Fortement concurrencé ces derniers temps sur son segment de prédilection, les hybrides 24×36, Sony innove et sort l’α7C (pour « compact »), ou A7C. Sa promesse : proposer les qualités du full frame dans un boitier au gabarit de l’APS-C. Voyons donc si les qualités du nouveau venu sont à la hauteur de la promesse.
Fiche technique du Sony A7C
Sony Alpha 7C | |
---|---|
Capteur | 24 MP, CMOS, full frame 35 mm |
Écran | 7,5 cm |
Viseur | Électronique, OLED, 2 359 396 points |
Sensibilité | 100 – 51 200 ISO (50 – 204 800 ISO en étendu) |
Rafale | 10 images/s avec suivi permanent AF/AE |
Vidéo | Jusqu’en Ultra HD en 4:2:0 8 bits |
Mémoire | SDXC, SDHC (compatible UHS-I/II) |
Poids | 509 g |
Ce test a été réalisé à partir d’un exemplaire fourni par la marque.
Un boitier compact, robuste et étoffé
Côté encombrement l’engagement est tenu : on jurerait avoir affaire à un hybride de la gamme APS-C tant les dimensions sont proches pour ne pas dire quasiment identiques (124 x 71,1 x 59,7 mm côté poignée) pour un poids d’environ 510 g avec carte et batterie.
La poignée est même légèrement moins proéminente que sur le Sony A6600 (haut de gamme APS-C), entrainant une préhension de moins bonne qualité, notamment pour les utilisateurs aux grandes mains. Le revêtement antidérapant qui recouvre la pognée et la partie droite de la face arrière et le repose-pouce profilé assurent néanmoins une tenue efficace et globalement confortable.
Si l’A7C est donc a priori plutôt conçu pour un appareillage avec des optiques compactes (peu nombreuses en 24×36), l’usage du généreux 70-200 f/2,8 maison s’est révélé plutôt agréable et, s’il faut évidemment adapter sa gestuelle, l’emploi d’un tel téléobjectif pendant deux heures d’affilée n’a pas pour autant posé de problème particulier. Certes, c’est moins confortable qu’avec un bon gros reflex, mais de telles conditions d’utilisations restent totalement envisageables.
Toujours côté optique, la conception d’un transtandard 28-60 mm rétractile est à signaler. Sa luminosité est modeste (f4-5, 6) et on aurait apprécié une couverture du champ un peu plus large en position grand-angle. Ce n’est pas pour autant un objectif au rabais du point de vue de la qualité optique (voir le détail à 100 % à f/5,6 ci-dessous) et son encombrement reste très limité pour un objectif plein format.
La robustesse n’est pas négligée, puisque le Sony A7C est conçu autour d’un boitier entièrement métallique en alliage de magnésium et il est tropicalisé. Les baroudeurs en mal de compacité et autres amateurs de street photography devraient apprécier.
Du point de vue connectique l’essentiel est là : une entrée micro au format mini-jack accompagne la griffe porte accessoire directement compatible avec certains micros Sony, une sortie casque, un port micro-HDMI transmettant un signal vidéo moins compressé que lors de l’enregistrant sur carte et un port USB-C. Ce dernier permet la communication avec divers périphériques ainsi que l’alimentation électrique. La seule vraie limitation liée à la recherche de compacité est la présence d’un seul emplacement destiné à l’accueil d’une carte mémoire au format SD (compatible UHS-II).
Le boitier est, comme ses grands frères, alimenté par la très bonne batterie NP-FZ 100. Son autonomie est donc en pratique suffisante pour assurer une petite demi-journée de prise de vue intensive en photo agrémentée d’un usage vidéo occasionnel. Dommage que Sony retombe dans certains de ses vieux démons en se contentant de livrer un câble USB non un vrai chargeur de batterie autonome.
Une visée modeste, mais fonctionnelle
L’écran arrière de l’A7C propose des caractéristiques classiques : doté d’une diagonale de 7,5 cm, il propose une définition de 921 600 points. Il est également réellement orientable grâce à un montage sur rotule, ce qui est très pratique dans de nombreuses situations. Il est tactile et la mise au point comme la prise de vue sont possibles par simple contact du doigt sur la zone souhaitée.
Revers de la recherche de compacité, le viseur se distingue par son caractère étriqué : il propose un grossissement de x0,59 pour un dégagement oculaire de 17,5 mm à la norme CIPA, il est donc moins confortable que celui de l’A6600 (APS-C) et les porteurs de lunettes, notamment, risquent de ne pas y trouver leur compte. Sa dalle, de type OLED, est toutefois de bonne facture. Compte tenu de la taille du viseur, sa définition de 2,36 mégapixels ne provoque pas de gêne particulière à l’usage et ses caractéristiques d’affichage permettent un usage plutôt agréable y compris quand la luminosité chute.
Un pilotage simple et assez fonctionnel malgré quelques limites de taille
Compacité oblige, une nouvelle fois, le nombre de commandes physiques est limité. Néanmoins, l’essentiel est là et, dans le cadre d’un usage courant, le pilotage de l’A7C est à la fois assez simple et efficace. On retrouve ainsi sur le capot supérieur à droite de la griffe porte-accessoire le barillet de sélection des modes, le correcteur d’exposition, le déclencheur vidéo ainsi que le déclencheur photo entouré du sélecteur de mise sous tension situé au sommet de la poignée.
