Test de la Suunto Race : une montre de sport au rapport qualité-prix imbattable

Montres / bracelets ConnectĂ©s ‱ 2023

La Suunto Race a tout de la montre de sport de l’annĂ©e : Ă©cran Amoled, cartographie, suivi de la rĂ©cupĂ©ration, prĂ©cisions GPS et grosse autonomie
 le tout pour 450 euros. Nous utilisons la montre depuis deux mois et il est temps de faire le bilan.
La Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid
La Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid
 

Suunto est officiellement de retour dans la bataille des montres de sport. AprĂšs avoir regardĂ© Coros Ă©merger en quelques annĂ©es et laissĂ© Garmin creuser l’écart sur les fonctionnalitĂ©s, Suunto semble se rĂ©veiller et se met Ă  niveau depuis un an, tout en conservant les meilleures autonomies du marchĂ©.

Lors de notre test de la Suunto 9 Peak Pro, nous soulignions l’absence d’un vĂ©ritable suivi du sommeil, de la mesure de la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque et de la cartographie. Six mois plus tard, nous recevions la Suunto Vertical avec, entre autres, une cartographie rĂ©ussie.

Nous demandions toujours un bon suivi du sommeil et une mesure de la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque. Et devinez quoi ? Cinq mois plus tard, nous voilĂ  avec la Suunto Race au poignet : suivi du sommeil avec mesure de la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque, cartographie, Ă©cran Amoled, grosse autonomie et
 un prix surprenant de 450 euros.

C’est simple : sur le papier, la Suunto Race coche toutes les cases des montres de sport haut de gamme pour deux fois moins cher. Le coup serait joli, mais les promesses sont-elles tenues ? RĂ©ponse aprĂšs deux mois de test. Voici notre avis complet sur la Suunto Race.

Fiche technique

ModĂšle Suunto Race
Dimensions 13 mm x 49 mm x 49 mm
Dalle AMOLED
Poids 83 g
Capteur de rythme cardiaque Oui
Analyse du sommeil Oui
AccéléromÚtre Oui
Capteur de lumiĂšre ambiante Oui
Indice de protection 10 ATM
Fiche produit

Ce test a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec une Suunto Race prĂȘtĂ©e par Suunto.

Un design qui nous rappelle quelque chose

La Suunto Race n’a rien de la successeuse de la gamme Peak : lĂ  oĂč la 9 Peak Pro conservait des dimensions contenues pour une montre de sport, la Race reprend les codes de la Vertical :

  • Suunto 9 Peak Pro : 43 x 43 x 10,8 mm
  • Suunto Vertical : 49 x 49 x 13,6 mm
  • Suunto Race : 49 x 49 x 13,3 mm
Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

CÎté masse, comptez 83 grammes pour la version en acier inoxydable et 69 grammes pour celle en titane.

Si le boĂźtier de 49 mm de la Suunto Race est par nature peu discret, la marque a su garder l’aspect minimaliste qu’on lui connaĂźt. Les bordures de l’écran ne sont pas habillĂ©es et donnent un effet de montre connectĂ©e classique — si on la compare avec les montres Garmin, bien plus voyantes.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

La totalité de la tranche gauche de la Suunto Race est cependant gravée du nom de la marque en majuscule. Personne ne le verra au quotidien, mais cette touche détonne quand on connaßt la sobriété habituelle de Suunto.

La taille du boĂźtier n’est pas le seul Ă©lĂ©ment qui rapproche la Race de la Vertical : de profil, on retrouve cet effet sandwich Ă  trois couches. Les trois boutons sont toujours placĂ©s Ă  droite et partagent la mĂȘme protubĂ©rance que ceux de la Vertical.

