettre aux joueurs de ne plus faire de compromis entre mode Fidélité et mode Performance. En réalité, les choses n’ont pas véritablement changé.
Le mode Pro (c’est compliqué)
Tous les jeux du catalogue de la PS5 ne vont pas bénéficier de la puissance de la PS5 Pro. Chaque développeur devra développer et déployer une mise à jour afin d’exploiter les améliorations de la console avec un nouveau mode Pro.
En réalité, les développeurs ont fait le choix de pousser la qualité graphique des modes Fidélité et Performance au lieu de proposer un unique mode comme l’évoquait Mark Cerny, architecte de la PS5. Ainsi, place aux modes Fidélité Pro et Performance Pro.
Le mode Fidélité Pro pousse le rendu graphique des jeux compatibles en gardant cette limite des 30 images par seconde, parfois 40 images par seconde. On peut ainsi observer une végétation plus détaillée, des effets de ray tracing avancés ou même une foule plus dense dans les jeux en monde ouvert. Certains jeux comme Spider-Man 2 et Ratchet & Clank: Rift Apart offrent une plus grande granularité de réglages, comme sur PC.
Le mode Performance Pro pourrait se résumer à l’ancien mode Fidélité avec un niveau de performance quasiment doublé, à 60 images par seconde. Ce mode bénéficie notamment d’une meilleure solution de reconstruction d’image (le PSSR) pour une définition en sortie plus haute et donc une netteté de l’image en théorie supérieure.
La PS5 Pro pousse donc ces modes un cran au-dessus pour espérer gommer les limitations de la PS5 classique. Mais en gardant cette distinction, elle confirme qu’elle s’adresse à des joueurs exigeants pouvant remarquer cette différence visuelle sur un grand téléviseur.
Le PSSR, la vraie innovation
La seule puissance brute du GPU de la PS5 Pro n’est pas suffisante pour qu’elle tienne ses promesses. La console se repose désormais, pour les jeux compatibles, sur un algorithme de mise à l’échelle (upscaling) et de reconstruction d’image basé sur l’IA grâce à des unités matérielles spécifiques à l’intérieur de la console. On est ici face à un équivalent du DLSS sur console, alors que la PS5 était déjà compatible avec le FSR de AMD, qui ne brille pas pour la qualité de son rendu. Il y a même fort à parier que le PSSR nous donne un aperçu du FSR 4 qui devrait embarquer les prochaines cartes graphiques AMD en 2025.
Concrètement, les jeux peuvent fonctionner sur une définition interne parfois inférieure à la PS5 de base et bénéficient d’un upscaling amélioré vers la 4K de votre téléviseur. Le gain de performance peut alors être conséquent en fonction du choix des développeurs. Mais comme nous le verrons, ce n’est pas le cas pour tous les jeux optimisés pour la PS5 Pro.
L’avantage du PSSR réside dans l’évolutivité de son modèle, on peut ainsi s’attendre à ce que son rendu s’améliore au fil des versions, comme c’est le cas pour le DLSS de Nvidia ainsi que le XeSS de Intel.
En jeu, ça donne quoi ?
À son lancement, plus de 50 jeux sont améliorés par la PS5 Pro. Comme nous le verrons, les améliorations seront plus ou moins visibles selon les socles techniques des différents titres et notamment s’ils exploitent le ray tracing ou non. Certains jeux sont déjà très beaux sur PS5, leur version « Pro » n’apportant que des améliorations négligeables. D’autres bénéficient par contre des progrès du GPU, pour peu encore une fois que vous ayez l’écran pour en profiter. Nous avons testé ces différents jeux sur un téléviseur 65 pouces Hisense U8K en définition 4K avec le HDR activé, pour observer au mieux les apports graphiques de la PS5 Pro.
Il reste cependant complexe de vous montrer les améliorations via de simples captures d’écran, surtout lorsque la majorité du lectorat de Frandroid consulte cet article depuis un smartphone. Il reste préférable de consulter cet article sur un large écran et surtout de vous fier à notre ressenti.
Au niveau des bons élèves, on peut citer Alan Wake 2, qui permet au jeu de supporter le ray tracing sur console dans son nouveau mode fidélité, avec en bonus une définition de rendu bien supérieure à la version PS5 classique. Le jeu étant conçu avant tout pour du 30 images par seconde, ce mode permet à Alan Wake 2 de se rapprocher un peu plus de la version PC sur PS5 Pro. Le grain est ainsi beaucoup moins prononcé avec des ombres et reflets bien plus réalistes. Même le mode performance gagne en qualité de présentation.
Spider-Man 2 bénéficie aussi d’un meilleur ray tracing si on y prête l’œil, avec des reflets et ombres bien plus définis et détaillés. Avec Ratchet & Clank: Rift Apart, les deux titres d’Insomniac Games permettent de configurer ces différentes options dans leur mode Fidélité Pro, afin d’atteindre un niveau de performance supérieure à 30 FPS dans certains cas. Les deux titres bénéficient surtout d’une meilleure clarté visuelle encore une fois : l’introduction de Ratchet & Clank est ici bien plus nette que dans le mode Performance classique.
Sur les autres jeux, nous avons ainsi comparé le nouveau mode Pro avec la qualité d’image du mode fidélité classique, mais aussi la fluidité du mode Performance. La promesse est globalement tenue : sur des jeux comme The Last of Us: Part II ou Ratchet & Clank: Rift Apart, le PSSR permet de gagner en clarté visuelle. Sur un téléviseur 65 pouces, le mode Performance de la PS5 classique souffrait d’un upscaling souvent disgracieux qui se voyait notamment sur les arbres, feuillages ainsi que les foules.
Le bilan n’est pas le même pour tous les jeux encore une fois et le PSSR ne fait étrangement pas de miracle dans God of War: Ragnarok par rapport à l’option TAA classique : la présentation est certes plus détaillée, mais les performances sont inférieures de 10 à 20 FPS environ selon les scènes. Le très bon élève à ce petit jeu s’avère être Final Fantasy VII: Rebirth pour qui le PSSR fait des merveilles en termes de qualité d’image, alors que la version PS5 du jeu avait été vivement critiquée sur ce point.
D’autres jeux ne bénéficient qu’assez peu de la PS5 Pro, c’est le cas des deux jeux Horizon (Zero Dawn Remastered et Forbidden West) qui fonctionnent désormais sur le même socle technique. Les deux titres n’utilisent pas le PSSR, mais une solution d’upscaling développée en interne par Guerilla Games. La qualité d’image est donc excellente, peu importe la console. Vous bénéficiez tout de même d’une meilleure définition avec le mode Pro avec des performances quasi doublées par rapport au mode fidélité.
Et si votre priorité reste la fluidité, alors le mode Performance vous permet dans certains jeux de dépasser les 100 images par seconde pour atteindre parfois jusqu’à 120. Nous l’avons observé dans The Last of Us Part II, Spider-Man 2, God of War: Ragnarok ainsi que Resident Evil 4, des jeux qui tournaient alors autour des 80 images par seconde en moyenne dans ce mode.
Niveau bruit, la PS5 Pro n’est pas plus bruyante que la version Slim, son châssis légèrement plus ample lui permet de refroidir efficacement sa nouvelle configuration.
Prix et disponibilité
La PS5 Pro est vendue à 799,99 euros, sans le lecteur de disque (vendu à 119 euros séparément). Elle est disponible depuis le 7 novembre 2024.
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