De même, la face arrière regroupe les touches classiquement nécessaires à un usage harmonieux. Notons toutefois la présence d’une seule molette de réglage au niveau du pouce, secondée par une roue codeuse, qui fait également office de trèfle, à droite de l’écran arrière. Un usage en mode entièrement manuel est donc parfaitement possible, mais sa mise en œuvre est un peu moins confortable que sur les modèles qui proposent deux molettes. Si de nombreuses touches restent paramétrables, une seule touche utilisateur est ici présente et l’absence d’un joystick, souvent très pratique, est également à signaler.
Plus gênant, on retrouve l’organisation des menus classiquement touffue chez Sony (pas moins de 14 pages dans le seul onglet de prise de vue photo sachant que la vidéo jouit d’un onglet dédié sans même évoquer le reste), alors que la présence de la très bonne organisation apparue sur le Sony A7S III aurait constitué un véritable apport. Un menu paramétrable regroupant les fonctions choisies par l’usager est toutefois également proposé. S’il permet souvent une amélioration de la facilité d’usage, sa présence ne permet cependant pas de compenser réellement ce choix pour le moins incompréhensible.
Autre motif d’insatisfaction, on retrouve ici le choix, trop souvent opéré par Sony, de limiter le fonctionnement tactile à la prise de vue. On ne peut donc pas naviguer dans les menus ni faire défiler les images autrement qu’au moyen des commandes physiques.
Dans le cadre d’un usage généraliste, l’accès aux principaux réglages reste toutefois assez aisé grâce à la présence salutaire d’un quick menu aujourd’hui classique, mais toujours aussi efficace. Globalement, l’A7C est donc plutôt agréable à piloter avec un peu d’entrainement, mais, au-delà des restrictions liées à la recherche de compacité, Sony aurait pu nous éviter certaines de ses apories qui ont récemment fait l’objet d’amélioration sur d’autres modèles.
Un boitier efficace sur le terrain
Sans surprise étant donné l’ascendance de l’A7C, l’autofocus assure ici très bien son office. Vu les exigences de précision en la matière avec un capteur full frame, ces très bonnes performances sont fondamentales.
Nous retrouvons ici le très bon module hybride assis sur 693 points de corrélation de phase répartis sur 93 % du champ associé à 425 points à détection de contraste ainsi que la puce Bionz X présents sur l’A7 III. Associé à la possibilité de sélectionner en mode photo le sujet à suivre par simple contact tactile sur l’écran, une fois le sujet accroché, ce couple est très efficace sur la quasi-totalité du cadre. On peut le voir dans l’exemple ci-dessous réalisé sur des véhicules en mouvement suivant des trajectoires à la fois frontales et transversales à f/2,8 afin de bénéficier d’une profondeur de champ courte (et donc d’une marge d’erreur plus que réduite), les résultats sont au rendez-vous.
Le mode de suivi des yeux est par ailleurs très efficace comme d’habitude chez Sony en photo comme en vidéo.
Un double module d’obturation mécanique et électronique accompagne ce solide dispositif de mise au point automatique et, là encore, ses performances sont à saluer. Il assure en effet une rafale de 10 i/s en Jpeg et Raw compressé 12 bits (la vitesse descend à 8 i/s en Raw 14 bits) et un fonctionnement parfaitement silencieux en cas de nécessité (photo animalière ou de spectacle par exemple).
Certes la vitesse maximale d’obturation est de 1/4000 seconde et la synchro-flash est limitée au 1/160, mais, encore une fois, dans le cadre d’un usage généraliste on couvre sans difficulté 99 % des situations et seuls des cas de figure très spécifiques réclament des performances supérieures.
Les praticiens spécialisés qui peuvent les rencontrer ne sont de toute manière pas le public visé ici.
Une stabilisation du capteur performante
J’étais curieux de voir comment s’en sortirait Sony dans l’inclusion d’un module de stabilisation d’un capteur plein format sur un boitier aussi compact. Les tests montrent qu’en pratique on gagne entre 3 et 4 vitesses (3 vitesses 1/3 pour être précis), des résultats aussi bons que sur les autres modèles de la marque.
Les résultats varient évidemment en fonction des utilisateurs et des objectifs, mais avec le 28-60 mm du kit, réglé à la focale la plus longue, nous obtenons selon notre protocole exigeant une large majorité d’images parfaitement nettes ou acceptables jusqu’à 1/8 seconde quand il est activé. Lorsqu’il est désactivé cette vitesse limite est de 1/80 seconde.
La qualité d’image au rendez-vous
C’est la principale promesse de l’A7C : la qualité d’image du plein format dans un boitier beaucoup plus compact que celui de ses principaux concurrents. Le couple capteur CMOS rétroéclairé de 24 Mpix / processeur BionzX qui équipe l’A7C est bien connu des services, puisque c’est le même que celui présent sur l’A7 III.