La Race a gauche, la Vertical Ă  droite // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

La Race veut tout de mĂȘme se dĂ©marquer de la Vertical : elle embarque deux boutons physiques et une couronne rotative, qui peut Ă©galement ĂȘtre pressĂ©e pour dĂ©clencher une action —  lĂ  oĂč la Vertical a trois boutons purement physiques. Nous reviendrons sur la couronne plus tard dans ce test, puisqu’elle modifie la maniĂšre de naviguer dans l’interface.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

La montre est Ă©tanche jusqu’à 100 mĂštres et profite de l’habituel mode snorkeling de Suunto jusqu’à 10 mĂštres, grĂące aux deux Ă©lectrodes visibles en haut Ă  droite sur la photo suivante. Les fameux tests « selon les normes militaires » ont Ă©tĂ© effectuĂ©s sur la Race : c’est donc sans surprise que nous ne relevons aucun dĂ©gĂąt sur la montre aprĂšs deux mois d’utilisation.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

À noter que la Suunto Race n’est pas assemblĂ©e en Finlande, mais en Chine. Cela reprĂ©sente une Ă©tape importante depuis le rachat de Suunto par le groupe chinois Liesheng. Dommage pour l’avantage « carbone » mis en avant par Suunto avec ses autres modĂšles. D’un autre cĂŽtĂ©, la rĂ©duction des coĂ»ts de fabrication se rĂ©percute fortement sur le prix de vente. La qualitĂ© d’assemblage ne semble cependant pas dĂ©gradĂ©e.

Le bracelet livrĂ© avec la Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

La Race propose un systùme d’attache de bracelet standard de 22 mm.

L’Amoled est de retour

Ça y est, l’Amoled revient chez Suunto. AprĂšs un passage Ă©clair en 2020 avec sa Suunto 7 sous Wear OS, la marque finlandaise retente l’expĂ©rience en 2023, annĂ©e de dĂ©mocratisation de l’Amoled pour les montres de sport. Si Garmin propose des Ă©crans Amoled depuis quelques annĂ©es, 2023 a vu l’arrivĂ©e de cette technologie sur la gamme Forerunner. Du cĂŽtĂ© de Polar, c’est le dernier modĂšle haut de gamme qui en profite pour la premiĂšre fois.

Le bel Ă©cran de la Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

L’Amoled permet de gagner en lisibilitĂ© (surtout sur les cartes), mais soyons honnĂȘtes, on gagne autant en esthĂ©tisme qu’en confort de lecture par rapport au MIP habituel. La contrepartie est une baisse logique de l’autonomie
 enfin, vous allez voir que Suunto a ici rĂ©ussi un sacrĂ© coup.

Pour aller plus loin
Écran Amoled ou MIP transflectif : quelle est la meilleure technologie d’affichage pour les montres de sport

L’écran de la Suunto Race s’étend sur 1,43 pouce et affiche la mĂȘme dĂ©finition que la Garmin epix — 466 x 466 pixels. La Race propose une luminositĂ© maximale de 1 000 nits : l’écran a toujours Ă©tĂ© parfaitement lisible lors de notre test. À titre de comparaison, les Garmin epix et epix Pro « plafonnent », elles aussi, Ă  1 000 nits. Seul Apple s’amuse Ă  titiller les 2 000 et 3 000 nits sur ses Watch Ultra et Watch Ultra 2.

Deux montres de sport Amoled : la Garmin epix Pro (Gen 2) Ă  gauche et la Suunto Race Ă  droite // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Pour ĂȘtre concis sur la Suunto Race : la qualitĂ© de l’écran Amoled est ce Ă  quoi on s’attendait. Certains auront du mal Ă  repasser sur du MIP aprĂšs avoir goĂ»tĂ© Ă  l’Amoled.

Aussi, Suunto a trĂšs bien intĂ©grĂ© le mode Always On Display sur la Race. ActivĂ© ou non, il est possible de dĂ©terminer le comportement de l’écran lorsqu’on lĂšve son poignet :

  • aucune consĂ©quence : l’écran reste Ă©teint ;
  • l’écran s’allume, mais affiche uniquement l’heure : il faut presser sur le bouton central pour rĂ©veiller la montre et interagir avec ;
  • l’écran s’allume rĂ©ellement : la montre indique l’heure et est directement prĂȘte Ă  ĂȘtre utilisĂ©e.
Ici la montre est en mode Always On Display // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Le second mode est bien pensĂ©, puisqu’il affiche l’heure sobrement et Ă©vite toute interaction fantĂŽme avec la montre une fois le poignet baissĂ©.

