Test du Sony Xperia S

 

Sony-Ericsson est mort, vive Sony ! Ce bref rappel historique en guise d’introduction n’est pas sans intérêt : le smartphone que nous testons aujourd’hui est véritablement le premier smartphone de la marque. Cela dit, comment éviter de voir que le fantôme de feu Sony-Ericsson plane toujours ? Le nom du téléphone, dans un premier temps, vous dira forcément quelque chose : Xperia. Oui, comme Xperia Play, Xperia Arc, ou Xperia X10.

Mais ce n’est pas tout ! Il faut savoir que ce smartphone était au départ prévu pour sortir chez Sony-Ericsson : vous vous doutez bien qu’on ne conçoit pas un téléphone en quelques semaines. Du coup, difficile de s’attendre à un grand renouveau : oui vous retrouverez TimeScape et tout ce qui a fait le succès des téléphones Sony Ericsson l’an passé. Et pourtant, Sony ne le voudrait pas, Sony voudrait que ce téléphone soit son téléphone, celui d’une génération à ouvrir, d’une étape à franchir.

Coincé entre deux époques, est-ce que cet Xperia S, dernier rejeton de Sony-Ericsson et premier enfant adoptif de Sony, parvient à tenir les promesses des deux marques ? C’est ce que l’on va tenter de voir dans ce test.

Note à nos chers lecteurs : comme les délais ont été très courts pour l’écrire, si nous avons omis des détails qui vous tiendraient à coeur, n’hésitez pas à nous faire part de vos interrogations dans les commentaires. – Sincèrement, la rédaction.

 

Sommaire

I – Esthétique et matériel

1 – Un téléphone robuste et design

2 – Bravia, Qualcomm et leurs amis

II – Android et TimeScape : une surcouche pour le grand public

1 – Android à la sauce Sony : 2012, un bon cru ?

2 – Applications natives : au-delà de Google

III – Multimédia, photo et jeux : un smartphone bon à tout faire ?

1 – De l’appareil de poche au Home Cinema

2 – Et pour les joueurs alors ?

Video de prise en mains

Conclusion

 

I – Esthétique et matériel

1 – Un téléphone robuste et design

Lors du MWC 2011, Sony-Ericsson n’avait que deux mots à la bouche : légèreté et finesse. On avait beau leur dire « ouais mais le plastique c’est cheap », ils n’en démordaient pas, persuadés qu’ils étaient que le grand public cherchait des smartphones Android faciles à transporter tout en restant suffisamment grands. Ainsi était né l’Xperia Arc.

Force fut de constater qu’ils n’avaient pas tort : les Arc étaient d’excellents smartphones et le Galaxy S II du concurrent coréen reposait sur les mêmes atouts, du moins du côté de l’esthétique pure. CES 2012, revirement de situation : l’Xperia S est épais et lourd, moulé dans un plastique « mou » qui fait penser à la gamme Desire/Incredible de HTC. Cette lourdeur pourrait d’ailleurs n’être qu’apparente, puisque le smartphone ne fait que 144 grammes.

Noir profond

Mais en mains, l’impression est radicalement différente de celle que l’on peut avoir avec un Arc, par exemple. Cela est peut-être dû à la forme, pas complètement plate, ou aux 4,3 pouces de l’écran, eux mêmes intégrés dans une coque de 12,8cm de long par 6,4 de large. Attention : ce n’est pas un reproche ! On sait que le poids est, dans l’esprit du consommateur, un gage de qualité des matériaux et de solidité de l’ensemble.

Sony a donc complètement changé de philosophie… pour quel résultat ? Eh bien il faut avouer que le smartphone en jette grave. Certes, il ne plaira pas à ceux qui cherchent à tout prix l’optimisation de l’espace : ici, les bords sont larges, surtout le bas du téléphone, qui a lui seul, fait plus d’un centimètre. Ce n’est pas pour autant du vulgaire plastoc gâché, non, Sony a mis ses esthètes sur le coup et nous a pondu, enfin, un design qui se démarque du rectangle noir aux bords arrondis.

