Accident mortel avec une Tesla Model 3 à Paris : les enquêteurs livrent le rapport final

 

Plus de trois ans après le terrible accident qui a coûté la vie à un cycliste à Paris en décembre 2021, les experts ont enfin rendu leurs conclusions finales. Et la Tesla Model 3 impliquée dans la collision ne serait en fait pas responsable.

Tesla Model 3 (2024) // Source : Robin Wyck pour Frandroid

Depuis ses débuts, Tesla n’a cessé d’être critiqué pour son système de conduite autonome Autopilot, accusé d’être plus dangereux qu’il n’y paraît.

Un terrible accident à Paris

Ainsi, la firme est dans le collimateur de la justice américaine depuis de nombreuses années, alors qu’un procès est même actuellement en cours aux États-Unis à la suite d’un accident mortel. Mais le constructeur est également au cœur d’une importante affaire en Europe, et plus précisément en France. Et pour cause, en décembre 2021, une Model 3 est directement impliquée dans un grave accident, qui cause un mort, et pas moins de 21 blessés. Une collision qui est survenue au croisement de la rue de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement.

Mais que s’est-il passé ? Le conducteur, un chauffeur de taxi, aurait été victime d’un problème avec sa voiture, dont la pédale de frein n’aurait pas fonctionné, tandis que l’accélérateur serait quant à lui resté bloqué. Le véhicule avait terminé sa course dans une station de Vélib’ et un conteneur à verre, qui avait explosé sous la force de l’impact. Un feu tricolore avait également été totalement détruit dans la course folle de la berline électrique, qui avait également percuté une fourgonnette.

À la suite de ce tragique évènement, la société de taxis G7, pour laquelle travaillait le chauffeur âgé de 60 ans avait pris la décision d’interdire la circulation des Tesla Model 3 de sa flotte, et avait par la suite décidé de les réintégrer quelques mois plus tard. En parallèle, le constructeur s’était exprimé, affirmant qu’une défaillance de l’accélérateur n’était tout simplement pas possible. Une déclaration soutenue par le gouvernement, qui indiquait avoir confiance dans les voitures de l’entreprise américaine.

Mais plus de trois ans après les faits, on en sommes nous ? Et bien il semblerait que le constructeur avait raison. C’est en tout cas ce qu’indiquent les journalistes du Parisien, qui expliquent que l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale vient officiellement de rendre son rapport définitif sur l’accident mortel. Et ce dernier ne laisse pas la place au moindre doute, puisqu’il ne révèle tout simplement qu’il n’y a eu aucune défaillance de la voiture lors de cette collision.

Une voiture hors de cause

Ainsi, cette dernière est mise totalement hors de cause, de même que le constructeur qui a été totalement blanchi dans le cadre de cette affaire. De quoi rassurer les propriétaires, alors qu’un grave accident avait également eu lieu en Chine à la fin de l’année 2022. D’autant plus que d’autres marques ont déjà eu des soucis similaires de pédales d’accélérateurs coincées, comme Toyota à la fin des années 2000, entre autres. Mais ce n’est donc manifestement pas le cas de la firme américaine.

En revanche, les enquêteurs ont relevé des « discordances » dans le discours du chauffeur de taxi, toujours mis en examen sous contrôle judiciaire. Ce dernier est en effet accusé d’« homicide involontaire et blessures involontaires par véhicule terrestre à moteur », et avait porté plainte contre Tesla à la suite de l’accident. Tout au long des auditions, ce dernier n’a cessé de maintenir que les freins de sa voiture avaient refusé de fonctionner malgré ses tentatives. Mais les spécialistes ayant examiné le véhicule n’ont quant à eux « rien trouvé qui puisse accréditer cette version » selon Le Parisien.

Le chauffeur encourt désormais jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende si sa culpabilité est prouvée. De son côté, son avocate dénonce une expertise faite à la va-vite et en demande une nouvelle, tandis que Tesla ne s’est pas exprimé sur le sujet. Le constructeur ne cesse de communiquer sur la sécurité de ses véhicules, et tout particulièrement de son système Autopilot, qui ne serait cependant pas impliqué dans l’accident ayant eu lieu à Paris. La firme avait notamment prouvé en début d’année que ses autos conduisaient mieux seules qu’avec un être humain aux commandes.


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