Test du Sony Inzone M10S : un écran gaming Oled taillé pour le jeu compétitif

Écrans PC • 2024

Avec son nouvel écran Inzone, Sony repousse les limites de la fluidité avec une dalle Oled 27 pouces qui monte à 480 Hz. Ce Sony Inzone M10S cible clairement les joueurs compétitifs, mais pas que.
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

En bref
Sony INZONE M10S

8 /10
Points positifs du Sony Inzone m10s
  • Design très élégant
  • Pied et support hyper pratique à utiliser
  • Une dalle Oled 480 Hz hyper fluide
  • Des performances en HDR impressionnantes
Points négatifs du Sony Inzone m10s
  • Luminosité assez capricieuse selon les situations
  • Pas de port USB-C
  • Garantie de burn-in d'un an seulement
  • Tarif prohibitif
 

Sony continue d’évoluer sur le marché très concurrentiel des écrans gaming avec un nouveau modèle Oled d’un nouveau genre. On passe ainsi au 480 Hz pour une dalle qui excelle dans le domaine du jeu compétitif, tout en étant polyvalente avec les jeux solos immersifs grâce à sa grande luminosité et son rendu des couleurs.

Après de nombreuses heures avec ce Sony Inzone M10S, voici notre verdict.

Design

Sony nous régale à nouveau sur le design de son dernier INZONE. Le constructeur fait sans fioritures avec une dalle Oled ultra fine affublée d’un coffre discret pour la connectique et le refroidissement. Les bords autour de l’écran sont certes un peu plus épais que certains modèles de cette année (notamment en haut et en bas), mais Sony a fait le choix de ne pas y apposer son logo, pour un aspect encore plus sobre et passe-partout.

Connectique

Le Sony Inzone m10s propose une connectique de dernière génération avec la présence d’un port DisplayPort 2.1 (UHBR10 avec un débit de 40 Gbits/) ainsi que deux ports HDMI 2.1. Les deux connectiques sont évidemment compatibles avec le mode 480 Hz, le HDMI permettant d’y brancher des consoles d’actuelle génération. Pour le reste, nous avons le droit à une série de ports USB montant et descendant ainsi qu’une prise casque.

Pas de prise USB-C ici pour y brancher éventuellement un périphérique de recharge, mais on est ici sur un moniteur de jeu, son absence n’est pas si choquante. Sauf peut-être sur un modèle à 1300 euros comme ici.

Pied / support

C’est la grande force du design des certains écrans Inzone : son pied à socle circulaire qui prendra un minimum de place sur votre bureau. La rotation de l’écran se fait encore plus facilement, mais il n’est cependant pas possible de l’utiliser en mode portrait.

Un passe câble est bien sûr présent ainsi qu’un kit VESA 100×100 pour fixer l’écran sur un éventuel bras externe.

Qualité d’image

Comme à son habitude, Sony se repose sur une dalle W-OLED de chez LG Display pour son dernier écran INZONE. Celle-ci gagne notamment en luminosité grâce à la technologie Micro Lens Array (MLA+) introduit en 2023 par LG. On s’attend donc à des pics bien élevés que les écrans Oled traditionnels.

Le Sony Inzone M10S est un écran 27 pouces en définition 1440p, un couple qui gagne de plus en plus de terrain chez les joueurs, même si le 1080p domine encore en majorité. On a donc une densité de pixels très satisfaisante pour un écran qui se dédie surtout au jeu compétitif.

Nous avons passé l’écran au crible de notre sonde Calibrite Display Pro Plus HL avec le logiciel Calman Ultimate afin de mesurer sa qualité d’image, au niveau de sa luminosité et de sa colorimétrie. Commençons par les basiques.

On retrouve bien évidemment les noirs profonds et le contraste quasi infini de l’Oled, pas de doute là-dessus. La technologie brille notamment dans les scénarios HDR, permettant de retranscrire notamment bien plus de détails dans les zones sombres qu’une dalle LCD classique (hors Mini-Led bien sûr).

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Sur la luminosité, nous avons réussi à atteindre les 1122 cd/m² sur une fenêtre de 1%, en dessous des 1300 cd/m² promis par Sony, mais la valeur reste impressionnante. La dalle semble utiliser un algorithme d’ABL (Automatic Brightness Limiter) assez agressif dans ce cas de figure, le moindre autre élément de couleur clair fera baisser ce pic autour des 850 cd/m². En plein écran, il chute à 267 cd/m², la grande faiblesse de la technologie Oled.

Sur la température des couleurs, c’est un peu la loterie. En SDR, il est évident qu’elle est bien trop froide, mesurée à 7500K avec le profil Jeu. En HDR, elle se rapproche du point blanc D65 avec une valeur de 6133, cette fois un peu trop chaude. Le profil sRGB permet d’atteindre les 6213, c’est toujours ça de pris.

Niveau couleurs, nous pouvons confirmer le support à 98% de l’espace DCI-P3, comme promis par Sony, qui pourra donc convenir à certains contenus HDR pensés pour cet espace colorimétrique. Le Rec. 2020 à 66% est en dessous de la concurrence, mais comme d’habitude, on ne s’en formalise pas, s’agissant d’un espace majoritairement dédié aux professionnels de l’audiovisuel.

En SDR, la précision colorimétrique laisse franchement à désirer avec un Delta-E de 4,91 en moyenne, bien dessus de la valeur de 3 à partir de laquelle l’œil humain peut constater des déviations. Le mode sRGB permet cependant de corriger le tir avec une moyenne de 1,76, avec quelques déviations sur les niveaux de gris qu’il est possible de corriger en poussant la luminosité pour redescendre à 1,26. De quoi convenir aux créatifs amateurs.

SDR (profil Game)
SDR (profil sRGB)

En HDR, les couleurs seront bien plus précises avec le mode Game avec un excellent Delta-E de 1,7. Le mode DisplayHDR, s’en sort aussi très bien avec une valeur de 2,25, avec cependant quelques déviations sur les tons bleus et verts. Dans ce mode, il est important de mesurer la précision de la luminosité, afin de vérifier si l’écran retranscrit bien l’intention créative du contenu affiché.

HDR (profil DisplayHDR)
HDR (profil Game)

Dans nos mesures, on remarque que la courbe EOTF n’est pas correctivement suivie dans aucun des deux modes. Le mode Game notamment, qui affiche un pic de luminosité supérieure, mais qui offre un rendu bien trop lumineux dans les basses lumières notamment. À ce jeu là, les modèles QD-Oled testés en début d’années s’en sortaient bien mieux.

EOTF (profil DisplayHDR)
EOTF (profil Game)

En jeu

La technologie Oled se rapproche grandement des 500 Hz en 2024 alors que les écrans embarquant la technologie dépasseront cette barre symbolique en 2025. Ici, on passe donc de 360 Hz à 480 Hz, une fréquence de rafraîchissement qu’il est possible d’atteindre en HDMI ou en DisplayPort.

Si à première vue l’écran vise les jeux compétitifs, il est comme beaucoup d’écrans Oled possible du plus comme du moins. Ainsi, les jeux solos AAA et immersifs sont aussi magnifiques sur ce Sony Inzone M10S, notamment en HDR : Cyberpunk 2077, Indiana Jones et le Cercle Ancien, Black Myth Wukong ou encore Ratchet & Clank : Rift Apart sont de très bons clients pour cet écran. Ces jeux peuvent cependant bénéficier d’une diagonale plus large sur des écrans parfois moins chers.

C’est ici le 480 Hz qui intéressera les joueurs, une fréquence de rafraîchissement qui flirte grandement avec l’hyper réalisme. En théorie, celle-ci permet une clarté de mouvement encore jamais atteinte sur de l’Oled, parfaite pour les jeux compétitifs aux scènes parfois très complexes. On pense aux différents effets et particules de jeux comme Overwatch 2, Apex Legends, Valorant ou le récent Marvel Rivals, que nous avons pu tester sur cet écran.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Si vous êtes très sensible à la clarté offerte par cette fluidité supplémentaire, alors vous serez servis. La visée, les ennemis, les changements d’angle de caméra permettent de mieux gérer le chaos de certains affrontements pour un confort visuel indéniable. Cependant, nous sommes ici sur le terrain des rendements décroissants : le 360 Hz nous avait semblé déjà parfait à ce niveau, le 480 Hz ne change pas foncièrement la donne dans nos tests.

On pourrait alors mettre en avant l’argument de la latence améliorée, qui est ici de 1,5 ms, mais la différence nous parait ici encore minime avec le 360 Hz. Surtout, il vous faudra être sûr de pouvoir atteindre ce niveau de performance dans ces jeux avant de profiter de la fluidité de cet écran. Tout le monde ne peut pas atteindre les 480 FPS dans n’importe quel FPS compétitif.

Fonctionnalités logicielles

L’écran offre un menu OSD complet avec de nombreuses options pour régler l’écran selon vos préférences. Très simple d’utilisation, il permet de vérifier clairement l’activation des divers paramètres, notamment grâce à un bandeau qui résume votre configuration actuelle dans la partie supérieure.

On note la présence d’un mode 24,5 pouces, afin de cropper l’écran pour réduire ainsi sa diagonale pour les joueurs les plus exigeants. À noter que ce mode désactive le rafraîchissement variable (G-Sync, FreeSync), ce qui n’est pas le cas chez LG par exemple. Dommage.

Écran Oled oblige, des fonctionnalités de protection contre le burn-in sont présentes (Pixel Refresh, Pixel Shift et Panel Refresh). À noter que la garantie burn-in de Sony est d’une année, alors que ses concurrents chez LG, Dell ou MSI font mieux avec trois ans de couverture. Peut mieux faire Sony.

Prix et disponibilité

Le Sony Inzone M10S est vendu au tarif conseillé de 1349 euros dans le commerce. On est largement au-dessus des 800 euros des modèles précédents en 360 Hz pour une différence.

C’est désormais classique pour les nouvelles générations de dalle Oled qui sont souvent vendues au prix fort à leur sortie avant de baisser en prix dans les 6 mois qui suivent. Ici, la montée en fréquence est visiblement une raison pour cette inflation, mais il faut aussi savoir que Sony a une politique de prix premium qui peut lui faire défaut.

Note finale du test
8 /10
Ce Sony Inzone m10s a tout pour plaire sur le papier. Il faut dire que coupler les temps de réponse quasi instantanés de l'Oled avec une fréquence de 480 Hz a de quoi faire tourner les têtes de joueurs les plus exigeants. Couplez ça à une dalle qui peut s'avérer très lumineuse en HDR, un design franchement canon et une offre connectique de dernière génération, et vous auriez ainsi l'écran parfait pour toutes les typologies de jeu.

Si la fluidité de l'écran nous a bluffés, c'était déjà le cas sur les modèles 360 Hz du début de cette année. La différence ne nous semble pas aussi drastique sur ce modèle, mais pourrait bien convenir aux yeux les plus aguerris, notamment les joueurs professionnels. Il faudra cependant y mettre le prix : plus de 1300 euros pour un écran 27 pouces reste un tarif difficile à justifier, même pour du 480 Hz. À ce prix-là, on se serait aussi attendu à une garantie sur le burn in plus longue qu'un an.

Ces défauts nous empêchent de lui mettre 9/10 pour le moment, mais le Sony Inzone m10s reste un écran hautement recommandable si vous avez le budget et surtout le besoin pour de telles performances.

Points positifs du Sony Inzone m10s

  • Design très élégant

  • Pied et support hyper pratique à utiliser

  • Une dalle Oled 480 Hz hyper fluide

  • Des performances en HDR impressionnantes

Points négatifs du Sony Inzone m10s

  • Luminosité assez capricieuse selon les situations

  • Pas de port USB-C

  • Garantie de burn-in d'un an seulement

  • Tarif prohibitif

Les derniers articles