Ok, stricto sensu, c’est un rectangle avec des bords arrondis

Sony-Ericsson avait déjà commencé à se détacher de la masse avec ses Xperia et Sony enfonce le clou : juste en dessous de l’écran se trouvent trois petits points bien visibles. Oui, ce sont les touches de fonction d’Android. Comment s’y repère-t-on ? Avec la deuxième innovation esthétique de Sony pardi, une barre transparente à l’intérieur de laquelle « flottent » les logos des fonctions.

Cette barre est éclairée par des leds quand le téléphone s’allume : y’a pas à dire, l’ensemble est du plus bel effet et vous aurez vraiment un téléphone original pour vous la péter en société. Si on fait un petit tour du propriétaire, on ne peut que reconnaître que nous sommes en face d’un modèle haut de gamme : les finitions sont parfaites, la coque arrière qui vous donne accès au port micro-SIM (mais pas à la batterie) est bien encastrée et des caches protègent les différents ports pour éviter de ruiner les courbes par des trous disgracieux.

Comme une mauvaise machine à laver, rend rose votre beau rouge

Les ports, parlons-en un peu : on a le traditionnel mini-jack sur le haut de téléphone, la prise USB sur la droite et une prise HDMI fort bien pensée sur la gauche, qui vous permettra de diffuser le contenu de votre téléphone sur votre téléviseur – ce qui est un des arguments de vente de Sony sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.

Ports ou finesse, il faut choisir

A l’arrière, on trouve l’objectif de l’appareil photo de 12,1 megapixels, dont nous vous parlerons également à la fin de ce test, avec son flash associé. Son pendant du côté face est une webcam qui vous permet de faire de la visioconférence en 720p. Sony annonce donc la couleur : cet Xperia S est définitivement tourné vers le multimédia et peut prétendre remplacer un appareil photo compact, du moins sur le papier.

Voilà pour le design et le hardware en surface, creusons maintenant un petit peu plus dans les entrailles de ce smartphone, si vous le voulez bien.

2 – Bravia, Qualcomm et leurs amis

Commençons par le plus évident : l’écran. Pas de surprise, la technologie est une amélioration de celle que l’on trouvait sur les précédents Sony-Ericsson, qui piquaient déjà leurs écrans chez Sony. On a donc une dalle de 4,3 pouces qui, comme cela devrait être la norme cette année, affiche une définition « HD », c’est-à-dire un joli 720×1280 pixels : cela nous amène à une résolution de 342 pixels par pouces.

C’est rare de pouvoir photographier un smartphone allumé sans saturation des blancs

En pratique, comme on peut s’y attendre, c’est bluffant. L’écran est magnifique et ravira ceux qui ne supportent pas les couleurs un peu trop saturées des Super Amoled du concurrent direct. Une telle résolution est particulièrement utile pour ceux qui naviguent beaucoup sur internet et qui aiment lire des articles sur leur portable : impossible de déceler un pixel sur une lettre, le zoom est net et le dézoom permet de lire des paragraphes entiers sur un seul écran sans qu’il y ait de perte de qualité.

Fait plutôt impressionnant sur un smartphone : l’écran ne vire pas vers une autre couleur quand sa dominante est blanche. Le blanc de Sony n’est pas éclatant, mais en contrepartie, on n’a pas l’effet bleu, rouge ou vert qui se produit sur à peu près tous les autres smartphones de la concurrence, chaque marque ayant sa couleur maudite. Le noir est, lui, bien rendu également, mais peut-être pas aussi profond que sur les écrans Amoled.

Regardez-moi ces PPI ! Comment ça ce sont eux de votre écran ?

Sony a quand même fait un excellent boulot pour avoir des tons neutres et non saturés, ce qui ne plaira peut-être aux amateurs d’écrans qui décollent la rétine, mais cela s’avère très pertinent dans la mesure où une grande partie du smartphone est réservée au multimédia et que Sony a mis le paquet sur la capture photo et vidéo.

Du côté du processeur, on trouve un des derniers jouets de chez Qualcomm, le MSM8260, un dual-core cadencé à 1,5 Ghz, ce qui en fait le processeur pour smartphone le plus rapide du moment, secondé par 1 Go de RAM et un GPU Adreno 220. Si vous êtes du genre à vous émouvoir des chiffres, sachez qu’il obtient un score de 6518 sur AnTuTu et un puissant 3082 sur Quadrant, dépassant très largement le Galaxy Nexus.

