Tesla invente un prolongateur d’autonomie qui fonctionne sans essence

Cache-misère ou bonne idée ?

 
Lors de sa présentation en 2019, Tesla annonçait que son Cybertruck pourrait parcourir 500 miles (805 km) en une charge. Problème : avec 340 miles (550 km) au maximum, l’autonomie définitive du pick-up électrique, dévoilé hier, en est loin. Une petite mention dans les caractéristiques nous a cependant étonnés : un « prolongateur d’autonomie » serait en effet disponible. Mais de quoi s’agit-il ? On vous explique tout.
Tesla Cybertruck // Source : Topgear

Entre théorie et pratique, il peut y avoir un monde. Le Tesla Cybertruck en est un bon exemple : lors de sa présentation en 2019, Elon Musk annonçait que son pick-up électrique serait commercialisé en 2021 pour 39 900 dollars et qu’une version pourrait atteindre une autonomie de 500 miles (805 km).

Conclusion : les premiers clients ont récupéré leurs Cybertruck hier soir, le 30 novembre 2023. Les chiffres ont également changé, puisque le prix de base est de 79 990 dollars (une version à 60 990 dollars est prévue, mais n’arrivera pas avant 2025), tandis que l’autonomie fond à 340 miles (550 km) maximum.

Seulement voilà, un bien mystérieux « prolongateur d’autonomie » (« range extender » dans la langue locale) fait son apparition dans la fiche récapitulative, pouvant amener l’autonomie à 470 miles (756 km) — toujours pas l’objectif initial, mais on s’en rapproche. On en sait aujourd’hui plus sur cette étrange option.

Non, il n’y a toujours pas de moteur thermique dans une Tesla

Si ce détail nous a autant surpris, c’est parce que le terme « prolongateur d’autonomie » fait en général référence à un moteur thermique utilisé comme générateur pour alimenter la batterie — sans aucun lien mécanique avec les roues, donc. C’est par exemple ce qui se passait avec la BMW i3 dans sa version REx, mais également avec le Ram 1500 Ramcharger (qu’on n’aime pas beaucoup).

Rassurez-vous, le moteur thermique n’est toujours pas prêt d’arriver dans une Tesla. Interrogé sur X (ex-Twitter) suite à la présentation, Elon Musk nous a fourni les premières informations : il s’agit d’un pack de batteries supplémentaires à installer dans la benne du Cybertruck selon un principe « plug and play ».

Reste que ça ne nous avance pas beaucoup. Certes, la fiche technique du Cybertruck nous annonce que ce pack peut augmenter l’autonomie de 120 miles (200 kilomètres), mais sa capacité nous restait inconnue — comme l’était celle de la batterie principale, d’ailleurs.

Les premiers essais à la rescousse

Fort heureusement, quelques médias internationaux ont pu prendre le volant du pick-up Tesla en parallèle des premières livraisons, et les journalistes ont su poser les bonnes questions. C’est Top Gear qui nous apprend la nouvelle : d’après le magazine anglais, le Cybertruck embarque une batterie de 123 kWh, tandis que le prolongateur serait doté d’une capacité de 50 kWh.

La petite (grosse) bosse ? C’est le prolongateur

Des chiffres qui peuvent nous paraître délirants pour nous, petits Européens (50 kWh, c’est la batterie d’une Peugeot e-208 !)… mais qui ne sont que dans la moyenne des pick-ups électriques américains. Le Ford F-150 Lightning, le Rivian R1T, le GMC Hummer EV ou encore le Ram 1500 REV proposent tous des batteries au moins de même taille, pouvant aller d’ailleurs bien plus loin : jusqu’à 229 kWh pour le Ram !

Quant au prix, s’il n’est annoncé nulle part, quelques petits malins sont allés dans le code source du site web Tesla pour dénicher un tarif : celui-ci serait de 16 000 dollars, soit environ 14 700 euros. Une somme conséquente, qui peut faire réfléchir — d’autant plus lorsqu’on sait que ce prolongateur prend un tiers de la benne une fois installé, une sacrée baisse de la capacité de chargement.

Une goutte de bon sens dans un océan de démesure ?

Allez, voyons le verre d’eau à moitié plein : et si Tesla s’était engagé dans une démarche écologique en proposant une batterie de capacité « raisonnable » (avec beaucoup de guillemets) ? On le sait, mettre des batteries énormes n’a presque que des inconvénients : la voiture devient horriblement lourde et chère, consomme plus et s’use plus rapidement.

Tesla Cybertruck // Source : JB / TheiCollection

Et ça ne s’arrête pas là : une plus grosse batterie demande logiquement plus de matériaux nécessaires à sa construction. Des matériaux qui ont un réel coût écologique et humain, sans compter qu’ils risquent de manquer bien plus vite qu’on ne pourrait le croire

Réduire la taille des batteries est d’ailleurs un axe de développement de nombreux constructeurs afin de réduire les coûts de leurs prochaines voitures électriques : Ford et Renault sont ainsi sur le coup. Le Cybertruck, une voiture écologique ?


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