On le sait, les voitures électriques n’aiment que très peu les conditions extrêmes. Qu’il s’agisse du froid comme du chaud. On a d’ailleurs pu le voir l’hiver dernier avec le grand comparatif de 28 modèles zéro émission mené par le média norvégien Motor.no réalisé dans des températures négatives. Résultat : c’est la Tesla Model S qui s’en est sortie le mieux avec une autonomie restant au-dessus des 500 km, mais avec une dégradation de l’autonomie de 16 % par rapport au cycle WLTP annoncé. Parmi les mauvais élèves, le Toyota BZ4x perdait quant à lui 35 % d’autonomie comparé à l’été…
Et pourtant, si l’autonomie est effectivement affectée par le froid, il semblerait que le chaud ne soit pas très bon pour la capacité des batteries et donc leur autonomie sur le long terme. C’est en tout cas ce que tend à montrer la nouvelle étude publiée par Recurrent Auto aux États-Unis, qui a étudié les données de plus de 12 500 Tesla véhicules outre-Atlantique.
L’électrique préfère le frais
Cette société a en effet accès aux données de ces véhicules (des Model Y 2020) directement via son logiciel de suivi. Données grâce auxquelles elle donne ensuite un score d’autonomie à chaque véhicule suivi qui n’est autre que le pourcentage d’autonomie conservée par rapport à celle d’origine, lorsqu’elle est achetée neuve.
Rappelons à ce propos que l’autonomie d’une voiture électrique diminue avec son âge et son nombre de kilomètres parcourus (via les différents cycles de charge et décharge).
Les résultats ont ensuite été mis en perspective par rapport à la géographie et le climat des lieux où les données des voitures ont été récoltées. Et effectivement, le score d’autonomie moyen des Tesla Model Y 2020 suivies par Recurrent Auto est légèrement plus élevé pour les voitures utilisées dans les régions les plus septentrionales des États-Unis, où les températures sont en moyenne plus basses que dans les régions les plus méridionales. La carte des États-Unis publiée dans l’étude parle d’elle-même.
Dans le détail, on peut voir que les Model Y qui ont été soumis à des températures plus basses ont un score d’autonomie de 95, ce qui signifie qu’ils conservent encore 95 % de leur autonomie d’origine. Pour ce qui est des modèles qui vivent dans des régions plus chaudes, le score d’autonomie moyen descend à 92, soit 92 % de leur autonomie d’origine. En revanche il s’agit de moyennes, car il n’y a aucune indication sur le kilométrage et l’âge des voitures concernées.
Mais attention, l’autonomie des voitures électriques par temps froid sera toujours plus faible que l’autonomie par temps chaud. Dit autrement, une voiture stockée dans un climat froid du nord, bénéficiera d’une meilleure autonomie si elle réalise un voyage dans un climat plus chaud. Mais elle aura tout de même perdu moins de capacité de batterie qu’une voiture stockée dans un climat chaud. Et elle aura donc plus d’autonomie, sur un trajet similaire en termes de température.
Une autonomie d’origine dégradée par le chaud
Pourquoi la chaleur ambiante serait-elle donc néfaste au point de dégrader davantage les batteries ? Tout simplement car cela apporte une énergie supplémentaire aux réactions électrochimiques de la batterie, ce qui peut accélérer des réactions chimiques indésirables qui font vieillir la batterie prématurément. Et d’après l’auteur de l’étude, le seuil au-delà duquel la batterie peut se dégrader serait de 30 degrés Celsius.
Si la perte d’autonomie par temps chaud est due à une dégradation de la batterie, et donc irréversible, celle par temps froid est temporaire et due au fait que la batterie est davantage sollicitée pour le chauffage de la batterie et de l’habitacle. Mais l’absence de réaction chimique indésirable permet de ne pas perdre définitivement en capacité de batterie (exprimée en kWh).
L’auteur de cette étude tempère évidemment les choses en expliquant qu’il s’agit bien là de moyennes, et que certains véhicules dans des régions chaudes obtenaient des résultats similaires à ceux de régions plus froides, car sans doute protégés du soleil.
Par ailleurs, il y a quelques conseils à respecter justement pour éviter de dégrader sa batterie dans les régions les plus chaudes : la protéger du soleil en la garant à l’ombre, et idéalement, si elle reste au soleil, mieux vaut la laisser avec une batterie à moitié chargée qu’une batterie pleine. Par ailleurs, les batterie LFP résistent mieux aux températures élevées.
Des batteries qui se dégradent, mais Tesla rassure !
Au-delà de ces considérations de températures, de manière inévitable, on sait que les batteries se dégradent au fur et à mesure. Et l’étude parle notamment de ce que l’on appelle la dégradation calendaire de la batterie, qui s’explique par des raisons chimiques : les cellules de la batterie se dégradent, et retiennent moins d’énergie au fil des années. Et puis il y a la dégradation liée au nombre de cycle (recharge complète) de la batterie.
Pour aller plus loin
Tesla : son nouveau rapport nous rassure encore plus sur l’usure des batteries des voitures électriques
Pour autant il ne faut pas avoir peur. En avril dernier, Tesla a publié un rapport sur la longévité de ses batteries qui se veut plutôt rassurant. Un graphique montrait en effet que les batteries des Model S et Model X perdent en moyenne 12 % d’autonomie après 200 000 miles, soit 321 800 km.
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