REP a sa Galaxy Nexus ! Je te follow pas back !

Comment elle se la pète la Prime avec ses 4 coeurs…

Il n’y a pas de carte SD. Je ne sais pas où vous avez copié vos fichiers cher AnTuTu.

GPUBench affiche quant-à lui un plaisant 41826, ce qui le place largement dans le Top 20 des charts dressés par le benchmark, sachant que beaucoup de modèles passent les tests overclockés. Bref, en terme de puissance brute, on a donc dans les mains une petite bête bien finie et bien optimisée qui n’attend qu’une chose : faire ses preuves en situation.

On ne peut pourtant pas achever cette partie technique sans évoquer l’évolution majeure qui touchera sûrement tous les smartphones de cette année 2012 : le NFC. On en parle depuis maintenant un an, il aurait dû être présent sur le Galaxy S II avant un retournement de veste de Samsung, ce sera donc cette nouvelle génération qui introduira la norme dans les foyers.

Mais à quoi le NFC pourra nous servir, si les infrastructures ne sont pas encore en place ? C’est une bonne question et il est vrai que tant que nos bornes Navigo et autres lecteurs de carte bleue ne seront pas compatibles, le NFC sur smartphone n’aura que peu d’intérêt. Sony y a pensé et pourrait avoir trouvé une bonne solution pour introduire les habitudes en douceur : on applaudit bien fort les Smart Tags.

Ces petites puces au format porte-clefs et reprenant les codes esthétiques bien connus de la marque seront vendues à part (gageons quand même qu’il y aura des packs…) et ce sera à vous de les configurer. Pour quoi faire ? Des tas de chose, comme l’affichage de vos informations personnelles ou, plus intéressant, la configuration d’un profil dédié à un lieu. Vous entrez dans votre Smart Tag un profil « bureau », vous passez votre smartphone dessus, et hop, il se connectera au Wi-Fi tout seul, passera la sonnerie en vibreur et ouvrira l’application calendrier, par exemple.

Regardez, flou dans le fond ! Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non, c’est Smart Tag !

Les possibilités n’ont de limite que votre imagination et même si Sony a prévu un software simple à prendre en main pour le tout venant, on se doute que les petits bidouilleurs qui sommeillent en vous arriveront à faire des merveilles d’ici peu…

Pour conclure cette première partie, on peut donc dire que Sony a suivi la voie dans laquelle s’était lancé Sony-Ericsson et a ajouté un peu de son savoir faire pour obtenir un smartphone original, définitivement haut de gamme et prêt à relever les nouveaux challenges de 2012 en mettant en avant deux technologies bien plus essentielles qu’un gros processeur : l’écran HD et le NFC.

II – Android et TimeScape : une surcouche pour le grand public

1 – Android à la sauce Sony : 2012, un bon cru ?

C’est maintenant chose courante : les constructeurs ajoutent leur petite sauce à Android et il est désormais bien rare de trouver un smartphone Pure Google, en dehors des séries Nexus (qui elles-mêmes n’en sont parfois même pas…). Dès ses premiers Xperia, Sony a introduit une interface baptisée « TimeScape », qui correspond en fait au nom d’une application « sociale » qui fait partie de cette interface.

Essayez de trouver l’origine de la fumée TimeScape si vous voulez devenir fou

Comme toutes les surcouches, TimeScape était un massacre au début et s’est bonifié avec le temps jusqu’à devenir une des méthodes des plus originales pour utiliser Android 2.x. Sur la dernière gamme de Sony Ericsson, Arc S ou Play, on pouvait aller jusqu’à dire que l’expérience TimeScape était loin d’Android : c’était un vent de fraîcheur que les puristes n’aimeraient pas mais qui pourrait définitivement amener de nouveaux utilisateurs sur les terres du Droid vert.

Une raison bien simple à cela : TimeScape, comme TouchWiz et dans une moindre mesure, Sense, sont des surcouches qui visent le grand public, et sont donc censées être beaucoup plus simples à prendre en main qu’Android stock. La première chose à contrôler sur ces surcouches pour les juger, c’est bien entendu la fluidité globale du système. Fait étrange, malgré les spécificités techniques hors catégorie, le passage d’un bureau à l’autre accroche.

