Tesla ne fait plus rêver

Tesla, le constructeur de voitures électriques qui a longtemps fait rêver les technophiles, semble traverser une période difficile. Depuis le début de l’année, les actions de l’entreprise ont chuté d’un tiers, soit le niveau d’il y a trois ans.

Les chiffres de vente du premier trimestre de cette année ont été décevants, avec environ 40 000 voitures de moins livrées que l’an dernier. Il s’agit de la première baisse des ventes depuis le début de la pandémie du Covid.

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Une concurrence de plus en plus féroce

Cette baisse s’explique en partie par l’intensification de la concurrence. Désormais, d’autres entreprises sont capables de produire des voitures électriques de qualité, et les constructeurs chinois proposent même des modèles moins chers que Tesla. Récemment, le fabricant de smartphones Xiaomi a annoncé son intention de se lancer dans le secteur des voitures électriques avec sa fameuse SU7. Et il y a BYD, puis aussi Nio, Xpeng, Geely, SAIC… la liste est longue.

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De plus, l’industrie des voitures électriques dans son ensemble connaît actuellement un revers, ou plutôt un retour en force des voitures thermiques. Mais surtout, la demande mondiale est déjà plus faible en raison de la mauvaise situation économique.

Autrefois considérée comme un perturbateur et un leader dans une industrie naissante, Tesla avait pour ambition de devenir le plus grand constructeur automobile au monde. Cependant, l’entreprise semble avoir perdu une grande partie de son charisme.

Les véritables innovations se font attendre depuis longtemps. Fin 2023, Tesla a lancé sur le marché le Cybertruck, un pick-up électrique martial, mais il s’adresse à un groupe cible très restreint. Le relifting du Model Y le plus vendu au monde aurait été reporté à plusieurs reprises.

Elon Musk : un atout devenu un fardeau ?

Aux États-Unis, l’image de l’entreprise semble souffrir des contributions politiques d’Elon Musk sur sa plateforme.

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Elon Musk lui-même cherche les raisons de l’accalmie à petite échelle – à Grünheide près de Berlin, par exemple : les projets d’agrandissement de l’usine sont au point mort. L’incendie sur l’alimentation électrique a coûté cher à Tesla : selon ses propres dires, plusieurs centaines de millions d’euros.

Un espoir à court terme

Vendredi, un article de Reuters sur la fin supposée du projet de voiture bon marché Model 2 a provoqué une chute du cours de l’action de près de quatre pour cent. Elon Musk l’a nié – et a ensuite annoncé l’arrivée du Robotaxi le 8 août, sans donner plus de détails. Puis, enfin, Elon Musk a expliqué à demi-mot que le projet de voiture à 25 000 dollars n’était pas annulé.

L’objectif d’Elon Musk est clair : susciter l’espoir, notamment parmi les actionnaires, qu’une nouvelle innovation arrive, que Tesla ouvre un nouveau marché, que la marque continue d’innover. À court terme, cela semble avoir fonctionné. Malgré tout, le cours de l’action a de nouveau augmenté dans la même mesure qu’il avait baissé auparavant. Cependant, l’espoir nouvellement créé pourrait rapidement céder sa place à la réalité.

En effet, Tesla n’est plus la startup qui se bat contre les marques automobiles traditionnelles. Désormais, c’est la cible à abattre. Et si Elon Musk continue de promettre des innovations sans les livrer, la confiance des investisseurs pourrait s’éroder davantage.