Pourquoi votre prochaine voiture électrique sera une Tesla malgré toutes ses imperfections

Pour tout un tas de (bonnes) raisons

 
Les records s’enchaînent pour Tesla, qui parvient souvent à être en tête du classement des ventes de véhicules électriques. Cependant, tout n’est pas parfait au volant d’une voiture de la firme d’Elon Musk, bien au contraire. Comment expliquer le succès colossal de Tesla alors que ses voitures sont largement perfectibles ?

En une dizaine d’années, Tesla a réussi la prouesse de passer d’une petite start-up californienne à une redoutable machine de guerre livrant quasiment 2 000 000 de voitures par an. Pour ce faire, il faut bien entendu avoir la capacité de production, mais il est aussi nécessaire de trouver les clients potentiels.

Nous avons beaucoup parlé des points négatifs de Tesla, de la commande à la livraison, en passant par des fonctionnalités manquantes ou encore des régressions notables au fil du temps. Le marché actuel semble cependant donner raison au géant américain, qui n’en finit pas de battre des records de ventes. Dans ce dossier, nous allons tenter d’expliquer ce qui fait le succès insolent de Tesla malgré toutes ses imperfections. Et vous verrez que la logique est implacable : votre prochaine voiture électrique sera bel et bien une Tesla.

Une ascension fulgurante

Le monde des véhicules électriques évolue tellement vite qu’il est difficile de bien cerner à quel point Tesla a gravi les échelons à une vitesse incroyable. En 2013, l’entreprise californienne — à l’époque — a terminé l’année en ayant vendu à peine plus de 22 000 véhicules. Trois ans plus tard, en 2016, 75 000 Tesla Model S et Model X étaient vendues, ce qui pouvait déjà être considéré comme une prouesse : près de 3,5 fois plus de ventes en trois ans seulement.

L’année 2017 marque un tournant dans l’histoire, puisque c’est l’année où la Tesla Model 3 rentre en production de masse. En l’occurence, la marque termine l’année avec un peu plus de 103 000 ventes. Depuis, Tesla a construit plusieurs usines, et bien entendu sorti la Tesla Model Y, qui est son best-seller actuel. En 2020, il y a seulement trois ans, Tesla clôturait l’année avec 499 647 voitures vendues, et ne s’arrête pas d’augmenter la cadence depuis cette date.

936 222 ventes en 2021, puis 1 313 851 en 2022, et enfin plus de 920 000 au premier semestre 2023. Il est probable que Tesla termine l’année en cours avec près de 2 000 000 de véhicules vendus. Cela correspond peu ou prou à 5 550 Tesla Model S, Model 3, Model Y et Model X vendus à travers le monde quotidiennement. Si avant 2019 l’avenir de Tesla était très incertain, force est de constater qu’il est dans une position de leader du secteur pour le moment.

Les raisons du succès

L’envol des ventes de Tesla à travers le monde peut être expliqué par plusieurs facteurs. Tout d’abord, le placement tarifaire agressif et évoluant au fil du temps est devenu la marque de fabrique de Tesla. En effet, rien que depuis l’arrivée de la Tesla Model 3 en France en 2019, le prix de certaines configurations a varié d’environ 15 000 euros, selon comment la marque voulait remplir son carnet de commandes.

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Dans l’inconscient collectif, nous sommes passés de voitures à 100 000 euros en 2018 à l’un des meilleurs rapports prix/prestations du marché en 2023. Les clients ne s’y trompent pas, et les nombreux comparatifs non plus : pour battre une Tesla, il faut proposer une voiture exceptionnelle. Lorsque l’on considère les piliers d’une voiture électrique que sont l’autonomie, la capacité de charge rapide, les performances et l’agrément de conduite, aucune voiture ne parvient à faire mieux qu’une Tesla pour un prix inférieur.

Il se s’agit pas de dire que Tesla est le seul constructeur à fabriquer des voitures électriques dignes de ce nom, ce qui est naturellement faux, toutefois nombreux sont les constructeurs qui aimeraient trouver une recette leur permettant de rivaliser avec la firme texane. Récemment, la Tesla Model 3 revisitée montrait que l’entreprise en avait encore sous la pédale, puisque la référence des berlines électriques a fait le plein de nouveauté tout en restant à un tarif presque similaire (1 000 euros d’augmentation).

Avec un ticket d’entrée à 42 990 euros (sans compter le bonus écologique), ses rivales ont du mal à s’afficher comme un choix raisonnable. Nous avions mis Volkswagen, Cupra, Renault, BMW et MG en face de la Tesla Model 3 au printemps dernier, et c’était déjà compliqué pour la concurrence. Avec la mise à jour de la Tesla Model 3, force est de constater que c’est encore plus flagrant.