TimeScape : la genèse

Cela reste léger, mais je n’avais pas souvenir, pour avoir testé toute la gamme des smartphones Sony-Ericsson de 2011, que TimeScape ait encore ce petit lag. En gros, le passage d’un bureau à l’autre se fait systématiquement en deux temps, avec un accrochage léger entre les deux parties de la transition. Cette gêne n’est pas du tout présente dans les autres menus de l’interface et nous espérons que Sony se penchera dessus d’ici la sortie du smartphone pour offrir dès le début une expérience d’utilisation optimale.

Bref, TimeScape, qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, on pourrait dire que c’est avant tout un ensemble de widgets. Si vous regardez l’interface de cet Xperia S, on est loin de celle des X10 Mini qui avait été repensée entièrement pour faire tourner Android sur un tout petit écran. On retrouve les différents bureaux, les cinq icônes en bas de l’interface, les applications dans un menu séparé et les paramètres généraux sont tout à fait traditionnels.

C’est prouvé : TimeScape augmente votre Klout

S’il fallait résumer en un adjectif ce qu’était TimeScape, j’emploierais bien volontiers « social ». Tout tourne de fait autour des réseaux sociaux, des SMS, ou encore de vos mails. Le premier de ces widgets donne le ton en s’appelant tout banalement « flux ». Ici, vous entrez vos identifiants Twitter ou Facebook, et toute votre actualité, SMS compris, s’affichera dans le même cadre, placé à votre convenance sur l’un des bureaux.

Ce widget a un frère qui fait complètement double emploi si vous n’utilisez qu’un seul réseau social : « Amis ». Non, il ne vous permettra de vous trouver des amis, mais affichera les mises-à-jour de vos contacts séparément. Par exemple, il me suffit de cliquer sur le logo FrAndroid pour avoir toutes les nouvelles venant du compte Twitter. Flux et Amis marchent évidemment de paire : quand vous cliquerez dessus, ce sera la même application « TimeScape » qui s’ouvrira, celle dont on vous a déjà parlé un peu plus haut et qui, par habitude, a donné son nom à l’interface.

Je suis quelqu’un de très populaire

En terme de design, tout a été épuré depuis la première version et Sony a clairement abandonné les tons bleutés qui étaient la marque de fabrique des smartphones Sony-Ericsson. A la place, vous aurez le choix entre 5 ou 6 couleurs dominante qui se contenteront de teinter un système qui restera sobre et élégant.

Pour continuer dans cette revue de TimeScape, un autre widget a fait son apparition que je trouve scandaleux mais c’est juste parce que je suis un vieil aigri qui n’a pas Facebook : Musiques et Vidéos vous permettra d’afficher les… morceaux de musique (parce que non Sony, quand on dit une musique et pas de la musique, on passe pour un rustre) et les vidéos de vos « amis » sur Facebook. Vous n’avez pas Facebook ? Ce widget ne vous servira à rien, qu’importent votre compte Google +, Twitter ou vos abonnements Youtube, qui semblaient pourtant pertinent pour y figurer aussi…

*Baffe baffe*

Voilà, en gros, ce qu’est TimeScape : un ensemble d’applications sociales qui devraient vous permettre de vous passer des applications officielles. Bien sûr, d’autres widgets plus classiques sont présents, comme le lecteur MP3 ou la prévisualisation des photos de la galerie, mais pour le coup, ce ne sont que des reprises de ce que Google propose déjà dans ses smartphones.

Relevons enfin un défaut qui m’a semblé bien embêtant : Sony ne propose pas de barre de contrôle à l’intérieur de la barre de notification. Il faudra se servir du widget pour activer ou désactiver le Wi-Fi, le GPS, le Bluetooth et autres émetteurs énergivores. Cette personnalisation de la barre de notification est devenue la norme sur les surcouches Android et il faut reconnaître que c’est bien pratique… dommage !

2 – Applications natives : au-delà de Google

Peut-on faire un test de smartphone sans parler une seule fois de téléphonie ? Ca serait un peu cocasse. Alors oui, sachez que vous pouvez téléphoner ! Et même passer des SMS ! Le rêve de tout adolescent des années 2000… bref, Sony a conservé les applications natives présentes sur Android, comme Contacts ou Téléphone en les retouchant un tout petit peu. Vous pourrez ainsi sauvegarder vos journaux d’appels et vos contacts via l’application Companion, développée par Sony, sur votre PC.

L’accès aux contacts ne change, lui, pas beaucoup : ce sera la traditionnelle liste défilante avec une barre de recherche au sommet. Du côté des SMS, chose rare, le système vous propose de choisir lors de votre première utilisation si vous voulez utiliser le T9 ou non : pas la peine de passer de trop longues minutes à chercher l’option, souvent cachée dans un obscur menu. Plus intéressant encore, vous pourrez choisir un « semi T9 » qui se contentera d’intervertir les lettres quand il détectera des fautes de frappe et de mettre automatiquement les majuscules.

Därth Väder ?

Mais retournons dans l’univers des gens qui ne communiquent plus que par mail ou par Twitter. Qu’est-ce que Sony a ajouté d’intéressant sur son beau smartphone par rapport à la version nue d’Android ? D’abord, téléphone grand public oblige, un guide Android. Ou plutôt, un Android Guide dans le texte. Il renvoie vers une page web Sony-Ericsson… en hollandais par défaut, si mes souvenirs d’Amsterdam sont exacts, mais qui pourrait tout aussi bien être une langue scandinave.

Cela sera sûrement corrigé d’ici la sortie française, mais le nom est trompeur : ce n’est pas un guide, mais une sélection d’applications Android. Soit. Suivant. Le lecteur de musique a entièrement été repensé par Sony, on trouve désormais un égaliseur 5 bandes avec en prime la possibilité de régler la profondeur des basses. De même, si vous avez un casque 5.1, vous aurez la possibilité d’utiliser une option « son surround » directement depuis le lecteur audio.

Je. N’ai. Pas. Facebook. Gnnnn.

TrackID ensuite est une sorte de Soundcloud maison qui n’a absolument pas reconnu la 10e valse de Chopin en Si mineur mais qui s’en est sorti avec Money des Floyd. Le bougre est vicieux : quand il ne trouve pas un morceau, il prétexte d’une erreur et vous dit de recommencer plus tard. Il vous permettra en outre de sauver les morceaux écoutés et de « J’aimer » les morceaux sur Facebook et Facebook uniquement – social, on vous l’avait dit.

Vos morceaux de musique seront joués dans un lecteur élégant et sobre

Appareils connectés sera le doux nom du service DLNA. Rien à redire là-dessus, vous pourrez récupérer vos fichiers en réseau. Chrono, Horloge Monde ou Minuterie sont assez explicites pour qu’on ne s’y attarde point davantage. De même, Sony a intégré un GPS à eux dans le smartphone : Wisepilote. N’ayant pas de voiture sur Paris, je ne saurais vous dire ce qu’il vaut par rapport à Navigation, vos commentaires seront les bienvenus.

Passons également sur la suite bureautique, OfficeSuite 5, installée en version complète : ce n’est pas aussi primordial que sur une tablette, écrire de longs documents sur un smartphone n’étant pas chose aisée. Economisr, oui, sans le e, en plus de bouffer des voyelles à plusieurs mots de l’interface, est une solution efficace pour régler le smartphone en fonction de votre usage de la batterie : durabilité, efficacité ou usage connecté, à vous de choisir.

Internt n’st ps illmt ! Présrvns le wb !

On arrive alors à l’application la plus intéressante de toutes et qui ne paie pas de mine de prime abord : LiveWare manager. Cette application tente de pallier un défaut d’Android, à savoir, l’absence de gestionnaire de périphériques. C’est ce qu’elle est, après tout : un panneau d’administration des différents accessoires que vous pourrez connecter à votre smartphone.

