Tesla fait une annonce révolutionnaire : pourquoi personne n’y croit, sauf Elon Musk

Encore une roublardise d'Elon Musk

 
Elon Musk annonce que les voitures électriques de la marque seront équipées de la conduite autonome de niveau 4 ou 5 d’ici à la fin de l’année. Une belle promesse sur le papier, mais qu’en est-il en réalité ? Ce n’est en fait pas si évident que cela.

Cela fait de nombreuses années que les constructeurs travaillent sur le développement de la voiture autonome. On pense bien évidemment à Tesla, qui propose son système Autopilot depuis 2016 sur sa Model S, puis sur l’ensemble de sa gamme. Ce dernier est équivalent à un système semi-autonome de niveau 2, c’est à dire qu’il associe un régulateur de vitesse adaptatif et une aide au maintien dans la voie qui centre la voiture dans cette dernière.

Une nette progression ?

Ce dispositif n’autorise en revanche pas à retirer les mains du volant ou à quitter la route des yeux. D’ailleurs, un rappel sonore se déclenche afin que le conducteur ne lâche pas les commandes trop longtemps, ce qui est interdit. La firme américaine propose également le FSD (full self-driving), un système de conduite autonome, légalement de niveau 2, mais techniquement de niveau 3, que nous avons pu tester.

Ce dernier est en revanche encore en bêta-test aux États-Unis, mais Tesla veut accélérer son développement. Cependant, il n’est pas encore disponible en Europe, notamment pour des raisons de législation. En cas d’accident, c’est en effet le constructeur qui pourrait être responsable, et non le conducteur. Ce qui semble dissuader Tesla de proposer cette technologie chez nous. Mais cela ne l’empêche pas de voir encore plus loin.

Son patron Elon Musk vient en effet d’annoncer que ses voitures seront dotées de la conduite autonome de niveau 4 ou 5 très prochainement. En effet, le dirigeant table même sur cette année. Un objectif ambitieux, évoqué lors d’un déplaçement au Brésil, qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre. Sur le papier, cette annonce est en effet très enthousiasmante. Mais en pratique, c’est tout de même un peu différent.

Car cela fait en réalité un petit bout de temps que le constructeur nous fait de belles promesses concernant l’arrivée de la conduite 100 % autonome. Dès 2016, et comme le rappelle le site américain Electrek, l’homme d’affaires affirmait que toutes ses voitures seraient capables d’être plus sécurisantes que si elles étaient conduites par des humains. Le niveau 5 devait permettre de dormir pendant que le véhicule roulait seul.

Encore quelques ajustements

Une déclaration qui n’avait pas manqué d’interpeller la justice américaine, qui avait même accusé Elon Musk d’avoir menti en affirmant que la conduite autonome était plus performante que la conduite humaine. La NHTSA, équivalent de la Sécurité Routière aux États-Unis a déjà le constructeur dans le collimateur à la suite de plusieurs accidents. Autant dire que l’arrivée du FSD totalement opérationnel n’est pas encore pour demain.

D’autant plus qu’il faut se méfier des promesses de l’homme d’affaires, comme le rappellent nos collèges du site Numerama. En effet, cela fait depuis 2014 qu’Elon Musk annonce que la conduite autonome arrive bientôt. Certes, son Autopilot et son FSD ont fait des progrès, mais on est encore loin de pouvoir dormir derrière son volant. D’ailleurs, ce dernier s’est même laissé distancer par le BlueCruise de Ford

Navigation Autopilot sur Tesla Model 3 // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Sans parler de Mercedes, qui propose déjà la conduite autonome de niveau 3 en Europe, avec son EQS, quand Tesla se contente du niveau 2. Par ailleurs, un autre problème a également été soulevé par les journalistes américains. La spécificité de la conduite autonome de niveau 5 est qu’elle fonctionne partout, dans toutes les conditions. Or, pour cela il faut une certaine redondance dans les systèmes et notamment les caméras et autres capteurs.

Ce qui n’est pas encore le cas chez Tesla. Ce qui laisse penser qu’Elon Musk ne connaît pas la différence entre les niveaux 4 et 5, car ceux-ci sont en fait très différents. Et ce dernier demande des technologies bien plus poussées. On se rappelle cependant qu’en début d’année, le constructeur dévoilait le Hardware 4, conçu pour rendre la conduite autonome plus performante. Ce dernier est déjà disponible sur la Model Y.


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