Les deux modùles de la Suunto Race (acier et titane) profitent d’une vitre en cristal de saphir : nous ne relevons aucune rayure aprùs deux mois d’utilisation.

Cette fois-ci, on compare l’Ă©cran Amoled de la Suunto Race Ă  gauche Ă  l’Ă©cran MIP de la Suunto Vertical Ă  droite // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Enfin, on compte dix cadrans disponibles dans les paramĂštres de la montre. Seules les couleurs sont personnalisables. On attend toujours de pouvoir choisir spĂ©cifiquement les donnĂ©es affichĂ©es par les complications, mĂȘme si certains cadrans permettent de faire dĂ©filer ces derniĂšres avec un appui.

Une interface modifiée, mais toujours lente

À l’usage

La molette est plutĂŽt rĂ©active au quotidien, mais se rĂ©vĂšle lĂ©gĂšrement moins compatible avec des activitĂ©s « extrĂȘmes ». Disons qu’elle a parfois tendance Ă  tourner toute seule en se frottant contre un vĂȘtement — les gauchers seront sĂ»rement plus visĂ©s par ce problĂšme. Nous prĂ©fĂ©rons donc la Vertical et ses boutons physiques Ă  la Race pour des sorties alambiquĂ©es, par exemple en hiver avec des gants. Bon, retenez que cet avis n’est que le nĂŽtre : certains Ă©lites français de l’ultra trail ont utilisĂ© la Suunto Race lors de la Diagonale des fous 2023, dont le gagnant.

L’interaction avec la molette est plutĂŽt agrĂ©able // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

LĂ©ger avantage que nous relevons par rapport aux autres montres Suunto : un appui sur le bouton supĂ©rieur lorsque vous ĂȘtes sur l’écran de la cartographie en activitĂ© ne dĂ©clenche pas un zoom, mais la mise en pause de ladite activitĂ©. Eh oui, c’est la molette qui prend le relai sur la Race : de simples glissements de doigts permettent de basculer entre les diffĂ©rents niveaux de zooms. Le tout est rĂ©actif.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

L’apparition d’une molette sur la Suunto Race a engendrĂ© un changement de navigation dans l’interface. Plus que cela, cette nouvelle interaction avec les menus a Ă©galement Ă©tĂ© appliquĂ©e aux derniers modĂšles Suunto : la 9 Peak Pro et la Vertical.

DĂ©sormais, les widgets s’affichent Ă  la verticale, Ă  la maniĂšre des Ă©crans Garmin. Un glissement de doigt ou de molette vers le haut fait donc dĂ©filer les widgets. Ces derniers affichent un aperçu avec leur information principale. Le widget de frĂ©quence cardiaque indique par exemple la frĂ©quence cardiaque actuelle. Il est possible de supprimer des widgets et de rĂ©agencer leur position, mais uniquement via l’application pour ce dernier point. Un appui sur le widget ouvre le widget et affiche plus de donnĂ©es.

Le widget « entraĂźnement » de la Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

À l’inverse, un glissement de doigt ou de molette vers le bas affiche la liste des profils sportifs. Un appui sur le bouton supĂ©rieur nous fait atterrir directement sur le dernier profil utilisé : il s’agit d’un raccourci pour lancer une activitĂ© rapidement.  Un clic sur le bouton principal (la molette) ouvre le widget favori que l’utilisateur aura dĂ©terminĂ© au prĂ©alable.

La liste des profils sportifs // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Si ce changement d’interface est plutĂŽt bien pensĂ©, la fluiditĂ© n’est toujours pas au rendez-vous. MalgrĂ© quelques mises Ă  jour depuis sa sortie, la Suunto Race est encore trop lente Ă  notre goĂ»t. Le dĂ©filement des menus dans les paramĂštres est rĂ©actif, mais celui des widgets est saccadĂ©. Ce n’est pas grand-chose, mais les modĂšles concurrents sont plus agrĂ©ables Ă  utiliser. Cette lĂ©gĂšre friction ne bloquera pas tout le monde. De notre cĂŽtĂ©, nous utilisons quasi exclusivement la Suunto Race en journĂ©e pour regarder l’heure, et ce n’est pas si grave.

Nous avançons donc la mĂȘme conclusion que dans nos tests des Suunto 9 Peak Pro et Suunto Vertical : nous interagissons trĂšs peu avec la montre au quotidien en dehors des sĂ©ances de sport. On se sert alors de l’application pour consulter nos donnĂ©es. Justement, parlons-en.

L’application Suunto

Nous serons rapides dans cette sous-partie. L’application Suunto est toujours aussi agrĂ©able Ă  utiliser. On retrouve l’approche minimaliste de la marque, ce qui est assez rare et compliquĂ© pour une application de montre de sport.

L’écran d’accueil est personnalisable, les donnĂ©es des activitĂ©s sportives sont intelligemment disposĂ©es et la crĂ©ation d’itinĂ©raires est toujours aussi agrĂ©able. La partie coach, revue en 2023, nous plait de plus en plus. Les commentaires fournis sont pertinents et rĂ©sument notre Ă©tat du moment en se fondant sur notre charge d’entraĂźnement, notre rĂ©cupĂ©ration (sommeil et statut de VFC) et nos derniĂšres perceptions d’effort.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

On peut Ă©galement comparer nos donnĂ©es hebdomadaires avec la moyenne des 6 derniĂšres semaines : charge d’entraĂźnement, volume d’entraĂźnement, temps passĂ©s dans les zones cardiaques


On regrette cependant le cĂŽtĂ© fourre-tout de cet onglet « entraĂźnement ». Le sous-menu dĂ©diĂ© Ă  la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque est par exemple difficilement accessible. Aussi, la synchronisation avec la montre pourrait ĂȘtre plus rapide : Garmin fait mieux.

La VFC est arrivée

La Suunto Race embarque les mĂȘmes types de capteurs que la Suunto Vertical. La montre peut bien Ă©videmment mesurer votre frĂ©quence cardiaque au poignet, votre SpO2 et votre nombre de pas quotidien. Les altimĂštres embarquĂ©s sur les produits Suunto sont toujours trĂšs prĂ©cis et c’est une nouvelle fois le cas sur la Race. CĂŽtĂ© course Ă  pied, comptez toujours sur les mĂ©triques habituelles, assez prĂ©cises grĂące Ă  la qualitĂ© de la puce GNSS embarquĂ©e — nous y reviendrons. La montre est Ă©galement capable d’estimer la puissance au poignet.

Les sĂ©ances crĂ©Ă©es sur l’application se retrouvent sur la montre // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Les estimations de la VO2 max auraient quant Ă  elles Ă©tĂ© revues. La montre fournirait une Ă©valuation du seuil lactique et des prĂ©dictions sur les temps de course au 5 km, 10 km, semi et marathon. Nous n’avons cependant pas trouvĂ© ces donnĂ©es lors de notre test.

Bon, ce n’est pas vraiment ce qui nous intĂ©resse aujourd’hui. Suunto a enfin amĂ©liorĂ© son suivi du sommeil. DĂ©sormais, la montre dĂ©tecte les diffĂ©rentes phases de sommeil. Rappelons que ces donnĂ©es sont loin d’ĂȘtre fiables, et ce pour toutes les montres connectĂ©es. Elles peuvent tout de mĂȘme donner un bon aperçu de sa nuit. À ce sujet, la Suunto Race enregistre souvent plus de phases d’éveil que la Garmin epix Pro. Une chose est sĂ»re, Suunto a progressĂ© sur la dĂ©tection du dĂ©but et de la fin du sommeil. Les erreurs sont maintenant rares et minimes.

Mieux, la montre enregistre la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque pendant la nuit. C’est clairement une brique importante qui manquait Ă  Suunto. Si cette mesure au poignet sur une moyenne pendant la nuit n’est pas la plus prĂ©cise des mesures de variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque, elle reste pertinente pour comprendre son Ă©tat et sa rĂ©cupĂ©ration.