Amusant d’avoir traduit Montre Intelligente et pas SmartTags

Evidemment, c’est l’occasion pour Sony de mettre en avant ses deux accessoires innovants : la SmartWatch et les SmartTags. On vous a déjà parlé des seconds : ce sont ces petits badges NFC qui vous permettent de configurer votre portable à la volée. Eh bien c’est avec LiveWare manager que vous les programmerez le plus simplement du monde. C’est aussi à partir de cette application que vous pourrez accéder aux programmes compatibles avec la montre SmartWatch et décider lesquels d’entre eux vous voulez activer.

Pas besoin d’être développeur pour coder un tag NFC

Vous pourrez enfin associer l’ouverture d’applications à la connexion de plusieurs périphériques, comme le chargeur, les écouteurs, ou un kit mains-libres. Une application bien faite et utile : c’est tout ce qu’il nous fallait pour conclure cette partie sur le système d’exploitation !

III – Multimédia, photo et jeux : un smartphone bon à tout faire ?

1 – De l’appareil de poche au Home Cinema

Plus les années passent, plus l’intérêt des appareils numériques compacts devient limité. Le marché est clairement parasité par celui du smartphone haut de gamme et tous les constructeurs jouent sur cet argument. Bien souvent maintenant, le premier appareil photo d’un ado n’est plus un compact, mais un hybride, qui, par son objectif, justifie l’achat d’un matériel dédié.

Comme le reste du smartphone, l’appareil est simple et efficace

Sony a bien compris ce mouvement et ce smartphone a pour mission de vous faire oublier systématiquement votre compact dans votre sac de voyage. De mon côté, c’était déjà le cas avec un GS II : cet Xperia S lève encore la barre en terme de qualité. Comme ça serait bête de gâcher de l’internet pour rien, je vous invite à aller regarder la page officiel du produit où sont détaillées les caractéristiques de l’appareil photo.

Attardons-nous plutôt sur la pratique. Idée qui devrait être un standard incontournable : Sony a pensé au déclencheur sur la tranche du portable. Quand le smartphone est allumé, appuyez longtemps dessus et en moins d’une seconde, l’application appareil photo sera lancée. Une pression à mi-course pour faire la mise au point, une pression complète et hop, vous aurez pris une photo.

Peu de réglages mais des technologies maîtrisées

Ce qui surprend, c’est que le cliché, une fois la mise au point effectuée, est quasi instantané : très peu de smartphones réagissent aujourd’hui aussi vite et c’était bien un des points sur lesquels il fallait travailler pour enterrer définitivement le compact. Chez Sony, pas de fioriture : vous pouvez choisir le mode de prise de vue et faire quelques réglages, comme l’exposition ou la balance des blancs mais on ne trouvera pas la dizaine de filtres que les autres constructeurs se plaisent à mettre en avant.

Non, nous sommes en présence d’un appareil sobre et efficace : à vous de retoucher plus tard vos clichés si vous le souhaitez. Et il faut reconnaître que ça fonctionne : les photos sont vraiment belles et on aurait bien du mal à lui reprocher quoi que ce soit. Evidemment, vous ne serez pas une Diane Arbus en puissance avec votre Xperia S, mais pour tout ce qui est tourisme, soirée, paysages et autres photos de famille que l’on prend avec un compact, il s’en sort à merveille.

Trêve de bavardage, voyez plutôt ces quelques clichés, laissés dans leur taille et résolution d’origine :

Esthétique urbaine (il faut bien que je fasse semblant d’avoir travaillé les clichés)

« Plante au flash n’est pas l’ami du rouge » – Proverbe étrusque

Les couleurs sont peut-être à retravailler quand la luminosité manque, mais au moins, elles sont plutôt neutres

Fake : il fait beau à Paris

Un peu de poussière sur un fond uni, mais rien qui ne gênera le photographe du dimanche

Trop chou

On ne pourra pas faire les mêmes éloges du côté de la vidéo par contre. Le problème principal que ni Sony ni les autres ne sont parvenus à régler est celui de la capture du son. Comme le micro est tout petit, celle-ci est tout juste médiocre et s’il y a un peu trop de bruit de fond ou de vent, vous aurez bien du mal à mettre en avant le son qui vient de votre sujet. Petit exemple :

Mais deux applications pourraient vous intriguer : Camera 3D et Album 3D. Vous ouvrez de grands yeux et vous vous demandez si Sony a attrapé cette fièvre qui veut qu’on intègre les dernières technologies à la mode à la va-vite pour un rendu affreux à grand renfort de marketing (bisou LG) ? Point du tout rassurez-vous. La 3D de Sony est peut-être plus en trois dimensions que le relief qu’on cherche à nous vendre depuis Avatar.