Sans surprise la qualité d’image est de très bon niveau. Sony est maître de la conception de ses capteurs (dont certains équipent les appareils de nombreux autres fabricants) et ça se sent. Comme on peut le voir sur les images ci-dessous le rendu des couleurs est fin et subtil.
La montée en sensibilité est également bien maîtrisée et la dégradation de la qualité des images est très progressive. Ici, il n’est absolument pas farfelu d’envisager un usage professionnel des images, y compris à 12 800 ISO. Au dessus, la dégradation devient vraiment sensible, mais pour certains types de parution la sensibilité de 25 600 ISO reste possible.
Les images ci-dessus sont issues des fichiers Raw développés sans modification des paramètres par défaut du fabricant.
Un mode vidéo de bonne tenue
Très attendue sur la qualité d’image photo, la fiche technique de l’A7C permet de nourrir des attentes importantes dans le domaine de la vidéo, notamment en raison des dimensions de son capteur. Il est d’autre part doté d’un écran orientable tactile, d’une sortie casque, d’une entrée micro au format mini-jack stéréo 3,5 mm (en plus de la griffe porte-accessoire directement compatible avec certains modèles Sony) et d’un module de stabilisation du capteur dont la réputation n’est plus à établir.
Du point de vue des différents formats d’enregistrements, si l’essentiel est là l’A7C reste un boitier bien sage. S’il permet d’enregistrer jusqu’à 30 p en UHD et 120 p en full HD, un mode UHD 50p/60p aurait été bienvenu et le débit le cantonne au 4:2:0/8 bits en interne, quel que soit le format. La présence d’un mode ralenti direct est néanmoins à signaler, même si son usage est limité au débit de 16 Mbits/s.
Globalement la qualité d’image est bonne et c’est un plaisir de retrouver les très courtes profondeurs de champ avec un boitier de taille aussi modeste. La mise au point automatique, point essentiel s’il en est dans ces conditions, assure correctement sa fonction, y compris lorsque la luminosité chute.
Avec le réglage par défaut, j’ai trouvé la transition de point entre les plans un peu brutale, mais chacun pourra le paramétrer à son goût.
Comme souvent chez Sony, les modes de détection des visages et des yeux sont efficaces, néanmoins l’impossibilité d’assurer le suivi d’un sujet sélectionné par contact tactile sur l’écran arrière constitue un vrai désagrément. C’est d’autant plus regrettable que ce mode inaccessible en vidéo fonctionne parfaitement en mode photo.
Prix et disponibilité du Sony A7C
est disponible depuis le mois d’octobre. Il est proposé, boitier nu, au prix de 2000 euros.
[…] de lancer de nouveaux boîtiers hybrides dotés de capteurs full frame. Après les Sony A7S III et A7C lancés l’an dernier, le constructeur japonais a présenté ce mardi un nouveau boîtier destiné […]
tout dépend de comment on place le curseur. L'A7 III va être moins cher pour des prestations similaires, l'A7r III pour 300€ de plus offre plus de résolution, un mode haute résolution, etc... un EOS RP va être moins qualitatif mais presque moitié moins cher, les Panasonic S5 ou Nikon Z5/Z6 vont offrir pas mal de choses pour moins cher aussi. A la fin, cet A7c est le produit qu'on pouvait attendre, avec le prix que Sony veut nous faire payer. Canon fait pareil avec un EOS R6 qui remplit beaucoup de cases pour un gros tarif. C'est du marketing classique, chacun a son petit besoin, j'aime la capacité de ces capteurs à produire des images propres à ISO élevé, avec une stabilisation du capteur, mais le produit qui y répond va aussi avoir un super AF, une vidéo 4K 60fps, une rafale de ouf. Je n'ai pas besoin de tout ça pour le paysage, mais je vais devoir payer pour tout ce que je n'utilise pas.
Pas trop un article grand public. Et donc, c'est pas trop un article grand public. Mais il est agréable à lire et donne des critères pour ceux qui voudraient aller plus loin que le photophone, ce qui est toujours bon à prendre en cette période.
Des exemples ? Parce qu'en FullFrame, le seul réel concurrent c'est le R6 de Canon (je mets de coté le S5 de Pana parce que l'AF est vraiment out et il est typé a fond vidéo). On peut comparer les modes videos (R6), la cadence(R6), l'AF (A7C), le viseur(R6), l'autonomie (A7C), la définition du capteur (A7C) il n'empeche que le Sony est physiquement plus petit. C'est une niche de s'affirmer le plus petit FF (alors que le Sigma FP l'était déja mais sans viseur), le prix est elevé mais pas totalement déconnant (en nu, prix officiel il ya 300€ de différence soit 15%)
oui alors comment dire.... à 2300 euros la concurrence est rude vers l'excellence. On ne comprend pas trop du coup pourquoi tester CE modèle particulier si ce n'est que le constructeur vous a contacté pour le tester avec prêt gratuit de 1 mois + un petit chèque ? Entre Tesla, les tests dont ne sait d'où ils sortent, les mini voitures citroën et toute la gamme Apple, on se demande vraiment ce qu'est devenu l'essence de Frandroid.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix