De la PS1 à la PS5 : (re)découvrez 5 générations de manettes PlayStation

Elle ne s'est pas toujours appelée DualShock

 
Entre le moment où elle ne s’appelait pas DualShock, celui où elle a perdu ses moteurs de vibration ou encore celui où elle a failli ressembler à un boomerang, la manette de la PlayStation a eu une vie riche en rebondissements. La présentation de la DualSense, la manette de la PS5, est l’occasion de se replonger dans l’Histoire de la marque PlayStation !
L'évolution des manettes de PlayStation

Sony a dévoilé la DualSense et, pour la deuxième fois de son histoire, la firme abandonne la marque DualShock pour une manette de PlayStation. L’occasion de retracer l’histoire des manettes développées par Sony pour ses consoles de jeu, de la PS1 à la PS5.

PS1 : des jeux en 3D sans sticks analogiques ?

C’est en 1994 que Sony lance sa première console de jeu au Japon, la PlayStation. La console sort une année plus tard en Europe. C’est sans doute avec cette console que la manette a le plus évolué au cours d’une génération.

La première manette PlayStation
La première manette de la PlayStation sans sticks.

C’est avec cette manette que certaines bases sont posées. On retrouve les 4 boutons iconiques de la console : croix et rond d’abord qui symbolisent la correction et la validation dans la culture japonaise (croix : non, rond : oui, ce qui explique pourquoi certains jeux obligeaient à utiliser rond pour valider une option), carré et triangle ensuite qui symbolisent respectivement une feuille de papier (souvent utilisé pour accéder au menu ou l’inventaire) et la tête (souvent utilisé pour passer en vue subjective). On retrouve aussi les boutons L1, L2, R1 et R2 ainsi que les deux options Start et Select.

En matière de design général. On peut reconnaitre les deux manches pour tenir la manette reliée par une barre horizontale. Un élément de design longtemps conservé tel quel par Sony.

La plus grosse critique que l’on pouvait adresser est sans aucun doute l’absence de stick analogique. Un comble pour une console pensée pour les jeux 3D : Sony avait fait la grossière erreur (rétrospectivement) de ne pas intégrer des sticks à sa manette. C’est pourtant cela qui permet de bien déplacer son personnage ou s’orienter dans les environnements en trois dimensions.

C’est la Nintendo 64 qui popularisera le stick analogique sur sa célèbre manette (clairement pensée pour des personnes ayant trois bras).

La naissance de la DualShock

Sony va donc revoir le design de l’objet pour proposer la manette DualAnalog.

La manette DualAnalog
La DualAnalog intègre deux sticks analogiques

Cette manette reprend exactement le design du contrôleur de la PS1 et y ajoute simplement deux sticks analogiques, symétriques. Ce sont les premiers contrôles analogiques de la PlayStation. Contrairement aux autres boutons qui ne proposent que deux états : appuyé ou non, les sticks communiquent en effet au jeu les multiples degrés d’inclinaison.

On reconnait ce modèle assez rare — il n’a été commercialisé qu’un an — à ses sticks avec un creux au milieu. Une idée de design qui sera seulement réutilisée avec la PS4.

La première manette DualShock
La première manette DualShock associe vibrations et sticks analogiques

Car la DualAnalog va rapidement tirer sa révérence pour une nouvelle manette, dont l’immense popularité est indéniable : la DualShock. Ce nouveau nom est une nouvelle fois une référence directe à la nouveauté proposée par cette manette : deux moteurs permettant de créer des vibrations. Les joueurs de Metal Gear Solid se souviennent notamment de voir Psycho Mantis prendre le contrôle à distance de la manette grâce à ses moteurs.

Pour la petite anecdote, il s’agit une nouvelle fois d’une fonction héritée de Nintendo, puisque la marque proposait la même chose avec son Rumble Pack sur N64. La principale différence étant que le Rumble Pack ne proposait qu’un seul moteur de vibration.

DualShock 2 : Sony se repose sur ses lauriers

Fort du succès de la PlayStation, Sony décide de conserver le design de sa manette pour la PS2 et crée ainsi la DualShock 2. Cette réutilisation permet de s’assurer du fonctionnement à 100 % des jeux PS1, la PlayStation 2 étant compatible avec les jeux de son ainée.

La DualShock 2
Pas de changement profond pour la DualShock 2

Si esthétiquement Sony n’a pas vraiment modifié sa manette, sinon la passer dans un coloris noir pour mieux se marier avec sa nouvelle console, la marque a quand même fait un changement de taille.

La marque a en effet changé les boutons directionnels, les boutons L1, L2, R1 et R2 ainsi que les 4 boutons croix, rond, triangle et carré pour adopter des boutons analogiques.

Cela permettait par exemple de contrôler la vitesse d’un véhicule en appuyant plus ou moins fort sur le bouton croix.

On peut également noter que c’est la dernière manette de Sony à utiliser une connectique propriétaire. Les suivantes utiliseront l’USB pour leur connexion filaire.

PS3 : le retour de bâton

Le développement de la manette de la PlayStation 3 a connu une vie bien plus complexe.

La première manette PS3
Le prototype de manette PS3, surnommé le « boomerang »

Lors de la présentation de la PS3 à l’E3 2005, Sony veut marquer le coup et impressionner tout le monde avec le design futuriste de sa nouvelle manette. Tellement futuriste, que l’écrasante majorité de la presse et des fans se demande bien comment un humain des années 2000 pourrait tenir cette manette en forme de boomerang.

Au même moment, Sony doit faire face à une action en justice de la part de la société Immersion qui l’accuse d’avoir enfreint plusieurs brevets liés au système de vibration.

La vibration est une technologie du passé

C’est dans ce contexte que né la Sixaxis, la première manette de la PS3. La première particularité de la manette est donc de ne plus intégrer de moteurs de vibration. « La vibration est une fonction des générations de console passées, ce n’est pas une fonction next-gen » déclarera Phil Harrison, responsable de Sony qui passera ensuite chez Microsoft avant le lancement de la Xbox One, puis chez Google pour le lancement de Stadia.

La manette Sixaxis pour la PS3
La Sixaxis n’avait pas de moteurs de vibration

La Sixaxis n’est tout de même pas dénuée d’intérêt. Premièrement, elle marque le passage définitif de Sony aux manettes sans-fil, et intègre à ce titre le Bluetooth et une batterie rechargeable. La manette se recharge par le port mini-USB, ancêtre du micro-USB et de l’USB Type-C. La marque japonaise ne fait donc pas le choix des piles amovibles comme Microsoft, et aucun des deux n’a changé d’avis depuis.

Une fois de plus, son nom est une référence à une nouvelle technologie intégrée. Sixaxis, pour les six axes de libertés donnés à la manette pour de la reconnaissance de mouvement. C’est la grande époque de la Nintendo Wii après tout.

Si le design global de la manette n’a pas trop changé, on peut noter que les boutons L2 et R2 deviennent des gâchettes. Le bouton PlayStation fait aussi son apparition, signe que les consoles embarquent désormais un système d’exploitation plus sophistiqué.

DualShock 3 : le retour des vibrations

Alors que l’on pensait les vibrations être une technologie du passé, Sony se dépêche de les intégrer à nouveau dans la DualShock 3 après la fin du procès en 2007 avec Immersion.

La DualShock 3
La DualShock 3 prend du poids avec les moteurs de vibration

La nouvelle version de la manette ne change rien d’autre que l’intégration des deux moteurs, ce qui alourdit forcément le poids général qui passe de 137 à 192 grammes.

C’est aussi sur cette génération que l’hégémonie de Sony sur le marché des consoles a été remise en cause. Le départ de la PS3 a été compliqué au moment où Nintendo renouait avec le succès grâce à la Wii et où Microsoft trouvait la bonne recette avec la Xbox 360.

C’est d’ailleurs la manette de cette dernière qui fera souvent office de référence sur le marché, alors que le design de la DualShock commence à montrer ses limites.

Une manette pour les réseaux sociaux

Avec une humilité retrouvée, Sony développe sa PlayStation 4 sur de nouvelles bases. L’architecture et le design de la console sont transformés et même la manette change complètement.

La Dualshock 4 avec son touchpad
La DualShock 4 arbore un tout nouveau design

Sony a d’ailleurs présenté la DualShock 4 avant de dévoiler le design de la PS4, signe qu’il était important de parler de sa nouvelle manette à ce moment.

La DualShock 4 intègre de nouveaux joysticks analogiques avec une forme rappelant la manette Dual Analog. Sony introduit un large touchpad cliquable qui servira dans de nombreux jeux à accéder au menu. Tout juste en dessous, Sony a intégré un haut-parleur, permettant parfois d’entendre des choses en plus dans les jeux. Les boutons Start et Select laissent leur place à deux nouveaux boutons : Options et Share.

La DualShock 4 vue de dos avec sa LED bleue
La manette de la PS4 s’illumine

 

La DualShock 4 change de forme, avec des arêtes moins marquées et un design qui épouse mieux la forme des mains. La forme des gâchettes L2 et R2 est également inversée pour qu’elles tombent plus facilement sous l’index. L’arrière de la console laisse surtout beaucoup de place à la Lightbar, une barre lumineuse pensée pour identifier le joueur, mais aussi pour la réalité virtuelle et le motion gaming.

La manette est toujours sans fil avec une batterie intégrée, mais se recharge désormais par un câble micro USB.

Le plus grand changement reste l’intégration de ce bouton Share. Sony comprend dès 2013 l’importance que vont avoir les réseaux sociaux sur le jeu vidéo et l’interaction possible entre les joueurs. Désormais, envoyer une capture d’écran ou un extrait de jeu sur Facebook ou Twitter ne prend plus que quelques secondes.

Nintendo reprendra cette idée avec sa Switch et Microsoft attendra la Xbox Series X pour ajouter à son tour le bouton de partage.

Place à la DualSense

La première manette de la PS5 sera la DualSense. Sony dit une nouvelle fois au revoir à sa marque fétiche DualShock.

La DualSense
La manette DualSense de la PS5

Au-delà du changement majeur de design, marquant tantôt un retour à la PS3 avec un changement de nom, tantôt à la PS1 avec son coloris blanc, on retiendra une nouvelle fois que le changement de nom s’explique par de nouvelles technologies intégrées.

Le système de vibration a été revu et promet maintenant d’après Sony d’offrir une nouvelle dose d’immersion dans les jeux, permettant aux joueurs de sentir la texture de la route dans un jeu de course par exemple. Un nouveau système en travaux depuis les débuts de la PS4 et qui auraient pu être intégrés par Sony sur la PS4 Pro. Finalement, la firme a décidé d’attendre la PS5 pour être sûre que sa technologie touche l’intégralité du parc installé et ne pas diviser sa communauté.

Les gâchettes L2 et R2 ont été revues pour devenir adaptatives, ce qui devrait permettre de sentir « réellement la tension dans vos actions ». De belles promesses que l’on attendra de voir se concrétiser lors d’un test complet, manette en main.

Reste à voir si un jour Sony proposera à nouveau une manette DualShock. En attendant, pour retrouver toutes les informations sur la future PS5, on vous invite à lire le dossier dédié à la console.


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