Voilà le genre de panorama 3D, ça rend beaucoup mieux dans l’application

En fait, c’est tout simplement une fonction de panorama automatique très bien fichue, comme sur Android 4.0 : vous prenez le premier cliché et vous n’avez qu’à bouger lentement sur la droite ou sur la gauche, le software se charge du reste. L’album 3D lira ces fichiers en faisant un gros zoom dessus, ce qui vous donnera vraiment l’impression d’être au centre du lieu que vous avez pris en photo. Gadget inutile, donc indispensable.

Un petit mot enfin sur la position du capteur : les 12 mpx, c’était une bonne idée Sony, mais placer le capteur là où l’on met naturellement le doigt, c’est pas ce qu’on a trouvé de mieux. En fait, on s’en aperçoit au premier coup d’oeil : le capteur est placé tout en haut du smartphone, et quand on le tient comme un appareil eh bien… l’index est précisément devant. Alors peaufiner l’objet à ce point du côté de la photographie et faire une erreur de positionnement aussi grossière, on a du mal à le croire, et pourtant… vous prendrez sûrement l’habitude de placer votre index sur la tranche, ce n’est pas dramatique, mais quand même : on aurait aimé un sans faute.

Si l’Xperia S fait un carton, on devrait avoir beaucoup de clichés de ce type

Si on passe de la capture à la lecture, encore une fois, cet Xperia S exploite complètement le hardware qu’il embarque. Malheureusement, Sony n’a pas pensé qu’il serait judicieux d’intégrer un lecteur vidéo décent à leur ROM, du coup, il va falloir passer par le Market, parce que la Galerie Android, merci bien, mais c’est un peu cheap. Un petit coup de MX Video Player et vous pourrez vraiment apprécier vos films et séries.

C’est bien simple, le processeur décode tout et n’importe quoi, jusqu’au 1080p high-profile, s’il vous plaît. Je n’ai pas trouvé dans ma collection de vidéos libres de droit dont je me sers pour les benchmarks un fichier qui pourrait lui faire peur. J’ai même essayé un .MTS brut de décoffrage, encodé dans le lourd AVCHD que la plupart des logiciels d’édition ne lisaient pas il y a un an : aucun problème, l’image est fluide, le son est au bon endroit. Oh, et cela va de soi, le lecteur vidéo lit les sous-titres .srt.

C’est ça ta preuve ? Une image blanche ? Les captures d’écran sur Xperia S n’enregistrent pas les flux vidéo… la preuve qu’il y en avait un !

Mine de rien vous avez donc un lecteur vidéo puissant au creux de la main, qui, avec sa sortie HDMI pourrait très bien vous servir de lecteur multimédia mobile, en vacances par exemple, plus besoin de se farcir les chaînes miteuses de l’hôtel : un coup de câble et vous avez votre médiathèque à l’écran.

Le gros lapin n’aura jamais été si content : rares sont les périphériques qui ne le lisent pas désormais

Grand absent de la ROM et qui semblait pourtant évident : le service de VOD/MOD. Sony a bâti son empire sur la distribution de films de séries ou de musique : étrange qu’il n’y ait pas de service de location ou d’achat de contenu dans son premier portable… peut-être est-ce une ROM encore incomplète, après tout, le smartphone n’est pas encore sorti.

2 – Et pour les joueurs alors ?

Sony, pour beaucoup d’entre nous, c’est avant tout la Playstation. Après le Xperia Play, qui était le premier smartphone « certifié Playstation », on pouvait s’attendre à ce que les jeux disponibles dans le store soient « tactilisés » et s’étendent aux nouveaux téléphones. Encore une fois, je ne sais pas si c’est un défaut qui sera corrigé d’ici la sortie du smartphone, mais sur le modèle que nous avons, aucun « Playstation Store » en vue.

Voici Shadowgun, quand on n’a pas de Tegra. Il manque seulement la moitié des textures.

