Tesla prouve que ses voitures conduisent mieux seule qu’avec un humain au volant

 
Tesla dévoile son rapport trimestriel sur l’Autopilot, son système de conduite semi-autonome. Si les chiffres sont meilleurs que l’an dernier, le dispositif n’est pas encore sûr à 100 %. D’autant plus que ces données doivent être prises avec des pincettes.

Si de plus en plus de constructeurs travaillent au développement de leur propre solution de conduite autonome, Tesla reste l’un des plus avancés sur le sujet. Même si la firme d’Elon Musk s’est laissé dépasser sur certains points par Ford avec son système BlueCruise, le Super Cruise de General Motors et le Drive Pilot de Mercedes. Si Tesla doit faire face à de nombreux déboires avec la justice, alors qu’elle est dans le collimateur de la justice américaine, l’Autopilot ne cesse de s’améliorer.

Des chiffres en progression

C’est en tout cas ce que montre le constructeur, qui vient de lever le voile sur son rapport trimestriel sur la sécurité de ses véhicules, disponible en ligne. Et globalement les chiffres sont plutôt bons, alors qu’ils s’améliorent d’année en année. Selon le document, un accident a été enregistré tous les 4,85 millions de miles parcourus, soit environ 7,81 millions de kilomètres.

Un chiffre qui ne concerne que les véhicules ayant utilisé la technologie Autopilot de niveau 2. Pour les conducteurs n’ayant pas fait appel à cette fonctionnalité, le constructeur a enregistré un accident tous les 1,40 million de miles parcourus, ce qui équivaut à environ 2,25 millions de kilomètres. Tesla compare avec les chiffres officiels de la NHTSA, la sécurité routière aux États-Unis, qui dénombre un accident tous les 652 000 miles (environ 1,04 million de kilomètres) pour l’ensemble du parc automobile.

Les chiffres annoncés par Tesla sont donc plutôt encourageants. Certes, on note une petite baisse par rapport au 3ème trimestre 2022, où un accident était enregistré tous les 6,26 millions de miles en moyenne avec l’Autopilot (environ 10 millions de kilomètres). Mais lorsque l’on compare chaque trimestre avec celui de l’année précédente (pour tenir compte des facteurs météorologiques et de luminosité), on se rend compte que le système de conduite semi-autonome de la marque est de plus en plus performant.

Mais attention, car il ne faut tout de même pas prendre toutes ces données pour argent comptant. En effet, et comme le précise le site américain Electrek, celles-ci manquent tout de même de précision. Tesla ne fait par exemple pas la distinction entre la circulation en ville et sur autoroute, et surtout, elle ne précise pas la cause des crashs. Le constructeur compte toutes les collisions, tandis que 35 % des accidents impliquant l’Autopilot concernent en réalité des Tesla ayant été percutées par l’arrière.

À prendre avec des pincettes

Un problème qui pourrait sans doute être réglé si le constructeur résolvait son problème de freinages fantômes, qui s’avère très dangereux. Par ailleurs, si les accidents avec le système de conduite semi-autonome sont plutôt rares, c’est aussi parce que celui-ci est majoritairement utilisé sur les voies rapides. Et on sait que les risques de collisions sont inférieurs à des trajets en agglomération ou sur des voies sans séparateur central.

Par ailleurs, et comme nous l’expliquions déjà dans un précédent article, Tesla compare ses chiffres à ceux de la NHTSA, qui prend quant à elle en compte tous les véhicules en circulation. Or, l’âge moyen du parc américain était de 12,2 ans en 2022, avec des voitures n’étant logiquement pas toutes aussi avancées technologiquement que les modèles de la marque américaine. La firme américaine compare donc des données, à vrai dire, peu comparables à son avantage.

Cependant, il est évident que l’Autopilot est bien plus performant au fil des années, et ce malgré le retrait du radar au profit des caméras avec le système Tesla Vision. Il se peut toutefois que ces derniers fassent leur grand retour avec l’arrivée du Hardware 4, qui équipera les futurs modèles de la marque dont la Model 3 restylée. Celui-ci signera l’arrivée d’un système FSD (full self-driving) encore plus performant, alors que celui-ci a fait les gros titres à la suite d’un impressionnant accident impliquant une Model S.

En cause, un freinage fantôme, problème que rencontrent également d’autres propriétaires de voitures semi-autonomes. Si les données de sécurité concernant l’Autopilot sont en amélioration constante, le constructeur est tout de même toujours sous le coup d’une enquête après un accident mortel ayant impliqué un véhicule de secours. Quelques mois plus tôt, plus de 300 000 voitures de la marque avaient dû faire l’objet d’une mise à jour puisqu’elles ne respectaient pas le Code de la Route. Mais Tesla a proposé une mise à jour à distance en un temps record, pour régler ces problèmes.


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