À la sortie des nouvelles PlayStation 5 et Xbox Series X|S, nombreux ont été ceux qui ont (assez justement) crié au manque d’exclusivités de part et d’autre pour justifier l’achat d’une nouvelle console et délaisser la précédente génération.
Si la PS5 pouvait se targuer d’avoir Astro’s Playroom offert uniquement sur la console nouvelle génération, il était avant tout une démo jouable et extrêmement fun des possibilités de la nouvelle manette DualSense à travers une succession de mini-jeux avec le plus adorable des petits robots maison. Spider-Man : Miles Morales montrait de quoi était capable visuellement la console, mais sa présence également sur PS4 ne le rendait pas non plus suffisant pour justifier à lui seul l’achat au nom de l’entrée dans une nouvelle ère.
À la poursuite du jeu PS5 incontournable…
Les exclusivités se sont pourtant succédé au fil des mois, de Demon’s Soul qui s’est fait une beauté pour faire oublier qu’il venait de la PS3, jusqu’à GodFall –avant tout très beau pour montrer la puissance de la PS5– en passant par le récent Returnal qui met parfaitement en valeur l’audio 3D de la console, aussi bien pour les oreilles que pour notre stress. Si ce dernier avait su créer une ambiance et profiter des fonctions également de la manette, visuellement, il n’avait pas non plus de quoi nous mettre des paillettes dans les jeux et ne misait pas spécialement sur un design léché (on n’arrive toujours pas à être sûr que ce soit une héroïne et non un héros…).
D’autres plus petits jeux comme l’excellent puzzle game Maquette d’Annapurna Interactive ou le fun Destruction AllStars sont les bienvenus, mais pas au point de délaisser sa PS4 pour partir en quête de la suivante, même en cédant à la version dématérialisée faute de stocks. Soulstorm : Oddworld pouvait un peu commencer à pousser dans ce sens-là, mais timidement (mais il n’est pas sûr qu’il soit à terme une exclusivité PS5). Ce sont finalement les versions next gen de titres disponibles sur PS4 et ailleurs qui pouvaient éventuellement pousser à la consommation… et encore…
Alors, peut-être que Ratchet & Clank : Rift Apart sera celui-là. Nous avons pu passer le jeu au crible et même en voir le bout (comptez une petite vingtaine d’heures pour la quête principale sans passer les looooongues cinématiques dont l’option pour les sauter n’arrive qu’avec le dernier patch déployé). Intronisée démonstration technique de la PlayStation 5 depuis ses premières images qui avaient coupé le souffle de beaucoup, la nouvelle exclusivité arrive donc avec beaucoup de pression sur les épaules de son célèbre lombax et son acolyte robotisé. Après plusieurs mois de retard et de peaufinage, le titre d’Insomniac Games est disponible ce vendredi 11 juin. Autant le dire tout de suite : vous n’allez pas être déçus. Le jeu remplit sa mission.
Ratchet & Clank est beau, très très beau
Ce qu’on attendait avant tout d’un jeu nouvelle génération, c’est qu’il soit plus beau que ceux de la précédente. Et là, c’est gagné. Certes, il y a déjà un côté film dans ces aventures du célèbre Lombax et son ami robot séparés par une faille temporelle et qui se retrouvent projetés dans des dimensions parallèles. Mais celles-ci n’ont rien à envier à un film d’animation Dreamworks ou Pixar. Du début à la fin, on reste béat d’admiration devant les détails des tenues, des poils ou des décors. C’est juste beau.
https://www.youtube.com/watch?v=IWwlFlrlCIMLes aires de jeu sont foisonnantes, les effets graphiques et jeux de lumière bien présents. Le jeu est nativement en 4K/30 fps avec du ray tracing, mais le patch Day 1 permet d’offrir les modes RT Performance et Performance qui font grimper en 60 fps avec de la 4K dynamique (respectivement avec et sans ray tracing). On peut applaudir Insomniac Games qui pensent à ceux qui n’ont pas franchi le pas de la 4K avec ce mode RT Performances idéal pour les TV Full HD. Et c’est alors encore plus éblouissant pour nos yeux, notamment sur les multiples explosions auxquelles on assiste, que ce soit dans le scénario (tellement bien ficelé) qu’armes en main (une multitude pour tous les goûts et tous les styles de jeu).