Comme chez Garmin, la montre demande un minimum de 14 mesures avant de fournir une jauge moyenne à chaque utilisateur. Ensuite, la moyenne des 7 derniÚres nuits est comparée à la plage personnelle avec un code couleur classique : 

  • orange : la valeur est sous la moyenne, indiquant une mauvaise rĂ©cupĂ©ration ;
  • vert : tout va bien, vous pouvez envoyer du bois Ă  l’entraĂźnement ;
  • jaune : la valeur est au-dessus de la moyenne, vous avez peut-ĂȘtre accumulĂ© trop de stress sur vos sorties sportives derniĂšrement.

Attention Ă  ne pas tomber dans la paranoĂŻa. Cette mesure est un indicateur comme un autre. Surtout, la Suntoo Race n’est pas un dispositif mĂ©dical. À vous de mettre en relation votre charge d’entraĂźnement rĂ©cente, votre qualitĂ© de vie et d’autres facteurs pour comprendre une situation.

La cartographie

La Suunto Race bénéficie sans surprise de la trÚs bonne cartographie de la Suunto Vertical. Ceux qui veulent plus de détails sur la gestion des cartes (téléchargement, taille) sont justement invités à lire notre test complet de la Vertical. La Suunto Race en titane profite de 32 Go de stockage interne, contre 16 Go pour la version en acier.

La cartographie sur la Suunto Race // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Globalement, on retrouve une cartographie dĂ©taillĂ©e (chemins, courbes de niveau, points d’eau, mais pas le nom des routes), franchement agrĂ©able Ă  consulter — et encore plus avec l’écran Amoled. Suunto profite d’ailleurs de cette technologie pour Ă©conomiser un peu de batterie sur la cartographie : lorsque la montre n’est pas consultĂ©e en activitĂ©, le fond devient noir et il reste deux traces : celle du coureur et celle du parcours Ă  suivre. Cet affichage est suffisant pour vĂ©rifier sa course en un coup d’Ɠil sans lever le poignet.

La cartographie en sortie trail // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

La cartographie Suunto est une nouvelle fois franchement pratique lorsqu’on se retrouve devant plusieurs chemins et qu’on hĂ©site pour emprunter le bon : le gyroscope intĂ©grĂ© permet de trouver la bonne sortie en tournant doucement sur soi-mĂȘme. Nous le prĂ©cisons, car ce n’est pas la mĂȘme affaire avec la cartographie Garmin — qui garde l’avantage d’ĂȘtre routable.

Le menu pour tĂ©lĂ©charger les cartes sur la montre // Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Bonne nouvelle, il est dĂ©sormais possible de dĂ©zoomer jusqu’à 2 km sur la carte, contre 500 m au lancement de la Vertical et la Race. Le zoom/dĂ©zoom se fait par niveaux grĂące Ă  la molette par : 25 m, 50 m, 100 m, 250 m, 500 m, 1 km et 2 km.

La plupart des axes d’amĂ©liorations soulevĂ©s lors de notre test de la Vertical restent cependant d’actualité : noms des routes pas affichĂ©s, impossibilitĂ© de crĂ©er/modifier un tracĂ© depuis la Race, aucune mĂ©trique superposable sur l’écran de la cartographie


Suivi satellites

La Race embarque une puce GNSS multibandes, Ă  savoir la technologie la plus prĂ©cise Ă  ce jour. Les traces sont donc logiquement prĂ©cises, mais restent un petit cran en dessous de la Suunto Vertical, des derniĂšres Garmin et autres Apple Watch Ultra — surtout dans les rues parisiennes.

Voici quelques exemples de loupĂ©s de la Race (en orange). Les traces nous font passer dans les immeubles, voire de l’autre cĂŽtĂ© de la route, alors que la Garmin epix Pro (en bleu) nous marque bien sur le trottoir.

Les plus curieux dĂ©couvriront ici une activitĂ© de 58 km comparant les traces de la Suunto Race et de la Garmin epix Pro (Gen 2). Nous avons Ă©galement comparĂ© les deux montres sur une sortie vĂ©lo de 140 km. Dans ces deux exemples, la Race s’en sort trĂšs bien — et tant mieux avec une puce multibandes.

