Tesla Model S Plaid : à quoi sert son pneu connecté Michelin ?

 
La Tesla Model S Plaid avec les jantes Arachnid de 21 pouces est la première voiture de tourisme équipée en première monte d’un nouveau pneu connecté Michelin. Ils apportent de nouvelles fonctionnalités à la supercar électrique.

Mercredi 3 août, Tesla a ouvert en France les commandes pour la Tesla Model S Plaid, sa nouvelle supercar 100% électrique. L’occasion de revenir sur une nouveauté présentée en avant-première par Michelin au Tesla Owners Day 2022, un événement organisé par le Tesla Owners Club France, qui a ressemblé 200 Tesla sur le site de Michelin à Clermont-Ferrand.

Si on y a essayé un Tesla Cyberquad for Kids, malheureusement on n’y trouvait pas de nouvelle Model S Plaid. Nous avons pu y découvrir, en revanche, l’une de ses nouveautés, avant son annonce officielle : son nouveau pneu Pilot Sport 4S connecté de Michelin.

Les 1ers pneus connectés pour voitures de tourisme

Le manufacturier vient de créer la marque Michelin Connected Technologies, mais elle a lancé son premier pneu connecté il y a plus de 20 ans, pour les camions géants utilisés dans l’industrie minière.

Le championnat de Formule E également recourt aux pneus connectés depuis quelques années. Ils permettent aux autorités de course de contrôler que les participants n’abaissent pas excessivement la pression des pneus, au profit des performances, mais au détriment de la sécurité.

Avec la Tesla Model S Plaid dotée des jantes Arachnid 21 pouces optionnelles (mais pas avec les jantes Tempest 19 pouces de série), le pneu connecté Michelin fait son entrée sur le marché du véhicule de tourisme.

Au-delà de la pression

Concrètement, un « pneu connecté » Michelin est un pneu à l’intérieur duquel on a fixé un capteur miniature de 8 grammes. Pour l’anecdote, la force centrifuge lui fait subir plusieurs milliers de G à haute vitesse (à 130 km/h et a fortiori à la vitesse de pointe de 320 km/h d’une Model S Plaid), si bien qu’il pèse plusieurs kilogrammes. Denis Martin, responsable du programme, nous explique ainsi, sans toutefois nous préciser comment, qu’il faut compenser les 8 grammes du capteur de l’autre côté du pneu.

Ce capteur est une évolution du TPMS (Tire Pressure Monitoring System), fixé à la jante, qu’il a vocation à remplacer. Sur la Model S Plaid, il ne le remplace pas encore. Il transmet à la voiture, via Bluetooth Low Energy (BLE), le modèle du pneu, sa température et ses mouvements (accéléromètre).

Denis Martin n’était pas autorisé à nous dire ce que Tesla fait de ces informations. Mais on peut supposer, pour commencer, que la voiture peut s’adapter aux pneus montés, pour par exemple réserver les accélérations et les vitesses maximales aux pneus certifiés. On peut autrement supposer que les capteurs de mouvement permettent de mesurer plus finement la motricité sur chacune des quatre roues afin d’ajuster plus efficacement la répartition du couple (torque vectoring), et donc d’améliorer les performances.

Aussi nous ne serions pas surpris que Tesla commercialise dans un second temps des pneus hiver connectés, auxquels la voiture s’adaptera pour améliorer la motricité sur chaussée glissante.

De nouvelles fonctions à venir

Michelin développe par ailleurs des fonctionnalités supplémentaires.

La mesure de la charge, d’une part, c’est-à-dire du poids (et de sa répartition). Ce sera très utile dans le secteur du transport, mais ça permettra aussi aux voitures de tourisme électriques d’affiner leurs calculs de consommation et d’autonomie, encore critiques.

Et la mesure de l’épaisseur du pneu d’autre part, ce qui permettra de mesurer l’usure du pneu.

Vers une démocratisation

La Tesla Model S Plaid avec les jantes Arachnid 21 pouces optionnelles est donc la première voiture de tourisme équipée de pneus connectés Michelin. En l’occurrence, elle est équipée d’une variante des Pilot Sport 4S, avec l’option « BLE » ainsi que l’option acoustique (une bande réduisant le bruit).

Mais Michelin souhaite généraliser cette innovation. Denis Martin confie avoir déjà signé avec un constructeur britannique, sans toutefois pouvoir préciser lequel (Land Rover ? Jaguar ?).

Le pneu connecté ne devrait pas rester réservé à des voitures très haut de gamme comme la Tesla Model S Plaid (à partir de 140 000 euros). Selon son représentant, un pneu connecté équipé d’un capteur de pression ne coûte pas plus cher qu’un pneu et qu’un TPMS séparé. On ignore combien coûtent les fonctions supplémentaires, mais on peut supposer qu’elles se chiffreront au maximum en dizaines d’euros.

En revanche, c’est en première monte sur des voitures conçues pour les exploiter que les pneus connectés sont les plus pertinents, même si leur connexion Bluetooth Low Energy permet d’envisager d’exploiter certaines mesures sur une application pour smartphone. Du moins en attendant que la technologie ne se généralise, comme le TPMS. Des concurrents développeraient déjà des solutions équivalentes, ce qui ne manquera pas de contribuer à leur démocratisation…

Notons enfin que Michelin a déjà prévu une seconde vie à ces capteurs : lorsque les pneus seront usés, ils pourront être recyclés dans la logistique, pour assurer le suivi des marchandises.


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