Tesla devient fournisseur d’électricité pour vous faire gagner de l’argent avec ses centrales électriques virtuelles

 
Tesla devient officiellement un fournisseur d’électricité. Baptisée Tesla Electric, l’offre est pour le moment uniquement disponible au Texas, aux États-Unis. Mais nul doute que cette offre s’étendra au fur et à mesure à travers le monde, puisque des essais ont déjà lieu au Japon avec une centrale électrique virtuelle. On vous explique tout.

Après le lancement de ses centrales électriques virtuelles aux États-Unis et au Japon, Tesla va encore plus loin. L’entreprise d’Elon Musk est devenue officiellement un fournisseur d’électricité au Texas. Certains Américains peuvent donc souscrire à l’offre de Tesla pour alimenter leur maison en énergie. Mais attention, puisque cette offre est uniquement réservée aux possesseurs d’un Powerwall, la fameuse batterie stationnaire de Tesla qui permet d’alimenter sa maison.

Rappelons que la batterie Powerwall est la plupart du temps reliée à des panneaux photovoltaïques. Ces derniers alimentent la maison et peuvent remplir la batterie si les besoins en électricité du foyer sont inférieurs à la quantité d’énergie que les panneaux solaires produisent. De cette manière, la batterie peut à son tour alimenter le domicile lorsque le soleil se couche, ou même en cas de coupure d’électricité sur le réseau électrique.

La centrale électrique virtuelle de Tesla

Mais, une fonctionnalité supplémentaire existe depuis quelques mois chez Tesla : la centrale électrique virtuelle, en Californie. L’idée est de permettre aux possesseurs d’un Powerwall d’injecter l’électricité contenue au sein la batterie dans le réseau électrique, en cas de besoin. C’est le cas lors des pics de consommation, en été à cause de la climatisation ou en hiver à cause du chauffage. Cela permet alors au réseau instable américain d’avoir plus d’énergie disponible, et donc d’encaisser ces périodes difficiles.

Tesla Megapack et une ferme de panneaux photovoltaiques

En contrepartie, les possesseurs d’une batterie qui injecte l’électricité sur le réseau sont récompensés, puisque Tesla rachète cette quantité d’énergie, à un tarif très avantageux (environ 2 dollars le kWh, soit plus de 10 fois son prix à l’achat) via son partenaire local, PG&E et SCE, les deux plus grands fournisseurs d’électricité californiens.

Tesla devient un « vrai » fournisseur d’électricité

Avec Tesla Electric, le principe est le même, mais la firme d’Elon Musk peut se passer de partenaire. C’est elle qui devient fournisseur d’électricité, et elle peut donc gérer de manière plus indépendante l’énergie de ses clients.

Dans le détail, au lieu d’injecter l’énergie contenue dans les Powerwall de ses clients uniquement en cas de tension sur le réseau, Tesla va le faire de manière dynamique, selon le prix de l’électricité. Le but est alors de faire gagner de l’argent à ses clients, en revendant l’électricité des batteries pendant que le prix de l’énergie est au plus haut.

Sans Tesla Electric, et pour faire simple, un client qui a des panneaux solaires et une batterie revend le plus souvent son énergie lorsque la batterie est pleine et que la maison n’a pas besoin de plus d’électricité que n’en produisent ses panneaux. Avec Tesla Electric, le système va décider, de lui-même, de vider la batterie pour revendre son énergie.

Bien entendu, il est possible de régler un seuil de charge en dessous duquel la batterie conserve son électricité, afin de prévenir, par exemple, d’une coupure de courant.

De l’énergie 100 % renouvelable (oui, mais…)

Si la batterie est vide et que la maison a besoin d’électricité, Tesla Electric va jouer le rôle classique de fournisseur d’électricité en envoyant de l’énergie dans le foyer. La firme américaine utilise de l’énergie renouvelable produite au Texas. Si celle-ci n’est pas assez abondante pour couvrir la consommation de ses clients, Tesla s’engage à compenser, sur l’année, en produisant ou en achetant de l’électricité verte.

Pour le dire autrement, imaginons une situation dans laquelle la demande d’électricité de Tesla Electric est très forte un soir à 19h et que le réseau électrique texan est obligé d’allumer une centrale à charbon pour couvrir les besoins en énergie de tout l’État, pendant plusieurs heures, à hauteur de 10 MWh (10 000 kWh). Dans ce cas, Tesla fera en sorte de produire (via les panneaux solaires de ses clients ou les siens) ou d’acheter de l’énergie renouvelable les jours suivants, à hauteur de 10 MWh supplémentaire.

Tesla Powerwall
Une maison équipée de panneaux photovoltaïques

Ce mécanisme existe déjà en France, sous le nom de Garanties d’Origine. Lorsque vous souscrivez, par exemple, à l’offre Vert Electrique d’EDF, ce dernier vous « vend » de l’électricité renouvelable. Mais dans les faits, c’est RTE qui « décide » du type d’électricité qui arrivera chez vous, selon les besoins et disponibilités du parc électrique national et local. Il est donc possible que de l’électricité issue d’une centrale à charbon arrive chez vous. Dans ce cas, EDF s’engage à produire et/ou acheter, sur les marchés, de l’énergie propre pour l’injecter sur le réseau national.

Pour simplifier, c’est peut-être votre grand-mère qui habite à plusieurs centaines de kilomètres qui recevra, à votre place, et plus tard, cette électricité verte.

Vers une énergie totalement propre ?

À termes, avec la multiplication des installations solaires et des batteries stationnaires comme la Powerwall, Tesla pourrait ne plus avoir recours à ce mécanisme de compensation, si la production photovoltaïque dépasse la consommation totale de ses clients. Mais dans tous les cas, certains clients continueront de recevoir de l’électricité « sale », tant que le réseau sera partagé entre les différents fournisseurs d’électricité et qu’il comportera des centrales à charbon. C’est la même situation en France.

Il ne reste maintenant plus qu’à attendre que Tesla Electric s’étende à d’autres États américains, et pourquoi pas à l’international.

Pour aller plus loin
Comment Tesla et Nio vont révolutionner le secteur avec leurs centrales électriques virtuelles


Téléchargez notre application Android et iOS ! Vous pourrez y lire nos articles, dossiers, et regarder nos dernières vidéos YouTube.

Les derniers articles