Oh, il y a bien un service « PlayNow » qui pourrait être le catalogue Sony qu’il nous manque, mais il ne nous est pas accessible, l’application se contentant de renvoyer systématiquement une erreur de connexion au serveur.

Pas non plus de Tegra Zone et de jeux Tegra puisque vous n’êtes pas sans savoir que nVidia a tenté avec pas mal de succès de limiter les « gros titres » à ses processeurs sur Android, et tant pis pour les autres. C’est dommage, parce qu’on perd pas mal de jeux qui auraient été les bienvenus sur une telle bête de puissance, qui rendrait de toute façon jaloux n’importe quel Tegra 2.

Haaaaaaaarrrrrrr !

Je me suis alors rabattu sur les jeux hors Tegra qui ont quand même une petite réputation et sans surprise, tout tourne à merveille, que ce soit Trial X2 Master, Helidroid 3D, le catalogue Hexage, le rebondissant Muffin Knight ou le jeu de gestion de piraterie, le bien nommé Pirates.

Comme avec le Galaxy S II il y a un an à peu près, vous vous n’aurez clairement pas à vous soucier du matériel requis pour faire tourner tel ou tel jeu si vous craquez pour cet Xperia S : hors Tegra, tout ce qui se trouve sur l’Android Market est à sa portée – et même, j’oserais dire qu’on a le temps de voir venir avant d’avoir des jeux qui exploitent à fond un quad-core.

Video de prise en mains

Conclusion 

Si vous avez sauté directement à la conclusion comme on le fait souvent sur les Internets, sachez que ce Sony Xperia S est bien le digne successeur de la génération Xperia de 2011. Il y a toujours un peu de Sony Ericsson – le côté grand public, TimeScape, le paquet sur les réseaux sociaux -, mais aussi un peu de Sony – un design innovant, un écran excellent, un appareil photo de qualité. Et surtout, cet Xperia S est bien le nouveau smartphone haut de gamme « de référence » qu’on attendait.

Loin de nous l’idée de faire un match stérile entre Xperia et Galaxy S II, mais s’il fallait miser sur la puissance brute, gageons que le Xperia remporterait la bataille, grâce à sa définition, à son appareil photo, à son processeur ou encore, au NFC, qui, grâce aux Smart Tags n’est pas qu’un gadget inutile. Oh, il n’est pas exempt de défauts : l’absence de contrôles dans la barre de notification, la surenchère de services sociaux, le manque d’applications natives de qualité (comme un lecteur vidéo…), bref, tous ces petits problèmes laissent de la marge à Sony et aux autres pour parvenir, cette année, au smartphone « idéal ».

Mais qu’importe : on retiendra sûrement un smartphone haut de gamme au look original qui saura convaincre les utilisateurs les plus exigeants comme le grand public. En espérant bien sûr que Sony respecte la philosophie Android et laisse un accès au bootloader pour qu’une communauté se forme autour de ce produit : c’est comme ça que le Galaxy S II est resté longtemps le chouchou des bidouilleurs. Pour le grand public par contre, il n’y a pas de secret : espérons que la firme ait préparé des packs aux prix agressifs avec les différents opérateurs. C’est clair de notre côté : cet Xperia S nous a séduit et s’il advient que le succès ne soit pas au rendez-vous, il augure quand même d’un bel avenir pour Sony sur les territoires du droid vert.

On a aimé :

  • l’originalité du design
  • un téléphone haut de gamme aux finitions exemplaires
  • l’écran d’excellente qualité
  • le hardware puissant et bien maîtrisé
  • l’appareil photo
  • le temps de charge de la batterie : 57 minutes de 0 à 100%
  • le NFC intégré intelligemment grâce aux SmartTags
  • la diode
  • un smartphone qui n’en fait pas trop et qui ne cherche pas à séduire avec des features inutiles ou mal maîtrisées

On regrette :

  • la surcouche un peu trop sociale
  • l’absence de certaines applications ou fonctionnalités comme un lecteur vidéo ou les réglages rapides
  • le placement du capteur de l’appareil photo
  • le micro-freeze quand on passe d’un bureau à l’autre : intolérable avec un tel processeur !
  • Android 4.0, quand viendras-tu ?

 

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