Pour montrer à quel point les effets visuels sont fous, le studio californien n’a pas lésiné sur les moyens et la débauche de lumière. Nos héros, accompagnés d’une galerie de nouveaux personnages dont Rivet et Kat, les alter ego féminins de nos habituels comparses, sillonnent des décors très différents (la ville, le désert, les marécages, l’espace…), de jour comme de nuit. On profite pleinement du ray tracing activable ou non. Le jeu est tout simplement plus beau et plus réaliste que le film d’animation Ratchet & Clank sorti en 2016. Mais c’est surtout au niveau des ombres des personnages (un des soucis pointés du doigt lors des premières démos) que l’on voit toute la dynamique apportée par le ray tracing et notamment sur les lumières qui se reflètent sur Clank.
À pratiquement 20 ans (le premier Ratchet & Clank est sorti en 2002), la franchise monte nettement en gamme, cinq ans après le dernier jeu, reboot alors du tout premier. Il y a un monde entre le jeu de la PS4 et celui de la PS5, et c’est tant mieux pour marquer la différence de génération, comme aime à le faire Sony avec ses franchises phares.
Et pour ne rien gâcher au jeu, Ratchet & Clank : Rift Apart profite aussi de la spatialisation sonore 3D grâce à la technologie Tempest 3D de la PS5. De quoi apprécier encore plus (mais au casque) la musique signée Mark Mothersbaugh tout au long de l’aventure, mais aussi les effets d’explosion, de tirs différents selon les armes utilisées, les mouvements des vaisseaux spatiaux de gauche à droite et inversement, le bruit des pas des personnages sur les différentes surfaces.
Le SSD est bien utile
La grande promesse de ce Ratchet & Clank 2021 tenait aussi beaucoup à l’utilisation du SSD ultra-rapide de la PS5 et ses temps de chargement absents. Les premiers trailers avaient laissé comprendre que l’on pourrait sauter d’un point à l’autre d’une scène de jeu sans sentir la console vaciller en « attrapant les failles » jaunes qui s’affichaient. Pour cela, l’une des astuces de jeu qui met cela parfaitement en avant, c’est l’utilisation de la longe (touche L1) qui permet d’aller d’un point à l’autre de l’écran façon téléportation pour progresser ou échapper à des ennemis d’un clic. Si cela a pu initialement ressembler à un trick de jeu pour gagner du temps, il n’en est rien (enfin si, un peu à certains moments pour avancer plus vite, mais ce n’est pas là la principale prouesse).
Ce simple subterfuge est une véritable nouveauté. Car ce n’est pas parce que vous faites un saut dans l’espace en quelques millièmes de seconde que vous ne pouvez pas revenir sur vos pas (enfin ceux de Ratchet ou Rivet, la nouvelle héroïne) en marchant. Dans ce simple geste, toute la puissance de calcul du SSD de la PS5 s’exprime. Il n’y a pas de temps mort dans le jeu, tout s’enchaîne, vous allez d’une zone à une autre de manière fluide, d’une dimension à une autre complètement différente même avec la longe, et les temps de chargement, même lorsque vous mourez, passent en un claquement de doigts.
Taper une pierre change aussi la dimension dans laquelle vous vous trouvez en moins d’une seconde. Même lieu, environnement différent et un affichage calculé à la vitesse de l’éclair. Quand bien même vous devrez changer de planète, un écran-menu pour choisir votre destination apparaît. Le choix fait et vous êtes en train d’atterrir sur la nouvelle. Le rêve de tous les joueurs qui ont eu jadis le temps d’aller se faire un café avant d’attaquer le niveau suivant… Désormais, plus le temps de dire ouf !
Au niveau du gameplay, le changement est tangible aussi. Les cinématiques et le jeu s’enchaînent enfin de manière réellement fluide et naturelle. Plus du tout l’impression de passer d’une cutscene venue d’ailleurs pour reprendre un gameplay mécanique, vous avez simplement eu l’impression de laisser le jeu vivre sa vie quelques secondes avant de reprendre la main tant les différences sont imperceptibles visuellement. Faire appel à la roue des armes avant de faire son choix est rapide et ne coupe pas votre action. Toutes les commandes sont extrêmement réactives. Et petit ajout par rapport aux jeux précédents : non contents de pouvoir déjà sauter, planer, courir sur les murs ou glisser, Ratchet et Rivet peuvent désormais dasher, c’est-à-dire se déplacer ultra-rapidement pour éviter un ennemi ou fuir sans que l’affichage ne vacille. Il reste très fluide.
