Qu’est-ce que le « rolling stop » et pourquoi Tesla a du faire marche arrière sur sa conduite autonome

 
Avec le déploiement de la bêta de la conduite autonome de Tesla, le FSD, est apparue une fonctionnalité aussi pratique qu’illégale : la possibilité de ne pas marquer l’arrêt complet à un panneau stop. Les autorités américaines viennent d’intervenir en sommant le constructeur d’empêcher cela.

Depuis l’automne 2020 et le déploiement des premières bêta du fameux FSD de Tesla (capacité de conduite entièrement autonome en France), plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs aux USA peuvent bénéficier des mises à jour régulières permettant de tester en avant-première des fonctionnalités. Parmi elles, ce qui est appelé outre-Atlantique le « rolling stop« .

Les autorités américaines viennent de mettre un coup d’arrêt à cela, en rappelant au constructeur que c’est totalement illégal. Tesla est ainsi contraint de mettre à jour sa flotte de véhicules pour que ceci ne soit plus permis. Explications.

Au panneau-stop, on s’arrête

L’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière (NHTSA) a publié un rappel de sécurité concernant Tesla, et plus spécifiquement son implémentation des « rolling stop » après avoir discuté avec le constructeur le 10 janvier.

Dans un document officiel, l’agence détaille que cette fonctionnalité est conçue pour permettre au véhicule de traverser une intersection où il y a un panneau Stop (pour toutes les voies arrivant à l’intersection) sans pour autant aller à l’arrêt complet lorsque certaines conditions sont remplies.

Rappelons à toutes fins utiles que ceci concerne les véhicules Tesla en conduite autonome (FSD), et seulement lorsque la fonctionnalité est active. Bien entendu, lorsque le conducteur est aux commandes, et non plus le logiciel du constructeur, il est malheureusement toujours libre de ne pas respecter le Code de la route.

Parmi ces conditions, nous trouvons notamment :

  1. La fonctionnalité doit être activée dans les paramètres du profil du conducteur.
  2. Le véhicule doit approcher une intersection avec un panneau-stop en roulant à moins de 9 km/h.
  3. Aucun véhicule en mouvement, cycliste ou piéton ne doit être détecté à l’approche de l’intersection.
  4. La visibilité est suffisante pour le véhicule.
  5. Toutes les voies arrivant à l’intersection ont une limite de vitesse de moins de 50 km/h.

Si et seulement si toutes ces conditions sont remplies, alors : le véhicule va traverser l’intersection où il y a un panneau-STOP pour toutes les voies arrivant à l’intersection à une vitesse comprise entre 0,2 et 9 km/h sans s’arrêter au préalable. Si au moins une des conditions ci-dessus n’est pas remplie, le véhicule va s’arrêter au panneau-STOP.

La visualisation d’une Tesla équipée de l’ordinateur de conduite entièrement autonome // Source : Tesla

Ces fameux « all-way-stop » (intersection où chaque voie qui arrive a un panneau-STOP) sont assez typiques aux États-Unis, mais bien moins en Europe où on leur préfère des ronds-points et donc où ce souci de « rolling stop » ne se serait posé que très rarement.

Quoi qu’il en soit, la NHTSA a décidé de rappeler à l’ordre Tesla en lui sommant de cesser cette pratique, jugeant qu’entrer dans un « all-way-stop » sans aller jusqu’à l’arrêt complet peut augmenter le risque de collision. Cela va sans dire, bien que Tesla ait rétorqué n’avoir aucune connaissance de collisions, blessures ou décès liés à cette fonctionnalité. Il est toutefois curieux que la NHTSA ait laissé passer ceci depuis si longtemps, étant donné qu’il est bien illégal aux États-Unis comme ici de ne pas s’arrêter à un panneau-STOP.

Pour aller plus loin
Tesla et la conduite autonome : quelles différences entre USA et Europe ?


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