Tesla Model 3 restylée // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Du côté des SUV électriques, le constat est similaire, puisque la Tesla Model Y s’est permise d’être la voiture la plus vendue du monde au premier semestre 2023, toutes motorisations confondues. En face, les Volkswagen ID.4, Skoda ENYAQ iV, Audi Q4 e-tron, Hyundai Ioniq 5, Kia EV6 et consorts ont du mal à faire le poids. Ce n’est pas forcément que la Tesla Model Y est meilleure dans tous les domaines, loin de là, mais en faisant le bilan, aucune n’arrive à la dépasser sur tous les points importants.

Les nouveaux constructeurs venus de Chine ne l’entendent pas forcément de cette oreille, et une menace plane au-dessus de Tesla, puisque ces fabricants appliquent une méthode similaire à celle de la firme d’Elon Musk. Des véhicules tout en technologie, à un tarif très compétitif, qui trouvent une clientèle cherchant une alternative à Tesla. Nous pouvons alors nous demander pourquoi vouloir autre chose qu’une Tesla, puisque ce sont de si bons véhicules électriques : nous allons voir qu’ils sont loin d’être parfaits.

Ce qui cloche chez Tesla

Pour les nouveaux venus au sein de la marque, le processus de commande en lui-même peut être déroutant. Outre le fait que tout soit géré intégralement en ligne, le suivi du client n’est clairement pas le point fort de Tesla. Nous en avons parlé plus en détail dans ce dossier consacré à l’expérience de commande ici, et vous verrez que l’ascenseur émotionnel était bel et bien réel.

Bien entendu, cela ne présage en rien de la qualité intrinsèque des véhicules, mais le premier contact avec la marque n’est pas forcément positif. Par la suite, le service après-vente présente lui aussi quelques défauts, notamment à cause de la faible densité de centres Tesla en France. S’il existe quelques expériences négatives mises en avant, cela n’est pas rassurant pour les éventuels futurs acquéreurs.

Qui plus est, les choix faits par le constructeurs sont loin de faire l’unanimité, et bien souvent pour de bonnes raisons. Nous pouvons bien entendu citer l’absence de radar, de capteurs à ultrasons ou même plus récemment de commodos, qui sont autant de décisions qui n’apportent que des régressions.

Ce que voit Tesla Vision // Source : Bob JOUY pour Frandroid

En outre, si les Tesla sont bien des ordinateurs sur roues, chaque mise à jour n’apporte pas que du positif. Cette perpétuelle évolution cache d’ailleurs un fait qui caractérise Tesla : de nombreuses fonctionnalités sont perpétuellement en bêta.

Nous pouvons citer à titre d’exemple la gestion des essuie-glace automatiques (uniquement avec les caméras et non pas un capteur de pluie, qui est en bêta depuis des années), des feux de route automatiques, ou encore de l’Autopilot qui combine un régulateur de vitesse adaptatif et une assistance au maintien de cap, lui aussi en bêta — depuis 2015.

Enfin, comment ne pas évoquer sans doute la raison numéro un qui peut rebuter des clients potentiels de Tesla : Elon Musk. Le PDG de Tesla est en effet un personnage extrêmement clivant aujourd’hui, et selon les convictions de chacun, le boycott de sa marque peut être envisagé. Si les promesses manquées au fil du temps ont ébranlé la crédibilité de la marque, force est de constater que depuis les derniers mois, c’est l’attitude du grand patron qui peut faire du mal à l’image de la firme.

Est-ce que votre prochaine voiture doit être une Tesla ?

Malgré tout les défauts, est-ce que votre future voiture électrique doit être une Tesla ? Objectivement, sur le marché, l’entrée de gamme de Tesla fait mieux que la concurrence si l’on considère la fiche technique uniquement.

Mais si certains manques sont rédhibitoires (CarPlay, Android Auto, vue à 360 degrés notamment), sachez que les autres marques proposent, elles aussi, d’excellentes alternatives. Que ce soit parce que vous êtes habitués à une certaine marque, ou bien pour avoir une voiture plus petite qu’une Tesla, il y a autant de bonnes raisons de ne pas acquérir de Tesla qu’il y a de profils d’acheteurs.

Le marché des véhicules électriques est en perpétuelle évolution, et nul ne peut dire si l’année prochaine, le constat actuel sera toujours valable. En l’état cependant, pour les personnes qui ont un budget de 40 000 euros environ, les Tesla Model 3 et Model Y sont bien l’achat par défaut tellement la dotation de série est excellente, et le rapport prix/prestation de haute tenue.


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