À bord du Tesla Semi : le camion électrique qui se recharge en un éclair avec une autonomie XXL

Un camion "qui se conduit comme une voiture"

 
Alors qu’il commence tout juste sa carrière aux États-Unis, le Tesla Semi semble satisfaire ses premiers clients. Le média américain Motortrend est monté à bord du camion électrique d’Elon Musk et a pu discuter longuement avec les conducteurs. Et un point qui tient ses promesses, c’est notamment la recharge ultrarapide, grâce aux Megachargeurs développés par la marque américaine.
Tesla Semi // Source : Motortrend

Cela fait plusieurs années déjà que l’on entend parler du Tesla Semi. Et pour cause, celui-ci fut évoqué pour la toute première fois dans le Master Plan d’Elon Musk en juillet 2016. Six ans plus tard, voilà que les premiers exemplaires du camion électrique ont enfin été remis à leur propriétaire, à savoir le groupe américain PepsiCo. Un aboutissement pour la marque, qui avait déjà repoussé son lancement à plusieurs reprises au cours des dernières années. Les journalistes américains du site Motortrend ont pu monter à bord du camion électrique de Tesla, voici leurs photos.

Tesla Semi // Source : Motortrend

Des chiffres colossaux

C’est donc durant une grande cérémonie que les clés de plusieurs camions ont été remises à l’entreprise PepsiCo, qui possède notamment Pepsi ou encore Frito-Lay, une filiale détenant Doritos, Cheetos et les chips Lays. Ce sont justement ces deux entreprises qui ont reçu leurs exemplaires, déjà en circulation et que les journalistes ont eu la chance de découvrir en vrai.

Tesla Semi // Source : Motortrend

Les journalistes américains ont donc notamment pu monter à bord du Tesla Semi, mais également obtenir plus d’informations sur la recharge de ce dernier, un point qui a fait couler beaucoup d’encre. En effet, l’entreprise d’Elon Musk annonçait un passage de 10 à 80 % en seulement 30 minutes. Un temps très court compte tenu de l’incroyable capacité de la batterie, tournant autour des 900 kWh.

La valeur brute pourrait alors être d’environ 900 kWh , en nous basant sur la consommation annoncée à seulement 1,7 kWh par mile, soit l’équivalent de 105 kWh / 100 km. Une capacité qui permettrait au camion électrique de parcourir jusqu’à 800 kilomètres sans se ravitailler, avec un chargement de 37 tonnes. Un chiffre incroyable, que n’aurait pas encore testé PepsiCo pour l’instant, puisque les trajets sont plus courts dans les faits.

Tesla Semi // Source : Motortrend
Stocker l’énergie solaire n’a jamais été aussi simple

Pas besoin d’être électricien pour récupérer et stocker l’énergie solaire. Le Hyper 2000 de Zendure est une solution Plug & Play très simple à installer chez soi… et capable de générer jusqu’à 600 euros d’électricité par an !

Mais le Semi tient-il vraiment toutes ses promesses en utilisation réelle ? Et bien il semblerait que oui selon son premier client, qui semble très satisfait. Motortrend a notamment pu découvrir les installations de Frito-Lay, qui consistent en quatre Superchargeurs, ou plutôt Megachargeurs, capables délivrer jusqu’à 1 MW, soit l’équivalent de 1 000 kW. Mais qu’en est-il dans la vraie vie ?

Une recharge très rapide

Dans les faits, les bornes installées par l’entreprise délivrent actuellement un maximum de 750 kW, ce qui dépasse tout de même très largement les 250 kW des Superchargeurs actuellement accessibles au grand public. Plus tard, pour les voitures électriques, une version V4 de 350 kW sera également déployée, dotée notamment de panneaux solaires et d’une batterie capable de stocker l’énergie ainsi récupérée. À titre de comparaison, en Chine, le groupe local Geely travaille sur le déploiement de bornes 600 kW pour les voitures pour recharger ses dernières en 10 minutes.

Tesla Semi // Source : Motortrend

Frito-Lay explique alors être en mesure de remplir une batterie quasiment vide jusqu’à 70 % (soit l’équivalent d’un 5 à 80 %) en seulement une demi-heure, ce qui permet alors de récupérer 400 miles d’autonomie, soit environ 643 kilomètres. Un chiffre qui correspond très probablement au cycle américain EPA, plus pessimiste que notre WLTP européen. Il faut au total 90 minutes pour atteindre les 100 %. Ce qui est bien plus que sur les voitures les plus rapides, qui nécessitent environ une heure sur cet exercice.

À titre de comparaison, les voitures électriques les plus rapides en termes de charge actuellement (les Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5) réclament 18 minutes sur l’exercice du 10 à 80 % et environ 20 à 25 minutes sur le 5 à 80 %. Elles embarquent une batterie 10 fois plus petite que le Tesla Semi. Du côté des camions électriques plus « classiques »,  Renault se limite à 250 kW pour 2,5 heures de recharge, une puissance similaire chez Volvo, avec environ 1h pour passer de 20 à 90 % sur des batteries de 376 kWh. En Europe, le premier réseau de recharge dédié aux camions se limite à 300 kW.

Niveau autonomie, on peut voir sur l’une des photos le calcul d’un itinéraire de 530 km (6h12 de route) entre Modesto et Los Angeles. Le camion, rechargé à 96 %, prédit une arrivée à destination avec 4 % de batterie. Le système recommande toutefois de ne pas dépasser les 65 mph (104 km/h). L’itinéraire est constitué d’une 2×2 voies puis d’une autoroute montagneuse en arrivant sur Los Angeles. Est-ce que nous sommes en présence de la version avec une autonomie de 500 km ? Si ce n’est pas le cas, la prévision de cet itinéraire est étrange, puisque Tesla avait fait la démonstration sur 800 km.

Une autre explication peut provenir du planificateur d’itinéraire. Celui-ci pourrait ne pas tenir compte des limites de vitesse des camions. En effet, en Californie, ceux-ci ne peuvent dépasser les 55 mph (88 km/h), même sur autoroutes ou voies rapides. Celles-ci étant limitées à 70 mph (112 km/h), la différence d’autonomie pourrait s’expliquer de cette manière.

Un camion qui se conduit comme une voiture

Motortrend a également pu prendre place à bord de ce Semi, afin de découvrir un poste de conduite spacieux et doté de deux larges écrans, qui nous rappellent notamment celui de la Model 3. Ces derniers regroupent de nombreuses fonctionnalités présentes dans les véhicules de la gamme, mais ne sont pas dotés d’un logiciel spécifique pour les professionnels, comme le propose par exemple Rivian dans son van conçu pour les livreurs Amazon.

Selon les conducteurs interrogés lors de la visite, le Tesla Semi « se conduit comme une voiture ». Et en effet, le poste de conduite ressemble énormément à une Tesla.

Pour rappel, le camion électrique est doté d’une chaîne de traction à trois moteurs identique à la Tesla Model S Plaid, dont la puissance totale n’a pas été dévoilée par Elon Musk. On sait toutefois qu’il est possible de réduire la consommation d’énergie en coupant jusqu’à deux moteurs dans certaines situations, comme la conduite sur autoroute à vitesse stabilisée. Le prix de l’engin n’a pas été publiquement dévoilé pour l’instant.

Tesla Semi // Source : Motortrend

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