Le réseau de Superchargeurs Tesla est aujourd’hui encore un argument fort en faveur du constructeur américain face à d’autres marques. S’il est ouvert à tous dans une bonne partie de l’Europe, ce n’est pas le cas aux États-Unis, où la seule alternative pour la charge rapide est bien souvent Electrify America, qui est largement moins développé.
Cela va prochainement changer, permettant à la firme d’Elon Musk de récupérer une partie des revenus liés à la charge en itinérance qui lui échappait jusqu’alors.
Une ouverture attendue depuis de longs mois
Lorsque le programme pilote d’ouverture des Superchargeurs européens a débuté à la fin de l’année 2021, beaucoup anticipaient deux scénarios distincts : soit le programme est un succès, et cela va devenir la règle partout dans le monde, soit le programme est un échec, et les Superchargeurs redeviennent la propriété exclusive des possesseurs de véhicules de la marque.
Eu Europe, depuis de longs mois, nous constatons que le programme est bel et bien un succès du point de vue de Tesla. Preuve en est, la règle lors de l’ouverture d’un nouveau Superchargeur est bien la disponibilité pour tous, et l’exception est un Superchargeur réservé aux clients de la marque.
Si le Magic Dock est attendu en Amérique du Nord pour permettre aux électromobilistes roulant en Ford, Volkswagen ou Nissan de profiter du réseau de Superchargeurs, le constructeur a aujourd’hui confirmé que son réseau allait être ouvert aux autres sous peu.
De plus, la Maison Blanche a publié un communiqué de presse garni de quelques détails :
Tesla, pour la première fois, ouvrira une partie de son réseau américain de Superchargeurs et de chargeurs à destination aux véhicules électriques autres que Tesla, rendant au moins 7 500 chargeurs disponibles pour tous les véhicules électriques d’ici la fin de l’année 2024.
Les chargeurs ouverts seront répartis à travers les États-Unis. Ils comprendront au moins 3 500 superchargeurs de 250 kW nouveaux et existants le long des axes routiers pour étendre la liberté de déplacement pour tous les véhicules électriques, et une recharge de destination de niveau 2 dans des endroits comme les hôtels et les restaurants, dans les zones urbaines et rurales. Tous les conducteurs de véhicules électriques pourront accéder à ces stations à l’aide de l’application ou du site internet Tesla. De plus, Tesla va plus que doubler son réseau national de Superchargeurs, fabriqués à Buffalo, New York.
Si la Maison-Blanche communique de manière aussi détaillée sur le réseau de Tesla, cela est notamment du au fait que la firme d’Elon Musk va enfin pouvoir profiter de subventions qui allaient jusqu’à présent à la concurrence.
En effet, de la même manière qu’en Europe, les subventions liées à l’implantation de bornes de charge rapide sont liées à leur accessibilité par toutes les voitures électriques, une implantation de Superchargeur réservé aux seules Tesla aux USA ne donnait pas droit à une subvention gouvernementale.
La guerre perdue ou seulement une bataille ?
Cette ouverture partielle du réseau de Superchargeur de Tesla à tous les véhicules électriques signifie que les bornes devront obligatoirement intégrer un port CCS. Ce qui n’est pas le cas actuellement aux États-Unis où Tesla utilise encore exclusivement son connecteur propriétaire, le « North American Charging Standard (NACS) »
Et justement, Tesla voulait faire de son connecteur propriétaire le standard outre-Atlantique. Le constructeur de la voiture solaire Aptera a notamment suivi la firme d’Elon Musk. Mais il est bien le seul puisque toutes les autres voitures électriques utilisent un port CCS. Tesla a donc, a priori, perdu cette bataille, qui lui aurait permis d’ouvrir ses Superchargeurs à tous, sans proposer de port CCS. Et donc de limiter drastiquement l’usage des Superchargeurs aux concurrents, tout en bénéficiant du programme d’aides de la Maison-Blanche.
Les nouvelles règles précisent alors que l’assemblage final des chargeurs ainsi que l’ensemble de la fabrication des boîtiers des chargeurs contenant du fer ou de l’aluminium doivent avoir lieu sur le territoire américain pour que ces derniers soient éligibles aux subventions fédérales.
Pour Tesla, qui fabrique des Superchargeurs à l’usine de Buffalo dans l’État de New York (et à Shanghai pour le reste du monde), cela ne pose donc pas le moindre problème. L’ensemble des crédits liés à l’implantation de chargeurs rapides aux USA est estimé à prés de 7 milliards d’euros, et Tesla va désormais pouvoir en réclamer une partie.
Pour aller plus loin
Quel est le meilleur réseau de recharge pour voitures électriques (Tesla Superchargeur, Ionity, Total…) ?
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