Suivi de la fréquence cardiaque

La Suunto Race ne sera pas la montre qui vous fera abandonner votre ceinture cardiofrĂ©quencemĂštre. La montre suit les tendances, certes, mais dĂ©croche souvent, ou affiche un dĂ©lai important sur les sĂ©ances de fractionnĂ©. La taille du boĂźtier sur mon petit poignet peut expliquer en partie ces erreurs. Voici trois comparaisons entre les donnĂ©es de frĂ©quence cardiaques enregistrĂ©es au poignet par la Suunto Vertical et celles captĂ©es par notre ceinture HRM Pro — considĂ©rĂ©e ici comme la rĂ©fĂ©rence.

Endurance fondamentale : comparaison des mesures de fréquence cardiaque entre la Suunto Race et une ceinture cardiofréquencemÚtre (référence) // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

La Race perd parfois le fil sur cette session d’endurance fondamentale.

Séance par intervalles : comparaison des mesures de fréquence cardiaque entre la Suunto Race et une ceinture cardiofréquencemÚtre (référence) // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Ici lors d’une sĂ©ance par intervalles, la montre a bien suivi les changements brusques de frĂ©quence, mais dĂ©croche encore quelques fois.

Enfin, la Race s’en est trĂšs bien sortie sur une sĂ©ance de cĂŽte, hormis un dĂ©lai important au dĂ©but du dernier bloc. Les grosses erreurs Ă  la fin de la session sont dues Ă  une pluie importante. Encore un bon moyen de rappeler qu’il faut privilĂ©gier une ceinture cardiofrĂ©quencemĂštre pour s’assurer de rĂ©cupĂ©rer des donnĂ©es fiables.

Séance de cÎtes : comparaison des mesures de fréquence cardiaque entre la Suunto Race et une ceinture cardiofréquencemÚtre (référence) // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Et pour finir les données moyennes et maximales sur ces trois séances.

Comparaison des fréquences cardiaques moyennes :

Fréquence cardiaque moyenne Suunto Race Ceinture HRM-Pro (référence)
Endurance fondamentale
144 143
Intervalles 155 156
SĂ©ance de cĂŽtes 147 145

Comparaison des fréquences cardiaques maximales :

Fréquence cardiaque maximale Suunto Race Ceinture HRM-Pro (référence)
Endurance fondamentale
162 153
Intervalles 179 179
SĂ©ance de cĂŽtes 191 192

Une autonomie remarquable

Si Suunto est largement reconnu pour les autonomies de ses montres, qu’en est-il avec un Ă©cran Amoled ? La marque a une rĂ©ponse assez simple : la Suunto Race est la montre Amoled avec la meilleure autonomie du marchĂ©.

Les résultats sont bluffants.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

Suunto avance jusqu’à 45 heures d’autonomie en mode GNSS multibandes et avec le mode Always On Display activĂ©. La montre serait aussi capable de tenir 12 jours en usage quotidien avec le Always On Display, ou 26 jours sans.

Dans les faits donc, la Suunto Race avec son écran Amoled est plus autonome que certaines montres concurrentes avec écran MIP. Regardez plutÎt les résultats de nos tests.

Test 1 Test 2 Test 3
Always on Non Non Oui
SpO2 Oui Non Non
GPS 23 h 10 mn 23 h 30 mn 18 h
Autonomie 6 jours 14 jours et 2 heures 10 jours et 19 heures

Les rĂ©sultats sont bluffants. Notez tout de mĂȘme que nous interagissions trĂšs peu avec la montre en journĂ©e — quasi uniquement pour consulter l’heure. Aussi, nous avons toujours utilisĂ© le mode GNSS le plus consommateur (multibandes) : d’autres modes moins Ă©nergivores permettront des autonomies encore plus gĂ©nĂ©reuses.