C’est à tout ça que l’on comprend à quel point le jeu n’aurait pas pu sortir sur la PlayStation 4 Pros malgré tous ses atouts : elle n’aurait pas tenu le choc des exigences de calcul, de puissance et surtout graphiquement sans tirer la langue.
La manette DualSense fait sens aussi par rapport à la DualShock4. Le retour haptique sert à la manière de l’usage très immersif ressenti notamment dans Astro’s Playroom ou Returnal. Mais ce sont surtout les gâchettes adaptatives qui sont incontournables. Elles vont permettre de proposer plusieurs utilisations des différentes armes, selon que vous appuyez un peu ou beaucoup sur le bouton R2. On sent véritablement cette fois la différence entre le jet de bombes ou un pistolet laser. Certaines armes demanderont néanmoins de bien se familiariser avec la force de l’appui pour parfaitement régler son tir. C’est tout aussi amusant et surtout, on peut véritablement savoir avec quelle arme nous sommes le plus à l’aise.
Accessibilité : un jeu vraiment pensé pour tous
S’il y a bien une chose qui commence à être sérieusement prise en compte désormais dans l’industrie du jeu vidéo, c’est l’accessibilité des titres. Xbox a fortement poussé le curseur en lançant une manette, puis en multipliant les incitations pour les développeurs avec un guide des points essentiels, mais aussi à travers des opérations. Si Sony s’est initialement montré plus timoré, laissant des studios comme Naughty Dog prendre la main sur le sujet avec notamment l’impressionnante galerie de réglages de Uncharted 4 : A Thief’s End ou surtout The Last of Us Part II, la firme japonaise s’implique davantage avec des réglages prévus désormais au sein même de la PS5.
Ratchet & Clank : Rift Apart est en ce sens un bijou tant tout a été pensé pour répondre à tous les handicaps et afin de profiter pleinement du jeu. Le menu des paramètres d’accessibilité est des plus complets.
Et le patch Day-1 va même renforcer l’accessibilité dans le jeu en ajoutant les points de repère, les effets d’impacts sur l’interface, des indicateurs de vie basse, le schéma de mouvement à la croix directionnel ou encore de l’aide pour les glissades Hoverboots et la visée. Le menu est d’une richesse pour pallier tous les problèmes de motricité, de vision ou d’ouïe qui devraient véritablement permettre au plus grand nombre de joueurs d’apprécier cet excellent Ratchet & Clank.
Et de quoi parle Ratchet & Clank : Rift Apart ?
C’est bien de vous dire à quel point Ratchet & Clank : Rift Apart est un jeu à ne pas manquer et qui devra figurer dans toutes les bonnes bibliothèques vidéoludiques de PS5, c’est encore mieux de raconter de quoi le jeu parle. Après leurs dernières aventures, Ratchet et Clank, ainsi que le capitaine Qwark, sont honorés pour leurs prouesses héroïques et acclamés par la foule. Le petit robot remet alors à son fidèle compagnon en cadeau une arme capable d’ouvrir des portails vers d’autres dimensions. Ratchet rêve toujours de retrouver d’autres lombax et il pourrait alors sillonner l’univers pour réussir sa quête.
Manque de chance, Néfarious, son ennemi absolu qui passait par là, s’empare de l’arme, s’emmêle les pinceaux et finit par créer des failles interdimensionnelles. Ratchet et Clank se retrouvent alors séparés, chacun dans une dimension où ils vont se trouver de nouvelles partenaires en les personnes de Rivet et Kat, une autre lombax et une petite robote. Nos deux nouveaux binômes vont tenter de se rejoindre et de déjouer les plans de Néfarious qui se retrouve lui aussi en multi-dimension.
Le jeu est beau, facile à prendre en main, drôle et le scénario bien ficelé (même si parfois un peu cousu de fil blanc). On ne s’ennuie jamais et le jeu ne connaît aucun temps mort, à l’image voulue du SSD quelque part. C’est bel et bien la vitrine technologique que l’on voulait voir et celle qui peut justifier à elle seule d’acheter la PS5. Un vrai film d’animation, on vous a dit ! Mais auquel vous pouvez vraiment jouer. Une nouvelle dimension s’ouvre enfin.
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Astro play room plus qu'une demo et Jeu assez court très sympa
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