Source : ChloĂ© Pertuis – Frandroid

En modes multibandes, la Suunto Race a ainsi tenu plus de deux semaines avec quasiment 24 heures d’activitĂ©. Avec le mode Always On Display et 18 heures d’activitĂ©, la montre s’est Ă©teinte aprĂšs plus de 10 jours. Dans des conditions similaires, la derniĂšre Garmin fēnix 7 Pro fait moins bien
 alors qu’elle a un Ă©cran MIP forcĂ©ment moins consommateur que l’Amoled de la Race.

Pour ceux qui veulent un exemple plus concret : la Suunto Race est passĂ©e de 94 % Ă  36 % aprĂšs plus de 17 heures passĂ©es sur un vĂ©lo lors d’un week-end, en mode multibandes.

Enfin, comptez tout juste 1 h 30 pour recharger complÚtement la Suunto Race.

Appel et communication

La Suunto Race se connecte en Wi-Fi pour télécharger les cartes et possÚde une puce NFC, inutilisée pour le moment. Ne comptez pas sur la montre pour payer sans contact ou écouter de la musique sans son téléphone.

Un tarif agressif

C’est lĂ  que la Suunto Race frappe trĂšs fort. Tous les avantages de la montre citĂ©s au long de ce test pointeraient logiquement vers un tarif haut de gamme. Eh bien non, la Suunto Race demande « seulement » 449 euros pour la version classique en acier, ou 549 pour le modĂšle en titane.

La montre concurrente la plus proche en termes de fonctionnalités (Amoled, cartographie, statut de variabilité de fréquence cardiaque, puce multibandes) est la Garmin Forerunner 965, proposée à 649 euros. Cette comparaison ne suffit pas, puisque chaque besoin est différent, mais force est de constater que sur le papier, la Suunto Race offre un sacré rapport qualité-prix.

Notre avis sur Le Suunto Race

Design
9
La Suunto Race est assez imposante, mais garde l'approche minimaliste propre à la marque. La montre est résistante et offre de belles finitions. C'est un bel objet.
Écran / affichage
8
Le retour de l'Amoled chez Suunto est maßtrisé. L'écran est sans surprise joli et lisible. Le mode Always On Display est bien pensé.
Logiciel
7
Malgré une légÚre modification de l'interface et l'intégration d'une molette, la Suunto Race est encore parfois trop lente à l'utilisation. L'application est quant à elle toujours agréable à utiliser. Mention spéciale à la création d'itinéraires.
Autonomie
10
Suunto a dompté le combo Amoled-autonomie. Avec la technologie d'écran utilisée, difficile de ne pas donner un 10/10 à la Suunto Race. C'est simple, la montre est plus autonome que certains modÚles concurrents utilisant le MIP.
Sport et santé
8
L'ajout du statut de variabilité de fréquence cardiaque fait enfin décoller cette sous-note chez Suunto. Mentionnons aussi la trÚs bonne cartographie, une puce GNSS précise et toutes les autres options et métriques. Il y a du travail face aux nombreuses fonctionnalités Garmin, mais l'essentiel est là.
Note finale du test
9 /10
La Suunto Race est une réussite. La proposition est franchement alléchante : bel écran Amoled, cartographie réactive, suivi de la récupération, application bien pensée, autonomie bluffante
 et surtout le prix. Toutes les cases importantes d'une montre de sport haut de gamme sont cochées pour 450 euros.

Au-delà du rapport qualité prix, Suunto a su maßtriser le duo écran Amoled et véritable autonomie.

La Suunto Race est certes bien moins complÚte que certains modÚles Garmin et un peu plus lente que d'autres montres concurrentes, mais le rapport qualité prix est indéniable. C'est cet atout qui nous a poussé à lui attribuer un 9/10.

Points positifs du Suunto Race

  • L'Ă©cran Amoled

  • L'application

  • La cartographie

  • Le suivi de la VFC

  • La puce GPS prĂ©cise

  • Le prix, surtout le prix

Points négatifs du Suunto Race

  • Une seule (grande) taille

  • L'interface toujours lente

  • Peu de fonctionnalitĂ©s de montre connectĂ©e en dehors du sport

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